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Sa mère est unejuive orthodoxeashkénaze, qui pousse son père à se convertir au judaïsme[1]. Aussi l'éducation catholique prodiguée auLudwigsgymnasium de Munich met-elle le jeune Scheler au contact d'antagonismes confessionnels et philosophiques, notamment par l'émergence des idées marxistes et évolutionnistes.
Max Scheler étudie deux ans la médecine à Munich et Berlin (1894-95), mais les conférences deTheodor Lipps,Wilhelm Dilthey etGeorg Simmel le décident à s'inscrire en faculté de philosophie : il soutient sa thèse de doctorat en 1897 sous la direction de Rudolf Eucken (1846–1926), et sa thèse d'habilitation (« La méthode transcendantale et la méthode psychologique ») à l'université d'Iéna en 1899[1]. Il est professeur à l'université deIéna de1900 à1906 puis àMunich de1907 à1910. Ses premières œuvres sont marquées par l'influence deNietzsche et de sa philosophie desvaleurs et desintuitions (en particulier le concept deressentiment développé dans laGénéalogie de la morale).
En 1902, il rencontreEdmund Husserl dont la pensée (laphénoménologie) le marquera durablement bien qu'il n'ait jamais été son étudiant. En 1910-1911, il donne un cours à la société philosophique deGöttingen. De 1919 à sa mort, il enseigne la philosophie et la sociologie à l'université deCologne.
Il est considéré de son temps comme l'un des chefs de file de la phénoménologie (avecNicolai Hartmann, notamment) à laquelle il donne toutefois quelques accents mystiques. Avant sa rupture avec l'Église, il contribue largement au renouvellement de la tradition catholique —Karol Wojtyla, le futurpapeJean-Paul II, qui comptait parmi ses admirateurs, lui consacre sa thèse de1953. Mais l'entreprise principale de Scheler est la fondation d'une discipline nouvelle, l'anthropologie philosophique, et sa contribution au développement de lasociologie de la connaissance (Wissensoziologie).
Sa mort subite parapoplexie l'empêche de publier plus que les prémices de ce projet (La Situation de l'homme dans le monde publié l'année de son décès). Ses élèvesHelmuth Plessner etArnold Gehlen développent cette approche de l'humain dont ils revendiquèrent ensuite la paternité.
Les réflexions sociologiques de Scheler marquent un tournant audacieux dans l'histoire de lasociologie en tentant un rapprochement entre la démarche des sciences humaines et la phénoménologie (dont le primat subjectiviste et l'importance accordée à la conscience ne vont pas de soi dans le cadre souvent objectiviste de la sociologie).
Le Formalisme en éthique et l'éthique matériale des valeurs : essai nouveau pour fonder un personnalisme éthique, trad. M. de Gandillac, Paris, Gallimard, 1991
L'Homme du ressentiment, trad. non signée, Paris, Gallimard, 1933, rééd. 1970 ; rééd. Carmin, trad. fr. Radu Stoenescu, 2021 ; rééd.Bartillat, Paris, trad. fr.Jean Lacoste, 198 p., 2022(ISBN978-2841007301)
L'Idée de paix et le pacifisme, trad. R. Tandonnet, Paris, Aubier, 1953
Mort et survie suivi deLe Phénomène du tragique, trad. M. Dupuy, Paris, Aubier, 1952
Problèmes de sociologie de la connaissance, trad. S. Mesure, Paris, PUF, 1993
Le Sens de la souffrance suivi de deux autres essaisRepentir et renaissance,Amour et connaissance, trad. P. Klossovsky, Paris, Aubier, 1936
La Situation de l'homme dans le monde, trad. M. Dupuy, Paris, Aubier, 1951
Six Essais de philosophie et de religion, trad. P. Secrétan, Éditions universitaires de Fribourg, 1996
Trois Essais sur l'esprit du capitalisme, trad. P. Lang, Nantes, Editions Cécile Defaut, 2016 ; rééd. Éditions des Compagnons d'humanité, coll. "Bibliothèque des liens", 232 p., 2022(ISBN978-2493296023)