Martine Aubry | ||
![]() Martine Aubry en 2012. | ||
Fonctions | ||
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Maire de Lille | ||
– (23 ans, 11 mois et 24 jours) | ||
Élection | 25 mars 2001 | |
Réélection | 21 mars 2008 4 avril 2014 3 juillet 2020 | |
Coalition | ||
Prédécesseur | Pierre Mauroy | |
Successeur | Arnaud Deslandes | |
Présidente de Lille Métropole | ||
– (6 ans) | ||
Élection | ||
Prédécesseur | Pierre Mauroy | |
Successeur | Damien Castelain | |
Première secrétaire du Parti socialiste[N 1] | ||
– (3 ans, 9 mois et 22 jours) | ||
Élection | ||
Prédécesseur | François Hollande | |
Successeur | Harlem Désir | |
Première adjointe aumaire de Lille | ||
– (5 ans et 9 mois) | ||
Élection | ||
Maire | Pierre Mauroy | |
Prédécesseur | Bernard Roman | |
Successeur | Pierre de Saintignon | |
Députée française | ||
– (22 jours) | ||
Élection | 1er juin 1997 | |
Circonscription | 5e du Nord | |
Législature | XIe(Cinquième République) | |
Groupe politique | SOC | |
Prédécesseur | Bernard Davoine | |
Successeur | Bernard Davoine | |
Ministre de l'Emploi et de la Solidarité | ||
– (3 ans, 4 mois et 14 jours) | ||
Président | Jacques Chirac | |
Premier ministre | Lionel Jospin | |
Gouvernement | Jospin | |
Prédécesseur | Jacques Barrot | |
Successeur | Élisabeth Guigou | |
Ministre du Travail,de l'Emploiet de la Formation professionnelle | ||
– (1 an, 10 mois et 13 jours) | ||
Président | François Mitterrand | |
Premier ministre | Édith Cresson Pierre Bérégovoy | |
Gouvernement | Cresson Bérégovoy | |
Prédécesseur | Jean-Pierre Soisson | |
Successeur | Michel Giraud | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Martine Louise Marie Delors | |
Date de naissance | (74 ans) | |
Lieu de naissance | Paris 17e (France) | |
Nationalité | Française | |
Parti politique | PS(depuis 1974) | |
Syndicat | CFDT(années 1970) | |
Père | Jacques Delors | |
Conjoint | Jean-Louis Brochen | |
Diplômé de | Université Paris-II IEP de Paris ENA | |
Profession | Haute fonctionnaire | |
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Maires de Lille | ||
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Martine Aubry, néeDelors le àParis, est unehaute fonctionnaire etfemme politiquefrançaise.
Fille de l’homme politiqueJacques Delors, elle devientadministratrice civile après des études à l’ENA. Elle adhère auParti socialiste (PS) en 1974 et travaille dans plusieurscabinets ministériels après l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981.
Elle estministre du Travail,de l'Emploi etde la Formation professionnelle de 1991 à 1993, puis ministre de l'Emploi et de la Solidarité de 1997 à 2000. À ce titre, dans legouvernement Jospin, elle met en œuvre laréforme des35 heures, instaure lacouverture maladie universelle (CMU) et lance lesemplois-jeunes.
Implantée dans leNord, elle est première adjointe au maire deLille à partir de 1995, maire de cette ville à partir de 2001 et présidente desa communauté urbaine de 2008 à 2014. Elle est éluedéputée de la5e circonscription du Nord en 1997, mais démissionne pour siéger au gouvernement ; elle échoue à redevenir députée en 2002.
Lors ducongrès de Reims de 2008, elle est élue de justessepremière secrétaire du Parti socialiste face àSégolène Royal, devenant la première femme à exercer cette fonction. En vue de l’élection présidentielle de 2012, elle se présente à laprimaire citoyenne de 2011, qu'elle perd au second tour face àFrançois Hollande. À la suite de l’accession de celui-ci à la présidence de la République, elle quitte la tête du PS.
Elle est constamment réélue maire de Lille avant d'annoncer sa démission en mars 2025, après 24 années de mandat.
Née le dans le17e arrondissement de Paris, Martine Louise Marie Delors est la fille deJacques Delors (1925-2023), dont les parents sont originaires de laCorrèze et duCantal et qui est notammentministre des Finances de 1981 à 1985 etprésident de la Commission européenne de 1985 à 1995[1], et de Marie Lephaille (1923-2020)[2], dont la famille est originaire de laSoule (Pays basque)[3],[4].
Martine Aubry a un frère cadet, Jean-Paul Delors (1953-1982), journaliste, mort d'uneleucémie à l'âge de29 ans[5],[6].
Scolarisée dans l'enseignement privé catholique, puis public au lycée Notre-Dame-des-Oiseaux[N 2] et aulycée Paul-Valéry de Paris[7], elle envisage d'abord de passer le concours de secrétaire de laBanque de France avant d'obtenir unelicence desciences économiques à l'université Paris II Panthéon-Assas[8] et un diplôme de l'Institut des sciences sociales du travail[9]. Elle sort également diplômée deSciences Po Paris en 1972.
Elle est élève à l'École nationale d'administration de 1973 à 1975 et fait donc partie de lapromotion Léon Blum.
De l’ENA, elle sortadministratrice civile auministère du Travail. Comme son père, elle milite au syndicatConfédération française démocratique du travail (CFDT) et enseigne à l'ENA en 1978. Elle est détachée auConseil d'État entre 1980 et 1981.
À la suite de l'élection deFrançois Mitterrand à la présidence de la République en 1981, elle occupe divers postes aux ministères du Travail et des Affaires sociales. Directrice adjointe du cabinet deJean Auroux, elle participe à la rédaction deslois Auroux, qui régissent les relations dans le monde du travail et qui lui permettent dès lors de bénéficier d'une réputation de femme compétente[10]. Par la suite chargée de mission auprès du ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale,Pierre Bérégovoy, puis directrice des relations du travail au ministère du Travail[11], de l'Emploi et de la Formation professionnelle, elle conserve ses fonctions après la victoire de la droite auxélections législatives de 1986 :Philippe Séguin la maintenant à son poste pendant un an et demi malgré les réticences duRPR[10]. Elle est ensuite nomméemaître des requêtes au tour extérieur au Conseil d'État.
