Marrakech (enarabe :مُرّاكُش,murrākuš ; enberbère :ⵎⵕⵕⴰⴽⵛ,Meṛṛakc) est une ville située dans le centre duMaroc au pied des montagnes de l'Atlas[5]. Elle est surnommée « la ville rouge »[N 1]ou la « villeocre » en référence à la couleur rouge d'une grande partie de ses immeubles et de ses maisons[6], ou encore "Bahja" en raison de sa convivialité et de son hospitalité[7].
Marrakech et son aire urbaine comptent en 2020 un peu plus d'un million d'habitants[N 2]. Par sa population, la ville est la troisième agglomération du pays, à égalité avec sa rivale historique,Fès, derrièreCasablanca etRabat.
Marrakech abrite une vastemédina de600 hectares, la plus peuplée d'Afrique du Nord, et classée aupatrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO. Grâce à la vitalité de sa médina, vieille de 900 ans, ses infrastructures hôtelières de classe mondiale et son climat ensoleillé, Marrakech s'est imposée comme la capitale incontestée du tourisme auMaroc. Desservie par le deuxième aéroport du pays quant au trafic, l'aéroport de Marrakech-Ménara, la ville a accueilli en 2019 près de trois millions de visiteurs.
Plusieurs hypothèses coexistent quant à l'origine du nom de la ville. La plus répandue considère que le nom de Marrakech est une contraction duberbère*amur (n) Yakuš oùamur a pour significations « part, lot, promesse, protection »[8] etYakuš (et ses variantesYuš etAkuš) signifie « Dieu »[9]. Le sens original du nom serait donc (le lieu sous la) « protection de Dieu »[10]. Toutefois, d'autres voient enamur un augmentatif du mottamurt qui signifie « pays »,*amur (n) Yakuš prendrait alors le sens de « terre de Dieu »[11].
Une étymologie alternative moins répandue propose l'interprétation de « terre de parcours »[12].
Les sources médiévales arabophones[Lesquelles ?] ont été nombreuses à proposer des origines arabes au nom de Marrakech. Louis Deroy et Marianne Mulon, auteurs du Dictionnaire de noms de lieux, reprennent l’idée selon laquelle le nom viendrait de l’arabeMarruquch « la bien parée »[13] de رقش « ornementer, enjoliver ».
Le mot « Maroc » et ses équivalents dans les différentes langues européennes sont directement dérivés du mot « Marrakech ». Dès les années 1130, soixante ans après la fondation de la cité, le nom apparaît dans les sources latines pour désigner la capitale de l'empirealmoravide[11]. AuXIVe siècle, on recense les formes « Marroch » encatalan (dont dérive le nom français), « Marruecos » encastillan, « Morrocco » entoscan, et « Marrocos » enportugais, sans doute la forme la plus ancienne, les "s" finaux étantchuintés enportugais[14]. En français, la ville était appelée« Maroc »[15].
AuXVe siècle, lePortugal exerce une forte pression militaire sur leMaroc. Le pays est scindé en deux, lesWattassides ayant pour capitaleFès et régnant sur le nord duMaroc et lesHintata puis leschérifssaadiens régnant sur Marrakech et le sud du pays. La littérature géographique européenne entérine alors l'idée que le Maghreb al-Aqsa se compose des royaumes de Fèz et de Maroc. C'est finalement le nom de la capitale du sud finit par s'imposer à tout le pays. En outre, jusqu'auXXe siècle, le Maroc était connu enOrient sous le nom de Marrakech (appellation toujours d'actualité enIran)[16].
Pendant lapériode almohade, Marrakech était réputée pour sonartisanat ducuir. Letannage des peaux y était déjà réalisé dans lestanneries deBab Debbagh à l'est de la ville. Les accessoires de cuir confectionnés à Marrakech étaient si renommés que l'on commença à parler enCastille demarroquinería pour les désigner. Ce terme a fini par se propager dans d'autres langues comme le français, la « maroquinerie » servant à désigner l'activité ainsi que les articles utilisant comme matière principale le cuir[11].
Marrakech(Mourrakouch) fut fondée en 1071 (an 463 de l'Hégire) par le souverain berbèresanhajienalmoravideYoussef ben Tachfine[17]. Très vite, à Marrakech, sous l'impulsion des Almoravides, pieux guerriers et austères savants venus duGrand Sud marocain jusqu'à l'actuelleMauritanie, de nombreusesmosquées etmédersas (écoles dethéologie coranique) furent construites, ainsi qu'un centre commercial drainant le trafic entre leMaghreb occidental et l’Afrique subsaharienne. Marrakech grandit rapidement et s'imposa comme une métropole culturelle et religieuse influente, supplantantAghmat etSijilmassa.
Des palais furent édifiés également et ornés avec le concours d'artisans andalous venus deCordoue et deSéville, qui apportèrent le styleomeyyade caractérisé par des coupoles ciselées et desarcs polylobés. Cette influence andalouse fusionna avec les éléments sahariens et ouest-africains, et fut synthétisée dans une architecture originale totalement adaptée à l'environnement spécifique de Marrakech.
La ville devint la capitale de l'Émirat almoravide marocain, un empire eurafricain qui s'étendait à son apogée des rives dufleuve Sénégal jusqu'au centre de lapéninsule Ibérique et du littoral atlantique jusqu'àAlger. La cité fut ensuite fortifiée par le fils deYoussef Ibn Tachfin,Ali ben Youssef, lequel fit édifier vers 1122-1123 desremparts encore visibles. Pendant qu'Youssef Ben Tachfine menait des campagnes victorieuses enAl-Andalus, soumettant les roitelets destaïfas et repoussant les offensives de laCastille et de l'Aragon, son épouseZaynab Nefzaouia exerçait à Marrakech un pouvoir important, avec toutes les prérogatives d'une véritable reine[18].
