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Maurice Thorez

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Pour les articles homonymes, voirThorez.

Maurice Thorez
Illustration.
Fonctions
Président du Parti communiste français

(1 mois et 24 jours)
PrédécesseurPoste créé
SuccesseurRobert Hue(indirectement)
Vice-président du Conseil des ministres

(3 mois et 12 jours)
PrésidentVincent Auriol
Président du ConseilPaul Ramadier
GouvernementRamadier I

(10 mois et 2 jours)
Président du ConseilFélix Gouin
Georges Bidault
GouvernementGouin
Bidault I
Ministre d'État
chargé de la fonction publique

(3 mois et 12 jours)
PrésidentVincent Auriol
Président du ConseilPaul Ramadier
GouvernementRamadier I
Ministre d’État

(1 mois et 30 jours)
Président du ConseilCharles de Gaulle
Gouvernementde Gaulle II
Député français

(18 ans, 8 mois et 5 jours)
Élection 21 octobre 1945
Réélection2 juin 1946
10 novembre 1946
17 juin 1951
2 janvier 1956
30 novembre 1958
18 novembre 1962
CirconscriptionSeine(1945-1946)
4e de la Seine(1946-1958)
50e de la Seine(1958-1964)
LégislatureIre Constituante
IIe Constituante
Ire,IIe etIIIe(Quatrième République)
Ire etIIe(Cinquième République)
Groupe politiqueCOM(1945-1958)
NI(1958-1962)
COM(1962-1964)
SuccesseurGeorges Gosnat

(7 ans, 7 mois et 20 jours)
Élection8 mai 1932
Réélection26 avril 1936
CirconscriptionSeine
LégislatureXVe etXVIe(Troisième République)
Groupe politiqueCOM
PrédécesseurAntonin Brocard
SuccesseurDéchéance de son mandat
Secrétaire général du Parti communiste français
[a]
(33 ans, 9 mois et 29 jours)
PrédécesseurPierre Semard
SuccesseurJacques Duclos(intérim)
Waldeck Rochet
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissanceNoyelles-Godault (France)
Date de décès (à 64 ans)
Lieu de décèsMer Noire (Bulgarie)
NationalitéFrançaise(1900-1940, 1945-1964)
Apatride(1940-1945)
Parti politiqueSFIO(1919-1920)
SFIC(1920-1921)
PC-SFIC(1921-1943)
PCF(1943-1964)
ConjointJeannette Vermeersch

Signature de Maurice Thorez
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Maurice Thorez, né le àNoyelles-Godault (Pas-de-Calais) et mort le enmer Noire, est unhomme politiquefrançais.

Ouvrier de profession, il est membre duParti communiste français, dont il est secrétaire général de 1930 à 1964, étant l’élément-clé de la« stalinisation » du mouvement.

Gracié par legénéral de Gaulle après sa désertion enURSS au début de laSeconde Guerre mondiale, il est ministre de la Fonction publique de 1945 à 1947 et vice-président du Conseil entre 1946 et 1947. Il bénéficie alors à nouveau d’unculte de la personnalité au sein de son parti.

Biographie

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Origines et jeunesse (1900-1920)

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Petit-fils de Clément Baudry, mineursocialiste (guesdiste) deNoyelles-Godault[1], délégué ouvrier à la caisse de secours, qui reste jusqu'à sa mort, le, l'animateur de la section CGT des vieux pensionnés de Noyelles-Godault, Maurice Thorez n’a jamais connu son père biologique, le fils de l'épicier du pays qui se tranche la gorge en 1912.Reconnu à deux ans et demi par Louis Thorez, un mineur qui l'élève comme son propre fils, il ne connaît que tardivement le secret de sa naissance. Clémence, la fille de Clément Baudry, et Louis Thorez ont quatre autres enfants, deux fils et deux filles qu'ils élèvent dans une maison du coron appartenant à laCompagnie des mines de Dourges. Louis Thorez est touché par unemaladie professionnelle.

Bien que la famille de Maurice ne soit pas pratiquante, Maurice fait sacommunion et sert commeenfant de chœur. Il est par ailleurs excellent élève à l'école publique et passe son certificat d'études en1912[1]. SelonPhilippe Robrieux, son instituteur serait intervenu auprès de la mine pour que Maurice Thorez soit embauché comme aide-commissionnaire, début d'une carrière administrative, mais dans sa fiche autobiographique, Maurice Thorez déclare :« Je fus embauché comme trieur de pierres à la fosse n° 4 », affirmation que l'on retrouve dans sa fiche autobiographique communiquée à la direction de l'Internationale communiste. SelonClaude Pennetier, il ne fait pas de doute qu'en1919-1921, il travaille pendant 306 jours comme mineur de fond à la fosse 4[2].

Le, Maurice doit fuir devant l'avancée allemande avec son grand-père. Après un mois d'errance, ils sont finalement évacués vers laCreuse et envoyés àClugnat. Ils y reçurent bon accueil. Maurice peut suivre des cours du soir mais décline la proposition de préparer l'École normale. Il préfère être embauché comme valet de ferme chez un cultivateur socialiste, le « père Ménager », mais s'adonne aussi à la lecture :Victor Hugo,Jules Verne,Eugène Le Roy,Jules Vallès etAlexandre Dumas. En mars1917, Maurice et son grand-père quittent la Creuse pourAmiens. Ils travaillent dans une scierie et deviennent bateliers sur laSomme.

Après la guerre, Maurice retrouve ses parents et rentre àNoyelles-Godault où il travaille d'abord à la reconstruction du chemin de fer, puis,, comme mineur de fond. Le, il commence son service militaire.

Débuts au Parti communiste (1920-1924)

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En, Maurice Thorez avait adhéré à laCGT et à la SFIO. Deux mois plus tard, enthousiasmé par la révolution russe, il rejoint le Comité pour l'adhésion à laIIIe Internationale, s'éloignant ainsi de son grand-père, resté dans le camp deBlum. Il fait son service militaire au3e régiment du génie[3], àArras, lorsque la motion diteCachin-Frossard triomphe auCongrès de Tours (du 25 au). Les deux tiers du parti socialisteSFIO rejoignent le nouveau parti : la SFIC (section française de l'Internationale communiste) qui devient par la suite leParti communiste (PC). Ce n'est qu'en 1943 que le nom dePCF (Parti communistefrançais) est définitivement adopté.

Comme les ouvriers révolutionnaires de l'époque, Maurice Thorez reste simple soldat. Il est d'abord magasinier puis secrétaire du commandant ce qui lui permet de consacrer une partie de son temps à la lecture et aux discussions politiques avec ses camarades. Lors d'une permission, portant la contradiction au député socialiste de la circonscription, il prend conscience de ses talents d'orateur.

À son retour du service, au printemps1922, la mine refuse de le réembaucher. Il exerce alors une série de petits métiers tout en restant un ardent militant auxJeunesses communistes et au syndicat unitaire des mineurs. Il se marie avec Aurore Membœuf, la nièce du secrétaire de la fédération communiste du Pas-de-Calais.

En, Maurice Thorez assiste auCongrès de Paris. Il s'était engagé auparavant pour la ligne du « Front unique », soutenue par l'Internationale communiste (IC) et défendue parFrossard etSouvarine. Au cours de la préparation du Congrès, dans une réunion de tendance, Souvarine avait remarqué le jeune militant du Pas-de-Calais, solide, limpide, sachant analyser simplement une situation concrète.

