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Massif du Jura

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Massif du Jura
Image satellite du massif du Jura.
Imagesatellite du massif du Jura.
Géographie
Altitude1 721 m,Crêt de la Neige[1]
MassifCeinture alpine
Longueur360 km
Largeur65 km
Superficie14 000 km2
Administration
PaysDrapeau de la FranceFrance
Drapeau de la SuisseSuisse
Régions


Cantons
Grand Est,Auvergne-Rhône-Alpes,Bourgogne-Franche-Comté
Soleure,Jura,Berne,Neuchâtel,Vaud,Bâle-Campagne,Argovie
DépartementsHaut-Rhin,Saône-et-Loire,Territoire de Belfort,Doubs,Jura,Ain,Haute-Savoie,Savoie,Isère
Géologie
ÂgeMésozoïque (roches)
Néogène-Quaternaire (orogenèse)
RochesRoches sédimentaires
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Lemassif du Jura ouJura est unechaîne de montagnes située en Europe occidentale, principalement le long de lafrontière entre la France et la Suisse, au nord-ouest desAlpes dont il constitue unezone d'avant-pays plissée, et au sud dumassif des Vosges. Constituée de hautsplateaux, de chaînons, deplis resserrés et decluses, cette chaîne est caractérisée par une forme de croissant s'étendant sur plus de 360 kilomètres entreDielsdorf etVoreppe, suivant la courbure de l'arc alpin. Culminant aucrêt de la Neige à 1 721 mètres d'altitude, le massif jurassien est caractérisé par un climat rude de typesemi-continental àmontagnard, malgré son altitude modeste et sa position géographique. Chaîne demoyenne montagne essentiellementcalcaire,sa géologie complexe en fait un modèle de référence dans de nombreuses disciplines géologiques et son nom a été à l'origine de la dénomination de lapériode géologique duJurassique.

Toponymie

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Attestations anciennes

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Le nom du massif est attesté sous les formesMonte Jura altissimo, qui est inter Sequanos et Helvetios « le Jura, haute montagne qui s'élève entre laSéquanie et l'Helvétie » auIer siècle av. J.-C. (Jules César,De bello gallico, 1, 2) ; Ἐν δὲ τοῖς Σηκοανοῖς ἐστι τὸ ὄρος ὁ Ἰουράσιος, διορίζει δ' Ἐλουηττίους καὶ Σηκοανούς « Le mont Juraise, situé dans le pays desSéquanes, sert de ligne de démarcation entre ce peuple et lesHelvètes » auIer siècle av. J.-C. (Strabon,Géographie, IV, III, 4) ;Jures et Jura auIer siècle (Pline l'Ancien,Histoire Naturelle, IV, 31) ; Ἰουράσσος ὄρος « le mont Jurasse » auIIe siècle (Ptolémée,Géographie, II, 10) ;mons Jurassus, Jurum en 859 (M. R. XXIX) ;silvam quae vocatur Juris en 862 (donation de l’empereur) ;montem Juri, montem Jure en 1079 (Cart. Laus.) ;Jurim en 1150 (Cart. Oujon),montem de Jour en 1282 (M. G. VII, 342)[2].

Étymologie

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L’étymologie de l'oronymeJura ne fait pas l'unanimité chez les toponymistes et les linguistes. Si la piste ligure semble définitivement écartée, la plupart des toponymistes font remonter le radicalJur- à un hypothétique élémentceltique (gaulois)*jor[3],[4],[5]. L'hypothèse gauloise initialement développée dans laRevue celtique[6] a d’abord été reprise dans le glossaire gaulois deGeorges Dottin :iura,iuri-, thème de nom de montagne ; lémaniquejour « forêt de sapins », moyen galloisior « chef », peut-être anciennement « sommet »[7]. À leur suite, des toponymistes y ont vu unfrancoprovençaljuris, du bas latinjuria qui signifiait « forêt de montagne »[réf. nécessaire]. Lui-même serait issu du gaulois*jor,*jore qui signifierait « hauteur boisée » et qui a également donné son nom auxjoux, vastes forêts de montagne, car ce massif en est recouvert depuis très longtemps[2],[4],[5].

