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| Naissance | (60 ans) Neuilly-sur-Seine (France) |
|---|---|
| Nationalité | Française |
| Profession | Acteur,réalisateur |
| Films notables | Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) Rois et Reine Le Scaphandre et le Papillon Quantum of Solace Tournée |
| Séries notables | Le Bureau des légendes L'Agent immobilier |
Mathieu Amalric, né le àNeuilly-sur-Seine, est unacteur etréalisateurfrançais.
Comédien éclectique dans ses choix, allant du cinéma d'auteur français aux grosses productions américaines[1], il est récompensé par leCésar du meilleur espoir masculin en1997 pourComment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) d’Arnaud Desplechin, puis deux fois leCésar du meilleur acteur : en2005 pourRois et Reine d'Arnaud Desplechin et en2008 pourLe Scaphandre et le Papillon deJulian Schnabel.
Comme réalisateur — son activité première car il considère être devenu « acteur par accident » — il reçoit également leprix de la mise en scène auFestival de Cannes 2010 pourTournée ainsi que leprix Louis-Delluc et leprix Jean-Vigo en2017 pourBarbara.
Mathieu Amalric est le fils deJacques Amalric (1938-2021), correspondant à l'étranger du journalLe Monde, éditorialiste àLibération, et deNicole Zand (1933-2024), critique littéraire auMonde[2], dont la mère était issue d'une famille juive polonaise deCracovie[3]. Il passe quelques années àWashington où son père est correspondant de 1970 à 1973, puis àMoscou de 1973 à 1977[4], avant de revenir faire sa scolarité secondaire à Paris, aulycée Charlemagne[5].
Il a eu deux fils avecJeanne Balibar[2] dont il s'est séparé au début desannées 2000. Il a été le compagnon durant une dizaine d'années de la metteuse en scèneStéphanie Cléau[6] — rencontrée en 2005 lors de leur travail commun sur la pièceLes Variations Darwin[7] —, avec laquelle il a eu un enfant en 2007[8],[2]. Depuis 2015, il est le compagnon de la soprano et cheffe d'orchestreBarbara Hannigan[9], à qui il a consacré plusieurs documentaires[10].
Après un passage en classes préparatoires littéraires[11], Mathieu Amalric échoue en 1985 au concours de l'Idhec[1],[12], mais rencontreMarcelo Novais Teles[13] qui sera à ses côtés pour l'écriture et le mûrissement de nombreux projets de réalisation[14]. Il s'investit dans la réalisation de courts-métrages (notamment avec sa compagne d'alors, l'actriceNathalie Boutefeu, rencontrée à seize ans et avec laquelle il a vécu durant sept ans[15]), puis travaille sur différents tournages comme accessoiriste, cantinier, ou régisseur, ainsi que dans la société de production dePaulo Branco[16],[12]. Il apparaît comme acteur en1984 dansLes Favoris de la lune d'Otar Iosseliani[2]. En1987, il est stagiaire à la mise en scène surAu revoir les enfants deLouis Malle.
Mathieu Amalric fait la connaissance d'Arnaud Desplechin auFestival Premiers Plans d'Angers, alors qu'il présente son court-métrageSans rires et Desplechin son long-métrageLa Vie des morts[16]. Avec ce dernier, il passe des essais infructueux pour le rôle principal deLa Sentinelle, mais y fera tout de même une apparition. Deux films sortis durant le premier semestre1996 lancent réellement sa carrière[11] : il est tout d'abord remarqué dansLe Journal du séducteur deDanièle Dubroux dans lequel il tient un second-premier rôle ; il interprète ensuite le rôle de Paul Dedalus — dix jours avant le début du tournage Arnaud Desplechin ne savait pas s'il allait lui confier le rôle principal de Paul ou celui de Nathan, qui sera tenu parEmmanuel Salinger[17] — dansComment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) d’Arnaud Desplechin qui confirme sa place d'acteur en devenir et pour lequel il reçoit leCésar du meilleur espoir masculin en1997. Mathieu Amalric a déclaré à de multiples reprises que c'est Desplechin qui, grâce à ce film, « l'a inventé comme acteur[18] ».
À la fin desannées 1990, il s'impose comme l'un des jeunes acteurs les plus en vue du cinéma d'auteur, incarnant généralement des intellectuels fantasques, exubérants ou dépressifs avec deux premiers rôles marquants en 1999 dansFin août, début septembre d'Olivier Assayas etTrois ponts sur la rivière deJean-Claude Biette, tous deux aux côtés deJeanne Balibar.
En2005, il reçoit leCésar du meilleur acteur pourRois et Reine, un film de son metteur en scène fétiche, Arnaud Desplechin, qui l'utilise commeIngmar Bergman le faisait avecErland Josephson[19].
