Ses prédécesseurs sont son pèreFerdinandIer et son oncle l’empereurCharles Quint.PhilippeII d’Espagne, fils deCharles Quint, était normalement mieux placé que lui dans l’ordre de succession, mais, aux termes d’un accord de 1553, Maximilien supplante son cousinPhilippeII comme héritier au trône impérial.
Contrairement à son père, il n'est pas partisan d'uncatholicisme de combat et fait certaines concessions à ses sujetsluthériens dont le culte peut être pratiqué publiquement àVienne. EnBohême, il étend son contrôle sur l'Église utraquiste et pratique le respect d'un pluralisme confessionnel (Confessio Bohemica) dans le respect de lapaix d'Augsbourg[1].
Futur empereur, il organisa une fête en l'honneur de son pèreFerdinandIer àVienne du au. Le thème général de ce tournoi festif est relié aux conceptions de la mythologie de lamaison de Habsbourg. Il tourne autour du pouvoir de l'amour et deVénus, et la place de cette dernière dans le monde du dieu de la guerre.Énée, le héros de Troie, fils de Vénus, est un ancêtre de la famille de Habsbourg. Symbole du guerrier idéal, il est l'ancêtre de l'empereur romain, et par là même des Habsbourg. Ceux-ci construisirent une parenté par l'intermédiaire deJules César qui le nommait parmi ses aïeux, et lafamille Colonna. Ce tournoi est une fête de cour où prédomine encore le plaisir du sport et celui du déguisement sur une mise en scène rigoureuse au contenu politique. Celui-ci met en valeur l'importance de la dynastie des Habsbourg et le rôle de l'empereur dans la riposte contre les Turcs[2].
Le couronnement deMaximilienII comme roi de Bohême donne lieu à des tournois en Bohême pendant trois jours en. Des fêtes sont organisées àFrancfort-sur-le-Main en après son couronnement comme roi des Romains lors desquelles la noblesse prend notamment part à une « course de bague ». Les tournois à programme qui fêtent son accession au trône deHongrie ont un contenu politique et illustrent le rôle des Habsbourg dans le combat contre les Turcs[2].
Les fiançailles de sa fille aînéeAnne avec le roiPhilippeII d'Espagne donnent lieu à des tournois en 1570 auxquels participent des invités prestigieux dont le ducAlbertV de Bavière et son filsGuillaume, le prince électeurAuguste de Saxe, le prince électeur et marquis de Brandebourg, et DonJuan d'Autriche. Ce spectacle nécessite un régisseur de talent, car il faut diriger dans des scènes mythologiques compliquées des acteurs d'occasion de haut rang sans pour autant leur faire perdre leur excitation pour le tournoi[2].
L'archiducCharlesII d'Autriche-Styrie se marie à vienne en 1571 avec la princesseMarie, fille du ducAlbertV de Bavière. Ce mariage est d'une grande importance pour l'empereur, car il scelle une alliance implicite entre les puissances catholiques du sud de l'Allemagne contre les princes électeurs protestants.Giuseppe Arcimboldo, artiste favori de la cour de Vienne, est chargé d'organiser la fête digne de cet évènement, où les princes électeurs incarnent leurs exigences dynastiques et politiques dans des héros, des dieux ou des allégories. Pour l'occasion, unsurcot d'armure dit « garniture en feuille de roses » est confectionné pourMaximilienII par Franz Grossschedel. L'archiducCharlesII reçoit l'armure de mariage, chef-d'œuvre du maître d'Augsbourg, Anton Pfeffenhausen. Les archiducs Rodolphe et Ernest reçoivent une coûteuse « garniture des bandes enlacées ». Ces surcots sont aujourd'hui visibles aumusée d'Histoire de l'art de Vienne[2].
Les mariés arrivèrent à Vienne le. La délégation bavaroise compte575 personnes. Le mariage est célébré le. Les jeux guerriers débutent le 28 avec une course de bague originaire d'Italie faite pour tester l'habileté des cavaliers. Cette course est le prétexte d'un spectacle imaginé par Arcimboldo sur le thème de la dispute entreJunon et Europe. Ce spectacle décrit une Europe dominée par les Habsbourg et la course est une déclaration politique : l'union des pays européens contre l'Asie et l'Afrique figure laSainte-Ligue constituée contre les Turcs et qui fait ses preuves lors de labataille de Lépante la même année. L'empereur y domine les éléments et les saisons. Le soir, le festin du mariage se termina par un bal masqué qui figure la calotte céleste et où les couples se mouvaient tels des planètes et des étoiles, en cercles harmonieux. Le « piquer de cible » a lieu le et est suivi le par un tournoi à pied dans une décor antique qui a lieu dans la cour du château de Vienne. L'enfer y est figuré par une montagne représentant l'Etna qui en forme l'entrée[2].
Un tournoi se déroule ensuite àGraz le. Le cadre de l'action est le roman de chevalerie. Un dernier tournoi très orienté politiquement marque la fin des festivités. Lors d'une escarmouche en forme de bataille, des soldats déguisés en Turcs attaquent un groupe de compatriotes puis un « bateau à musiciens ». Sous les feux d'artifice et les tirs à blanc de canons, les soldats chrétiens remportent une victoire complète en faisant prisonnier le colonel turc. Une nouvelle fois, il est fait référence au rôle des Habsbourg dans la lutte contre les Turcs.
LorsqueRodolpheII reçoit la couronne de Hongrie le àBratislava, les festivités comportent trois jours de tournois. Dans la course à la bague au programme mythologique, la sagesse et la force victorieuse des jeunes gens de la dynastie des Habsbourg est mise en avant. En guise de tournoi libre, on organise une bataille de soldats d'Allemagne et de Bohême contre les Hongrois alors que la Hongrie est en partie occupée par les Turcs. Cette forme de tournoi, qui s'apparente à des manœuvres plus qu'à un divertissement de cour, permet le développement de l'esprit de corps des ressortissants de nationalités très hétérogènes qui y participent[2].
↑abcde etfsous la direction de Patrice Franchet-d'Espèrey et de Monique Chatenet, en collaboration avec Ernest Chenière,Les Arts de l'équitation dans l'Europe de la Renaissance, Arles, Actes Sud,, 447 p.(ISBN978-2-7427-7211-7), Les tournois des Habsbourg en Europe centrale (page 370)
Les générations sont numérotées dans l'ordre de la descendance masculine depuis les premiers archiducs. Au sein de chaque génération, l'ordre suit celui de l'aînesse.