Cependant aucune attestation ancienne ne permet de rattacher*iura- au protoceltique et le thème a disparu des glossaires celtiques modernes[8]. Il est également absent de l'édition 2003 duDictionnaire de la langue gauloise par Xavier Delamarre.

Le même radical semble cependant se retrouver dans d'autres toponymes : les Petites et lesGrandes Jorasses.Jorasse est la forme correspondant à l’adjectif : Ἰουράσιος (Juraise) chezStrabon et Ἰουράσσος (Jurasse) chezPtolémée, tous deux se rapportant à ὄρος « mont » ;Jours (Côte-d'Or,Jorx en 1170,Jugi en 1174 etJorz en 1246), qui semble bien être un dérivé deiura, confondu avecjugum « hauteur » ;Jureuge, avec le second terme gaulois*ialo- « clairière »[8] et, précédé du latinper- « à travers »,Perjuret, un quartier deFraissinet-de-Fourques (Lozère).

Appellation officielle en France

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EnFrance, l'appellation administrative officielle reste « Massif du Jura », qui englobe des communes des départements duTerritoire de Belfort, duDoubs, duJura et de l'Ain[9]. Le périmètre a été fixé par décret (décret 2004-69 du relatif à la délimitation des massifs[9]). L'appellation « Montagnes du Jura » est une marque créée par les départements de l'Ain, du Doubs et du Jura, les régionsFranche-Comté etRhône-Alpes et le commissariat de massif du Jura pour assurer la promotion touristique du massif, au travers de campagnes de communication, principalement surInternet en lien avec les offices de tourisme et les « pays »[10].

  • Paysage typique de la Haute-Chaîne du Jura, vu depuis Le Chasseron.
    Paysage typique de la Haute-Chaîne du Jura, vu depuisLe Chasseron.

Géographie

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Situation

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Carte topographique de la France métropolitaine montrant la délimitation des six massifs montagneux du pays.
Les six massifs montagneux de la France métropolitaine. Le Jura se situe dans le centre-est, entre les Vosges et les Alpes.
carte de la suisse montrant la division du territoire en trois régions géologiques, ces régions se répartissent en trois bandes parallèles et orientées du sud-ouest au nord-est
Les trois grandes régions suisses :
  • Jura.
  • Plateau suisse.
  • Alpes.

Le massif du Jura forme une chaîne en forme de croissant longue de plus de 360 km (le long de sa crête principale, soit entre 340 km dans son arc interne et 400 km dans son arc externe) entreDielsdorf (Zurich, Suisse) etVoreppe (Isère, France). Sa largeur varie de quelques kilomètres, à ses extrémités, pour atteindre un maximum de 65 km entreBesançon etNeuchâtel[11]. Divisé par lafrontière entre la France et la Suisse, le massif est traditionnellement séparé en deux entités, le « Jura français » et le « Jura suisse ». Sa superficie est estimée à environ 14 000 km2, avec 9 860 km2 en France, où il est l'un des six massifs de montagne de la métropole, et 4 140 km2 en Suisse, où il constitue l'une destrois grandes régions[12].

Le massif du Jura est délimité par un ensemble dedépressions : laBresse à l'ouest ; lePlateau suisse à l'est, qui le sépare desAlpes ; lefossé rhénan au nord, ainsi que latrouée de Belfort qui le sépare dumassif des Vosges. Il est bordé au nord-ouest par un ensemble de bas-plateaux, rattachés auBassin parisien, et par le petitmassif de la Serre. Au sud, les reliefs du massif se confondent progressivement avec ceux de laChartreuse et duVercors. Sa limite géographique méridionale est considérée comme étant le saillant duRhône, à la limite entre leBugey et laSavoie. Cependant, les reliefs de l'avant-Pays savoyard, ainsi que leSalève, considérés géographiquement comme appartenant auxPréalpes, ont été identifiés par les géologues comme faisant partie intégrante du Jura, au vu de leurs caractéristiques lithologiques et structurales[13].

Du point de vue administratif, le massif du Jura traverse, en France, trois régions et neuf départements : laBourgogne-Franche-Comté (Doubs,Jura,Saône-et-Loire etTerritoire de Belfort),Auvergne-Rhône-Alpes (Ain,Isère,Haute-Savoie etSavoie) et leGrand Est (Haut-Rhin). Du côté suisse, il traverse huit cantons :Argovie,Bâle-Campagne,Berne,Jura,Neuchâtel,Soleure,Vaud etZurich.

