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Matheysine

44° 58′ nord, 5° 47′ est
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Matheysine
Image illustrative de l’article Matheysine
Vue de la Matheysine depuisSaint-Honoré. En contre-bas leslacs de Laffrey avec, à l'horizon, lemassif du Vercors.

PaysFrance
RégionAuvergne-Rhône-Alpes
DépartementIsère
Villes principalesLa Mure
La Motte-d'Aveillans
Coordonnées44° 58′ nord, 5° 47′ est
Régions naturelles
voisines
Trièves
Oisans
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LaMatheysine est unerégion naturelle de France du sud de l'Isère formée d'unplateau d'une altitude moyenne de 900 mètres entouré de montagnes correspondant à la partie occidentale dumassif du Taillefer. Cette région, dont la localité principale estLa Mure, dans lacommunauté de communes de la Matheysine, est délimitée à l'est par la vallée de laRoizonne et lecol de La Morte, au sud par les vallées de laBonne (Valbonnais) et duDrac, à l'ouest par la vallée du Drac et enfin au nord par la vallée de laRomanche.

Le sous-sol du plateau matheysin a longtemps fourni un excellentanthracite qui a fait la fortune de la ville de La Mure et entraîné une rapide urbanisation de son secteur. La région présente de nombreux attraits en raison de la présence de lacs, de forêts, de sommets enneigés et de sites historiques permettant d'assurer une certaine activité touristique.

Toponymie

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Les noms Mathaysana (XIe siècle) puis Mattacena (XIVe siècle) pouvant signifierMatta « être mouillé » ou « humide » etCena « plateau », ont été tour à tour utilisés[1] et enfin, Matassene (XVe siècle)[2] puis Mataisine ou Matheysine. Les habitants sontdénommés les Matheysins.

Géographie

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Situation de la Matheysine dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Situation

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Situé dans la partie méridionale du territoire du département de l'Isère, à une trentaine de kilomètres au sud deGrenoble et à une cinquantaine de kilomètres au nord deGap, cette région naturelle est composée de l'anciencanton de La Mure qui se situe dans la partie centrale duDauphiné historique, chevauchant le45e parallèle.

Topographie

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Leplateau de la Matheysine s'élève aux alentours de 900 m en moyenne au sein dumassif du Taillefer.

Il s'étend sur un peu plus de 20 km du nord au sud et 13 km d'est en ouest. Le plateau est délimité à l'ouest et au sud par leDrac. C'est d'ailleurs ce torrent qui sépare la Matheysine duTrièves au sud, et de lavallée de la Gresse et dumassif du Vercors à l'ouest. Au nord, lacôte de Laffrey monte depuisVizille dans la vallée de laRomanche (350 m). Du côté est, ce sont les sommets duGrand Serre (2 141 m) et duTabor (2 389 m) qui séparent le canton de La Mure et celui deValbonnais.

Hormis ces reliefs, le plateau est traversé du nord au sud par les sommets de lamontagne du Conest (Peyrouse,Connex, où figure une dessept merveilles du Dauphiné :la Pierre Percée), et duSénépy. Au pied de ceux-ci, toujours suivant la même orientation se trouvent leslacs de Laffrey (lac Mort,lac de Laffrey,lac de Pétichet etlac de Pierre-Châtel).

Géologie

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Lesocle cristallin du plateau matheysin est un large couloir creusé et modelé au Quaternaire par les glaciers, mais également traversé par lafaille de Pétichet et qui suit grossièrement le tracé de l'accident médian de lachaîne de Belledonne.

Les crêtes montagneuses du Conest (au nord-ouest) et du Sénépy (au sud-ouest) séparent ce plateau de la partie aval de la vallée du Drac. Ces chaînons sont eux-mêmes partagés tectoniquement par le chevauchement du Sénépy, accident orienté du nord vers le sud. Le chaînon duGrand Serre au nord-est et duTabor au sud-est, ainsi que la vallée de la Roizonne, séparent le plateau du chaînon duTaillefer[3].

