Plusieurs manifestations ou émeutes marquantes dans l'histoire du Québec ont été réprimées au moyen de la matraque, dont notamment lesamedi de la matraque[1] (manifestation de 1964 contre la monarchie) et lelundi de la matraque[2] (manifestation de 1968 contre la participation du premier ministre canadien à la Fête nationale du Québec).
Selon le Code de déontologie des policiers du Québec, « le policier ne doit pas avoir recours à une force plus grande que celle nécessaire pour accomplir ce qui lui est enjoint ou permis de faire (art. 6 alinéa 1). De plus, l’article 11 du Code dicte que le policier doit utiliser une arme et toute autre pièce d’équipement avec prudence et discernement »[3].
Ces règles ont été adoptées après l'entrée en vigueur de laCharte des droits et libertés de la personne[4] en 1976 et de laCharte canadienne des droits et libertés[5] en 1982. Avant l'entrée en vigueur de ces chartes, il y avait peu de règles concernant l'usage de la force par les policiers, et ceux-ci avaient une discrétion importante quant à l'usage de la force et ils employaient plus souvent la matraque[6].
EnFrance, avant la matraque en caoutchouc, les agents de la circulation disposaient d'un bâton blanc institué en 1897 par lepréfet Lépine et pouvant faire office de matraque[7] tandis que les compagnies d'intervention à Paris utilisaient dans les années 1950 le bidule, matraque en bois longue (souvent enacacia et d'une longueur de près d'un mètre)[8]. Le décret n° 2000-276 du relatif à l'armement des agents depolice municipale[9] autorise ceux-ci à porter des matraques de type « bâton de défense » ou « tonfa » ; en revanche, lesmatraques télescopiques sont interdites, le décret de 2000 interdisant à la police municipale le port d'armes dissimulées[10], mais ont été autorisées en 2013[11].
On retrouve l'utilisation de matraques sur les différents continents, l'une des plus célèbres se situant sur le continent africain. Cela est sans doute lié à la présence d'essence de bois se prêtant typiquement à la confection de cette arme comme l'acajou. Ainsi la « matraque deKinshasa » connut une renommée à la fin duXIXe siècle mais l'invention est aujourd'hui contestée par son voisin ivoirien, cela étant argumenté parl'exploitation de ressources naturelles telles que le bois dans ce pays.
Ainsi, pour se démarquer de leurs voisins congolais, les habitants ivoiriens évoquent plutôt le « gourdin d'Abidjan » ou encore « le piolet deBouaké. »
↑ Décret n° 2000-276 du 24 mars 2000 fixant les modalités d'application de l'article L. 412-51 du code des communes et relatif à l'armement des agents de police municipale