  • Carte de localisation en France et en Suisse.
    Carte de localisation en France et en Suisse.
  • Carte topographique coupant le massif à la frontière : partie française partie suisse
    Carte topographique coupant le massif à la frontière :
    • partie française
    • partie suisse
  • Carte administrative ; le massif est en contour rouge.
    Carte administrative ; le massif est en contour rouge.

Topographie

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Carte topographique du Jura, montrant également la Bresse et une partie du Plateau suisse et des Alpes ; le nord est en haut à droite.

Le Jura est un relief plissé d'une longueur de 300 kilomètres environ et relativement jeune du point de vue géologique.

Le pli du Jura le plus au sud est l'anticlinal du Ratz (plateau du Grand-Ratz etdent de Moirans) qui commence àVoreppe (près deGrenoble), en France, sur l'Isère et qui se prolonge vers le nord-nord-est en suivant les montagnes préalpines de laChartreuse. Cette chaîne est certes nettement plus basse que la Chartreuse, mais n'en est séparée que par une petite vallée.

Le deuxième pli du Jura, lachaîne de l'Épine, commence près desÉchelles et se sépare des Alpes près deChambéry, enSavoie, se prolongeant en direction du nord.

Plus on remonte vers le nord, plus nombreux sont ces plis qui forment un système de montagnes complet. Le Jura atteint déjà une largeur de 40 kilomètres à l'ouest deGenève. C'est ici qu'a lieu le changement de direction générale de la chaîne vers le nord-est. Le Jura atteint sa plus grande largeur sur la ligneBesançon -Yverdon-les-Bains où elle est de 70 kilomètres.

À partir deBienne, les plis se dirigent toujours plus vers l'est et le nombre de plis parallèles commence à décroître, le système montagneux devenant plus petit. Le pli le plus oriental, leLägern, se trouve dans un axe ouest-est exact et se termine àDielsdorf, dans lecanton de Zurich, où les couches géologiques jurassiennes passent sous la molasse du Plateau suisse.

La chaîne se prolonge àSchaffhouse (Randen) et enAllemagne par deux plateaux calcaires d'altitude modeste, leJura souabe, situé auBade-Wurtemberg, et leJura franconien, situé enBavière.

Selon un mémoire de géologie de l'Université de Lausanne consacré au point culminant du massif du Jura[14] le point considéré comme culminant varie selon les époques et les cartes. Les altitudes données par les 12 cartes analysées donnent aucrêt de la Neige une altitude entre 1 715,83 et 1 721 m, et auReculet entre 1 716,40 et 1 722,80 m. Cette incertitude a motivé une nouvelle campagne de mesure en juillet 2024 qui a découvert un nouveau point culminant à 1 720,83 ± 0,05 m. Ce point culminant a été nommé « J1 » par analogie avec l’origine du nom du sommetK2. L'endroit exact de la pointe J1 n’est pas communiqué au grand public par souci de protection de la nature, car il se situe dans laréserve naturelle nationale de la Haute Chaîne du Jura qui contient des zones de quiétude pour la faune sauvage.

Principaux sommets

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Géologie

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Article détaillé :Géologie du massif du Jura.

Le Jura a donné son nom à une période célèbre de notre planète, leJurassique, deuxièmesystème duMésozoïque. C'est à cette époque que les sédiments allant former la chaîne du Jura se sont déposés. Pendant le Jurassique, la région était composée d'îlots coralliens avec des lagons peu profonds situés à la bordure de l'océanTéthys (Océan alpin), avec une profusion biologique comparable à l'actuelleMicronésie[15],[16].

Au cours duCrétacé, le Jura va peu à peu émerger. Bien plus tard, à la fin de l'èreTertiaire (Néogène), la poussée dumassif alpin va entraîner la déformation des séries sédimentaires, qui vont se plisser et se failler. Le Jura va alors acquérir sa forme actuelle de « croissant », lequel contourne le nord-ouest du massif alpin.