Climat

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Printemps en Matheysine.
Article connexe :Climat de l'Isère.

Ce plateau modelé au fil du temps par lesglaciers, entouré de hauts massifs, est balayé par la bise (glaciale l'hiver, agréable l'été). L'hiver, la neige peut être abondante compte tenu de l'altitude. À cause de la présence de marécages (appelésles marais, vers 900 mètres d'altitude), les matinées d'hiver sont glaciales avec souvent de la brume. Les températures descendent en dessous de−13 °C tous les hivers et peuvent descendre en dessous de−20 °C mais rarement (−21 °C près des marais, le ; le record de température minimale est de−30 °C). Les lacs sont tout le temps gelés de janvier à mars certaines années.

En été, la température peut dépasser les30 °C et frôler les35 °C (le). La température de l'eau des lacs est d'environ 18 à20 °C en juillet.

Histoire

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Novembre, souvenir, de la Matheysine, tableau par Diodore Rahoult, 1857, tableau au musée de Grenoble (MG 453).
Article connexe :Histoire de l'Isère.

Description historique en 1810

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« Mateysine. C'est une vallée très-élevée et très-froide ; elle commence au village de Laffrey et se termine au territoire du bourg de la Mure ; elle est dans la direction du nord au midi, de sorte que les vents du nord la parcourent librement dans le sens de sa longueur, c'est-à-dire pendant environ trois lieues. Ce qui contribue à la refroidir, ce sont trois lacs assez grands et presque contigus, qui occupent le fond de toute sa partie septentrionale. Sa température diffère tellement de celle des contrées voisines, que lorsqu'on passe dans les vallées limitrophes, soit au sud, soit au nord, soit à l'est, on s'aperçoit en moins de cinq minutes d'un changement très-sensible. Elle comprend les communes de Laffrey, Pierre-Châtelet, Ponsonnas, la Mure, Lamorte, etc. L'on peut considérer le Villard-Saint-Christophe comme une de ses dépendances, parce qu'il n'en est séparé que par une colline peu considérable. La Mateysine est limitée dans sa largeur par des montagnes assez élevées. À l'extrémité nord, on l'a dit, elle n'a aucun abri contre le vent. La commune de Laffrey est élevée de 925 mètres au-dessus du niveau de la mer. Nous n'avons pu découvrir l'étymologie du mot Mateysine. Les habitants de ces cantons sont surnommés vulgairement les Chats, parce que, dit-on, lorsque l'inondation de 1219 eut détruit la plupart des titres des seigneurs, déposés à laChambre des comptes du Dauphiné, ils refusèrent de souscrire de nouvelles reconnaissances. Ce surnom aurait-il donné lieu à la dénomination de Mateysine ? nous l'ignorons. »

— Jacques-Joseph Champollion-Figeac,Extrait de l'Annuaire du Département de l'Isère, années 1811 et 1812, Rapport rédigé en 1810, sur la demande de Joseph Fourier, préfet de l'Isère, pour être adressé au ministre de l'intérieur

NapoléonIer en Matheysine

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Article connexe :Vol de l'Aigle.

La route alpine qu'emprunteNapoléonIer en 1815, lors de son retour de l'île d'Elbe, après son débarquement àJuan-les-Pins, traverse tout le plateau matheysin selon un axe nord-sud. La rencontre entre les troupes de l'empereur, (1 100 hommes, 3 généraux) et l'armée royale venue pour l'arrêter, se déroule dans une prairie du sud deLaffrey, à l'endroit désormais dénommé « prairie de la Rencontre ». Une statue équestre de Napoléon rappelle l'événement.

L'exploitation minière

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L'histoire de la Matheysine est fortement marquée par lahouille de très bonne qualité (anthracite) qui a fait la renommée de la région. L'exploitation n'a cessé de croître au cours duXIXe siècle et dans la première moitié duXXe siècle pour atteindre en 1966 le maximum de production de 791 000 tonnes. Comme pour les autres gisements français, le coût d'exploitation n'étant pas compétitif en comparaison des charbons étrangers, la mine a été définitivement fermée en 1997[4].