Entre 1989 et 1991, elle travaille au sein du groupe industriel métallurgiquePechiney, et devient la directrice adjointe de l'industrielJean Gandois, futur président duCNPF, avec qui elle se lie d'amitié[12]. Se voyant confier le secteur nucléaire[13], elle participe à l'ouverture d'une usine àDunkerque et à la fermeture de l'usine d'aluminium deNoguères (Pyrénées-Atlantiques)[12].
Le, Martine Delors épouse Xavier Aubry, expert-comptable et commissaire aux comptes[14] rencontré àSciences Po Paris en 1970[15], devenu président dutribunal de commerce deVersailles[16],[17] et qui deviendra l'un des dirigeants dePricewaterhouseCoopers. Ils ont ensemble une fille, Clémentine, née en 1978 (administratrice de l'auditorium dumusée du Louvre[18] puis duthéâtre des Bouffes-du-Nord). Celle-ci est mariée à Édouard Fouré Caul-Futy, musicologue[19], avec qui elle a deux enfants[20].
Le, elle épouse l'avocat lilloisJean-Louis Brochen[21],[22],[23], bâtonnier au barreau de Lille et maire-adjoint à la Culture de la ville. Elle continue d'user, professionnellement, du nom de son premier mari.
Le, alors inconnue du grand public, elle est nommée ministre du Travail, de l'Emploi et de la Formation professionnelle parÉdith Cresson. Reconduite à ce poste dans legouvernement Pierre Bérégovoy, qui prend fin le, Martine Aubry ne parvient pas à enrayer la hausse duchômage[24],[25].
À la suite de la victoire de ladroite auxélections législatives de 1993, elle crée laFondation Agir contre l'exclusion (Face), qui vise à faciliter l'insertion par l'emploi. Elle fait alors jouer ses relations avec les grands patrons et parvient à lever45 millions de francs en dix jours, ce qui permet le lancement de sa fondation le[26]. Cette proximité avec le patronat lui attire des critiques[26]. Elle quitte la présidence de la Face en 1997, après la réalisation de 800 réinsertions, selon les chiffres de la fondation[26].
Auxélections législatives de 1997, qui voient la victoire de lagauche plurielle, elle est élue députée dans lacinquième circonscription du Nord. Le nouveau Premier ministre,Lionel Jospin, la nomme trois jours plus tard ministre de l'Emploi et de la Solidarité, « numéro deux » du gouvernement dans l’ordre protocolaire[27]. Sa cote de popularité s’élève alors à quelque 60 %, talonnant celle du chef du gouvernement[28].
Martine Aubry lance lesemplois-jeunes dès 1997[29]. Pour lutter contre le chômage, elle contribue à la mise en place des35 heures (payées 39). Cette mesure, décriée par l'opposition et par une grande partie du patronat, est très débattue. Une première loi, votée le 13 juin 1998, en pose les principes et repose sur le volontariat des partenaires sociaux. Une seconde loi, votée en, en fixe les règles d'application. Martine Aubry acquiert alors le surnom de« dame des35 heures », bien qu'étant initialement réticente à cette mesure, préconisée par Dominique Strauss-Kahn[30]. Elle déclarait ainsi, en 1991, ne pas croire« qu'une mesure générale dediminution du temps de travail créerait des emplois »[31]. Aujourd'hui, elle déclare« les assumer complètement, y compris les erreurs »[31]. Leur adoption entraîne la démission deJean Gandois, critiqué pour sa gestion de la négociation avec le gouvernement, de la tête duCNPF. À partir de cette date, les relations entre Martine Aubry et le patronat sont tendues[32].
Elle instaure aussi la loi de lutte contre les exclusions en 1998[33] et lacouverture maladie universelle (CMU) en 2000. Cette même année, elle jette les bases de l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA) pour les personnes âgées dépendantes. Par ailleurs, elle parvient à combler ledéficit de la Sécurité sociale.
Ayant de bonnes relations avec leParti communiste français etLes Verts[34], elle s'entend cependant assez mal avec la secrétaire générale de la CFDT,Nicole Notat[35]. Décrite comme dure et exigeante, elle explique« dire les choses en face » et être« bien moins dure que beaucoup de gens en politique »[12]. Elle crée également les « déjeuners de femmes de l’équipe Jospin », avec les autresfemmes ministres du gouvernement[36].
Alors qu'elle n’a exercé que des responsabilités ministérielles et qu’elle a refusé de se présenter auxélections législatives de 1993 et auxélections européennes de 1994, l’ancien Premier ministre socialistePierre Mauroy, soucieux d'élargir son électorat aux voix centristes, lui propose de devenir sa première adjointe à la mairie deLille à la suite desélections municipales de 1995, puis de prendre sa succession six ans plus tard. Elle accepte cette proposition[37]. Considérée comme une« parachutée », son implantation à Lille est difficile[37].
Le, elle démissionne de ses fonctions ministérielles pour se consacrer à la campagne desélections municipales de 2001 à Lille[38]. Ses attributions ministérielles reviennent àÉlisabeth Guigou[39]. Ce départ du gouvernement surprend, puisque les35 heures ne sont pas entrées en application, entre autres, dans les hôpitaux[40]. La presse souligne qu’elle part alors qu’elle reste très populaire dans l’opinion et lui prête des ambitions nationales[41]. Martine Aubry justifie sa décision de la façon suivante :« Quand on fait de la politique, c'est bien d'avoir l'occasion, comme cela a été mon cas, de prendre des décisions à l'échelle du pays, mais il est aussi important de pouvoir repartir sur le terrain […]. Il y a des visages derrière les problèmes »[41].