Le Jura, composé de rochescalcaires, donc généralement perméables, peine à retenir l'eau en son sein. Il en résulte un systèmekarstique complexe où l'alternance de bancs calcaires etmarneux conditionne la présence ou l’absence d’eau en surface. Les zones où le calcaire affleure sont en effet caractérisées par une infiltration des eauxmétéoriques vers un réseau hydrographique souterrain important, processus qui se traduit en surface par la présence des formes géomorphologiques caractéristiques des zones karstiques (dolines,lapiaz,gouffres…). Au contraire, les zones d’affleurement marneux (substrat imperméableargileux) se caractérisent par une restitution de l’eau au réseau hydrographique de surface (résurgences,fontaines,sources…) ou par la présence de zones de stagnation de l’eau (lacs,tourbières,marais…) qui ne peut s’infiltrer vers lesaquifères calcaires. On trouve aussi dans le Jura de nombreuxlacs d’origine glaciaire qui se situent au fond decombes où un substratmorainique datant des grandes glaciations quaternaires (Günz,Mindel,Riss,Würm) garantit l’imperméabilité du sous-sol.

Unbassin houiller est identifié en deux points du massif :un partiellement exploité pour son gaz autour deLons-le-Saunier et un autre plus grand, partiellement exploité, situé au nord entre les massifs du Jura et des Vosges, qui englobe l'est de laHaute-Saône, leTerritoire de Belfort et le sud duHaut-Rhin.

Hydrographie

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Le massif du Jura reçoit de très grandes quantités d'eau, entre 1 000 mm et plus de 2 000 mm par an sur les plus hauts sommets. Cela a pour conséquence de créer de nombreuses rivières puissantes comme l'Ain, leDoubs, laLoue, l'Areuse, l'Orbe ou encore l'Ill.

Le Jura comporte de nombreux lacs d'origine naturelle, ainsi que des retenues utilisées pour la production hydroélectrique, à l'instar des retenues situées sur le cours de l'Ain. Parmi les lacs naturels, on compte une importante concentration de ces plans d'eau au sein de larégion des lacs du Jura, située en France. Cette région compte plus d'une dizaine de lacs d'origine glaciaire. En remontant dans le Haut-Jura, lavallée de Joux compte plusieurs lacs naturels dont le plus grand du massif, lelac de Joux. Dans la haute vallée du Doubs, se trouve aussi lelac de Saint-Point et d'autres petites étendues d'eau naturelles. Dans le sud du massif, d'autres lacs sont présents comme lelac de Nantua. À l'extrémité sud du massif, dans le département de la Savoie, le Jura compte un autre grand lac : lelac d'Aiguebelette. Lelac du Bourget, le deuxième plus grand lac naturel d'eau douce entièrement situé en France, est aussi considéré comme faisant partie du Jura, mais aussi des Préalpes.

Climat

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Fortement marqué par le relief du massif, le Jura est exposé dans son ensemble à unclimat montagnard humide typécontinental (Cfb pour laclassification de Köppen), car les variations de température sont très importantes entre l'été et l'hiver par rapport au reste de la France. Le froid et les précipitations augmentent avec l'altitude.

Les précipitations sont très abondantes sur l'ensemble du massif du Jura, avec rarement moins de 1 000 mm par an. Les points les plus arrosés sont les sommets du Haut-Jura culminant au-dessus de 1 400 mètres avec des pointes à plus de 2 000 mm, pas loin des records de pluviométrie deFrance métropolitaine[17]. La bordure interne orientale du massif du Jura est un peu moins arrosée. Le Jura subit donc de nombreuses précipitations, l’hiver elles sont majoritairement sous forme de neige au-dessus de 800 mètres d'altitude. Cependant, lors des hivers les plus doux, la limite pluie-neige peut se trouver vers 1 400 ou 1 600 mètres en moyenne. La neige y est donc plus rare.

Concernant les températures, le Jura est soumis à deux grandes influences vu l’orientation des vallées du massif : le flux de sud-ouest (doux et humide en hiver, chaud et orageux en été) et le flux de nord-est (glacial en hiver). Les températures peuvent varier énormément selon les saisons et d’un lieu à l’autre. Certaines vallées sont soumises à un effet de « cuvette à froid » avec par exemple un record absolu de froid àLa Brévine, en Suisse, de−41,8 °C (1987) ; àMouthe, en France, le record homologué parMétéo-France est de−36,7 °C (). Dans cette même ville, le record de chaleur est de35,7 °C ()[18]. Cela fait une amplitude annuelle maximale de72,4 °C. L’été y est donc relativement chaud, surtout au vu de l’altitude moyenne du massif.