En 1147, lesAlmohades partisans d'Ibn Toumert qui se proclamaitMahdi et voulait imposer une interprétation orthodoxe de l'islam,s'emparèrent de la ville. Les derniersAlmoravides furent exterminés, sauf ceux qui s'exilèrent auxîles Baléares où survécut une branche de cette dynastie, la famille desBeni Ghania. En conséquence la presque totalité des monuments fut détruite. LesAlmohades, issus des tribusMasmouda duHaut Atlas, construisirent de nombreux palais et édifices religieux marqués par une sobriété grandiose et monumentale, comme la célèbremosquée Koutoubia bâtie sur les ruines d'un palaisalmoravide, et sœur jumelle de laGiralda deSéville et de latour Hassan (inachevée) deRabat.
LaCasbah abrita la résidence califale (depuis le règne d'Abd al-Mumin le souverain almohade portait le titre decalife, rivalisant ainsi avec le lointain califat oriental desAbbassides deBagdad), agrémentée d'un hôpital dans lequel exerça le médecin andalouIbn Tufayl. De l'ensemble majestueux de la Casbah mansourienne, nommée ainsi d'après le califeAbu Yusuf Yaqub al-Mansur, subsiste encore la superbe porte de Bab Agnaw. Marrakech fut ainsi digne d'abriter la capitale de la puissance majeure de l'Occident musulman médiéval, l'Empire almohade qui englobait toute la région comprise entre Cordoue etTripoli, de l'Andalousie jusqu'à laLibye. L'ère almohade marqua ainsi une période faste de la puissance marocaine.
Afin d'alimenter lapalmeraie et les grands jardins, un système d'irrigation fut édifié et perfectionné, à l'aide de canaux nomméskhettaras. Marrakech, par son rayonnement culturel, attira de nombreux écrivains, intellectuels et artistes venus notamment d'Al-Andalus, dont desmutazilites comme le célèbreAverroès, connu pour avoir abondamment commenté et réinterprété leLogos du philosophegrecAristote[19].
Au début duXVIe siècle, Marrakech devint la capitale de l'Empire saadien. Elle renoua rapidement avec son apogée, en particulier sous le règne des sultansMohammed al-Qaim,Abdallah El-Ghalib et surtout celui d'Ahmed al-Mansour Saadi, très influencé par la civilisationottomane après ses années d'exil àConstantinople[20]. Grâce à la fortune amassée à la suite de la conquête deTombouctou et de l'empire songhaï, Marrakech fut embellie, les monuments restaurés et de somptueux palais édifiés. Lepalais El Badi bâti par Ahmed al-Mansour, était une réplique de l'Alhambra deGrenade, réalisée avec les matériaux les plus précieux provenant des trois continents de l'Ancien Monde (marbre d'Italie, granite d'Irlande, or d'Afrique de l'Ouest, porphyre desIndes, jade deChine, etc), doté de 360 pièces et de cent fontaines[21]. El Badi frappa également les contemporains par saKubbat al Jujjaj, sa « coupole de verre » réalisée en cristal translucide, et autres singularités techniques qui évoquent laMaison dorée deNéron àRome[22]. Mais tous les éléments décoratifs vont par la suite disparaître, démantelés sur ordre du sultanMoulay Ismail vers 1695 pour être réemployés dans les grands palais impériaux deMeknès.
À la fin duXVIIe siècle, ladynastie alaouite succéda auxSaadiens. Le trône fut successivement transféré à Fès puis à Meknès, nouvelle capitale de l'Empire chérifien avec le sultanMoulay Ismail qui restaura la puissance marocaine. Le sultanMohammedIII (1757-1790) choisit la ville comme lieu de résidence principale, en raison de la proximité du port de Mogador (actuelle ville d'Essaouira) qu'il faisait édifier sur les plans de l'architectefrançaisThéodore Cornut. C'est en outre à Marrakech que fut conclu en 1787 le premier traité d'amitié entre le Maroc et lesÉtats-Unis nouvellement indépendants[27]. En 1792, Marrakech devint la capitale d'un fils de MohammedIII,Moulay Hicham, qui se fit reconnaître comme sultan par cette partie du pays, tandis que son frèreMoulay Sulayman était reconnu sultan légitime à Fès par les oulémas et par les provinces au nord du fleuveOum Errabiâ. Il s'ensuivit une guerre entre les deux sultans rivaux, qui s'acheva par la défaite de Hicham en 1796, malgré le soutien de l'Espagne deCharles IV qui s'immisçait dans les affaires internes marocaines. Marrakech fut reconquise parSulayman en 1797 et la ville réintégra le territoire dumakhzen central chérifien.
Au début duXXe siècle, Marrakech connut plusieurs années de troubles. Après la mort dugrand vizirBa Ahmed en 1900, véritable régent de l'Empire chérifien durant la minorité du jeune sultanAbd al-Aziz successeur deHassanIer, le pays était en proie à l'anomie, aux révoltes tribales, aux complots des grands féodaux, sans compter les intrigues européennes. En 1907,Moulay Abd al-Hafid,khalifa (représentant du makhzen) à Marrakech fut proclamé sultan par les puissantes tribus du Haut-Atlas et par certains oulémas qui niaient la légitimité de son frère Abd al-Aziz. C'est également en 1907 que fut assassiné un médecin français installé à Marrakech, le docteurÉmile Mauchamp, suspecté d'espionnage au profit de son pays. La France saisit cette affaire pour faire pénétrer ses troupes au Maroc, depuisOujda à l'est etCasablanca à l'ouest.