Lors du scrutin, qui est marqué par une abstention très importante (53 %), la liste qu’elle conduit réunit 34,5 % au premier tour, puis 49,6 % au second à la faveur d’unetriangulaire opposant sa liste à celles menées parChristian Decocq (RPR, 37,5 %) et Philippe Bernard (FN, 12,9 %)[42]. Ce résultat est jugé décevant au vu du dynamisme de sa campagne, des sondages — qui lui accordaient des scores jamais atteints par Pierre Mauroy — et de l’ancrage à gauche de Lille[41],[43]. Elle est éluemaire par le conseil municipal de Lille le, devenant la première femme élue à la tête de la ville[44]. De nombreux socialistes ont perdu leur mandat après qu’elle a concédé dix sièges de conseillers municipaux auxVerts — qui ont triplé leur score par rapport à 1995 — dans le cadre d’un accord de fusion en vue du second tour, ainsi que quatre postes d’adjoints à ceux-ci[41]. En outre, Pierre Mauroy conserve la présidence de la très influentecommunauté urbaine, pourtant convoitée par l’ancienne ministre : cette structure possède en effet un budget cinq fois supérieur à celui de la mairie de Lille et a bénéficié d’un transfert de compétences de celle-ci juste avant les élections[45],[46].
Ses premiers mois à la mairie sont difficiles. En, dix-huit mois après son échec aux élections législatives dans une circonscription du Nord considérée comme imperdable par la gauche, un sondageSofres indique qu'une majorité de Lillois ne souhaitent pas qu’elle soit candidate à un second mandat, une situation très rare pour un maire après seulement deux années en fonction. Si sa politique est jugée positivement, c’est sa personnalité qui semble déplaire : les deux tiers des sondés la jugent« têtue » tandis que de nombreux articles de presse font état de son côté technocratique et autoritaire ainsi que de maladresses répétées. Face aux critiques, elle annonce qu’elle sera présente à Lillesix jours sur sept et qu’elle sera davantage sur le terrain[41]. Cependant, y compris chez ses adversaires, son dynamisme et sa capacité de travail sont reconnus[47].
Elle gagne en popularité de façon significative avec l'opération « Lille 2004 (capitale européenne de la culture) », qui modifie l’image de la ville. Cette initiative, qui succède notamment à lacandidature ratée pour accueillir les Jeux olympiques, propose 2 500 événements culturels, parmi lesquels des fêtes et des expositions, comme la grande expositionRubens auPalais des beaux-arts de Lille. Pour un budget s'élevant à73 millions d'euros, dont environ la moitié est apportée par la ville et la régionNord-Pas-de-Calais, des infrastructures sont créées (douze « Maisons Folies ») ou rénovées (opéra de Lille). Pour Martine Aubry, avec ses neuf millions de visiteurs, cet événement « a fait gagner dix ans de notoriété à la ville »[48]. Le, elle lance « Lille 3000 », l'après-« Lille 2004 », qui pare pour trois mois sa ville aux couleurs de l'Inde, et propose au public de nombreuses manifestations culturelles : près d'un million de visiteurs sont accueillis à cette occasion.
En 2005, elle persiste dans l'intention première (et unanimement partagée au départ) de maintenir leLOSC dans leStade Grimonprez-Jooris, agrandi dans la zone classée de la citadelle de Lille. Le permis de construire qu'elle attribue est annulé en appel puis en cassation. Un projet de construction d'un nouveau grand stade dans la métropole lilloise est alors lancé par Lille Métropole Communauté urbaine[49].
Elle met en œuvre un nouveau partage de l'espace public entre piétons, voitures et vélos, et lance le Projet de renouvellement urbain àLille-Sud et dans le quartier deMoulins, « Lille, ville de la solidarité », « Lille Plage »[N 3],[50] ou encore « Lille Neige »[N 4]. De 2000 à 2008, la mairie de Lille accorde des créneaux horaires, dans une piscine de la ville, à un groupe de femmes. Cette mesure, adoptée durant le mandat de Pierre Mauroy, vaut à Martine Aubry des critiques pour atteinte au principe de laïcité car il s'agirait d'un groupe de femmes musulmanes, tandis que la mairie affirme qu'il s'agissait d'un « créneau d’une heure d’aquagym pour des femmes obèses »[51],[52].
La liste conduite par Martine Aubry l'emporte à Lille lors du second tour desélections municipales de mars 2008, face à la listeUMP conduite parSébastien Huyghe, avec un score de 66,6 %, mais dans un contexte de forte abstention (55,6 %)[53]. Elle réalise ainsi un score historique pour un scrutin municipal à Lille, en partie grâce à une alliance avec les listes desVerts et duMoDem, ayant respectivement obtenu 11,6 et 7,8 % des voix au premier tour[53]. Elle offre ainsi àJacques Richir, ex-chef de fileUDF et ancien membre de l'opposition lilloise, un poste d'adjoint. Martine Aubry est l'une des rares femmes à diriger une ville de plus de 100 000 habitants[N 5].
Un mois plus tard, le, elle succède à Pierre Mauroy à la tête deLille Métropole Communauté urbaine[54], forte d'un accord de majorité avec les groupes des Verts et du MoDem, ainsi que le groupe Métropole Passions Communes réunissant les élus de 41 petites communes de la métropole[55].
De mars à, a lieu la deuxième saison deLille 3000, intitulée « Europe XXL », qui a pour thème principal les pays d'Europe orientale et Istanbul. À cette occasion, lagare de Lille-Saint-Sauveur est reconvertie en espace culturel. Dans le même temps, elle participe à l'inauguration d'Euratechnologies, pôle consacré aux nouvelles technologies. L'année suivante, en 2010, pour la première fois en France, laGalerie Saatchi deLondres présente à Lille plus de soixante œuvres de sa collection d'art contemporain. Le 6 octobre 2012, est lancée la troisième saison de Lille 3000, intitulée « Fantastic ».