Histoire

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Contrairement à ce que prétendaient les moines duXIe siècle, de nombreuses découvertes archéologiques ont montré que les montagnes du Jura furent toujours peuplées dès la Préhistoire, au cours de l'èrequaternaire[19],[20]. On y trouve toute l'évolution liées aux époques préhistoriques : pierre, fer, bronze, métallurgie, exploitation du sel, des carrières de marbre, de calcaire et de tuf, exploitation du bois d'épicéa[21].

On y trouve même une voie internationale de commerce qui allait deJuris enJovis, soit dufort de Joux auGrand St Bernard. Cette voie fut empruntée par les Celtes, les Romains, les pèlerins, les commerçants et reliait la France à l'Italie.

Des nécropolesmérovingiennes y ont été découvertes par exemple àSaint-Vit, àDoubs et sur lemont Châtel. Auhaut Moyen Âge, l'habitat se présente généralement sous forme de villages et de hameaux très ruraux parfois spécialisés dans l'industrie du verre, des carrières, du sel, du bois, la sidérurgie, et l'agriculture.

Dès leVIe siècle, des moines vont s'installer dans les coins les plus reculés du massif car une loi leur permet de posséder ce qu'ils défrichent. Cela n'ira pas sans causer des conflits d'intérêts avec les sires locaux, d'où l'établissement de châteaux fortifiés[19].

EnFranche-Comté, les guerres duXVIIe siècle furent particulièrement meurtrières. Le repeuplement se fit par desSavoyards et des Fribourgeois.

Le massif du Jura s'est industrialisé auXVIIIe siècle etXIXe siècle. Peu à peu, la sidérurgie est devenuehorlogerie,boîte à musique (Sainte-Croix), moulin à poivre, machine à coudre ou automobile (Peugeot). Le travail du bois a permis de faire despipes, des boutons, des jouets (Moirans-en-Montagne), complété auXXe siècle par l'industrie du plastique (Oyonnax). Les carrières duBugey ou deMièges, par exemple, présentent de belles pierres de taille, celles deChampagnole du ciment, d'autres du sable.

Ainsi, malgré l'altitude et des conditions climatiques rigoureuses, des villes relativement importantes (La Chaux-de-Fonds,Le Locle, toutes deux classées aupatrimoine mondial de l'UNESCO pour leururbanisme horloger,Sainte-Croix connue pour ses boîtes à musique, côté suisse, et côté français, au nord :Pontarlier-Morteau au centre :Morez,Saint-Claude et au sud : Oyonnax,Bellegarde-sur-Valserine) se sont développées.

Certaines de ces villes ont connu une baisse de la population à la fin duXXe siècle, d'autres ont su évoluer vers des activités tertiaires. L'horlogerie de luxe est florissante dans le Jura suisse.

Économie

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Agriculture et pastoralisme

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Article connexe :Vignoble du Jura.

Hormis quelques enclaves d'élevage bovin mixte, c'est l'élevage bovin laitier qui prédomine dans le Jura : le lait est en effet la première ressource agricole du massif. C'est pourquoi on y compte un nombre important de fromages labellisés :AOCMorbier,AOPComté,IGPGruyère français, AOPMont-d'Or et AOCBleu de Gex en France,AOP suisseGruyère suisse, AOPTête de Moine et AOPVacherin Mont-d'Or en Suisse. Ce modèle économique influence aussi l'installation humaine : les fermes jurassiennes sont de taille importante, ce qui correspond à une nécessité économique, à savoir abriter les troupeaux et le foin pendant la période hivernale.

Autre production d'importance, lebois du Jura est en AOC depuis2019.

Industries

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Le massif jurassien actuel est héritier d'une longue tradition de production artisanale et industrielle de précision[22].

En France, avec les industrieshorlogères et mécaniques de précision, la taillediamantaire etlapidaire, la fabrication de pipes àSaint-Claude ou dejouets en bois àMoirans-en-Montagne le massif perpétue une certaine spécialisation dans des secteurs de niche plus ou moins haut de gamme. À plus grande échelle, le massif héberge quelques très grandes entreprises industrielles françaises et internationales (dans les domaines de la plasturgie, de l'automobile, du transport ferroviaire, etc.).