Économie locale et activités

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La Matheysine est actuellement une zone en reconversion depuis le déclin programmé, puis la disparition, de l'activité minière sur le plateau. L'artisanat local et le commerce tentent de redonner un souffle à la région et d'enrayer l'exode rural. Deux zones d'activité commerciale et industrielle sont installées au nord de la Mure en bordure de la route nationale. En 2023, une usine de recyclage de panneaux photovoltaïques s'est installée àSaint-Honoré.

Le « petit train de la Mure » sur le viaduc de Vaulx.

Sur le plan touristique, unpetit train emprunte (en saison d'été seulement) la ligne d'un ancien train minier qui descendait lecharbon de La Mure àSaint-Georges-de-Commiers, au pied du plateau matheysin. La ligne, à voie métrique, électrifiée en 1906, fut longtemps une des curiosités les plus visitées du département mais, en raison d'un important éboulement de roches sur la voie dans labasse vallée du Drac, elle a été fermée de 2010 à 2021. Après rénovation complète, l'exploitation touristique a repris entre la Mure et un belvédère sur les gorges du Drac.

Un domaine permettant la pratique du ski alpin est installé à l'extrémité nord du plateau : l'Alpe du Grand Serre. La station, qui compte plus de 55 km de pistes balisées, est située aucol de La Morte, entre la vallée de laRomanche et celle de laRoizonne. Elle était reliée à la station deSaint-Honoré 1500 jusqu'à la fermeture de celle-ci en 2003[5].

Patrimoine et culture locale

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Patrimoine architectural

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Le plateau ne compte qu'un seul monument classé puis inscrit aux monuments historiques, l'église Saint-Jean-Baptiste de Mayres, situé sur le territoire de la commune deMayres-Savel.

Lahalle de La Mure, datant duXIIIe siècle, la chapelle Sainte-Anne deValjouffrey, l'église Saint-Pierre d'Oris-en-Rattier, ainsi que lesite minier du Villaret situé àSusville et celui dupuits des Rioux situé àPrunières, sont labellisés « Patrimoine en Isère ».

Entaillé par de nombreux cours d'eau qui ont creusé de profondes gorges, le plateau compte de nombreux ouvrages routiers ou ferroviaires conçus par legénie civil au début duXXe siècle, notamment leviaduc de la Roizonne et leviaduc de la Bonne.

Patrimoine naturel

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Grand lac de Laffrey auXIXe siècle.

Une dessept merveilles du Dauphiné,la Pierre Percée, arche naturelle située sur la commune dePierre-Châtel, domine le plateau depuis le sommet de la colline des Creys.

Dénommée autrefois « Roche Percée », « Pierre Pertuisade » ou « Pierre Pertuisée », une légende, rapportée par Pierre Berthier (auteur d'unHistorique du canton de La Mure) prétend qu'il s'agirait de la pétrification du corps d'un serviteur du Diable, nommé « Folaton », mythe évoqué dans un ouvrage de Gabrielle Sentis,La légende dorée du Dauphiné[6].

Quatre lacs, tous d'origine glaciaire, parsèment la surface du plateau matheysin. Le plus grand d'entre eux, dénommé le « grand lac de Laffrey », d'une superficie de120 hectares attire de nombreux touristes.

Patrimoine culturel et artistique

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Cour du musée Matheysin.

Le musée matheysin est situé dans la Maison Caral depuis 1994, un des plus vieux bâtiments de la ville de La Mure, remontant auXIIe siècle. L'édifice abrite de nombreuses collections en lien direct avec La Mure, le plateau matheysin et ses alentours.

La Mine image est une ancienne mine aménagée en musée, afin d'évoquer le travail des mineurs de fonds et l'histoire des mines d'anthracite du plateau matheysin.