Ascension (1924-1930)

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Maurice Thorez commence alors une ascension spectaculaire au sein du jeune parti communiste : Secrétaire à la propagande de son département en janvier1923, il devient permanent au printemps de la même année. Il fait partie de ces jeunes ouvriers que le parti voudrait former et promouvoir à des postes de responsabilité. Ainsi le,Souvarine écrivant deMoscou au Bureau politique qu'il faudrait envoyer une vingtaine d'élèves enURSS pour suivre des cours de marxisme le prend en exemple : « À mon avis, l'élève type d'une telle école serait par exemple Thorez, du Pas-de-Calais ». Thorez impressionne également les militants du Pas-de-Calais qui le délèguent au congrès national de Lyon, en janvier1924 où il est élu suppléant du Comité directeur.

Au printemps 1924, au Comité directeur, Souvarine était en opposition avec la nouvelle majorité emmenée parAlbert Treint et ardemment soutenue par l'IC dominée parZinoviev. À la conférence des secrétaires fédéraux, Maurice Thorez, toujours lié à Souvarine, vote contre les thèses de la majorité. Il soutient également le projet de Souvarine d'éditer une traduction de la brochure de Trotski "Cours nouveau" et entraîne avec lui la commission exécutive du Pas-de-Calais. Il faut que l'IC envoie Gouralski dans le Pas-de-Calais pour faire obtenir de la commission exécutive un vote favorable aux thèses de l'IC. Thorez, isolé, se réfugie dans l'abstention. Dans les mois qui suivent, Souvarine est exclu et Thorez doit se rallier à la politique de la Troïka (Zinoviev, Kamenev, Staline) dont les porte-paroles en France sont alorsAlbert Treint etSuzanne Girault. En novembre, Thorez devient secrétaire adjoint permanent de la région Nord[4]. Délégué au congrès national de Clichy, il y est élu membre titulaire du Comité central, et le, il entre à la commission d'organisation.

C'est à ce titre qu'il participe à Moscou, en à la conférence d'organisation de l'IC, clôturée par une rencontre collective avec Staline. Le, Suzanne Girault le coopte au bureau politique du parti français.

Thorez est alors chargé de l'action contre laguerre du Maroc. Au sein du bureau politique, Maurice Thorez est amené à s'opposer à Treint à qui il reproche son sectarisme. Il reste partisan, avecPierre Semard, d'une politique de Front Unique. Alors que l'influence de Zinoviev décline, Thorez et Sémard reçoivent le soutien deManouïlski contre Treint, Girault etDoriot qui apparaît de plus en plus comme le seul rival de Thorez.

En, au6e plénum de l'Internationale, àMoscou, Maurice Thorez se prononce contre la réintégration de Souvarine. Ce n'est pas encore suffisant pour qu'il ait la pleine confiance de Staline qui prononce la disgrâce de Treint et Girault. Au congrès national deLille, en, Thorez est confirmé au bureau politique, parmi 12 autres membres dont le secrétaire en titre, Pierre Sémard. Thorez, qui reste secrétaire à l'organisation est naturellement l'un des hommes forts de cette équipe.

Le,Albert Sarraut ministre de l'Intérieur avait annoncé à Constantine :« Le communisme voilà l'ennemi »[5]. Thorez avait déjà été condamné à des amendes à cause de son action contre la guerre du Maroc. Le, des inspecteurs de police essaient de l’interpeller devant le siège du PC, rue Lafayette, mais il réussit à s'enfuir et passe dans la clandestinité.

C'est à ce moment que l'Internationale demande aux différents partis nationaux d'opérer un revirement, d'abandonner le « Front unique » pour une nouvelle politique « classe contre classe ». Thorez essaye de résister jusqu'en septembre, mais finit par obtempérer, et c'est lui qui devient le champion de cette nouvelle ligne, contre l'avis de Pierre Sémard et d'autres dirigeants alors emprisonnés à la Santé.

Thorez (en bas à droite) et cinq autres candidats communistes auxélections de 1928. Dans le sens horaire :Alloyer,Doriot,Duclos,Cachin etBarbé.

En1928, Maurice Thorez, un des principaux dirigeants du Parti communiste, souhaite s'ancrer dans une circonscription et son choix se porte surIvry-sur-Seine, une commune de la banlieue rouge, où il se présente comme député, mais sans pouvoir faire campagne, car il est toujours clandestin. Son résultat est honorable, mais il est battu, comme la plupart des candidats communistes qui paient ainsi l'isolement qui résulte de la ligne « classe contre classe ». Activement recherché par la police, il part à Bruxelles, puis participe auVIe congrès de l'Internationale communiste où il continue à défendre une position « gauchisante ».Pierre Semard, le secrétaire général en titre est alors très affaibli par le peu d'enthousiasme dont il fait preuve vis-à-vis de la ligne officielle. Le poste de secrétaire général est supprimé. Thorez apparaît un temps comme le principal dirigeant du parti, mais après leVIe congrès national tenu à Saint-Denis en, le pouvoir passe entre les mains d'une équipe ultra-gauchisante composée de deux dirigeants des J.C. (Jeunesses communistes),Barbé,Célor et deGitton (chargé du contrôle politique de la CGTU) s'appuyant sur les responsables venant de la J.C.

Les affrontements se multiplièrent avec les dirigeants plus expérimentés comme Vassart ou Ferrat. Le conflit fut arbitré à Moscou en. En sortit une nouvelle direction composée de Thorez (secrétaire général bien que ce titre ne fut pas employé publiquement), Barbé et Frachon, avec pour objectif de rectifier les excès sectaires.

C'est à ce moment que Thorez effectue un séjour de onze mois en prison. Il est arrêté le. En, Thorez peut être libéré s'il paie une amende. Cela est contraire aux règles en usage dans le parti. Il demande une dérogation au bureau politique qui refuse à l'unanimité. Passant outre, Thorez verse l'amende de 500 francs et retrouve la liberté le.

L'équipe dirigeante se rend alors à Moscou où l'Internationale communiste (Komintern), qui n'a pas encore renoncé officiellement à la tactique « classe contre classe » et à la dénonciation du « social-fascisme » demande à Thorez de préparer « un tournant dans l'autre sens »[réf. nécessaire]. C'est au cours de ce voyage que Thorez rencontre, dans l'hôtel Lux, symbole moscovite du Gotha communiste, une jeune ouvrière du textile en stage,Jeannette Vermeersch qui devient sa compagne, puis sa femme.

Accès au secrétariat général du PC (1930-1935)

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Maurice Thorez, député de la Seine (1932).

À son retour de Moscou, début juillet, Thorez est plus ou moins le nouveau secrétaire général du parti, même si le poste n'a pas encore été officiellement recréé. Il doit pendant quelques mois continuer de faire équipe avec Barbé jusqu'en avril1931. Il demeure dans la ligne « classe contre classe » déclarant en que« par son colonialisme, son nationalisme, son militarisme, son action anti-ouvrière et sa corruption, la social-démocratie française est plus que le Labour Party ou la social-démocratie allemande à la pointe du social-fascisme »[6]. Le, fort du soutien de l'IC, représentée à Paris par le SlovaqueEugen Fried, Thorez annonce au bureau politique qu'il prend la fonction de secrétaire général, assisté deJacques Duclos etBenoît Frachon. En fait, il est loin d'être assuré du soutien total de l'IC puisqu'en juillet, il envoie une lettre à l'IC où il fait part de son découragement et présente sa démission.