L'armée coloniale française se heurta néanmoins à une solide résistance animée parAhmed al-Hiba, un fils du grandcheikhMa El Aïnin monté deTiznit où il a été proclamé sultan[28]. Après labataille de Sidi Bou Othmane, qui vit la victoire de la colonneMangin sur les forces d'al-Hiba (), les Français s'emparèrent de Marrakech qui entra ainsi dans leprotectorat français du Maroc instauré en 1912. La conquête avait été facilitée par le ralliement des tribus Imzwarn et de leurs chefs appartenant à la puissante famille des Glaouis, considérée comme l'une des grandes lignées aristocratiques de la région.
L'un d'entre eux,Thami El Glaoui, devint célèbre en accédant au poste depacha de Marrakech, nommé par le sultanMoulay Youssef avec l'aval dumaréchal Lyautey,résident général de France au Maroc. El Glaoui occupera cette fonction durant toute la durée du protectorat (quarante-quatre ans). Le pacha s'illustra par sa collaboration avec les autorités françaises, qui trouva son point d'orgue avec le complot visant à détrôner Sidi Mohammed Ben Youssef (Mohammed V) pour le remplacer par le cousin du sultan légitime,Mohammed ben Arafa surnommé le « sultan fantoche » et désigné par le résident généralAugustin Guillaume. Thami El Glaoui, déjà réputé pour ses fréquentations prestigieuses (notamment l'amitié deWinston Churchill) et son train de vie fastueux, digne d'un véritable monarque, devint ainsi un symbole marquant de l'ordre colonial au Maroc[29]. Il ne put néanmoins s'opposer à la montée en puissance du sentimentnationaliste, ni à l'hostilité d'une part croissante de la population. Il ne put non plus s'opposer aux pressions de la France, qui consentit à se défaire de son protectorat marocain en raison du désastre de laguerre d'Indochine et du début de laguerre d'Algérie. Après deux exils successifs (enCorse puis àMadagascar), Sidi Mohammed Ben Youssef fut autorisé à rentrer au Maroc en novembre 1955, et ce retour signa la fin du règne despotique du Glaoui sur son fief de Marrakech, actant ainsi l'accession du pays à l'indépendance.
À partir des années 1960-1970, Marrakech devient une destination de la jet-set occidentale, notamment sous l'impulsion de plusieurs personnalités commeYves Saint Laurent[30]. Depuis le début du millénaire, Marrakech s'impose comme la capitale incontestée du tourisme au Maroc, la ville rouge accueillant en 2019 près de trois millions de visiteurs pour un total de 8,3 millions de nuitées[31]. En 2020, la ville paie néanmoins un lourd tribut lors de l'épidémie de Covid-19. D'un point de vue économique, la pandémie met un coup d'arrêt à l'industrie touristique, moteur économique de la ville. Ensuite, d'un point de vue sanitaire, Marrakech est avecCasablanca une des villes les plus lourdement touchées par la propagation duvirus et la ville est régulièrement la cible de mesures dequarantaine et de blocus ciblés de quartiers.
Dans la nuit du 8 au, la région subit unséisme de magnitude 6,8 sur l'échelle de Richter. Marrakech est partiellement touchée, et la catastrophe cause plus de 3 000 victimes[32], essentiellement dans les villages des vallées du Haut-Atlas.
Photographie colorisée du pontalmoravide sur l'ouedTensift (années 1920).
Marrakech est situé dans le centre-sud duMaroc. Il est le chef-lieu de laplaine du Haouz, et de loin sa principale agglomération. Lamédina a été bâtie sur la rive gauche de l'oued Issil, à cinq kilomètres au sud de son point de confluence avec l'oued Tensift. Bâtie à une altitude moyenne de 450 mètres, Marrakech est une ville au relief essentiellement plat. Seul leDjebel Gueliz, colline de grès d'une altitude de cinquante-cinq mètres, et ses séquelles au nord (Koudiat El Abid), viennent rompre la monotonie de la plaine. Au-delà duTensift, lesJbilet forment des collines arides de couleur grise. Ils marquent la limite entre laplaine du Haouz et le paysRehamna. Mais c'est surtout auHaut Atlas, dont les sommets enneigés en hiver sont bien visibles depuis la ville ocre, que Marrakech et son arrière-pays doivent leur richesse. Sans cette barrière montagneuse, dont les premiers contreforts ne sont qu'à vingt-cinq kilomètres des limites de la ville et dont le point culminant, leDjebel Toubkal (4 167 m) à une soixantaine de kilomètres, laplaine du Haouz ne serait qu'unemeseta stérile.
Jusque dans les années 2000, la limite nord de l'agglomération de Marrakech était le cours duTensift, le long duquel s'étendent despalmeraies et des jardinshorticoles vivriers nourrissant d'importantsdouars périurbains commeEl Azzouzia et Ouahat Sidi Brahim. Avec la construction duStade de Marrakech et surtout celle deTamansourt, ville nouvelle située au-delà dufleuve, l'agglomération de Marrakech étend ses limites également vers le nord.
Les orages éclatent la plupart du temps vers les mois d'octobre et novembre, car un vent humide et assez rare, le Herrûrco, apparaît en automne, pour y apporter des pluies et orages. Quant à l'hiver, il est assez humide et il n'est pas rare qu'il pleuve plusieurs jours de suite. Les montagnes de l'Atlas qui cernent la ville sont enneigées de novembre à mai en moyenne, offrant un magnifique paysage aux portes de Marrakech. L'ensoleillement annuel y est d'environ 280 jours.