La statue équestre de Napoléon, réalisée parEmmanuel Frémiet, est installée depuis 1929 dans la « prairie de la Rencontre », au bord du lac de Laffrey. Auparavant, elle se trouvait au centre de Grenoble, sur la place de la Constitution, rebaptiséeplace de Verdun, après laPremière Guerre mondiale[7].

La maison d'Olivier Messiaen, située au bord du lac de Laffrey sur le territoire de la commune deSaint-Théoffrey, rappelle la présence du compositeur lorsqu'il voulait échapper au monde de la ville entre 1936 et 1991. Il jouait régulièrement de l'harmonium à l'église de Saint-Théoffrey qu'il a contribué à restaurer[8]. Le compositeur repose aujourd’hui dans le cimetière de la commune, où sa stèle en forme d'oiseau stylisé en marbre blanc de Carrare, porte, gravé en caractères d’or, un extrait de son œuvreHarawi[9].

Patrimoine et traditions orales

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Comme son voisin occidental, le Trièves, la Matheysine se situe dans la partie méridionale du département de l'Isère et donc dans le secteur septentrional de la zone duvivaro-alpin, dialecte de l'occitan parlé dans les Alpes méridionales. Ce territoire se situe donc à la limite méridionale sud de la zone des parlersdauphinois, laquelle appartient au domaine linguistique dufrancoprovençal ou arpitan[10] et dont il subit l'influence.

Articles connexes :Nord-occitan etVivaro-alpin.

Le vivaro-alpin a longtemps été considéré comme un sous-dialecte duprovençal, sous l'appellation « provençal alpin » voire « nord-provençal » ou gavot[11]. Son extension dans le Sud duDauphiné lui a aussi valu l'appellation dedauphinois. L'UNESCO le classe « en danger » dans sonAtlas des langues en danger dans le monde[12].

Patrimoine gastronomique

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Le murçon, spécialité charcutière de la Matheysine.

Lemurçon (ou murson) est unespécialité charcutière de la région ; ce gros saucisson, souvent aromatisé aucarvi, est généralement servi accompagné de pommes de terre. LesOreilles d'âne, spécialité issue de la région voisine duValgaudemar, lebrouqueton et letourton, issus d'une autre région proche (leChampsaur), se retrouvent également dans les assiettes des restaurants matheysins. Il existe également unetourte fabriquée dans la région et dénommée latourte muroise[13].

La Matheysine dans les arts

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Le pont dePonsonnas, village de lacommunauté de communes de la Matheysine abrite un site desaut à l'élastique évalué à 103 mètres de hauteur. Ce site a été investi par l'équipe de tournage deLa Petite Chartreuse pour la séquence de saut à l'élastique du film.

Notes et références

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  1. Un peu d’histoire,lamure.fr.
  2. Victor Miard,La Mure et la Matheysine à travers l'histoire, 1965[lire en ligne].
  3. Matheysine,geol-alp.com.
  4. L'histoire minière,matheysine-tourisme.com.
  5. Station de l'Alpe du Grand Serre,matheysine.com
  6. Gabrielle Sentis,La légende dorée du Dauphiné, 1984[lire en ligne].
  7. Isabelle Cartellier,Place de Verdun, prestige du Second Empire,spot-web, consulté le 3 mars 2021.
  8. Belvédère Olivier Messiaen,biodiversite.isere.fr.
  9. La tombe d'Olivier Messiaen,patrimoinedudauphine.fr.
  10. Lexique descriptif du vivaro-alpin, page 5.
  11. Jean-Claude Bouvier, « L'occitan en Provence : limites, dialectes et variété » inRevue de linguistique romane t. 43, p. 46-62.
  12. UNESCO Interactive Atlas of the World's Languages in Danger.
  13. Spécialités culinaires de la Matheysine,matheysine-tourisme.com.

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie sélective

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Liens externes

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v ·m
Les 13 territoires de l'Isère
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