Sa carrière internationale débute en 2005 avec un rôle secondaire sous la direction deSteven Spielberg dans le filmMunich qui lui donne pour la première fois la possibilité de travailler dans un film étranger. En2008, il obtient le secondCésar du meilleur acteur de sa carrière pour son rôle de journaliste atteint dulocked-in syndrome dansLe Scaphandre et le Papillon deJulian Schnabel. Il était absent de la cérémonie en raison du tournage du film de la sérieJames BondQuantum of Solace, dans lequel il incarne l'homme d'affaires crapuleux Dominic Greene. Mathieu Amalric, qui s'est fait représenter lors de la soirée, a déploré que son discours de remerciements, lu parAntoine de Caunes, ait été en partie coupé, omettant un passage où il critiquait le rôle desmultiplexes et le manque de plus en plus flagrant de subventions pour lessalles d'art et d'essai[20],[21].
L'année 2012 est principalement marquée par le tournage deJimmy Picard, le film américain d'Arnaud Desplechin — qui le choisit pour la cinquième fois pour tenir un rôle dans ses films, dont quatre principaux —, où il incarne l'ethnopsychiatreGeorges Devereux. Début, alors qu'il continue l'adaptation duRouge et le Noir, il est contacté parRoman Polanski pour remplacer au dernier momentLouis Garrel qui devait tenir le rôle principal du filmLa Vénus à la fourrure[22]. À l'issue de la sélection pour le66e Festival de Cannes, ces deux films, dans lesquels il a les rôles principaux, sont en compétition officielle pour laPalme d'or, situation particulièrement rare pour un acteur. La seconde partie de l'année 2014 est marquée par le tournage de deux films avec d'une partTrois souvenirs de ma jeunesse d'Arnaud Desplechin — constituant unepréquelle vingt après àComment je me suis disputé… — et d'autre partBelles Familles deJean-Paul Rappeneau.
En, le festival de cinéma deCork en Irlande lui consacre une rétrospective concernant à la fois sa carrière d'acteur et de réalisateur[23] ; le mois suivant, l'Académie de France à Rome lui donne une carte blanche[24]. En septembre-octobre de la même année, c'est au tour de laCinémathèque française de lui consacrer un cycle pour l'ensemble de sa carrière cinématographique[25].
En 2018, Mathieu Amalric rejoint la distribution de la quatrième saison de la sérieLe Bureau des légendes deCanal+ dans laquelle il tient le rôle deJJA, chef de la direction de la sécurité (DSEC) de laDGSE[26]. L'année suivante, il interprète le rôle central très remarqué deL'Agent immobilier (2020), la mini-série d'Arte réalisée par l'écrivainEtgar Keret et sa compagne la réalisatriceShira Geffen[27],[28], dans laquelle son interprétation pleine de « fantaisie » lui vaut d'être en couverture desInrockuptibles pour son numéro hebdomadaire qui lui consacre un long entretien pour discuter de ses rôles à la télévision et de ses métiers d'acteur et de réalisateur au cinéma[29].

Paradoxalement, Mathieu Amalric se considère principalement comme un réalisateur de cinéma. Sespremiers courts métrages sont réalisés de manière quasi-artisanale dans les années 1980, puis avec l'aide notamment duGroupe de recherches et d'essais cinématographiques (GREC) en 1990 pourSans rires. Cette première œuvre notable est présentée quelques mois plus tard au9e festival « Tous courts » d’Aix-en-Provence où il obtient le Grand Prix du jury[30], ce qui constitue le tout premier prix cinématographique reçu par Mathieu Amalric, qui n'est pas encore réellement un acteur avantLe Journal du séducteur (1996) deDanièle Dubroux. Il est suivi deux ans plus tard parLes Yeux au plafond. Il est l'année suivante l’auteur d'un premier film autobiographiqueMange ta soupe (1997) puis duStade de Wimbledon (2001) pour lequel il offre le rôle principal àJeanne Balibar. En2003, il présenteLa Chose publique à laQuinzaine des réalisateurs duFestival de Cannes.
En2004, il est membre du jury du26eFestival international du court métrage de Clermont-Ferrand. À la surprise générale, il annonce en tant que porte-parole la décision unanime ne pas remettre le Grand prix de la Compétition française (le prix le plus important pour les films français dans ce festival) cette année-là, notamment à cause du« manque d'inventivité formelle » des films présentés et du danger« d'uniformisation de la culture ». Dans un entretien au journalL'Humanité[31] il s'en explique, reprochant aux films sélectionnés d'avoir cherché à« simplifier le monde, au lieu de puiser, de chercher, de s'interroger sur la complexité de l'être humain », d'être sans inventivité ou fantaisie, et de se contenter de filmer leur scénario. Précisant sa vision de réalisateur, il considère alors qu'un film ne doit pas avoir de« fonction sociale » ou délivrer de message — sans intentions et« surtout pas de bonnes intentions » —, un artiste devant principalement filmer pour le seul désir de filmer.