La réponse vient en août sous la forme de la venue à Paris deManouïlski, le responsable de l'IC qui suit le parti français depuis longtemps. Sur pression de Moscou[7], il désigne le « groupe des jeunes », Barbé, Celor etLozeray, comme responsables des mauvais résultats du parti, rejetant sur celui-ci les responsabilités d'une politique qu'il n'a fait qu'exécuter[6]. Avec l'encouragement de Fried et l'accord de Staline, Thorez prend ses distances avec la ligne sectaire à laquelle il a pourtant pleinement participé depuis 1928[6],[7]. Le, il déclare à un meeting à la salle Bullier :« Nous voulons que chaque membre du Parti puisse librement et sans crainte, exprimer son opinion, critiquer les directions, la discipline nécessaire n'étant que le résultat de la conviction et de la soumission aux décisions régulièrement prises par les organismes qualifiés, après discussion. »

La ligne sectaire dictée par Moscou avait en effet opéré des ravages dans le parti : entre 1927 et 1931, les effectifs avaient chuté de 55 000 à 25 000. Aux élections législatives de1932, le Parti communiste tombe à son plus bas niveau (6,8 %). La plupart des dirigeants sont battus. Thorez fait exception, l'emportant de justesse dans la circonscription d'Ivry-sur-Seine. Cette victoire lui donne enfin un fief en milieu ouvrier. Cela lui est particulièrement utile pour triompher de son rivalJacques Doriot, qui n'a pas renoncé à lui prendre la première place dans la rivalité et qui est lui aussi élu dans un autre bastion ouvrier, Saint-Denis. En, lors du12e plenum de l'IC, les deux hommes en viennent aux mains dans un square de Moscou.

Pour autant, Moscou conserve la haute main sur le Parti communiste français. La section des cadres, qui a pour mission de transmettre tous les documents du parti à la police soviétique et d’assurer une totale discipline des militants français, est créée en 1934[7]. Au fil des congrès, la confiance exprimée par Staline en Maurice Thorez — qui accepte notamment de ne pas participer augouvernement Blum sur son injonction — se renforce[7].

Le « règne » de Thorez sur le parti dure plus de trente ans. Son ascension jusqu'à la plus haute fonction au sein du parti résulte à la fois de qualités personnelles qui s'imposent à tous et d'une parfaite discipline vis-à-vis de l'Internationale communiste dont il a toujours défendu les positions[b]. Son maintien à la tête du parti pendant plusieurs décennies est aussi celui d'une équipe dirigeante au premier rang de laquelle on retrouve toujoursJacques Duclos etBenoît Frachon. Jusqu'à laSeconde Guerre mondiale,Eugen Fried, qui devient un ami personnel de Thorez est en fait l'éminence grise et a tout pouvoir sur les dirigeants du Parti français. À partir de février 1934, la vie commune avec Jeannette Vermeersch contribue à équilibrer la vie politique et affective de Maurice Thorez qui arrive par ailleurs à préserver ses matinées pour lire, étudier et écrire, souvent dans son bureau de la chambre des députés. Il garde toujours une certaine distance avec les autres membres de la direction.

Les années 1932-1934 sont marquées sur le plan international, par l'arrivée au pouvoir d'Hitler, et en France par de timides tentatives de l'équipe Thorez de sortir le parti de son isolement. En janvier1933, Thorez etDoriot rencontrent des membres de la SFIO. L'IC condamne ce rapprochement, mais après la prise du pouvoir par Hitler, demande à tous les partis nationaux de renoncer aux attaques contre les organisations socialistes « durant l'action commune contre l'offensive du capital et contre le fascisme ». Thorez envoie un télégramme à l'IC pour lui demander de prendre contact avec l'Internationale ouvrière socialiste. Le parti français est alors violemment désavoué par l'IC. Dans son rapport présenté au comité central les 20, 21 et, Thorez aurait inventé la formule « front populaire », reprise les jours suivants dansL'Humanité[8][source insuffisante]. En, Thorez et Frachon se rendent à Moscou oùAndré Marty, délégué permanent auprès duKomintern ne cesse de dénoncer les illusions démocratiques de la direction française. Ils doivent faire leur autocritique et accepter que Marty vienne contrôlerL'Humanité.

Lorsque survinrent les évènements defévrier 1934, Thorez était très affaibli à la direction du parti. Doriot se fait le champion d'une politique de « Front unique », au sein du Bureau politique dont les membres sont de plus en plus réceptifs à ce discours. Mais Thorez résiste. Pour des raisons de sécurité, il va se cacher à Barbizon et n'apparaît pas lors de la manifestation unitaire du. Son nom ne réapparaît dansL'Humanité que le.« Le Parti communiste, écrit-il, … ne tolérera jamais une politique d'entente au sommet, une politique de recul et d'abdication devant le social-fascisme. »

Lors du comité central du, Thorez est pris à partie par Renaud-Jean et Doriot. Ce dernier démissionne alors de son mandat de maire deSaint-Denis pour se faire réélire triomphalement le par les trois quarts de ses électeurs. Devant cet acte d'indiscipline manifeste, ni Thorez, ni l'IC ne provoquent la rupture, etManouïlski invite à Moscou Thorez et Doriot pour que chacun présente ses positions. Doriot, déjà engagé sur la voie de la rupture, décline l'invitation, et Thorez part seul le. Le, à une réunion de Présidium de l'IC,Dmitri Manouïlski fixe pour objectif la reconquête de Saint-Denis et l'isolement de Doriot, mais les moyens qu'il indique pour y parvenir, une politique de Front unique dirigée vers les ouvriers socialistes, reviennent en fait à pratiquer la politique de Doriot.

Le, les socialistesBlum et Zyromski rencontrent les communistes Frachon,Gitton et Thorez lui-même. Lors de la conférence nationale de à Ivry, Thorez propose l'unité d'action et l'unité syndicale à tout prix. Le tournant de l'antifascisme était pris, et la route pour leFront populaire ouverte. Thorez avait freiné ce tournant vers une politique de Front unique, mais à partir de, encouragé par Fried, il s'enhardit et devance de plusieurs mois les mots d'ordre du Komintern, comme lors d'un meeting àNantes, le, où il s’adresse aux « travailleurs radicaux » et lance la formule du « Front populaire de la liberté, du travail et de la paix ». Le, il défend sa politique devant le présidium de l'IC par un plaidoyer qui impressionne Manouïlski[2].

Front populaire et avant-guerre (1935-1939)

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Article détaillé :Histoire du Parti communiste français.

En France, après des années de déclin, les organisations communistes recrutent et retrouvent leur dynamisme. Thorez est l'incarnation des nouvelles valeurs du parti : l'antimilitarisme desannées 1920 est oublié, et dans une certaine mesure l'anticolonialisme, au profit de valeurs plus traditionnelles et l'adoption de mythes et de symboles nationaux comme ledrapeau tricolore ouJeanne d'Arc. Les camarades du parti sont invités à cesser d'être desrévolutionnaires professionnels le dimanche pour s'intéresser à leurs compagnes et à leur famille. Cette politique est sanctionnée en avril et mai1936 par d'excellents résultats électoraux.

Manifestation duFront populaire,. Dans la tribune, de gauche à droite :Thérèse Blum,Léon Blum, Maurice Thorez,Roger Salengro,Maurice Viollette,Pierre Cot.