En Suisse, l'industrie de l'horlogerie de luxe est très dominante, notamment dans lavallée de Joux et àLa Chaux-de-Fonds. L'industrie des machines est très présente dans leJura bernois et lecanton du Jura. La prospérité de ces industries et l'écart important des salaires attirent de nombreuxtravailleurs frontaliers français dans les entreprises suisses.

L'appellationAOCBois du Jura, établie le[23], reconnaît les qualités particulières des résineux jurassiens, notamment leur résistance mécanique, leur mode de production, d'exploitation et de transformation[24], correspondant à un cahier des charges précis[25].

Tourisme

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Activités de plein air

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Article connexe :Liste des stations de sports d'hiver du Jura.

Le massif montagneux du Jura fait de monts et de vaux variés est adapté au développement des activités estivales derandonnées[26], et hivernales de sports de neige, notamment leski de fond pour lequel le massif est reconnu internationalement grâce aux grandes courses qui s'y produisent comme laTransjurassienne qui fait partie desWorldloppet (courses mondiales) et à son Centre national de ski nordique et de moyenne montagne àPrémanon[27].

Outre ces différentes courses sportives, il est possible à tout un chacun de traverser le massif du Jura à pied, à VTT et à vélo ou, quand il est enneigé, à ski ou en raquettes grâce aux sentiers de laGrande traversée du Jura (GTJ) qui offre, depuis 2006, une possibilité de découvrir les montagnes du Jura à raquettes sur environ 100 kilomètres entreMouthe, dans le Doubs, etGiron, dans l'Ain. Lechemin des Crêtes entreDielsdorf etNyon est un classique de la randonnée. LeGR 9 traverse la moitié sud du Jura et leGR 5 traverse la moitié nord du massif, son tracé s'y confondant souvent avec la GTJ. Depuis, une nouvelle GTJ en randonnée équestre a été mise en place. Longue de près de 500 km, elle s'étend deCrosey-le-Petit dans le Doubs àArbignieu dans l'Ain, avec un passage dans le vignoble jurassien[28].

Laspéléologie avec ses nombreux clubs est largement représentée. Il existe près de 12 000 cavités[29] recensées dans le Jura en incluant l'Ain et la Suisse. Le massif est notamment connu pour sesreculées. Les deux plus importants réseaux sont leVerneau souterrain d'une longueur de 33 kilomètres dans le département du Doubs et la Borne aux Cassots avec 15 kilomètres dans le département du Jura[30]. La cavité la plus profonde est legouffre de la Rasse.

Sites naturels

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Le massif du Jura contient plusieurs sites naturels tels que lesaut du Doubs, lareculée du Lison, lareculée de la Loue, lescascades du Hérisson, lagrotte de Cotencher ou leCreux-du-Van.

Patrimoine historique et industriel

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Le massif présente des sites historiques tels que l'abbaye de Saint-Claude, lavilla palladienne, lechâteau de Joux et l'abbatiale de Romainmôtier. Un important patrimoine industriel est également présent à travers de nombreux musées comme lemusée du jouet de Moirans-en-Montagne, lemusée d'automates et de boîtes à musique de Sainte-Croix ou lemusée international d'horlogerie de la Chaux-de-Fonds.

Transports

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Transports ferroviaires

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Article connexe :Frontière entre la France et la Suisse#Points de passage ferroviaires.

Le Jura est une zone de passage importante entre laFrance et laSuisse. Cinq lignes ferroviaires traversent le massif : les lignesDole-Frasne -Neuchâtel,Besançon -Le Locle-Neuchâtel,Dole-Frasne -Vallorbe,Belfort-Delle -Berne (rouverte en 2018 du côté français) et laLyon-Bellegarde -Genève (rouverte fin 2010 pour relierParis à Genève). Toutes hormis la troisième sont empruntées par lesTGV Lyria, la quatrième, bien que fermée à tout trafic en1991 a rouvert en2018 pour relier de nouveau la Suisse à Belfort et offrir une correspondance avec laLGV Rhin-Rhône. Les passages parBâle et lefossé rhénan au nord et parBellegarde et lavallée du Rhône au sud sont privilégiés. Toutefois, la période d'annexion de l'Alsace a donné lieu à l'ouverture de laligne de Belfort à Delle, pour relier Paris à Berne sans avoir à traverser l'Alsace alors allemande.