Lille compte, en 2011, 25 % de logements sociaux ; Martine Aubry en espère 30 % d'ici la fin de son deuxième mandat, en 2014. Pour lutter contre les prix élevés dans l'immobilier, quand la mairie vend des terrains, elle oblige les promoteurs à réserver 30 % d'offre sociale dans les immeubles construits[56].
Le, alors qu'elle brigue un nouveau mandat, la liste qu'elle conduit arrive en tête du premier tour des élections municipales avec 34,85 % des voix, soit 11,2 points de moins qu'en 2008. Elle l'emporte une semaine plus tard avec 52,05 % des suffrages, contre 29,71 % à la liste UMP conduite parJean-René Lecerf et 18,22 % à la liste du Front national[57]. Elle est réélue par le conseil municipal le.
Dans le même temps, défaite àRoubaix etTourcoing, la gauche perd la majorité à lacommunauté urbaine de Lille. Martine Aubry, dont les chances de réélection sont compromises, décide alors de ne pas se représenter[58]. Face à la possibilité de victoire du candidat UMP,Bernard Gérard, elle apporte son soutien au maire sans étiquette dePéronne-en-Mélantois,Damien Castelain, qui lui succède le. Cette élection met un terme à la domination de la gauche, qui présidait la communauté urbaine depuis sa création, en 1967[59].
Après avoir déclaré qu’elle ne souhaitait pas accomplir un quatrième mandat de maire, elle se présente auxélections municipales de 2020[60]. Elle justifie sa candidature par son souhait de faire « rempart » au présidentEmmanuel Macron[61]. Dans ce bastion socialiste depuis un siècle, elle est considérée comme étant la seule à pouvoir faire gagner une liste PS[61]. Son action en matière d'urbanisme et de culture joue en sa faveur, mais elle semble plus isolée que précédemment, sans « dauphin » et sans son bras droit,Pierre de Saintignon, mort en 2019[61].
Sa liste arrive en tête du premier tour avec 29,8 % des voix, soit son plus mauvais score depuis son arrivée à Lille, devant la listeEÉLV de Stéphane Baly (24,5 %)[62]. Entre les deux tours, elle refuse la fusion avec la liste écologiste, rompant avec la tradition lancée en 1977 parPierre Mauroy[63]. Après cette décision, les études d’opinion indiquent qu'elle est pour la première fois menacée de perdre la mairie ; éliminé au premier tour, le chef de file de l'opposition de la droite lilloise,Marc-Philippe Daubresse, appelle alors à voter en sa faveur afin d’empêcher une victoire des Verts, qu’il qualifie de« fous furieux »[64]. Après que les sondages de sortie des urnes l’ont donné battue, Martine Aubry l'emporte finalement avec une avance de227 voix, obtenant 40,0 % des suffrages exprimés contre 39,4 % pour la liste EÉLV et 20,6 % à la listeLREM[65],[66]. Les recours de ses opposants EÉLV et LREM pour irrégularités électorales sont rejetés en par le tribunal administratif de Lille[67].
En, pour empêcher la victoire de la droite, Martine Aubry choisit de soutenir à nouveauDamien Castelain à la présidence de lamétropole européenne de Lille (ex-communauté urbaine), et ce malgré les plusieurs mises en examen dont celui-ci fait l'objet, notamment pour recel d'abus de confiance[68],[69].
Le, Martine Aubry annonce qu'elle quittera ses fonctions de maire à la mi-mars, à un an des élections municipales[70],[71],[72] en invitant le conseil municipal à élire son premier adjoint,Arnaud Deslandes, pour lui succéder[73].
Militante à laCFDT, Martine Aubry adhère en 1974 auParti socialiste (PS), alors dirigé parFrançois Mitterrand. Elle progresse au sein du parti grâce à son expertise sur les questions économiques et sociales[74].
En, son père, Jacques Delors, qui est considéré comme le seul socialiste capable de battre la droite à l'élection présidentielle de 1995, renonce à se présenter. L'hypothèse de la candidature de Martine Aubry, qui bénéficie d'une popularité élevée, est alors évoquée par plusieurs responsables socialistes, parmi lesquelsÉlisabeth Guigou etDominique Strauss-Kahn[75]. Le mois suivant, selon un sondageSofres, 54 % des sympathisants de gauche estiment qu'elle serait une bonne candidate[76]. Âgée de44 ans, elle ne souhaite cependant pas encore se présenter, estimant ne pas remplir toutes les conditions pour être candidate[77]. Finalement,Lionel Jospin est désigné candidat par les militants socialistes lors d'uneprimaire. Il confie à Martine Aubry et àClaude Allègre l'élaboration de son programme présidentiel, puis la choisit comme porte-parole de sa campagne. Lors d'un meeting, le, il la qualifie de « femme politique la plus brillante d'aujourd'hui »[78], tandis que la possibilité de sa nomination au poste dePremier ministre en cas de victoire de la gauche circule[79]. Au second tour de l'élection présidentielle,Jacques Chirac l'emporte face à Lionel Jospin. Ce dernier devient par la suitepremier secrétaire du Parti socialiste, et propose à Martine Aubry la place de numéro deux, qu'elle refuse[12].
En 2000, elle fonde le groupe de réflexion politique « Réformer », avecAdeline Hazan,François Lamy,Marylise Lebranchu,Jean Le Garrec,Jean-Pierre Sueur etMichel Wieviorka. Cette même année, elle devient secrétaire nationale du Parti socialiste[80].