Le, dans une allocution radiodiffusée, Thorez tend la main auxcatholiques et auxCroix-de-feu. SelonClaude Pennetier, son rôle fut important dans les grèves de et son intervention le, quatre jours après lesAccords Matignon (« Il faut savoir terminer une grève dès que satisfaction a été obtenue »[c]), déterminante dans leur achèvement. Sans participer au gouvernement, il s'entretient avecLéon Blum chaque semaine. En, il propose d'élargir vers la droite leFront populaire en faisant, sur la base de l'antifascisme, un « Front des Français ». Cela n'empêche pas le parti communiste de dénoncer la non-intervention en Espagne et de s'investir massivement dans le soutien à l'Espagne républicaine.

En septembre 1936, il déclare à la Chambre des députés : « Il faut s’entendre avec quiconque veut la paix, avec quiconque offre une chance, si minime soit-elle, de sauvegarder la paix. Il faut s’entendre avec l’Italie en dépit de la dictature fasciste. Il faut s’entendre même avec l’Allemagne de Hitler »[9].

C'est à cette époque que Thorez, suivant le modèle deStaline en URSS, instaure, au sein du parti, un certain culte vis-à-vis de sa personne. En effet, Thorez a une grande admiration pour Staline. Pour renforcer son image personnelle, il publie, en1937, une autobiographie,Fils du peuple, qui devait, selon la suggestion dePaul Vaillant-Couturier, incarner l'histoire du communisme français[3]. Le livre avait été écrit avec l'aide deJean Fréville[2], lequel avait inséré dans le récit un passage où les initiales des mots formaient la phrase « Fréville a écrit ce livre ». Ce passage, présent aux pages 36-37 de la première édition, sera supprimé dans les éditions suivantes[10]. La parution du livre est accompagnée d'une vaste campagne publicitaire, estimée à 180 000 francs, soit entre un tiers et la moitié des dépenses publicitaires annuelles des Éditions sociales[11]. Des encarts sont publiés dans la presse non communiste, et un film de promotion, d'une durée de 5 minutes dans lequel Maurice Thorez etJeannette Vermeersch sont filmés à leur domicile, est réalisé en 1937. Jamais diffusé, le film, intitulé égalementFils du peuple, aurait pour réalisateurJean Renoir, alors proche du Parti communiste, et parrain du premier fils du couple Thorez[12].

La popularité de Thorez atteint alors son plus haut niveau. Le, on entendit des manifestants scander, place de la Nation, « Thorez au pouvoir ».

Après lesaccords de Munich, l'année1939 est placée sous le signe de la menace de guerre. En janvier, à la conférence nationale de Gennevilliers, Thorez consacre une grande partie de son rapport à la question paysanne. Il participe également à Ivry à la célébration de la Révolution française à l'occasion de son150e anniversaire. En février, lors d'une tournée en Algérie, il évoque « le peuple algérien uni autour de la France » en ajoutant que l’Algérie, est une « nation en formation dans le creuset de vingt races »[13].

Seconde Guerre mondiale (1939-1944)

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L'annonce de la signature duPacte germano-soviétique, le, et la déclaration de guerre, le, bouleversent complètement la situation du Parti communiste. Il semble que Thorez, en vacances dans les Alpes, n'ait pas été mis au courant de la signature du pacte.Fried lui-même n'apprend la nouvelle qu'àBruxelles, centre de regroupement de l'IC en cas de crise. Quoi qu'il en soit, le secrétaire général aligne ses vues sur celles de Moscou[7]. À Paris,L'Humanité est saisie dès le. Le, le groupe parlementaire communiste réuni sous la présidence de Thorez décide de voter les crédits de guerre pour réagir à l'agression allemande contre la Pologne[2]. Le, Thorez répond à l'ordre de mobilisation et rejoint son régiment, le3e régiment du génie[3], àArras. Les hommes étaient en effet mobilisables jusqu'à quarante-neuf ans.

À partir de la mi-, l'IC fait parvenir des consignes demandant de dénoncer le caractèreimpérialiste de laguerre[2]. Le, le Parti communiste est interdit. Le secrétaire de l'IC,Dimitrov envoie un télégramme enjoignant au secrétaire général du parti français de déserter.Mounette Dutilleul, en compagnie deJeannette Vermeersch, enceinte, porte le message àChauny, où Maurice Thorez est en garnison.« Qu'en pensent Benoît et Jacques ? » (Frachon et Duclos) aurait demandé Thorez qui se soumet à la décision de l'IC comme il l'a fait tout au long de sa carrière. Dans la nuit du au, le sapeur Maurice Thorez quitte illégalement la quatrième compagnie de navigation fluviale : le couple Thorez-Vermeersch est embarqué dans la11 CV dumilitant Pelayo, passe enBelgique avant de rejoindreMoscou viaStockholm etRiga, quelques semaines plus tard. Thorez est donc considéré comme déserteur[14]. Le, le tribunal militaire d'Amiens le condamne à six ans de prison pour« désertion à l'intérieur en temps de guerre » et le, le présidentAlbert Lebrun signe un décret leprivant de sa nationalité française[15]. Il est l'un des rares hommes français de sa génération à n'avoir participé à aucune des deux guerres mondiales puisqu'il ne s'est pas engagé en 1917 comme il le pouvait[16].

Député membre dugroupe ouvrier et paysan français, il est déchu de son mandat le, et condamné parcontumace le à 5 ans de prison, 5 000 francs d'amende et 5 ans de privation de ses droits civiques et politiques pour avoir violé le décret-loi du prononçant la dissolution des organisations communistes, en se montrant solidaire d'une lettre enjoignant au président de l'Assemblée nationale,Édouard Herriot, d'organiser un vote en faveur d'une« paix juste, loyale et durable »[17].

Thorez arrive à Moscou le. Il s'installe dans une proche banlieue de Moscou, parmi d'autres « clandestins », se laisse pousser la barbe et se fait appeler Ivanov. Officiellement, Thorez est resté en France jusqu'en 1943, date à laquelle il se serait rendu à Moscou pour la dissolution de l'Internationale. Cette version de l'histoire a été maintenue par le PCF jusqu'à la fin desannées 1960. Il retrouve l'autre dirigeant françaisAndré Marty, bien en vue auprès des Soviétiques et des responsables de l'IC, toujours prêt à critiquer le parti français. Jusqu'en, au moins, Thorez reste en contact avec la direction clandestine du parti restée en France. A-t-il eu un rôle important dans les différentes orientations prises par le parti, pourparlers pour la reparution deL’Humanité en juin-, politique de semi-légalisation en août-septembre, politique deFront national au printemps 1941 ? Les archives du Komintern à Moscou ne sont pas très claires sur ce point.

À l'automne 1941, l'offensive allemande provoque l'évacuation des Thorez àOufa, dans l'Oural. Il n'a pratiquement rien à faire et doit rester clandestin. Il ne peut que constater la réalité de la misère soviétique[18] et vit une des périodes les plus sombres de son existence. En 1943, il supporte difficilement quede Gaulle autoriseMarty à se rendre àAlger pour prendre la tête de la délégation communiste auprès duComité français de libération nationale (CFLN) tandis que lui, Thorez, restepersona non grata pour cause de désertion.

Le, il est reçu par la délégation du CFLN à Moscou dirigée par Roger Garreau. Il lui raconte qu'il est resté« à son poste de combat », en France, jusqu'en et demande à rejoindre Alger. De Gaulle répond quelques semaines plus tard que la condamnation de Thorez pour désertion garde force de loi.

