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Maurice Estève

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Maurice Estève
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Naissance
Décès
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CulanVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Activités
Formation
Lieux de travail
signature de Maurice Estève
Signature

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Maurice Estève est unpeintre etgraveurfrançais, né le àCulan (Cher) et mort le dans la même ville.

Il est l'un des peintres majeurs de la nouvelleécole de Paris. Coloriste, son style se caractérise par un entrelacement de formes naturelles, voire organiques.

Biographie

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Jeunesse et formation

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Fils d'une couturière modéliste travaillant pour lahaute couture et d'un cordonnier syndicaliste, Maurice Estève naît chez ses grands parents paternels, simples paysans, àCulan dans leCher, où il passe son enfance. Il rejoint en 1913 ses parents àParis, où il découvre aumusée du Louvre les œuvres de Corot, Delacroix, Chardin, Courbet et Paolo Uccello. Revenu à Culan pour l'été, il y reste durant les années de laPremière Guerre mondiale, et commence à peindre dès 1915. Il vit de nouveau à Paris à partir de 1918. Apprenti chez un typographe puis dans un atelier de dessin de mobilier moderne, il suit des cours du soir de dessin, découvre en 1919 la peinture dePaul Cézanne puis, rencontrant l'opposition inquiète de son père à sa vocation, dirige en 1923 àBarcelone, pendant un an, un atelier de dessin de châles et de tissus[1].

Débuts comme artiste

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De retour à Paris, Estève fréquente àMontparnasse l'atelier libre de l'Académie Colarossi. Marqué jusque-là par la peinture desprimitifs et l'œuvre de Cézanne, il subit passagèrement en1927 l'influence dusurréalisme, notamment deGiorgio De Chirico. Il présente sa première exposition particulière en1930 avant de s'intéresser au cinéma et à la mise en scène. Il réalise de 1930 à 1936 dix linogravures essentiellement en noir et blanc[2] pour les portfolios réalisés par le groupe contestataire et libertaireLes Indélicats[3],[4], auxquels participent vingt-et-un artistes dontÉdouard Pignon,Gabriel Robin etAndré Fougeron[5],[6]. Ces recueils sont exposés en 1936 à Paris à la galerie Billiet.

À la suite des évènements de laguerre civile en Espagne, sa peinture traverse elle aussi en 1936 une brève périodeexpressionniste. Sur le conseil deGeorges Braque, il lui est demandé en 1936 d'exposer àStockholm avecHenri Matisse,Pablo Picasso,Juan Gris etFernand Léger. Il participe l'année suivante à la réalisation des décorations murales deRobert etSonia Delaunay pour les pavillons de l'aviation et des chemins de fer à l'Exposition universelle de Paris[7].

Mobilisé lors de laSeconde Guerre mondiale jusqu'en, il expose ensuite plusieurs fois, en 1942, puis à laGalerie de France, en 1943, lors de la fameuse exposition intituléeDouze peintres d'aujourd'hui, aux côtés deJean Bazaine,Léon Gischia,Jean Le Moal,Alfred Manessier,Édouard Pignon,Gustave Singier ou encoreJacques Villon[8].

Estève accepte par la suite un contrat d'exclusivité avec la galerieLouis Carré, qui réalise en 1945 une expositionBazaine, Estève,Lapicque, respectivement préfacés parAndré Frénaud,Jean Lescure etJean Tardieu. Il commence alors à exposer régulièrement à l'étranger, notamment enScandinavie.

En 1947, la série de ses toiles autour desMétiers le fait passer d'une stylisation formelle à une peinture non figurative affranchie de tout réalisme, fortement structurée et intensément colorée, dont il apparaît dans les décennies suivantes l'un des représentants essentiels[7]. Par ailleurs, il réalise en 1949 une première lithographie pourLa plaie ne se ferme pas, recueil de poèmes deJean Lescure publié par les ÉditionsCharlot.

Détail d'un vitrail d'Estève pour la chapelle deBerlincourt

En marge de ses expositions de peintures à la galerie Carré, à lagalerie Villand et Galanis puis à la galerieClaude Bernard, Estève, qui travaille régulièrement durant l'été à Culan, réalise par la suite de nombreuses lithographies, pratique régulièrement l'aquarelle mais aussi le fusain, le monotype et le collage.

Il conçoit également, en 1957, les vitraux (deux verrières et bandeaux latéraux sur une surface de 22 m2) de la chapelle deBerlincourt[9], dans lecanton du Jura en Suisse[10] et des cartons de tapisseries.

Reconnaissance

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En 1970, Estève reçoit le Grand Prix national des arts[11]. Cette année-là, le Grand Prix des lettres est attribué àMaurice Genevoix, celui de la musique àMaurice Béjart et celui du théâtre àJean Dasté.Dans les années 1980, plusieurs rétrospectives de son œuvre sont également organisées. Ainsi, en 1981, une exposition intituléeEstève de 1950 à 1980 lui est ainsi consacrée auMusée Cantini de Marseille, avant d'être présentée auMusée du Luxembourg, à Paris, et enfin auMusée de Metz[12].

