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| Martin de Braga | |
Statue de Martin de Braga (Dume, Braga). | |
| Évêque, abbé et auteur ecclésiastique | |
|---|---|
| Date de naissance | c.520 |
| Lieu de naissance | Pannonie |
| Date de décès | c.579–580 |
| Lieu de décès | Bracara Augusta (aujourd’huiBraga) |
| Ordre religieux | Ordre de Saint-Benoît |
| Vénéré par | Église catholique ;Église orthodoxe (saint pré-schisme) |
| Fête | 20 mars |
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Martin de Braga (latin :Martinus Bracarensis, aussiMartin de Dume), né en Pannonie vers520 et mort àBraga vers579/580, est un prélat et écrivain ecclésiastique. Moine formé en Orient, fondateur du monastère deDume, il participa à la conversion duRoyaume suève de l’arianisme au catholicisme, d’où son surnom d’« apôtre des Suèves ». Il est vénéré comme saint par l’Église catholique et par diverses juridictions orthodoxes (culte pré-schisme)[1],[2],[3].
Né enPannonie, Martin effectue un pèlerinage enTerre sainte où il devient moine, puis gagne l’Hispanie (vers 550). Il fonde le monastère deDume près deBraga (Bracara Augusta) dont il devient abbé puis évêque. Il signe comme évêque de Dume auPremier concile de Braga (561) et, devenu métropolitain, préside leDeuxième concile de Braga (572)[4],[5].
Martin laisse des traités moraux et pastoraux :De correctione rusticorum (contre les survivances païennes),De ira,Formula vitae honestae (De quattuor virtutibus cardinalibus) et des traductions du grec comme lesSententiae Patrum Aegyptiorum ; il fit aussi compiler et traduire des canons orientaux, lesCapitula Martini, présentés au concile de 572[6],[7],[8].
Martin s’oppose au nommage « planétaire » des jours et promeut une terminologie ecclésiastique (feria secunda,feria tertia, etc.), à l’origine des noms portugais modernessegunda-feira,terça-feira, etc.[9]
Sa fête est célébrée le20 mars dans l’Église catholique et, comme saint latin pré-schisme, dans plusieurs calendriers orthodoxes (au 20 mars / 2 avril selon le calendrier)[10].

Pannonienromanisé, il devient moine après un séjour enPalestine. Il se rend ensuite dans leroyaume suève (qui correspond à peu près à laGallaecia romaine, puis auroyaume de Galice médiéval et aujourd'hui à laGalice et aunord du Portugal), où il s'installe vers550, avec l'intention de convertir lesSuèves, qui sont alors encorepaïens ouariens. Il commence par fonder le monastère de Dume (à l'époque, Dume faisait partie duroyaume suève et est actuellement une paroisse (freguesia) éponyme deBraga). En561-563, il prend part auIer concile de Braga, où il signe en tant qu'« évêque de Dume ». Il est ensuite éluarchevêque deBraga, métropole du royaume suève. Il préside ainsi, en572, lesecond concile de Braga. Il introduit lemonachisme dans sondiocèse et est l'auteur de plusieurs ouvrages. Il meurt dans sa métropole en579.
Grégoire de Tours relate sa vie dans saVie des martyrs (I, 11) et sonHistoire des Francs (VI, 37-38).
L'œuvre de Martin de Braga est principalement composée de traités moraux. Ainsi, il composePro repellanda jactantia (Pour éviter l'ostentation),De superbia (De l'orgueil) etExhortatio humilitatis (Exhortation à l'humilité) à l'intention des moines de Dume. Pour l'instruction de ses moines, il compile également desSententiæ Patrum ægyptiorum (Sentences des Pères égyptiens). Devenu archevêque, il rédige deux traités fortement inspirés deSénèque,De ira (De la colère) et laFormula vitæ honestæ, dédiée au roi Miro de Galice. Ainsi, ce dernier ouvrage, qui inspirera ensuiteVincent de Beauvais etHildebert de Lavardin, sera traduit au début duXIIIe siècle en occitan parDaude de Pradas et en français en 1403 parJean Courtecuisse, sera pris jusqu'àPétrarque pour une œuvre du philosophe romain lui-même.
Évangélisateur soucieux de délivrer les paysans de la terreur des enchantements et des maléfices, il examine les ressorts de la superstition populaire dans son essaiDe correctione rusticorum (De la réforme des paysans). En matière liturgique, son traitéDe pascha (Sur Pâques) est consacré au calcul de l'épacte, etDe trina immersione (De la triple immersion) au sacrement dubaptême.
Enfin, il rassemble 84canons d'origine orientale et, dans une moindre mesure, africaine et orientale. SaCollectio, en deux parties, traite d'abord de l'ordination et des devoirs des clercs ; ensuite des droits et devoirs des laïcs.
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