Après l'installation à Paris le, dugouvernement provisoire de la République française (GPRF) qui comprend deux ministres communistes (Charles Tillon etFrançois Billoux), le PCF mène une campagne pour exiger le retour de Maurice Thorez qui envoie lui-même un télégramme à de Gaulle, le. Le Conseil des ministres du rend un avis favorable au retour de Thorez en même temps qu'il donne l'ordre de dissoudre lesmilices patriotiques communistes. À la suite d'un accord secret entreStaline et le général de Gaulle, en échange de l'assurance que Staline ordonne aux communistes français de ne pas se révolter contre de Gaulle malgré la dissolution des milices patriotiques communistes, Thorez bénéficie d'une grâce individuelle le[19]. Avant son départ pour la France, il rencontre une nouvelle fois Staline, qui l’appelle à« cacher les armes », à rassembler autour du PCF et à écarter de Gaulle de la vie politique[7].

Retour en France et débuts de la guerre froide (1944-1950)

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Maurice Thorez vers 1945.

Alors que l'institutIFOP indique que 63 % des Français s'opposent à son retour en France et que son niveau de popularité est extrêmement faible — y compris chez les ouvriers, seulement 17 % d’entre eux souhaitant qu'il prenne la tête du gouvernement en — en raison de son attitude pendant leconflit mondial[7], Maurice Thorez retrouve sans problème sa place au premier rang du PCF, qui est, depuis la dissolution de l'IC en 1943, le nom officiel de l'ex-Section française de l'Internationale communiste.

La logique de propagande du parti fait alors passer le message que le secrétaire général du« parti des 75 000 fusillés » ne peut qu'avoir été un résistant. Ainsi,Marcel Prenant, biologiste et authentique membre de la direction desFTPF sous l'occupation, prend-il la parole aucongrès de Paris, en, en ces termes :« …Salut à Maurice Thorez, le premier en date des combattants sans uniforme, contre le fascisme hitlérien et les traîtres ! Salut à Maurice Thorez, le premier des francs-tireurs et des partisans français !… » Dans la réédition deFils du peuple en 1949, il est écrit :« La direction du Parti prit la décision juste de me faire passer à l'activité clandestine… Le 4 octobre (1939), je repris ma place à la tête des militants communistes traqués et persécutés…En 1943, en ma qualité de membre du Bureau de l'Internationale, je participais à Moscou aux délibérations d'où sortit la dissolution… »

Fin 1944, avec le retour de Thorez en France, le PCF tourne le dos aux tentations d'insurrection révolutionnaire. Il accepte par ailleurs la dissolution desmilices patriotiques. En, au nom de laCGT,Benoît Frachon avait lancé la « bataille pour la production ». Le, Maurice Thorez surenchérit en déclarant àWaziers, dans lebassin minier du Nord-Pas-de-Calais, devant un millier de militants communistes triés sur le volet :

« Produire, c'est aujourd'hui la forme la plus élevée du devoir de classe, du devoir des Français. Hier, notre arme était le sabotage, l'action armée contre l'ennemi, aujourd'hui, l'arme, c'est la production pour faire échec aux plans de laréaction. »

À l'automne 1944, peu de temps après le retour de Thorez en France, de Gaulle avait rencontréStaline àMoscou, et ce dernier, avait déclaré à propos de Thorez :« Ne vous fâchez pas de mon indiscrétion… je me permets de vous dire que je connais Thorez, et qu'à mon avis, il est un bon Français ; si j'étais à votre place, je ne le mettrais pas en prison… du moins pas tout de suite… »Charles de Gaulle avait alors répondu :« Le gouvernement français traite les Français d'après les services qu'il attend d'eux. »

À l'automne 1945, Maurice Thorez accepte de prendre des responsabilités dans un gouvernement. Sanationalité française, qui lui a étéretirée le, lui est rendue en par décret. Après lesélections pour l'assemblée constituante d', qui donnent 26 % des suffrages aux communistes, c'est comme ministre de la Fonction publique, en compagnie de quatre autres ministres communistes, qu'il fait son entrée augouvernement de Gaulle ; il a rang de ministre d'État. Dans legouvernement Félix Gouin, en, il est vice-président du Conseil.

En, après des résultats auxélections législatives meilleurs qu'ils ne l’ont jamais été (28 %) et qui font du PCF « le premier parti de France », Thorez revendique laprésidence du Conseil. Dans un entretien accordé auTimes du, il affirme alors qu'il existe, pour aller vers le socialisme,« d'autres chemins que celui suivi par les communistes russes ». Cependant, sa cote de popularité personnelle reste très basse, seulement 6 % de Français souhaitant le voir devenir chef du gouvernement (contre 75 % pour de Gaulle) et 2 %président de la République[7]. Finalement, 261 parlementaires sur 579 votants lui apportent leur soutien pour prendre la tête du gouvernement. Thorez et trois autres ministres ayant refusé de voter les crédits de guerre pour l'Indochine et laconfiance augouvernement Ramadier, ils en sont exclus le. Thorez, jusqu'alors vice-président du Conseil, vit mal cette exclusion[18].

Pendant son passage au gouvernement, Maurice Thorez, qui avait toujours su se montrer un bon disciple aux yeux deManouïlski et de Staline, sait également se montrer un ministre conciliant, et ceux qui l'ont côtoyé, deCharles de Gaulle[d],[20] àJules Moch[21], décrivent une personnalité non dénuée du sens de l'État. Il mène à bien la réforme de la fonction publique et le statut général des fonctionnaires lui survit jusqu'auXXIe siècle[réf. nécessaire]. Très proche deMarcel Paul depuis l'avant-guerre, il soutient activement sa lutte victorieuse pour la nationalisation de l'électricité et du gaz (loi n°46-628 du), puis des houillères (loi n°46-1072 du).

Les historiens situent le début de laguerre froide en 1947. Ce n'était pas si clair à l'époque, puisque Thorez place lecongrès de Strasbourg, en, dans la perspective de la reconquête par le PCF de son rôle de « parti de gouvernement », quelques semaines après en avoir été chassé. Les choses deviennent plus claires en, lorsqu'à la conférence constitutive duKominform (successeur européen de l'IC) àSzklarska-Poreba, enPologne, les partis communistes français etitalien sont mis en accusation pour déviationnisme. Avec la guerre froide, Thorez dirige le parti dans le contexte dustalinisme[22]. AvecJeannette Vermeersch, le, ils officialisent leur union à la mairie deChoisy-le-Roi (actuelVal-de-Marne) après qu'il a divorcé d'Aurore Memboeuf.

Ses prises de position patriotiques de la période 1944-1947 font place à des positions plus conformes à la nouvelle ligne :« …si l'armée soviétique défendant la cause des peuples, la cause du socialisme, était amenée à pourchasser les agresseurs jusque sur notre sol, les travailleurs, le peuple de France pourrait-il se comporter envers l'armée soviétique autrement que les travailleurs, que les peuples de Pologne, de Roumanie, de Yougoslavie, etc. ? »

Lors de l'affaireLyssenko, il approuve la théorie des deux sciences, la bourgeoise et la prolétarienne, au grand dam de Marcel Prenant, qui l'avait sacré résistant quelques années plus tôt.