En 1987, une grande rétrospective lui est également consacrée auMusée d'Art moderne de la Ville de Paris puis auGrand Palais. À cette occasion, dansLe Monde, Philippe Dagen résumait ainsi le travail d'un peintre qu'il invitait à découvrir ou à redécouvrir : "À mi-chemin entreHerbin etPoliakoff, Estève, à l'huile comme à l'aquarelle, demeure un voluptueux bridée par le calcul des proportions"[13].

La même année, la Ville deBourges inaugure le Musée Estève dans l'hôtel des Échevins où elle décide de présenter l'ensemble des œuvres (plus d'une centaine) dont le peintre lui a fait donation en 1985. Deux autres donations complèteront ultérieurement ses collections : en 1989, puis en 1997, pour le10e anniversaire du musée,. On y découvre alors des dessins, desaquarelles et des papiers collés, auprès d’huiles sur toiles illustrant son parcours de peintre, de 1918 à 1988[14].

Dernières années

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Estève s'installe définitivement àCulan en 1995, dans sa maison natale, rue du Pont romain. Il y restera jusqu'à sa mort. Il est inhumé au cimetière de Prahas (à 1.5 km de Culan).

À sa mort, Estève était l'auteur de plus de 800 tableaux[15] et d'environ 80 lithographies[16].

AvecJean Bazaine,Alfred Manessier,Roger Bissière ou encoreJean Le Moal, il est maintenant considéré comme un peintre de la seconde école de Paris qui, dans la France de l'après-guerre, a contribué à populariser des tendances non-figuratives radicalement différentes de l'expressionnisme abstrait américain alors à la mode[17].

Estève a fait partie des artistes réunis pour l'expositionL'Envolée lyrique, Paris 1945-1956[18], présentée à Paris auMusée du Luxembourg en 2006. Trois de ses œuvres y étaient présentées :Ardentes en Berry, 1949 ;Intérieur de Juillet, 1950, duMusée national d'Art moderne etOrly, 1952.

Œuvres dans les collections publiques

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Voir article annexe:Liste des œuvres de Maurice Estève dans les musées du monde

Hommages

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  • Un timbre reproduisant l'une des œuvres d'Estève,Skibet (1979), a été émis par lesPostes françaises en 1986 (valeur de 5 francs)[19].
  • Une médaille dédiée à Maurice Estève, œuvre deNicolas Carrega, a été éditée en 1979 par la Monnaie de Paris[20].

Notes et références

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  1. Harambourg 1993,p. 164.
  2. « Oeuvre : Précisions - Les indélicats (2008.2.1) », surwebmuseo.com(consulté le).
  3. « Autour des indélicats (site de la ville de Bourges) », surweb.archive.org,(consulté le)
  4. BarbaraDramé,Les linogravures du groupe Les Indélicats : 1932-1936 : supports artistiques d'une contestation politique et sociale,(ISBN 978-2-85452-363-8 et2-85452-363-6,OCLC 1336500000,lire en ligne)
  5. Les linogravures du groupe Les Indélicats, 1932-1936, présentées par Barbara Dramé, ouvrage édité par Plein Chant, Bassac, en 2022 reproduit l'ensemble des neuf portfolios tirés à 100 exemplaires. Les contributions d'Estève pour 1932 sontChômage (p. 123),La patrie est en danger (p. 133),Sans titre (p. 154),Sans titre (p. 163), pour 1933La justice (p. 183),Sans titre (p. 191),La terre malade (p. 205),Les affaires reprennent (p. 219), pour 1934L'âge du sport (p. 227) et pour 1936Poétissime (p. 240).
  6. Les sportifs de 1934 vus par " Les Indélicats ", Jean-Pierre LOGEAISle 29 novembre 2014[1]
  7. a etbHarambourg 1993,p. 165.
  8. YvesChevrefils Desbiolles, « Critiques et galeries d'art, 1942-1946. Entre esprit de résistance et petits arrangements »,Archives Juives,vol. 50,no 1,‎,p. 85(ISSN 0003-9837 et1965-0531,DOI 10.3917/aj.501.0085,lire en ligne, consulté le)
  9. « Berlincourt », surjuravitraux.ch(consulté le).
  10. Harambourg 1993,p. 166.
  11. « QUATRE GRANDS PRIX NATIONAUX »,Le Monde.fr,‎(lire en ligne, consulté le)
  12. MarcLe Bot,Estève : oeuvres de 1950 à 1980, Musée Cantini. Marseille,(lire en ligne)
  13. « Rétrospective Estève au Grand Palais La peinture telle quelle »,Le Monde.fr,‎(lire en ligne, consulté le)
  14. « Musée Estève - Les Amis des Musées de Bourges », surwww.amis-musees-bourges.fr(consulté le)
  15. « Maurice Estève - Applicat-Prazan - Exposition FIAC 2015 »(consulté le)
  16. « Galerie Champetier, Catalogues raisonnés, oeuvres complets, estampes », surwww.mchampetier.com(consulté le)
  17. « ÉCOLES DE PARIS, La seconde école de Paris - Encyclopædia Universalis », surwww.universalis.fr(consulté le)
  18. « Document sans nom - Sénat », sursenat.fr viaWikiwix(consulté le).
  19. « Maurice Estève «Skibet» », surphilateliefrancaise.fr,.
  20. Musée du Berry, Bourges,médaille Maurice Estève dans les collections

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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