L'hypothèse d’une candidature de Martine Aubry à l'élection présidentielle de 2002 est évoquée : un sondage réalisé par la Sofres indique qu'elle ferait presque jeu égal avecJacques Chirac en termes d'intentions de vote[81]. Après la déclaration de candidature deLionel Jospin, elle est à nouveau présentée comme possible Premier ministre en cas de victoire de la gauche[34]. Les enquêtes d'opinion la placent alors en tête des personnalités que les Français voudraient voir à Matignon, notamment devantDominique Strauss-Kahn[81]. En tandem avec ce dernier, elle est porte-parole de la campagne de Lionel Jospin, qui est éliminé dès le premier tour du scrutin présidentiel.
À l’issue du second tour desélections législatives de juin 2002, de nouveau candidate dans lacinquième circonscription du Nord, réputée imprenable par la droite, Martine Aubry est battue de 1 044 voix par le candidatUMPSébastien Huyghe[82]. Bien que réputée cuirassée (elle est parfois surnommée la « dame de fer française »)[83], son échec la fait fondre en larmes devant les caméras au soir du second tour[84]. Dans le même temps,La Dame des35 heures, ouvrage dePhilippe Alexandre et deBéatrix de L'Aulnoit dans lequel elle est présentée comme cassante et extrêmement ambitieuse, connaît un important succès en librairies. Dès lors, elle reste relativement discrète au plan national, se consacrant uniquement à son mandat de maire.
En, elle est chargée, avecDominique Strauss-Kahn etJack Lang, de préparer un projet politique en vue des échéances électorales de 2007. Comme la plupart des dirigeants socialistes, elle se prononce en faveur de l'adoption duTraité constitutionnel européen, qui sera repoussé par référendum, le, par 54,7 % de « non ».
Martine Aubry annonce qu'elle n'a pas l'intention d'être candidate auxélections législatives de 2007 dans une circonscription qui n'est pas« lilloise », comme c'est le cas pour lacinquième. Elle envisage de se présenter dans la circonscription de l'hôtel de ville, ladeuxième, détenue depuis près de trente ans par le socialisteBernard Derosier, qui, après avoir hésité, décide de briguer un nouveau mandat. Martine Aubry reproche alors àFrançois Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, de n'avoir rien fait pour l'aider à se présenter[85].
Après sa réélection à la mairie de Lille en 2008, elle est ouvertement sollicitée pour prendre la succession du premier secrétaire du Parti socialiste,François Hollande, à l'issue ducongrès de Reims, prévu en novembre 2008. N'ayant pas fait acte de candidature commeSégolène Royal, elle est toutefois la première signataire d'une contribution intitulée « Une vision pour espérer, une volonté pour transformer », cosignée parPierre Mauroy,Jack Lang,Adeline Hazan,François Lamy, et soutenue par les fédérations du Nord et du Pas-de-Calais[86].
Lors du conseil national de synthèse du, elle présente la motion « Changer à gauche pour changer la France » dont elle est la première signataire, texte sur lequel elle rassemble ses proches (Marylise Lebranchu,François Lamy,Adeline Hazan), une partie des amis deDominique Strauss-Kahn (Jean-Christophe Cambadélis,Jean-Paul Huchon,Jean-Jacques Urvoas, Laurent Baumel), deLaurent Fabius (Claude Bartolone,Guillaume Bachelay) et d'Arnaud Montebourg (Christian Paul,Paul Alliès). On retrouve également des proches deBenoît Hamon, comme David Lebon etGwenegan Bui, deux anciens présidents duMouvement des jeunes socialistes.
Lors du vote des militants du, cette motion recueille 24,3 % des suffrages exprimés et occupe la troisième place, juste derrière la motion deBertrand Delanoë (25,2 %) et celle deSégolène Royal (29,1 %)[87]. Le, après que lecongrès de Reims n'a pas réussi à dégager de synthèse, Martine Aubry annonce sa candidature au poste de premier secrétaire[88].
Le, lors du premier tour de l'élection du premier secrétaire du Parti socialiste, elle se qualifie pour le second tour avec 34,7 % des votes des militants socialistes, derrièreSégolène Royal (42,4 %) mais devant Benoît Hamon (22,8 %), qui appelle aussitôt à voter « massivement » pour elle[89],[90]. Le lendemain, le, Martine Aubry arrive en tête du second tour, devançant Ségolène Royal de seulement42 voix[91]. Ce résultat est immédiatement contesté par les partisans de cette dernière, qui exige un nouveau vote[92]. Finalement, les résultats officiels validés le par le conseil national du PS font état d'un écart de102 voix : Martine Aubry est officiellement éluepremière secrétaire du Parti socialiste par 67 451 suffrages (50,04 %) contre 67 349 (49,96 %) pour Ségolène Royal[93]. Elle devient la première femme à exercer cette fonction.
En, les journalistes Antonin André etKarim Rissouli publient un livre,Hold-uPS, arnaques et trahisons, dans lequel ils accusent les partisans de Martine Aubry d'avoir falsifié à leur profit les résultats du second tour[94]. En réaction, Martine Aubry juge l'ouvrage « malveillant avec tous les socialistes[95] ».
À la suite de son élection comme première secrétaire, Martine Aubry connaît une hausse de popularité, gagnant notammentonze points dans le baromètreTNS Sofres etneuf points chez l'Ifop. Avec jusqu'à 67 % d'opinions favorables, elle devance largement Ségolène Royal[96],[97].
Bien que ne se présentant pas auxélections européennes de 2009, elle s'implique dans ce scrutin qui voit son parti subir un revers, puisque le nombre d'élus socialistes auParlement européen passe de 31 à 14, à égalité avecEurope Écologie[98].
En, Martine Aubry amorce un changement de position du Parti socialiste sur le sujet desretraites, estimant « qu'on doit aller, qu'on va aller très certainement vers 61 ou62 ans »[99], avant de revenir sur ses propos en défendant la retraite à60 ans[100]. Dans le même temps, sa popularité, en baisse depuis 2008, remonte et les commentateurs politiques l'estiment désormais « présidentiable »[101],[102]. Alors qu'elle n'exclut pas d'être candidate à la primaire socialiste pour l'élection présidentielle de 2012[103], les médias se font l'écho du « pacte de Marrakech », qui prévoit une concertation entre elle etDominique Strauss-Kahn, directeur général duFMI, en vue de ce scrutin[104],[105].