Affirmation du culte de la personnalité et maladie (1950-1956)

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Comme avant l'infléchissement des années 1930, l'année 1950 voit culminer leculte de la personnalité de Staline[e] etde Thorez, à l'occasion de leurs70e et50e anniversaire[7]. Une exposition est organisée du au àIvry-sur-Seine, afin de célébrer l'anniversaire du secrétaire général français. L'exposition, située au premier étage de la mairie, accueille des tableaux d'artistes, des photographies et« un immense dressoir en forme de bateau de plus de 30 mètres de long et 3 de large […] pour la présentation des cadeaux d'anniversaire. »[23]. Maurice Thorez reçoit un grand nombre de présents, des livres, des objets personnels ou utilitaires à destination de sa maison, des cadeaux pour ses enfants, etc. L'introduction dulivre d'or témoigne duculte de la personnalité mis en place par leParti communiste français :

« Dans un cadre artistique, évoquant sa vie et son oeuvre, étaient présentés des milliers de vœux et des milliers de cadeaux offerts par le peuple de France à son meilleur fils, au meilleur disciple français deStaline, au grand artisan de l'Union des travailleurs, au grand partisan de la Paix, le camarade Maurice Thorez, secrétaire général du parti communiste français[24] »

Son livreFils du peuple est régulièrement réimprimé, notamment en 1949, où il est tiré à 500 000 exemplaires. Partout en France, des milliers de réunions, d’expositions, d’affiches, de discours, de chansons, de poèmes ou de peintures sont au centre de l’activité des militants afin d’affirmer la suprématie de Maurice Thorez sur sa formation[25].

Philippe Robrieux écrit à ce sujet :« Il y a un rite et une étiquette du culte, puisque dans la presse, dans les meetings ou dans les congrès, tout est toujours mesuré proportionnellement à la place attribuée à chacun par le maître de l’URSS et de l’Internationale. Le concert d’éloges qui monte vers Staline et […] dans des proportions hiérarchisées, et donc plus modestes, vers Thorez, n’a donc rien de fortuit ni de spontané »[26].

C'est dans ce contexte, à l'apogée de l'autorité qu'il exerce sur le PCF, que Maurice Thorez est victime d'une maladie qui l'écarte pendant plusieurs années de la scène politique française, en même temps qu'elle rend possible des luttes pour le pouvoir au sein du parti. Victime d'une attaque d'hémiplégie le, il part dans l'avion personnel du ministre des Affaires étrangères soviétiqueAndreï Vychinski le se faire soigner en URSS, déléguant àJacques Duclos, comme en 1940, la conduite des affaires du PCF. Maurice Thorez reçoit ses premiers soins au sanatorium deBarvikha, à Moscou, dans lequel les hauts dirigeants soviétiques sont soignés. Duclos n'a jamais essayé de profiter de la situation pour évincer son camarade. C'est Duclos qui règle les évictions des anciens résistantsMarty etTillon en 1952, et Thorez ne rentre en France[27] le qu'après la mort de Staline, mais il repart bientôt, laissant à nouveau Duclos régler l'exclusion d'Auguste Lecœur, l'étoile montante du PCF depuis la période de la Résistance, en 1955. Il est encore difficile de dire si l'affaire Lecœur est uniquement une affaire interne au PCF, Lecœur ayant été trop pressé de remplacer Thorez, ou si, comme le pense l'historienMarc Lazar, Lecœur avait été chargé parSouslov de transmettre au PCF des critiques contre Staline, et que déjà Thorez, aux côtés deMolotov, se situe dans une attitude de résistance à ladéstalinisation.

Au milieu des années 1950, malgré l'intensification du culte l'entourant au PCF, sa popularité reste faible jusqu'à dans son propre électorat, à peine la moitié des sympathisants communistes ayant une opinion favorable de lui, ce qui le place au coude-à-coude avec Jacques Duclos. Chez l'ensemble des sondés, il apparaît toujours clivant puisqu'il est la personnalité politique qui recueille le plus d'opinions défavorables[7]. À la veille desélections législatives de 1956, seuls 3 % des Français souhaitent le voir devenirprésident du Conseil[28].

Opposition à la déstalinisation et au contrôle des naissances (1956-1964)

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En, Maurice Thorez conduit la délégation française auXXe Congrès du PC de l'Union soviétique. Il est le seul, avecMao, à citer le nom deStaline dans son discours d'introduction. Dans la nuit du au, il reçoit une copie enrusse d'unrapport secret (en) rédigé parNikita Khrouchtchev et destiné aux partis frères. Ce rapport est traduit immédiatement enfrançais parGeorges Cogniot en présence deJacques Duclos etPierre Doize.

À la fin du mois de, Thorez rend visite àTogliatti, secrétaire duparti italien, pour chercher un appui contre Khrouchtchev, mais, selon l'historienPhilippe Robrieux,« Togliatti, tout en déplorant la méthode utilisée par le leader russe, avait clairement manifesté son choix en sens contraire. »[réf. nécessaire] C'est la rupture entre les dirigeants des deux partis les plus puissants d'Europe occidentale.

Le public français apprend l'existence de ce rapport par la presse « bourgeoise ». Thorez avait d'abord choisi de dissimuler l'existence de ce rapport. Robrieux a écrit que cette dissimulation est le fruit d'une discussion au sein du couple Thorez-Vermeersch, qui pensait que le rapport allait rester enfoui dans les archives duPCUS àMoscou et qu'il était de nature à déstabiliser les militants français. Lors duXIVe congrès du PCF, en, le rapport introductif de Maurice Thorez affirme que« Staline avait fait preuve de mérites exceptionnels, et par voie de conséquence, s’était acquis une grande autorité, une grande popularité »[7].

La tombe de Maurice Thorez aucimetière du Père-Lachaise (division 97).

Au sein du PCF, des tiraillements se font sentir, de nombreux dirigeants se sentant plus proches de la position de Togliatti que de celle de Thorez. À la fin de 1956, l'affaire hongroise permet à Thorez de reprendre la situation en main : de violentes manifestationsanticommunistes qui ont lieu devant les locaux du parti réveillent la« ligne du parti » : Thorez soutient Khrouchtchev et la répression de l'insurrection hongroise, et au sein du PCF les rangs se resserrent autour de Thorez qui continue par ailleurs à freiner ladéstalinisation au sein du mouvement communiste.

En 1959, Thorez doit faire face aux analyses krouchtchéviennes deLaurent Casanova etMarcel Servin, proches des positions italiennes : ils sont mis sur la touche. Mais, en matière de politique internationale, Thorez soutient l'URSS contre laChine et l'Albanie[2].

Thorez, qui dès les années 1930 fustigeait la politique duParti communiste d'Allemagne en faveur de l'IVG[29], soutient son épouse au printemps 1956 lorsqu'elle s'exprime en tant que vice-présidente de l'Union des femmes françaises, contre lecontrôle des naissances (qu'elle qualifie de« leurre pour les masses populaires » et d'« arme entre les mains de la bourgeoisie contre les lois sociales ») et la légalisation de l'IVG (qualifiée de« vice de la bourgeoisie »)[30]. Il déclare :« La libération de la femme passe par les réformes sociales, par la révolution sociale, elle ne passe pas par les cliniques d'avortement » (ces propos seront cités lors des débats sur leprojet de loi Veil parRené Feït etJustin Hausherr, tous deux opposants au texte)[31]. Cette position va à l'encontre de celles de nombreux militants, notamment dans les milieux médicaux.

Peu avant sa mort, à la fin de l'année 1962, Maurice Thorez reste toujours impopulaire, une majorité de Français ne lui faisant pas confiance, contre un sur cinq étant d’un avis inverse. En vue de l'élection présidentielle prévue au suffrage universel en 1965, le candidat communiste arrive très loin dans les préférences des sondés[7].