À partir de2010, Mathieu Amalric décide de moins jouer en tant qu'acteur afin de mener à bien ses projets de réalisateur de film, carrière vers laquelle il se sent plus attiré depuis de nombreuses années. Il réalise alors son quatrième long métrage,Tournée (dont il joue également le personnage central), pour lequel il remporte lePrix de la mise en scène lors duFestival de Cannes. Ce film et la récompense obtenue auront un impact important auprès des producteurs qui le considèrent désormais comme un metteur en scène à part entière et plus seulement comme un acteur. Ainsi, la même année il répond à une commande de laComédie-Française pour l'adaptation télévisée deL'Illusion comique deCorneille qu'il transpose dans une version contemporaine remarquée par la critique[32].
En tant qu'artiste invité, il intervient également à laFémis et auFresnoy (où, à l'invitation deDominique Païni, il a notamment réalisé en 2011 une installation reconstituant l'appartement de sa professeur de piano à Moscou dans le cadre de l'exposition « Panorama[33] »).

En, Mathieu Amalric annonce qu'il travaille au scénario d'une importante adaptation (cinéma et télévision en plusieurs épisodes) deLe Rouge et le Noir[34],[35]. Il continue durant cette période à accepter des rôles plus secondaires dans divers films à l'exception deJimmy P. (Psychothérapie d'un Indien des Plaines) d'Arnaud Desplechin et deLa Vénus à la fourrure deRoman Polanski dont il intègre la distribution au dernier moment et au pied levé. Alors que le projet duRouge et le Noir, du fait de l'ambition du film, en est toujours au stade de l'adaptation et de la préparation, le producteurPaulo Branco annonce que Mathieu Amalric va se lancer dans la réalisation d'un film dans l'intervalle avec l'adaptation du romanLa Chambre bleue deGeorges Simenon dont Branco et Amalric ont obtenu les droits[36]. Le tournage de l'adaptation de ce roman noir sentimental, auquel Mathieu Amalric est depuis longtemps attaché, est entrepris en avec le réalisateur dans le rôle principal. Quelques mois plus tard, le film est retenu dans la sélectionUn certain regard lors duFestival de Cannes 2014.
Arrivé à ce stade de sa carrière, Mathieu Amalric reçoit le commentaire élogieux du cinéaste et historien du cinémaNoël Simsolo dans sonDictionnaire de la Nouvelle Vague (2013) :
« L'héritier actuel de laNouvelle Vague en France : c'est lui, comme acteur et réalisateur […] car son style de cinéaste, comme son jeu de comédie, privilégie cette attitude de la Nouvelle Vague où rigueur et liberté faisaient un mélange détonant. »
— Dictionnaire de la Nouvelle Vague,Noël Simsolo[12],[37]

Renouant avecJeanne Balibar, il lui confie le rôle de la chanteuseBarbara et se met en scène dans le filmBarbara (2017) — présenté dans la sectionUn certain regard lors duFestival de Cannes 2017 — qui vaut à l'actrice leCésar de la meilleure actrice en2018 et au film huit nominations lors desCésar 2018 (dont celles du meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur scénario). Le film reçoit en 2017 leprix Louis-Delluc et leprix Jean-Vigo. De plus lors du tournage de ce film, les réalisateursAndré S. Labarthe et Quentin Mével lui consacrent un numéro de leur série documentaireCinéma de notre temps, série initiée par le premier en 1964 et qui sera son dernier film avant sa mort[38],[39].
En 2019, Mathieu Amalric réalise son huitième long métrage, intituléSerre moi fort, en adaptant la pièce de théâtreJe reviens de loin deClaudine Galéa avecVicky Krieps etArieh Worthalter dans les rôles principaux[40], dont la sortie, en 2021, a été repoussée en raison de lacrise de la Covid-19[41].
| Récompense | Année | Catégorie | Film |
|---|---|---|---|
| Festival « Tous courts » d'Aix-en-Provence | 1991 | Grand Prix du court métrage[30] | Sans rires |
| Césars | 1997 | Meilleur espoir masculin | Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) |
| 2005 | Meilleur acteur | Rois et Reine | |
| 2008 | Le Scaphandre et le Papillon | ||
| Prix Lumière | 2005 | Meilleur acteur | Rois et Reine |
| 2008 | Le Scaphandre et le Papillon | ||
| Étoiles d'or du cinéma français | 2005 | Meilleur acteur | Rois et Reine |
| 2008 | Le Scaphandre et le Papillon | ||
| Festival de Cannes | 2010 | Prix de la mise en scène | Tournée |
| Prix FIPRESCI | |||
| Prix du syndicat de la critique | Prix du film singulier francophone | ||
| Festival international du film RiverRun | 2011 | Prix du meilleur acteur[53] | |
| Festival international du film sur l'art | 2011 | Prix de la création[54] | Joann Sfar (dessins) |
| Prix Jean-Vigo | 2017 | Prix du long métrage[55] | Barbara |
| Prix Louis-Delluc | Meilleur film |
Sur les autres projets Wikimedia :
Filmographie deMathieu Amalric | |
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| Réalisateur |
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| Acteur | |
| Années 1980 |
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| Années 1990 |
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| Années 2000 |
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| Années 2010 |
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| Années 2020 |
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| Années 1990-2000 |
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| Années 2010-2020 |
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