Relevé météorologique de Marrakech-altitude: 406 m (période 1961-1990)
Le récent engouement pour lesriads, ces maisons traditionnelles marocaines articulées autour d'une cour centrale, a généré de profondes transformationssociologiques au sein de la médina de Marrakech, où le prix du mètre carré a atteint des sommets. Ainsi, un nombre non négligeable et croissant de modestes ménages marrakchis se voit poussé par la spéculation à « s'exiler » en dehors desremparts. D'autre part, on observe un phénomène de densification de l'habitat au sein de la médina. Cependant, on est loin d'assister à une muséification de la médina, tant s'en faut. En réalité, le succès touristique croissant de Marrakech a durablement revigoré la médina en attirant de nombreux jeunes au sein de ses dédales. Ainsi, il semblerait que plus de 40 000 artisans y travaillent. Ces derniers sont répartis dans les différents quartiers thématiques organisant géographiquement la médina.
Marchands de sel dans lemellah de Marrakech, 1929Ruelle du mellah en 2015
Lemellah, dans le sud est de la médina, fut et demeure aujourd'hui encore dans une bien moindre mesure lequartier juif de Marrakech. Loin d'être unghetto dans le sens strict du terme, le mellah regroupait certains corps de métiers qui au fil et à mesure de l'histoire de Marrakech, devinrent des spécialités de cette communauté (le métier detisserand fut un exemple de ce phénomène). Il figure le plus grand des mellahs du Maroc et fut fondé en 1558 sous le règne deMoulay Abdellah[Qui ?] à proximité du palais, ce qui permit, comme ce fut le cas àFès par exemple, au sultan de séparer les Juifs du reste des habitants pour tenter de mieux les protéger dufanatisme de la population musulmane encouragée à l'époque par lesAlmohades, après notamment le massacre de la communauté juive de la ville, en 1232[39],[40]. « DuXVIe auXXe siècle, l’histoire du mellah de Marrakech reflète plus ou moins l’histoire des autres mellahs du Maroc. Au gré des aléas économiques, des maladies et fléaux (peste entre autres), des troubles religieux (avec son lot d’exactions, d’exécutions, de pogroms, etc.), le mellah se développa »[41].
Le mellah s'est peu à peu vidé de ses séculaires habitants juifs, après lacréation de l'État d'Israël en 1948 et l'indépendance du Maroc de la France en 1956, au moment de la politique d'arabisation menée parHassan II[42].
Rebaptisé Essalam (« la paix » en arabe) dans les années 1990, il a repris début 2017 son nom originelEl Mellah, sur instruction deMohammed VI, pour « préserver la mémoire historique des lieux » et favoriser son tourisme[42]. De nos jours, de rares traces attestent encore la présence juive historique dans la ville car sous l’impulsion de l’actuel roi, d’importants travaux de restauration et de rénovation ont été entrepris à travers le pays pour préserver ou rappeler le patrimoine historique et culturel juif, constituant une partie intégrante de l’histoire du royaume, mais qui lui ont fait perdre une partie de son authenticité[43]. On peut notamment y admirer lasynagogue Slat al Azama, « synagogue desexpulsés » (d'Espagne) fondée en 1492 par lerabbin espagnol Yitzhak Delouya, encore en activité et dont la partieTalmud Torah (keteb) est devenue un petit musée retraçant l’histoire des Juifs de Marrakech et de sa région.
Pendant sa période faste, Marrakech comptait plus de 50 000 Juifs aurecensement de 1947 et pas moins de trente-cinqsynagogues, dont deux existent encore aujourd’hui : Slat al Azama et la synagogue Joseph Bitton, route Dar Daou, près du palais Badi, fréquentées par une centaine de fidèles habitant encore la ville[43],[44].
Le quartier deGuéliz tire son nom duDjebel Gueliz, massif de grès de faible altitude situé au nord-ouest de l'ancienne médina au nom berbère. Ce fut le premier quartier situé à l'extérieur desremparts, autrefois réservés aux défunts. Articulé autour de l'actuelleavenue Mohammed-V, qui joint le square Foucault (Arset El Bilk) auDjebel Gueliz, le quartier deGuéliz concentre la majorité des banques et des boutiques de Marrakech. La poste, située place du, est aussi un bâtiment datant de l'époque protectorale, au même titre que l'ancien marché deGuéliz qui fut récemment déplacé pour céder place au complexeCarré Eden (commercial, résidentiel et hôtelier). L'ensemble du quartier deGuéliz ayant été classé par la wilaya zone immeuble R+5.[réf. nécessaire]
Situé à l'ouest deBab Jdid au sud duGuéliz, dont il est séparé par le quartier tampon duHarti, le quartier deL'Hivernage est un quartier cossu qui compte de nombreuses villas de luxe. Il abrite d'importants complexes hôteliers, parmi lesquels leSofitel et l'hôtel Es-Saadi. Il est traversé par l'avenue Mohammed-VI le long duquel se trouve lePalais des congrès de Marrakech et leMenara Mall.
Les banlieues ouest ont progressivement émergé à partir des années 1980 le long de quatre pénétrantes : la route de la Targa, l'avenue El Mouqaouama, la route d'Essaouira et l'avenue Guemassa, aussi connue sous les noms de route d'Agafay ou de route del'aéroport. Ces trois secteurs relèvent administrativement de l'arrondissement Ménara, qui comptait lors du recensement de 2014 411 100 habitants. Toutes ces banlieues sont à dominante résidentielle, à l'exception de certaines artères commerçantes deMassira.