Elle s'investit dans la campagne desélections régionales de 2010 en effectuant de nombreux déplacements en France. Pendant l'entre-deux tours, elle négocie avecCécile Duflot etMarie-George Buffet la fusion des listes socialistes avec celles d'Europe Écologie et duFront de gauche[106]. Au second tour, les listes d'union de la gauche remporte 23 des 26 régions françaises : des commentateurs politiques et des responsables socialistes attribuent alors la victoire à Martine Aubry, tandis que d'autres considèrent qu'il s'agit avant tout de la victoire des présidents de régions sortants[107].
Après ce succès électoral, elle lance un appel pour une « société ducare », « une société du bien-être et du respect, qui prend soin de chacun et prépare l'avenir » ; cette initiative reçoit un accueil mitigé au sein même du PS[108] et elle n'y fait guère plus référence par la suite. En, elle fait adopter par le conseil national du parti un plan de rénovation qui prévoit le déroulement d'uneprimaire présidentielle à l'automne 2011, lenon-cumul des mandats par les élus socialistes à partir de 2012 (initialement dès 2011) et la parité intégrale dans les instances du PS[109]. Le projet du parti pour l'élection présidentielle, dont elle a contribué à l'élaboration, est approuvé par 95 % des adhérents votants en[110].
Le,Dominique Strauss-Kahn, favori des sondages, estarrêté àNew York, puis inculpé pour agression sexuelle. Martine Aubry parle de« coup de tonnerre »[111], tandis que les médias estiment que les cartes sont rebattues en vue de la présidentielle de 2012[112],[113]. Alors queLe Nouvel Observateur avait annoncé début mai qu'elle avait renoncé à se présenter à laprimaire socialiste au profit de Dominique Strauss-Kahn[114],Élisabeth Guigou estime que ce dernier n'avait pas encore décidé de se présenter et que Martine Aubry pense à la présidentielle depuis le retrait de son père en 1994[115]. De même, des sources concordantes établissent sa détermination à se présenter si elle se juge en situation[116].
Tandis que ses partisans la présentent comme la candidate « légitime » du Parti socialiste[117], Martine Aubry déclare le22 mai qu'elle prendra ses « responsabilités » le moment venu[118]. Les enquêtes d'opinion la placent alors devantSégolène Royal, mais derrière l'ancien premier secrétaire du PSFrançois Hollande, qui fait figure de nouveau favori[119],[120].
Le, date d'ouverture officielle du dépôt des candidatures à laprimaire, elle annonce sa « candidature à l'élection présidentielle » depuis son fief deLille[121]. Conformément à ce qu'elle avait fait savoir, Martine Aubry se retire provisoirement de la direction duParti socialiste, sans pour autant démissionner.Harlem Désir, numéro 2 du parti, est chargé d'assumer ses fonctions jusqu'à la fin du processus de la primaire[122].
À l'été 2021, elle comble en partie son retard sur François Hollande, le devançant même dans certains sondages[123], et paraît autant en mesure que lui de battre le président sortant,Nicolas Sarkozy, au second tour de l'élection présidentielle[124].
En, devant l'aggravation de lacrise financière mondiale ayant commencé en 2007, elle dit souhaiter le retour à undéficit inférieur à 3 % du PIB d'ici à 2013, notamment en affectant la moitié des marges de manœuvre au désendettement du pays et en instaurant une importante réforme de la fiscalité[125]. Elle propose trois mesures immédiates : suppression de10 milliards de niches fiscales, lancement d'un plan d'action pour l'emploi des jeunes financé par la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires, baisse de 20 % de l'impôt sur les sociétés qui réinvestissent et augmentation de 40 % pour celles qui privilégient les dividendes[126]. En cas d'élection à la présidence de la République, elle promet de faire de l'emploi, de l'éducation et de la sécurité ses priorités[127].
Au soir du premier tour de laprimaire socialiste, le, alors que lessondages de fin de campagne accordaient àFrançois Hollande une avance de10 à 15 points, Martine Aubry accède au second tour en recueillant 30,42 % des voix, contre 39,17 % à François Hollande[128]. Pendant l'entre-deux tours, qui est marqué par des tensions entre les deux candidats, elle met notamment en avant son expérience politique et sa capacité à rassembler l'ensemble de la gauche en vue de l'élection présidentielle de 2012. Le 16 octobre, alors que les quatre candidats éliminés au premier tour ont apporté leur soutien à son adversaire, Martine Aubry est battue, obtenant 1 233 899 voix, soit 43,43 %. Le soir-même, elle salue la victoire de François Hollande et annonce qu'elle retrouve ses fonctions de première secrétaire du PS[129].
Par la suite, elle participe à la campagne de François Hollande, qui remporte l'élection présidentielle, le. L’accord de gouvernement négocié pendant la campagne présidentielle entre Martine Aubry etCécile Duflot, que François Hollande puisEmmanuel Macron reprendront à leur compte, met en place notamment le basculement de la politique énergétique vers undésengagement du nucléaire : il prévoit d’abaisser de 75 % à 50 % la part du nucléaire dans le mix électrique d’ici à 2025, ce qui équivaut, selon la Cour des comptes, à la fermeture de 17 à 20 réacteurs[130].
Alors qu'elle fait partie des ténors du PS pressentis par les médias pour devenirPremier ministre, le nouveau président de la République choisitJean-Marc Ayrault ; la presse explique ce choix par les relations difficiles que tous deux entretiennent de longue date[131]. Martine Aubry refuse alors d'entrer augouvernement et mène campagne pour lesélections législatives en tant que première secrétaire du parti[132].
