En 1902, alors qu'il commence ses études de droit, Max Brod s'inscrit à laLiterarisch-künstlerische Sektion de laLese- und Redehalle de l'université. Ce cercle littéraire se consacre à des conférences en public. Le, Brod lit en public son essai surSchopenhauer. Après la conférence, un jeune étudiant en droit vient le voir et le raccompagne chez lui. La longue discussion qui s'ensuit entre les deux marque le début de l'amitié entre Brod etFranz Kafka. Brod sera l'ami le plus proche de Kafka[2].
Plaque en bronze qui commémore Max Brod, en face de la tombe deFranz Kafka,Prague
On doit à Max Brod la publication d'œuvres de Kafka. En, lors d'un voyage commun, il fait halte àLeipzig avec Kafka et le présente à l'éditeurKurt Wolff, alors directeur deRowohlt. Malgré les réticences de Kafka, il sortira de cette rencontre la première publication de Kafka,Betrachtung, publié à 800 exemplaires. Dans les années qui suivent, Brod pressera sans relâche Kafka de présenter des manuscrits à la publication auKurt Wolff Verlag[3], maison d'édition chez qui il est lui-même publié.
Il est l'un des membres de ce qu'il appelle le « Cercle pragois étroit » avec Franz Kafka,Oskar Baum,Felix Weltsch etJohannes Uržidil puis, plus tard, après la mort de Kafka,Ludwig Winder. Le groupe se réunit toutes les semaines au domicile de Baum pour faire la lecture de leurs manuscrits[4].
Désigné comme sonexécuteur testamentaire par Franz Kafka, c'est à lui que l'on doit l'état de notre connaissance de l'œuvre de ce dernier. Alors que Kafka, dans une lettre, lui demande de détruire ses manuscrits, Brod ne s'y résout pas et publie dans les années qui suivent les textes inédits, notamment les romans[1].
Max Brod (à droite), à l'époque du théâtre Habima de Tel Aviv(1942)
Le, pour fuir le nazisme, Max Brod quitte en train laTchécoslovaquie pour laPologne avec son épouse[5] et Felix Weltschetave. Depuis longtemps militantsioniste, il rejoint ensuite laPalestine mandataire[6]. Il emporte dans une valise les manuscrits de Kafka. Ses propres manuscrits ne lui parviendront que des mois plus tard[7].
En Palestine, il devientdramaturge du théâtreHabima deTel Aviv, pour lequel il écrit en 1944, sa seule œuvre rédigée enhébreu,Shaul, un drame biblique. Il travaille également pour des journaux hébreux.
En 1948, il est lauréat duprix Bialik pour son romanGalilei in Gefangenschaft, ce qui ne se fait pas sans quelques difficultés car l'ouvrage n'est pas écrit en hébreu mais enallemand. En 1960, paraît son autobiographieStreitbares Leben[7].
Dans une interview télévisée réalisée en allemand en 1968, Brod a parlé de son amitié avec Franz Kafka[8].
Il se consacre de plus en plus à la musique, voyageant en Europe pour donner des conférences et encourager de jeunes artistes. Même s'il n'a jamais pu surmonter les horreurs duNazisme, il a toujours œuvré pour la réconciliation jusqu'à sa mort. Brod est décédé le 20 décembre 1968 à Tel-Aviv. Son dernier lieu de repos est lecimetière Trumpeldor à Tel-Aviv[9].
Rubeni, prince des Juifs (Reubeni, Fürst der Juden), 1925trad. Geneviève Sellier-Leclerc, Paris, éd. Charlot, 1947 (coll. "Les cinq continents" dirigée par Philippe Soupault).Le Royaume enchanté de l'amour (Zauberreich der Liebe, 1928), trad. Marthe Metzger, préface de Denis de Rougemont, Paris, Éditions "Je Sers", 1936 ; rééd. Paris, éd. Viviane Hamy, 1990, puis éd. du Seuil, coll. "Points Roman" n°1993.
Stefan Rott ou l'année décisive (Stefan Rott oder Das Jahr der Entscheidung, 1931), trad. Andhrée Vaillant et Jean Kuckenburg, Paris, Plon, coll. "Feux croisés", 1935.
Biografie von Heinrich Heine, 1934
Die Frau, die nicht enttäuscht, 1934
Novellen aus Böhmen, 1936
Rassentheorie und Judentum, 1936
Franz Kafka, souvenirs et documents (Franz Kafka, eine Biographie, 1937), trad. Hélène Zylberberg, Paris, Gallimard, 1945 (nombreuses rééd.).
Franz Kafkas Glauben und Lehre, 1948
Verzweiflung und Erlösung im Werke Franz Kafkas, 1959
Une vie combative : autobiographie (Streitbares Leben, 1960), trad. Albert Kohn, Paris, Gallimard, 1964 (coll. "La Connaissance de soi").