Ces trois secteurs sont urbanistiquement très différents.Targa est formé par un ensemble de quartiers et de lotissements de standing élevé. Les villas et les pavillons dominent.Massira est un vaste secteur plus hétérogène. Il émerge de manière planifiée au cours des années 1980 et compte plusieurs quartiers de profils socio-urbanistiques variés. Au sud de la route d'Essaouira, trois secteurs gravitent dans l'orbite de Massira : Douar Iziki, Azli etSocoma. Enfin, au-delà de l'aéroport de Marrakech-Ménara se trouveM'hamid, un vaste quartier populaire qui compte plus de 100 000 habitants ayant émergé à partir des années 1990. Au début des années 2020, certains quartiers de M'hamid sont encore en pleine expansion.
Les quartiers nord de Marrakech se déploient au-delà de l'avenue Moulay Abdallah, aussi connue des Marrakchis sous le nom de route deSafi.Daoudiate, qui émerge dès les années 1960 et 1970, est le quartier populaire le plus emblématique du secteur.Amerchich, situé au nord-ouest deDaoudiate, est le quartier universitaire de la ville. On y trouve les facultés des lettres et des sciences humaines de l'université Cadi Ayyad et de sciences juridiques. On y trouve aussi plusieurs hôpitaux duCHU Mohammed-VI, en particulier l'hôpital Ibn Nafis et l'hôpital Arrazi. Entre les avenues Allal El Fassi et Moulay Abdallah, plusieurs quartiers sont dominés par les maisons mitoyennes des classes moyennes de la ville :Sidi Abbad,Assif,Issil etAouatif. À l'extrémité sud de ce périmètre se trouve le célèbre et luxuriantJardin Majorelle, attraction touristique majeure de la ville. Enfin, au-delà de la route deCasablanca, de nouveaux quartiers apparus depuis 2005 se déploient, où se mêlent immeubles résidentiels et pavillons. L'épicentre commercial du nord de la ville se situe le long de l'avenue Allal El Fassi et l'avenue Palestine.
Initialement conçu pour accueillir des projets industriels sur une superficie de plus de cent-trente hectares,Sidi Ghanem est devenu un quartier hybride abritant plus de cinq-cents entreprises. L'incubateur EBF (Emerging Business Factory) a révélé la grande variété des types d'entreprises dont regorge dorénavant le quartier en plus de ses habitations improvisées et de ses snacks, restaurants et autres lieux l'éloignant de la caractéristique purement industrielle.
Dans le domaine industriel, on peut compter entre autres de grosses pointures et champions régionaux comme S.I.T.I., leader international en valorisation de thés premium (plus de 80% du marché international), IKS, avec notamment sa grande et célèbre marquePetit Bateau ou encore Cartier Saada, première société cotée en bourse dans la région.
En commerce, le quartier offre une grande palette de magasins, d'artisans et de showrooms, l'évolution de ces derniers ont fait de Sidi Ghanem un lieu incontournable de shopping, prisé des touristes. Le quartiers abrite même quelques restaurants reconnus.
L'agglomération urbaine de Marrakech dépasse les limites administratives de la commune, des quartiers périphériques et desdouars périurbains se situant dans les communes limitrophes deSaâda (à l'ouest),Tassoultante (au sud),Harbil (au nord-ouest, où se trouve la ville nouvelle deTamansourt) et deOuahat Sidi Brahim (au nord).
La Commune de Marrakech dispose de cinq arrondissements :
Historiquement, Marrakech est la capitale du sud marocain. Même si ladynastie alaouite préférait jusqu'à l'instauration duprotectorat en 1912 établir sa capitale àFès etMeknès, lekhalifa (délégué) du sultan est souvent nommé gouverneur de Marrakech, preuve du caractère stratégique que joue la ville comme relais de l'autorité royale dans le sud du pays. La montée en puissance des grands caïds de la région de Marrakech à la fin duXIXe siècle (Glaoui,Goundafi, Mtougui) est à la fois un symptôme et un catalyseur des maux dont souffre la dynastie à cette époque. Pendant la période duprotectorat, la fidélité du pacha de la ville,Thami El Glaoui, à larésidence générale de France à Rabat est un élément clé dans le contrôle de l'arrière-pays de Marrakech.
Depuis l'indépendance, Marrakech apparaît comme une ville plutôt peu politisée. Longtemps la ville a été considérée comme un bastion de l'Istiqlal.Mohamed Louafa etM'hamed El Khalifa ont débuté leur carrière politique à Marrakech[46]. Néanmoins, la ville n'a pas produit autant de cadres de l'Istiqlal queFès, fief historique du parti de l'indépendance. L'implantation de l'Istiqlal n'a par ailleurs pas résisté au recul généralisé du parti dans les années 2000 et 2010. Jusqu'en 2003, Marrakech était gérée dans le cadre de l'administrationdéconcentrée par lewali, le pacha (adjoint du wali) et le gouverneur de lapréfecture de Marrakech. De 1994 à 2003, le poste de gouverneur de la préfecture de Marrakech était occupé par Moulay Mamoun Boufares, cousin germain du roiHassan II et père d'Oum Kalthoum Boufares, épouse deMoulay Rachid[47].
Dans le cadre des réformes démocratiques du début du règne deMohammed VI, Marrakech et d'autres villes duMaroc se voient dotées d'unmaire élu par le conseil communal de la ville. Au terme desélections communales de 2003,Omar Jazouli est désigné maire de la ville. Issu des rangs de l'union constitutionnelle, un parti dit « d'administration », il constribue à asseoir le statut de capitale touristique du pays en favorisant l'acquisition deriads touristiques par des étrangers enmédina[48]. Son mandat est néanmoins entaché par d'importantes affaires de corruption, pour lesquels il est condamné en 2012 à rembourser 11,6 millions dedirham[49]. En 2009,Fatima Ezzahra El Mansouri est élue maire. Fille de l'ancien pacha de la ville, avocate de profession, elle est désignée au terme d'une élection litigieuse, leparti authenticité et modernité dont elle est issue étant accusé de fraudes électorales. Elle conserve son poste jusqu'en 2015. À la suite desélections communales de 2015, un maire issu des rangs duPJD,Mohamed Larbi Belcaid, est désigné maire. Sous son mandat, Marrakech accueille laCOP 22 pour le climat. En 2021,Fatima Ezzahra El Mansouri redevient maire.