Alors que la presse s'interroge sur sa possible volonté de conserver ses fonctions de première secrétaire, elle confirme finalement sa décision de quitter la tête du PS et désigneHarlem Désir pour être le premier signataire de la motion unitaire qu'elle présente avec le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, aucongrès de Toulouse, ce qui doit permettre à ce dernier de lui succéder. Ce mode de désignation suscite des critiques, y compris parmi les socialistes[133]. Martine Aubry anticipe son départ et laisseHarlem Désir assurer l'intérim dès le.
Après l'accession de François Hollande à la présidence de la République, elle est nommée représentante spéciale pour la Chine du ministre des Affaires étrangères[134].
Martine Aubry lance, le, un groupe de réflexion, « Renaissance ». Elle s'entoure pour ce faire de plusieurs intellectuels dont l'économisteDaniel Cohen, le sociologueMichel Wieviorka, le généticienAxel Kahn ou encore la philosopheFabienne Brugère[135]
À l'été 2014, elle critique le projet de réforme territoriale du gouvernement, qui prévoit notamment la fusion de sa région du Nord-Pas-de-Calais avec la Picardie, ainsi que l'abandon de l'encadrement des loyers ; elle propose ainsi au Premier ministre,Manuel Valls, de mettre en place cette mesure dans sa ville de Lille[136]. Le, elle publie une contribution réclamant une réorientation de la politique économique menée par le gouvernement Valls, ce qui est perçu comme étant son retour sur la scène politique nationale[137],[138].
Après avoir déposé une contribution en vue ducongrès de Poitiers de juin 2015, elle se rallie à la motion A déposée par le premier secrétaire sortant,Jean-Christophe Cambadélis[139].
En février 2016, elle cosigne une tribune dansLe Monde dans laquelle elle critique plusieurs aspects de la politique gouvernementale, notamment lepacte de responsabilité et de solidarité, la réforme du Code du travail, la possibilité de déchoir de la nationalité française les binationaux et le refus d’accueillir davantage d'immigrés ; avec d'autres personnalités de gauche, elle estime que« ce n'est plus simplement l'échec du quinquennat qui se profile, mais un affaiblissement durable de la France qui se prépare, et bien évidemment de la gauche »[140],[141].
Elle annonce en août 2016 qu'elle refuse de se présenter à laprimaire citoyenne de 2017 en vue de l'élection présidentielle de 2017[142]. En janvier 2017, elle appelle à voter pourBenoît Hamon au second tour de la primaire[143]. Au second tour de l'élection présidentielle, elle appelle à voter pourEmmanuel Macron, mais avec une certaine réticence selon les médias[144],[145].
Dans l'optique, selon les médias, de sa succession à la mairie de Lille, elle fait venir dans le Nord, fin 2014, « son fidèle bras droit »,François Lamy. Manœuvrant au sein des instances du parti pour l'imposer sans passer par l'habituel vote des militants, elle lui obtient l'investiture dans lapremière circonscription du Nord pour lesélections législatives de 2017[146],[147],[148]. Celui-ci arrive en cinquième position du premier tour, avec seulement 9,1 % des voix[149], faisant ainsi perdre au Parti socialiste un fief jugé « imperdable »[150].
Quelques jours après l'élection d'Emmanuel Macron à l'Élysée en 2017, Martine Aubry participe, avec la maire de ParisAnne Hidalgo, l'ancienne ministreChristiane Taubira ainsi que des figures des mondes intellectuel et artistique, à la fondation du mouvement « Dès demain », une formation qui se dit ouverte à« tous les humanistes qui croient encore en l'action »[151].
Elle soutient la candidature d'Olivier Faure à la fonction depremier secrétaire du Parti socialiste lors ducongrès d'Aubervilliers de 2018[152].
Pour l’élection présidentielle de 2022, elle donne sonparrainage de maire à Anne Hidalgo, investie par les socialistes[153]. Elle soutient ensuite Olivier Faure dans le cadre de l'alliance du PS avec d’autres partis de gauche au sein de laNouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) en vue desélections législatives de 2022[154].
Après s'être opposée auprojet de réforme des retraites en 2020, elle décrit comme« un mépris inacceptable » laloi de 2023 repoussant l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, estimant que« ne pas entendre la rue ni le Parlement, on n'a jamais vu cela »[155]. D'une façon générale, elle s'oppose au« libéralisme » d'Emmanuel Macron : dès 2015, lorsque celui-ci était ministre de l'Économie, elle déclarait :« Macron, comment vous dire ? Ras-le-bol ! »[61].
En 2023, une enquête préliminaire est ouverte à son encontre pour des faits présumés de corruption lors des élections municipales de 2020. Cette enquête concerne l’embauche, en mars 2020, de la championne de boxeLicia Boudersa à un poste d’animatrice sportive à la mairie de Lille après que la sportive a apporté son soutien à l’édile socialiste pendant la campagne. Le tribunal administratif avait, pour sa part, jugé l’affaire trop ténue, l’athlète ayant bénéficié de plusieurs contrats similaires depuis 2011[156],[157].
À la suite desélections législatives anticipées de 2024, la coalition duNouveau Front populaire (NFP) envisage de proposer son nom pour devenirPremière ministre, Olivier Faure évoquant une « grande dame de la vie politique ». Elle décline cette proposition[158].
Durant sa carrière politique, Martine Aubry apparaît pour ses adversaires comme autoritaire, peu enclin aux compromis et à la délégation. Selon ses partisans, elle est courageuse, intègre,« bonne vivante » et a une véritable envergure de femme d’État. Au sein de son parti, elle ne se crée pas de courant durable. À son sujet, elle déclare :« Je dis les choses directement. Il faut savoir trancher. […] Je suis dure avec les puissants et douce avec les faibles »[61].
