Reprenant en 1947 des études de pneumo-phtisiologie, il participe au sein de l'Institut Pasteur de Lille aux derniersessais cliniques duvaccin BCG[2] au début de l'année 1949. Il débute la gravure à l'école des beaux-arts de Lille par deseaux-fortes, puis travaille en autodidacte[3] à la technique du burin. C'est ce dernier procédé, consistant à inciser directement plus ou moins profondément la plaque de cuivre[3], qu'il utilisera pour l'ensemble de son répertoire gravé. Jusqu'à sa retraite en 1977, il sera, par ce qu'il qualifiait de « dichotomie »[1], médecin le jour et graveur la nuit. Il a aussi produit un œuvre sculpté, sans diffusion publique.
Son œuvre gravé est« difficile, inquiétante et, si à la lecture elle nous frappe par sonpessimisme, il s'agit en fait d'un pessimisme actif qui porte en lui ses espérances au négatif — au sens photographique du terme — comme la lumière de la plaque de cuivre poli »[4].
Dans tout son parcours et mis à part l'expérience de praticien de la santé humaniste, trois moments ont profondément marqué Maurice Copreaux et ont influencé sa vision du monde[1] : la pacification du Sud marocain, sa captivité et le spectacle apocalyptique des bombardements deBerlin qu'il a vécu au cours de l'hiver 1943. Il y a aussi des images primordiales : les forêts du pays basque parcourues adolescent, le désert, notamment celui duTassili qu'il a arpenté en 1954, la mer et le feu. Ces images reviennent comme des leitmotivs, d'une manière quasi-obsessionnelle. On peut également évoquer l'influence d’Albrecht Dürer et deJérôme Bosch auxquels font penser les personnages tourmentés, ainsi que deFrancisco de Goya et sesCaprices[5]. Graveur démiurge[6], Maurice Copreaux puise aussi largement son inspiration[1] dans la poésie (Heine,Goethe,Schiller,Poe,Rimbaud), lesmythologies nordiques etgermaniques, l'anthropologie des religions. Il se nourrit enfin de contes, d'histoires fantastiques, d'aventures de pionniers, de trappeurs ou de chercheurs d'or (Jack London,Pierre Mac Orlan,Blaise Cendrars). Les compositions sont, dans leur ensemble, fortement marquées d’onirisme[5].
Les informations suivantes proviennent principalement de : André et Claude Laurencin,Copreaux. Intégrale de l'œuvre gravée, [catalogue], Chalon-sur-Saône,musée Denon, 1988..
Les informations suivantes proviennent principalement de : André et Claude Laurencin,Copreaux. Intégrale de l'œuvre gravée, [catalogue], Chalon-sur-Saône,musée Denon, 1988..
Maurice Copreaux exprime la petitesse de l'homme dans une dialectique de« l'un et du multiple », c'est-à-dire de l'individu confronté à une foule toujours cataclysmique qui l'horrifie ou l'écrase (Une saison en enfer,L'Invasion,Dilemme,Légion étrangère).
Il l'exprime aussi dans un univers hostile qui l'écrase (Le Fugitif), l'emmure (Narcisse), ou auquel il ne peut échapper sans se perdre (Espace vital,Terre promise).
L'évocation de la mort chez Maurice Copreaux a l'obsession gothique des peintres de laDanse macabre et aussi des graveurs au burin commeAlbrecht Dürer etHans Baldung. Son imagerie symbolique de la mort passe par les thématiques de l'engloutissement par les eaux et la marée humaine (L'Invasion,Le Radeau,Maelstrom,Le Bateau ivre), de l'emmurement géologique dans un tombeau que symbolisent des falaises infranchissables (Le Fugitif,Narcisse,Terre promise) et de l'ensevelissement par la forêt représentée comme une sylve menaçante (Le Roi des Aulnes,Jeu de dés,Cupidité).
C'est un thème multiforme que Maurice Copreaux développe avec un sens narratif et allégorique inépuisable :
l'appétit de puissance et ses séquelles que sont l'orgueil ou la soif de l'or ainsi que la barbarie et la guerre, le narcissisme et l'égoïsme, la bêtise crédule et féroce (Terre promise) ;
l'absence de lucidité et de courage devant les réalités avec sa cohorte d'illusions et d'évasions vers les « eldorado », les « terres promises » (Klondike river) ;
le déclin de toute vraie spiritualité se réfugiant dans les idoles du veau d'or, du sexe, du pouvoir, des paradis artificiels (Dilemme,Une saison en enfer,Cupidité) ;
Les informations suivantes proviennent principalement de : André et Claude Laurencin,Copreaux. Intégrale de l'œuvre gravée, [catalogue], Chalon-sur-Saône,musée Denon, 1988..
Les informations suivantes proviennent principalement de : André et Claude Laurencin,Copreaux. Intégrale de l'œuvre gravée, [catalogue], Chalon-sur-Saône,musée Denon, 1988..
1957 : médaille d'or du Salon des médecins, Paris.
1969 : médaille d'honneur du Salon des médecins, Paris.