L'éducation est essentielle au développement de Marrakech en tant que centre culturel, économique et touristique du Maroc. La ville propose une variété d'établissements d'enseignement allant des écoles primaires et secondaires aux écoles supérieures. Le système éducatif du Maroc combine les normes nationales avec des programmes d'études internationaux pour répondre aux besoins d'une population internationale.
De nombreuses écoles réputées, tant dans le secteur public que privé, font partie du paysage éducatif de Marrakech. L'École américaine de Marrakech est l'une des écoles internationales qui offre un curriculum basé sur le curriculum américain, tandis que l'École Française de Marrakech suit le système éducatif français. Le programme éducatif de l'École britannique de Marrakech est basé sur le programme britannique, tandis que l'École espagnole de Marrakech offre un programme éducatif en espagnol. Ces écoles internationales offrent aux étudiants une éducation multilingue et multiculturelle tout en les préparant à des opportunités d'études à l'étranger.
En ce qui concerne l'éducation supérieure, Marrakech possède un certain nombre d'établissements universitaires et d'écoles supérieures prestigieux. L'une des principales universités de la ville est l'université Cadi Ayyad. Elle a été fondée en 1978 et a plusieurs campus à travers Marrakech. Elle propose une variété de programmes académiques. La faculté des sciences, la faculté des lettres et des sciences humaines, la faculté de droit, d'économie et de gestion et la faculté des sciences Semlalia, qui se concentre sur les sciences naturelles et les sciences de la vie, font partie de l'université Cadi Ayyad.
À Marrakech, il y a d'autres institutions d'enseignement supérieur telles que l'École nationale des sciences appliquées de Marrakech (ENSA Marrakech), qui est connue pour son excellence dans les sciences appliquées et la technologie. Elle offre des programmes de formation avancée en génie électrique, informatique, civil et mécanique.
En plus des établissements officiels, Marrakech propose également des possibilités d'éducation non officielle et de formation continue. Le Centre Culturel Atlas Golf Marrakech est un exemple de centre culturel dans la ville qui encourage la sensibilisation culturelle en organisant des ateliers, des conférences et des événements artistiques. Les bibliothèques publiques, y compris laBibliothèque nationale du royaume du Maroc, sont également présentes pour favoriser l'accès aux connaissances et à la littérature.
En général, Marrakech possède une variété d'établissements d'enseignement, allant des écoles primaires aux universités. La ville favorise l'excellence académique, la diversité culturelle et l'ouverture au monde. Les étudiants à Marrakech ont accès à une éducation de haute qualité et à une variété d'opportunités d'apprentissage, contribuant ainsi au développement éducatif et socio-économique de la région.
L'hôpital universitaire Ibn Tofail : le grand hôpital historique de la ville, inauguré en 1938 situé à la limite entreGuéliz etSemlalia. Il s'agit d'un hôpital multi-spécialités comportant un service d'urgence et un plateau de chirurgie. Sa capacité est de 409 lits[50].
L'hôpital Arrazi : le nouvel hôpital généraliste de Marrakech, situé àAmerchich dans le nord de la ville. Inauguré progressivement entre 2008 et 2010, il bénéficie d'équipements plus modernes que son prédécesseur. Sa capacité est de 587 lits[51].
L'hôpital Ibn Nafis, situé non loin de l'hôpital Arrazi, il est consacré à la prise en charge des maladies psychiatriques. Sa capacité d'accueil est de 220 lits.
L'hôpital mère-enfant : adossé à l'hôpital Arrazi, il comporte une importante maternité ainsi qu'un service de pédiatrie. Sa capacité est de 274 lits.
Le centre d'oncologie et d'hématologie : également adossé à l'hôpital Arrazi, sa capacité est de 86 lits.
Parmi les autres structures hospitalières publiques, il convient d'évoquer les deux hôpitaux de lamédina :
L'hôpital Ibn Zohr : l'autre hôpital historique de la ville, créé en 1913. Voisin dela Mamounia, il a été consacré en 2020 à la prise en charge des patients atteints duCovid-19, non sans difficulté du fait de la faible capacité d'accueil et de la vétusté de l'hôpital[52].
L'hôpital militaire Avicenne : structure hospitalière (douze ha) et dispose de 207 lits, d'un plateau médico-technique, de services de soins et d'hospitalisation, de services techniques et d'autres dépendances.
Comme dans de nombreuses villes du pays, Marrakech est témoin d'un essor toujours plus rapide des cliniques privées. Celles-ci pallient les faiblesses d'un secteur public surchargé, sous-dimensionné et aux prestations médiocres. Parmi les cliniques de la ville, on peut citer les établissements suivants : les cliniques L'Aéroport, Avicenne, Bab Doukkala, Chifa, Dalil, l'Oasis, Ibn Rochd, Ibn Tofail, Avicenne, Jnane Harti, Le Marrakech, Yasmine, Charaf, Riad Essalam, Al Massira, Errahma, Al Oumouma, Menara ainsi que les polycliniques de la CNSS, du Sud, Koutoubia et les Narcisses[53]. On compte en outre de nombreux centres d'imagerie privés, de cliniques dédiées aux soins et à la chirurgie esthétique et de centres d'hémodialyse.