En, affaibli par la maladie, il fait nommerWaldeck Rochet, plutôt khrouchtchévien[2], au secrétariat général du PCF lors duXVIIe Congrès, alors que lui-même prend la fonction de président.

Mort et funérailles

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Maurice Thorez embarque à bord du paquebot soviétiqueMS Litva le, en compagnie de Jeannette Vermeersch. Le navire qui quittaMarseille pourOdessa devait les emmener passer leurs vacances en URSS, un pays qu'il appréciait beaucoup, comme chaque été.

Timbre soviétique à l'effigie de Maurice Thorez en 1965.

Le, il meurt d'unehémorragie cérébrale, faisant suite à des troubles cardiaques, à bord duMS Litva, qui se trouvait au large des côtesturques et se rendait àVarna. Le couple Thorez devait aller à la station balnéaire deYalta pour y passer ses vacances[32].

Léon Mauvais, en vacances en Bulgarie, et Waldeck Rochet, ainsi que de nombreuses personnalités soviétiques et bulgares viennent rendre hommage à Maurice Thorez, Le PCF fait imprimer parL'Humanité une édition spéciale, dont la une, reproduisant son portrait, est affichée sur les murs[32] de nombreuses villes.Nikita Khrouchtchev envoie ses condoléances à Jeannette, et le quotidienMoscou-Soir (en) publie une grande photo en première page, ainsi que le communiqué duComité central duParti communiste de l'Union soviétique.

Le PCF fait ramener sa dépouille en France. Unechapelle ardente est installée à la mairie d'Ivry, et la garde y est assurée par Ángela Grimau, veuve du dirigeant communiste espagnolJulián Grimau récemment exécuté par lesfranquistes[33]. Le Parti lui organise alors des funérailles grandioses, prévues le à Paris.

Le PCF annonce que près d'un million[34] de Parisiens et d'habitants de la banlieue se déplacèrent à l'appel du Comité central et de laCGT pour rendre hommage et accompagner la dépouille de Maurice Thorez auPère-Lachaise (il n'y eut pas de cérémonie religieuse). Les membres du gouvernement, les délégations des partis frères, de l'Assemblée nationale, des délégations fédérales du PCF, des délégations de la CGT,La Vie Ouvrière, laFEN, l'UNEF et son présidentBernard Schreiner, des artistes firent le déplacement. Le cortège, parti du siège du Comité central entièrement crêpé de noir, défile en passant par larue La Fayette, leboulevard Magenta et emplit laplace de la République pour se diriger vers le cimetière.Mikhaïl Souslov,Benoît Frachon etWaldeck Rochet accueillent les participants à l'entrée[35]. La plupart des observateurs, y compris des dirigeants communistes, dénoncent des chiffres gonflés et évaluent la foule à 600-650 000 personnes[36].

Synthèse

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PourClaude Pennetier,« Maurice Thorez reste avecPalmiro Togliatti une des grandes figures du communisme en Europe occidentale, celle d'un ouvrier devenu dirigeant d'un des plus grands partis de France. L'influence controversée de cet homme sur la vie politique française n'a pas fini d'alimenter la réflexion »[2]. Pour expliquer le destin de Thorez, Claude Pennetier met en avant« d'incontestables qualités de base : clarté dans l'expression, sens de la synthèse, comportement populaire (le goût de la chanson en fin de banquet) mais aussi un art de s'adapter aux différents milieux qui devait faire l'admiration de la classe politique. Thorez avait surtout une grande intelligence des situations politiques qui lui permettait de tirer le meilleur parti des situations, quitte à soutenir des positions qu'il avait d'abord combattues »[2].

Jean Bruhat, historien communiste, a écrit que« de toute conversation avec Thorez, un universitaire sortait abasourdi par la richesse de sa culture et sa fringale de connaissance. »[37].

Philippe Robrieux, biographe de référence de Thorez, parle du professeur d'université qu'il aurait pu être et évoque sa passion pour la géologie et le latin. Il insiste aussi sur sa détermination à se laisser une plage de temps pour la lecture et l'étude.Bernard Pudal observe à ce sujet que« la bibliothèque de Thorez est celle d'un lettré communiste »[38].

Dans son « message de condoléances », de Gaulle lui rend hommage à sa manière :« à une époque décisive pour la France, le président Maurice Thorez a, à mon appel, et comme membre de mon gouvernement, contribué à maintenir l'unité nationale ».

Pierre Souyri souligne que la personnalité de Thorez correspondait parfaitement aux besoins de l'Internationale communiste dont l'hégémonie sur le PCF n'aurait pu supporter de fortes personnalités portées à être indépendantes. Thorez avait l'avantage pour Moscou d'être habile et ambitieux tout en étant docile[18]. L'homme politique resta par la suite enfermé dans l'image de« chef infaillible » et de« théoricienmarxiste de haut rang » qui avaient été fabriqués pour les besoins de la cause et qui ne lui laissa guère d'autre possibilité que de demeurer un inconditionnel deStaline[18].

Philippe Robrieux conclut que ce militant sincère, totalement intégré aumouvement communiste international, était devenu après sa maladie, le type le plus achevé du secrétaire généralstalinien, corrompu par l'exercice d'un des pouvoirs les plus absolus de tous les temps. LeParti communiste français lui doit sans doute ses heures de gloire, mais aussi certainement le retard dans ladéstalinisation pris dans les dernières années de la direction de Thorez.

Famille

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Jeannette Vermeersch.

Marié le avec Aurore Membœuf[39], séparé en 1930, divorcé le, remarié le avec sa compagneJeannette Vermeersch.

Père de quatre enfants : Maurice né en 1926[40] de son premier mariage, puis, de son union avecJeannette Vermeersch, Jean en 1936[41],Paul en 1940 et Pierre en 1946[42].

Louis Thorez, son frère cadet né en 1905, est fusillé comme otage le à laForteresse du Mont-Valérien[43].

Chronologie

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  • 1912 Embauché aux mines de Dourges
  • 1919 Militant à laSection française de l'Internationale ouvrière (SFIO)
  • 1920 Il se rallie au mouvement communiste lors ducongrès de Tours et y occupe rapidement des postes importants ; début de son service militaire.
  • 1923 Secrétaire de la fédération communiste du Pas-de-Calais. Mariage avec Aurore Memboeuf
  • 1924 secrétaire de la région Nord, permanent du parti communiste, membre suppléant du Comité directeur.
  • 1925 membre du bureau politique du PCF, après un flirt rapide avec l'opposition de gauche.
  • 1926 responsable à l'organisation au sein du bureau
  • 1925-1926 Milite activement contre laguerre du Maroc
  • Eté1927-juin1929 principal dirigeant du parti.
  • 1929-1930 Incarcéré pour provocation de militaires à la désobéissance
  • Avril1930- mai1931 Dirige le parti avec Henri Barbé.
  • à partir de mai1931 Dirigeant principal du parti (mais ne devient secrétaire général en titre qu'en janvier1936).
  • 1932 Député d'Ivry à la Chambre des Députés, délégué à l'Assemblée consultative provisoire, député de laSeine aux deux Assemblées nationales constituantes (1945-1946), député à l'Assemblée Nationale, du à sa mort.
  • 1934 Signe, au nom du PCF un pacte d'union nationale avec la SFIO et lesradicaux créant leFront populaire.
  • 1939 Déserte () pour rejoindre la Belgique, puis Moscou (), sur l'ordre de l'Internationale communiste. Condamné pour désertion, gracié le.
  • 1944 Revient en France () où il reprend la direction du PCF
  • du au : Ministre d'État dugouvernement Charles de Gaulle (2)
  • du au : Vice-président du Conseil dugouvernement Félix Gouin
  • du au : Vice-président du Conseil dugouvernement Georges Bidault (1)
  • du au : Ministre d'État, vice-président du Conseil dugouvernement Paul Ramadier (1)
  • 1950 Frappé brutalement d'hémiplégie, il part se faire soigner enURSS.
  • 1953 Retour en France. Il reprend ses fonctions à la tête du PCF et les conservera jusqu'à sa mort malgré ses problèmes de santé.
  • 1964 Décès