Au niveau national, son nom reste attaché à laréforme des 35 heures – à laquelle elle était pourtant initialement peu favorable après avoir été proche du monde de l'entreprise –, à la création de laCMU et desemplois-jeunes, ce qui la rend populaire au sein d'une gauche plutôt éloignée de lasocial-démocratie. Elle est souvent appelée « la dame des 35 heures » dans les médias[159],[160],[61]. À Lille, son bilan est généralement salué, bien que les écologistes la critiquent dans les dernières années[61].
Année | Parti | Circonscription | 1er tour | 2d tour | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Rang | Voix | % | Issue | ||||
1997[162] | PS | 5e du Nord | 18 751 | 34,7 | 1re | 32 475 | 60,8 | Élue | |
2002[163] | 15 822 | 31,1 | 1re | 23 449 | 48,9 | Battue |
Les résultats ci-dessous concernent uniquement les élections où elle est tête de liste.
Année | Parti | Commune | 1er tour | 2d tour | Sièges obtenus | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Rang | Voix | % | Rang | CM | CC | ||||
2001[164] | PS | Lille | 18 767 | 34,5 | 1re | 26 939 | 49,6 | 1re | 46 / 61 | NC | |
2008[165] | 27 202 | 46,0 | 1re | 35 226 | 66,6 | 1re | 51 / 61 | NC | |||
2014[166] | 19 422 | 34,9 | 1re | 29 125 | 52,1 | 1re | 47 / 61 | 25 / 33 | |||
2020[167] | 11 832 | 29,8 | 1re | 15 389 | 40,0 | 1re | 43 / 61 | 24 / 33 |
Année | Congrès | 1er tour | 2d tour | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Rang | Voix | % | Issue | Adversaire | |||
2008[89] | Reims | 46 979 | 34,7 | 2e | 67 451 | 50,04 | Élue | Ségolène Royal |
Année | Parti | 1er tour | 2d tour | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Rang | Voix | % | Issue | Adversaire | |||
2011[89] | PS | 806 168 | 30,4 | 2e | 1 233 899 | 43,4 | Battue | François Hollande |
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Ministre du Travail (1991-1993 et1997-2000) | ![]() | |
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Voir aussi |
Maires (depuis la Révolution française) |
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Présidents de la Communauté urbaine |
Sous laprésidence deFrançois Mitterrand | |||||||||||
Éducation nationale etCulture |
| ![]() Pierre Bérégovoy Premier ministre | |||||||||
Affaires étrangères |
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Fonction publique et Réformes administratives | Michel Delebarre,ministre d'État | ||||||||||
Justice,garde des sceaux | Michel Vauzelle | ||||||||||
Intérieur et Sécurité publique |
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Défense |
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Économie et Finances |
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Budget | Michel Charasse (dém) (3)puisMartin Malvy (3) | ||||||||||
Environnement | Ségolène Royal | ||||||||||
Équipement,Logement etTransports |
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Industrie etCommerce extérieur |
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Travail,Emploi etFormation professionnelle |
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Agriculture et Forêt puisAgriculture etDéveloppement rural (3) | Louis MermazpuisJean-Pierre Soisson (3) | ||||||||||
Affaires sociales et Intégration | René Teulade | ||||||||||
Santé etAction humanitaire | Bernard Kouchner | ||||||||||
Ville suspension entre le (1)et le (4) | Bernard Tapie (dém) (1)puis à nouveau ministre (4) | ||||||||||
Départements et Territoires d'outre-mer | Louis Le Pensec | ||||||||||
Recherche et Espace | Hubert Curien | ||||||||||
Postes et Télécommunications | Émile Zuccarelli | ||||||||||
Jeunesse et Sports | Frédérique Bredin | ||||||||||
Relations avec le Parlement (3) | Louis Mermaz,porte-parole du Gouvernement (3) | ||||||||||
Secrétaire d'État auprès duPremier ministre |
| ||||||||||
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Gouvernement Jospin( –) jusqu'au remaniement du | |||||||||||
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Sous laprésidence deJacques Chirac | |||||||||||
Emploi etSolidarité |
| ![]() Lionel Jospin Premier ministre | |||||||||
Justice,garde des sceaux | Élisabeth Guigou | ||||||||||
Éducation nationale,Recherche et Technologie |
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Intérieur |
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Affaires étrangères |
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Économie, Finances etIndustrie |
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Défense |
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Équipement,Transports etLogement |
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Culture et Communication | Catherine Trautmann,porte-parole du Gouvernementjusqu'au (2) | ||||||||||
Agriculture et Pêche | Louis Le Pensec (dém) (4)puisJean Glavany (4) | ||||||||||
Aménagement du territoire etEnvironnement | Dominique Voynet | ||||||||||
Relations avec le Parlement | Daniel Vaillant | ||||||||||
Fonction publique,Réforme d'État et Décentralisation | Émile Zuccarelli | ||||||||||
Jeunesse et Sports | Marie-George Buffet | ||||||||||
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Gouvernement Jospin( –) après le remaniement du | |||||||||||||||
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Sous laprésidence deJacques Chirac | |||||||||||||||
Économie, Finances etIndustrie |
| ![]() Lionel Jospin Premier ministre | |||||||||||||
Emploi etSolidarité |
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Justice,garde des sceaux | Élisabeth GuigoupuisMarylise Lebranchu (2) | ||||||||||||||
Intérieur |
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Éducation nationale |
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Affaires étrangères |
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Défense |
| ||||||||||||||
Équipement,Transports etLogement |
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Culture et Communication |
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Agriculture et Pêche | Jean Glavany (dém) (8)puisFrançois Patriat (8) | ||||||||||||||
Aménagement du territoire etEnvironnement | Dominique Voynet (dém) (2)puisYves Cochet (5) | ||||||||||||||
Relations avec le Parlement | Daniel VaillantpuisJean-Jack Queyranne (1) | ||||||||||||||
Fonction publique etRéforme d'État | Michel Sapin | ||||||||||||||
Jeunesse et Sports | Marie-George Buffet | ||||||||||||||
Recherche | Roger-Gérard Schwartzenberg | ||||||||||||||
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