De nouvelles structures comme la clinique internationale (cent lits), dans le secteur en développement de l'Agdal, se vouent en partie autourisme médical, en plein essor à Marrakech, qui vise une clientèle subsaharienne et européenne[54]. Enfin, l'hôpital privé de Marrakech (dans le même secteur de l'Agdal) fait office deCHU auprès des étudiants de l'Université privée de Marrakech.
L'aéroport de Marrakech-Ménara est un des principaux aéroports marocains. Il enregistre plus de quatre millions de passagers chaque année.
Malgré les travaux duterminal 3 portant sa capacité à neuf millions de passagers, et en raison d'un trafic de plus de quatorze millions de passagers prévu pour 2030 et de l'extension urbanistique autour de l'actuelaéroport qui limite son développement, le projet d'une nouvelle « cité aéroportuaire intégrée » est en projet, d'un coût estimé de 4,3 milliards dedirhams et pour lequel les sites deSidi Zouine etSidi Bou Othmane sont pressentis[55].
Marrakech dispose d'un réseau delignes classique qui la relie avec les villes de nord du pays (Casablanca,Rabat,Fès,Tanger...).Elle dispose aussi d'une gare surnomméeGare de Marrakech, l'un les plus grandes gares duMaroc, avec trois millions de voyageurs par an.
Un réseau de RER (Réseau express régional) relie Marrakech etBen Guerir et dispose de plusieurs gares dont trois à Marrakech:Marrakech-Guéliz et les deux nouvelles gares de Marrakech-Palmerie et Stade de Marrakech.
L'économie de Marrakech repose essentiellement sur letourisme, l'agriculture, le commerce et l'artisanat. En 2023, Marrakech a enregistré plus de neuf millions de nuitées, représentant un tiers du total national. Les hôtels quatre et cinq étoiles ont accueilli la majorité des visiteurs, avec respectivement 29% et 28% des nuitées. Cette dynamique a été soutenue par d'importants investissements dans le secteur de l'hébergement touristique, avec 159 projets autorisés, offrant une capacité supplémentaire de 7 850 lits et un investissement total de 538,52 milliards de dirhams (Le360) (marrakech7). L'infrastructure hôtelière a connu ces dernières années une croissance rapide. Le chiffre d'affaires rapporté par le tourisme y connaît une croissance exponentielle, atteignant 105 milliards de dirhams en 2023, une augmentation de 12% par rapport à 2022. Ces recettes confirment la position du tourisme comme l'un des plus grands pourvoyeurs de devises pour le Maroc (MTAESS). Pendant les vingt-trois mois de la pandémie COVID, la ville de Marrakech et sa région ont été l'une des plus affectées justement à cause de la grande dépendance au tourisme, en effet, plus de la moitié de l'inventaire de l'industrie de voyage et d'hospitalité étant détenu par Marrakech.
On recense dix-huitsouks à Marrakech, où exercent plus de quarante mille potiers, dinandiers, maroquiniers et autres artisans. Leurs productions traditionnelles sont aujourd'hui concurrencées par des sandales en plastique, des djellabas synthétiques ou de fausses écharpes palestiniennes fabriquées en Inde ou en Chine.
Marrakech est dotée de plusieurs grandes et moyennes surfaces dont Marjane, Acima, Asswak Salam, Carrefour et Carrefour Market, trois centres commerciaux : Al Mazar,Marrakech Plaza, Marjane Square,Carré Eden,Menara Mall.
Les quartiers industrielsSidi Ghanem etAl Massar, regroupent une plateforme logistique importante contenant des usines, des ateliers, des dépôts de stockage et des showrooms.
La ville est desservie par l'aéroport de Marrakech-Ménara, qui est le deuxième plus important aéroport du Maroc. Ce dernier est certifiéISO 9001 par les organisations de certification internationale.
Lagare de Marrakech est l'une des plus importantes gares marocaines. Une ligneTGV reliant la ville àCasablanca est à l'étude pour l'horizon 2017, pour être ensuite prolongée versAgadir.
La ville abrite le BIOXPARC[57], international HUB Biotech and Life Science, le plus grand centre de recherche sur le continent africain.
La région de Marrakech Safi est composée de 90 % de zones rurales, ce qui rend cette région extrêmement fragile au vu de l'employabilité de sa jeunesse qui elle même constitue 34 % de la population. L'État marocain avec laBanque mondiale, a mis en place dans cette région un projet pilote de soutien à l'insertion économique des jeunes avec plus de cinquante millions de dollars attribués principalement à un programme d'appui à l'entrepreneuriat par les18-34 ans. Ce programme piloté par l'Initiative Nationale de Développement Humain (INDH), vise à soutenir la création de 1 500 entreprises en l'espace de trois ans (2020-2023), il est délégué à un nombre d'acteurs d'accompagnement entrepreneuriaux dont EBF, Norsys, Enactus, Moubadara et Maroc Innov. Pour consulter les projets incubés par ce programme, une plateforme a été mise en place (Founders.ma) et compte devenir le vrai carrefour de la promesse entrepreneuriale de la région.
Le salaire moyen à Marrakech en 2023 est de 356,25 €, soit environ 3 950 dirhams marocains. Cependant, il est important de noter que le salaire moyen peut varier considérablement en fonction du secteur d'activité et de l'expérience professionnelle. Le niveau de vie des Marocains est considérablement inférieur à celui des Français, avec un salaire minimum d'environ 220 € par mois. Cela équivaut à environ 2 440 dirhams marocains par mois. Cependant, il est important de noter que ces chiffres sont des moyennes et qu'il peut y avoir de fortes disparités entre les différents secteurs et régions du Maroc. Il n'y a pas de données spécifiques sur le revenu moyen des habitants de Marrakech, mais selon une étude de l'INED, les Marocains ont un revenu par habitant sensiblement moindre que leurs voisins maghrébins[58].