Transports routiers et autoroutes

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Viaducs deMorez.
Article connexe :Frontière entre la France et la Suisse#Principaux points de passage routiers.

En France, l'ancienneRN5 mène àGenève en traversantPoligny,Champagnole,Les Rousses, lecol de la Faucille etGex. L'autorouteA40 traverse également le massif du Jura entreBourg-en-Bresse et Genève par letunnel de Chamoise et une succession de viaducs, deNantua àLalleyriat, succession d'ouvrages d'art qui lui vaut le surnom d'autoroute des Titans[31]. En Suisse, au départ deBienne, l'autoroute A16, dite aussi Transjurane, relie la ville bernoise àDelémont,Porrentruy, puisBelfort en France. L'autoroute A9 relieOrbe (raccordement avec l'autoroute A1) àVallorbe sur la frontière. De là, la RN57 présentant des tronçons de voies rapides, conduit àPontarlier,Besançon puisNancy. L'autoroute A2, qui relieOlten àBâle, franchit la chaîne du Jura par letunnel du Belchen. Elle est l'un des axes les plus importants de Suisse et s'inscrit sur l'axe nord-sud de l'Europe par les tunnels alpin duSaint-Gothard.

Notes et références

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  1. « Carte IGN à l'échelle 1/25 000 » surGéoportail.
  2. a etbHenri Jaccard,Essai de toponymie, G. Bridel & Cie, Lausanne,1906.
  3. Henry Suter,Noms de lieux de la Suisse Romande, Savoie et Environs,henrysuter.ch.
  4. a etbHubert Bessat,Les noms du patrimoine alpin, 2004,p. 18 et 20.
  5. a etbPierre Chessex, « Noms de lieux forestiers », in revueLa Forêt, Neuchâtel, Imprimerie Nouvelle L.-A. Monnier, 1950.
  6. Ferdinand de Saussure et J. Loth inRevue celtique, XXVIII, 1907,p. 339-341.
  7. Georges Dottin,La langue gauloise, C. Klincksieck, Paris, 1920.
  8. a etbCeltic Lexicon, University of Wales, Centre for Advanced Welsh & Celtic Studies.
  9. a etbDécretno 2004-69 du 16 janvier 2004 relatif à la délimitation des massifs.
  10. Qui sommes-nous ? Montagnes du Jura
  11. (en) Anna Sommaruga,Géologie du Jura central et du bassin molassique : nouveaux aspects d'une chaîne d'avant-pays plissée et décollée sur des couches d'évaporites [« Geology of the central Jura and the molasse basin : new insight into an evaporite-based foreland fold and thrust belt »],Neuchâtel, Société neuchâteloise des Sciences naturelles,, 195 p.(ISBN 2-88347-001-4,présentation en ligne,lire en ligne),p. 18
  12. Datar 2006,p. 6
  13. Maurice Gidon, « Glossaire des domaines alpins », surgeol-alp.com,(consulté le).
  14. György Hetényi, Anne-Marie Chagros, Kim Lemke, Ariane Maharaj et Ludovic Baron,Détermination du point culminant du massif du Jura,(lire en ligne)
  15. « Colonne Stratigraphique Jura »(consulté le)
  16. DominiqueRaizon, « Du Jurassique au Jura : des dinosaures aux mammifères »,RFI,‎(lire en ligne).
  17. Les précipitations en France
  18. Mouthe, village le plus froid de France : explications, Météo France, 23 février 2015
  19. a etbC. Munnier,Fouilles et découvertes en Franche-Comté, Éditions Ouest-France, 2009
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  28. Grandes traversées du Jura (GTJ) : la GTJ à cheval
  29. Philippe Audra-Responsable d'édition et Pascal Reilé, Association française de karstologie, « Grottes et karts de France - Le karst franc-comtois du massif du Jura »,Karstologia Mémoires, Paris, Association française de karstologie,no 19,‎,p. 176-181(ISBN 978-2-95-042225-5)
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  31. Blaise de Chabalier, « Entre ciel et montagne, les secrets de l’autoroute des titans sur RMC Découverte »,Le Figaro,.

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