Masques auCarnaval de Venise (avecbauta).Masque de Dionysos (IIe et Ier sièclesav. J.-C.).Masque de pierre néolithique, vers 7000 avant notre ère (Musée Bible et Terre Sainte, Paris).
Lemasque, destiné à protéger, dissimuler, représenter ou imiter unvisage, assure de nombreuses fonctions, variables selon les lieux et l'époque. Simple protection, simple divertissement ou associé à un rite,œuvre d'art ou produit normalisé, il se retrouve sur tous les continents. Il est tantôt associé à des festivités (Halloween,Mardi gras), tantôt à une fonction (chamanisme, relique funéraire). Il peut aussi représenter des animaux tels que le chat représentant dans certains pays l'indépendance.
Le masque, même lorsqu'il n'y exerce pas son rôle principal, constitue lui-même une œuvre d'art en tant qu'il est fait de recherches formelles. Des artistes commeAuguste Rodin ouJean Carriès en sculptent ainsi sans leur impartir une autre fonction. Des masques originellement dévolus à des pratiques magiques ou mystiques inspirent également des peintres commeGeorges Braque etPablo Picasso au début duXXe siècle[1]. Néanmoins, le masque apparaît souvent comme l'élément d'un costume, un accessoire destiné à changer l'allure de son porteur. Sa signification se précise alors à la lumière d'événements particuliers, comme lethéâtre ou lafête.
Des masques purement ludiques comme labautavénitienne en est un des plus célèbres. En cachant son visage aux personnes qu'il rencontre, le masque autorise son porteur à jouer un rôle tout différent de sa propre personnalité, avantage notamment recherché à l'occasion descarnavals etbals masqués. Ils peuvent aller du simpleloup aux constructions les plus élaborés , encuir, enpapier mâché, en bois, peints, ornés de plumes et de joyaux.
Le masque de catcheur, devenu symbole du catch, surtout utilisé par les catcheurs mexicains (luchadores) pour lesquels cacher son visage avec un masque est une tradition.
Il est à noter qu'en Europe, il fut à la mode duXVIe auXVIIe siècle pour les dames de condition de sortir masquées[2], par exemple en portant unvisard pour se protéger du soleil.
En architecture,masque se dit aussi des représentations de visages d'homme ou de femme, dont on se sert dans lesornements de sculpture et de peinture. Lemascaron, de même racine, désigne plutôt les visages grimaçants ou menaçants, à valeur supposéeapotropaïque.
Le masque peut être utilisé lors de cérémonies rituelles.
Le masque sert non seulement à cacher le visage mais aussi à représenter un autre être, différent de celui qui le porte. Cet être peut représenter tour à tour une force naturelle d'origine divine, un guérisseur ou un esprit, un ancêtre qui revient pour bénir ou pour punir, un esprit de la mort ou de la forêt.
Le continent africain est réputé comme « le continent des masques[4] », particulièrement en référence à ceux deCôte d'Ivoire, duGabon et duMali.
Le masque africain se présente comme un auxiliaire liturgique ayant pour mission essentielle d’actualiser les événements du mythe de la création et d’en figurer les principales déités, c'est-à-dire faciliter les contacts de communion de l’homme avec les sacré[5].
Certaines sociétés font porter un masque d'infamie à ceux qu'elles veulent discréditer, comme une sorte depeine afflictive et infamante, au même titre que lepilori.
Apparence trompeuse, et par extension celui qui porte un masque. Pour se protéger contre un danger, pour transgresser en toute impunité ou involontairement, pour dissimuler ses sentiments, etc. Emploi appartenant souvent au domaine psychologique[16].
↑Navarre, Octave, « Les masques et les rôles de la " Comédie nouvelle ". À propos d'un livre récent. »,Revue des Études Anciennes, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS,vol. 16,no 1,,p. 1–40(DOI10.3406/rea.1914.1797,lire en ligne, consulté le).