Hommages

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En France

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Plus d'une centaine de villes[44] ont attribué le nom de Maurice Thorez à une de leurs voies (avenue, boulevard, rue, place, esplanade) ou à un lieu de leur espace public urbain (salle des fêtes, complexe sportif, cité). Elles sont nombreuses notamment dans sa région d'origine :

Ailleurs, on relève parmi les villes de plus de 10 000 habitants :Ivry-sur-Seine, sa ville d'élection,Achères,Alès,Ambarès-et-Lagrave,Argenteuil,Arles,Bagnolet,Le Blanc-Mesnil,Bobigny,Champigny-sur-Marne,Clermont-Ferrand,Givors,Hennebont,Lanester,Lorient,La Possession,Le Port,Malakoff,Massy,Mitry-Mory,Montataire,Nanterre,Orange,Persan,Port-de-Bouc,Portes-lès-Valence,Romainville,Romilly-sur-Seine,Saint-Denis,Saint-Louis,Saint-Pierre-des-Corps,Trappes,Vaulx-en-Velin,Vénissieux,Villejuif,Bègles[45].

Des complexes sportifs enÎle-de-France portent aussi son nom : le Palais des sports deVitry-sur-Seine, lePalais des sports Maurice-Thorez deNanterre et le stade nautique àMontreuil.

En URSS

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L'Institut pédagogique d'État des langues étrangères (en) deMoscou a porté le nom de Maurice Thorez de 1964 à 1990[46].

Deuxtimbres-poste à son effigie ont été émis en 1964 et 1965 par les postes de l'Union soviétique : voir l'un d'eux ci-dessus dans l'article.

Le, la ville ukrainienne deTchystiakove est renomméeThorez en son honneur. Le, dans le cadre de sa politique dedécommunisation, leparlement ukrainien lui rend son ancien nom[47]. Cependant, la ville étant contrôlée par larépublique populaire de Donetsk, puis par laRussie, cette mesure reste sans effet[48].

Bibliographie

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Sources primaires

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Études historiques

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Thèses

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Vidéos

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Notes et références

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Notes

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  1. Pendant sa maladie,Jacques Duclos assume l’intérim à la tête du parti (du 17 juin 1950 au 10 avril 1953).
  2. L'historien Jean-Paul Brunet considère qu'avec Thorez et la nouvelle direction du PC,« le Komintern dispose désormais en France d'un instrument parfait, qui négociera, […] avec une souplesse que n'avait pas Barbé, les "tournants ultérieurs" les plus délicats ». (op. cit.).
  3. Citation exacte, souvent tronquée :

    « S'il est important de bien conduire un mouvement revendicatif il faut aussi savoir le terminer. Il n'est pas question de prendre le pouvoir actuellement.
    Il s'agit maintenant d'obtenir satisfaction pour les revendications de caractère économique, tout en élevant progressivement le mouvement des masses dans sa conscience et dans son organisation ; il faut alors savoir terminer dès que satisfaction a été obtenue. »

    — Fils du peuple, Éditions sociales, 1937, p.138.

  4. « Quant à Thorez, tout en s'efforçant d'avancer les affaires du communisme, il va rendre, en plusieurs occasions, service à l'intérêt public. Dès le lendemain de son retour en France, il aide à mettre fin aux dernières séquelles des « milices patriotiques » que certains, parmi les siens, s'obstinent à maintenir dans une nouvelle clandestinité. […] À ceux, nombreux, des ouvriers, en particulier des mineurs, qui écoutent ses harangues, il ne cesse de donner pour consigne de travailler autant que possible et de produire coûte que coûte. »

    — De Gaulle,Mémoires de guerre, t. 3.Le Salut. 1944-1946.

  5. Culte auquel Thorez participe au premier chef : « Stalinien : nous redisons bien haut, comme il y a vingt ans déjà, notre fierté de ce titre d'honneur et de gloire que nous nous efforçons de mériter ! Oui de tout notre cœur, nous proclamons notre amour ardent pour Staline, et nous l'assurons de notre confiance inébranlable ! » (déclaration de 1949, extrait filmé présent dansBanlieue rouge, Daniel Kupferstein, 2005).

Références

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  2. abcdefgh etiClaude Pennetier, « Notice THOREZ Maurice », surmaitron.fr,(consulté le).
  3. ab etcMaurice Thorez,Fils du peuple,Les Éditions sociales,Œuvre remaniée en 1949, 1954 et 1960 lors de ses différentes rééditions.
  4. « Maurice Thorez », dans leDictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction deJean Jolly,PUF, 1960[détail de l’édition] [texte sur Sycomore]
  5. Georges Vidal, « Les chefs de l'armée française face au communisme au début des années 1930 »,Vingtième Siècle. Revue d'histoire,no 70,‎,p. 117(DOI 10.3917/ving.070.0117,lire en ligneAccès libre)
  6. ab etcJean-Paul Brunet,« Une crise du Parti communiste français : l'affaire Barbé-Célor »,Revue d'histoire moderne et contemporaine, année 1969, 16-3, p. 439-461
  7. abcdefghijk etlCourtois 2010,p. 570-306.
  8. Maurice Thorez,Œuvres complètes, Paris, éditions sociales, livre II, tome 5,,p. 144-163
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  10. Robrieux 1975.
  11. Wieviorka 2010,p. 285.
  12. Wieviorka 2010,p. 271.
  13. Guy Pervillé,La guerre d’Algérie, sous la direction de Henri Alleg (compte rendu),L’Annuaire de l’Afrique du Nord, 1981, p. 1182-1186
  14. Francis Crémieux, Jacques Estager,Sur le Parti, 1939-1940, Messidor, 1983,p. 148-153(ISBN 2201016461)
  15. « Maurice Thorez », surlarousse.fr(consulté le).
  16. « Biographie du couple Thorez », surLExpress.fr,(consulté le).
  17. Condamnation des ex-députés communistes,Le Matin, 4 avril 1940, surgallica.bnf.fr.
  18. abc etdPierre Souyri,Philippe Robrieux, Maurice Thorez. Vie secrète et vie publique (compte-rendu), Annales, Année 1978, 33-4, pp. 852-854
  19. Alfred Grosser, « Les deux visages de Maurice Thorez »,La Croix,‎(ISSN 0242-6056,lire en ligne, consulté le)
  20. Sirot 2000,p. 97 :« De Gaulle, les gaullistes, le gaullisme : la pluralité des images ».
  21. Ibid.p. 95 :« Des communistes que j'ai connus au gouvernement, il était celui ayant le plus le sens de l'État » (Jules Moch,Une si longue vie, 1976)
  22. « Maurice Thorez », surregroupment.org(consulté le).
  23. Wieviorka 2010,p. 517.
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