La ville est un haut-lieu touristique, plus de deux millions de touristes chaque année.Elle est également le point de départ de nombreuses excursions pour les randonneurs désireux de parcourir l'Atlas ou le désert plus au sud.
La ville s'oriente désormais vers le tourisme de luxe. Marrakech est en effet devenue une des destinations favorites pour lescélébrités françaises qui aiment son charme préservé qui sait allierluxe, raffinement et authenticité. La ville a ainsi été qualifiée de « rêve des mille-et-une nuits » parArielle Dombasle. De nombreuses stars internationales possèdent leurriad privé en plein cœur de la Médina ou une villa à la Palmeraie. L'apparition de ce tourisme de luxe et festif[59],[60]remonte à 1967 avec l'arrivée d'Yves Saint Laurent à Marrakech, puis son rachat en 1980 dujardin Majorelle. Marrakech devient alors un lieu réputé pour sa culture, ses arts, ses traditions et son patrimoine architectural qui séduit peu à peu un grand nombre d'artistes de renom. Lesattentats du 11 septembre 2001 marquent le début de lacrise du tourisme mondiale et donc un premier coup d'arrêt par répercussion pour les séjours à Marrakech. Dix ans plus tard, l'attentat d'Argana porte lui aussi un coup au tourisme de la ville. Entre-temps, leClub Med ouvre unvillage de vacances dans la Palmeraie en 2004 et ferme celui appelé « La Médina », situéplace Jemaa el-Fna, peu après[61]. Aujourd'hui la ville a retrouvé tout son attrait et sa fréquentation.
En 2023, Marrakech a connu une croissance touristique exceptionnelle malgré les défis posés par lapandémie de Covid-19 et le séisme d'Al Haouz. Le nombre d'arrivées touristiques a atteint 266 075 en mai 2023, marquant une augmentation de 63% par rapport à mai 2019. Le taux d'occupation des hôtels s'est élevé à 72%, contre 49% en mai 2019, avec une durée moyenne de séjour de trois jours (Le360) (marrakech7). Les touristes visitants Marrakech proviennent principalement des États-Unis, du Royaume-Uni, de l'Espagne et de la France, avec des hausses respectives de +106%, +56%, +41% et +39% par rapport à mai 2019. Le tourisme interne a également connu une croissance spectaculaire de 167%. (Le360) (marrakech7).
Arts in Marrakech : Biennale Internationale d'art actuel.
Festival Awaln'art : rencontre internationale des arts de rue de Marrakech organisée par l'association Éclats de lune. Les rencontres ont lieu simultanément àTahannaout,Aït Ourir,Aghmat,Amizmiz et Marrakech.
Festival Samaa des musiques sacrées, festival annuel se déroulant au mois de juillet.
On marche : festival de danse contemporaine de Marrakech.
Danse pour tous : festival de la danse.
Origins Festival : Festival demusique électronique et d'art contemporain se tenant chaque année dans des endroits insolites de la ville ocre.
Sun festival : festival national des jeunes et de la musique en mois de juillet, est une célébration de la nation, et du patriotisme à l'occasion des fêtes de la jeunesse et du trône.
Marrakech MadJazz Festival : au mois de février, ce festival fait de Marrakech une destination phare des musiques alternatives Jazz-rock, afin de faire reconnaître les talents des artistes marocains à travers le monde.
Khmissa : manifestation qui récompense les femmes qui se sont illustrées durant l’année dans divers domaines ;
Le printemps de la poésie ;
Jardin’art : festival de l’art du jardin qui a pour objectif de réunir des artistes, despaysagistes, des architectes, des professionnels et des amateurs du jardin avec une large place consacrée à l’éducation environnementale et à l’écotourisme ;
Women of africa festival : ce festival célèbre les actions de la femme sur le plan culturel, économique et artistique à travers le continent africain ;
Caftan : événement annuel révélateur de talents et de styles, ce défilé est le rendez-vous incontournable de lahaute couture marocaine ;
La sécurité du trafic à Marrakech est un sujet important pour les voyageurs. La circulation à Marrakech est anarchique et ponctuée d'embouteillages fréquents les vendredis et samedis soir. Il est recommandé de rester sur les grands axes, notamment dans lesmédinas, et de faire preuve de prudence. Les piétons doivent également être prudents lorsqu'ils traversent les rues, car les conducteurs peuvent être imprévisibles. Les visiteurs doivent également être conscients des risques de vol à la tire et de la petite délinquance. Il est recommandé de garder un œil sur ses effets personnels et de ne pas porter de bijoux ou d'objets de valeur de manière ostentatoire.
Marrakech dispose d'unités de police touristique spécialisées qui sont formées pour aider et soutenir les visiteurs en leur fournissant des conseils, des informations et en gérant tout problème potentiel pouvant survenir pendant leur séjour. Les visiteurs doivent également être conscients des risques de terrorisme et faire preuve de prudence lorsqu'ils visitent des sites touristiques populaires.
Le complexe, comprend notamment un parking de 7 500 places, un stade principal de football avec une piste d'athlétisme de huit couloirs, un stade annexe de football, quatre accès spécialisés pour handicapés, vingt issues pour évacuation et trente-et-un points de restauration.
Lestade El Harti est le stade historique de Marrakech. Il est situé dans le quartier du Harti, à la limite entreGuéliz etL'Hivernage. Principalement destiné à la pratique dufootball, il a une capacité d'environ 20 000 places.
LaBiennale Arts in Marrakech, née en 2004 est le plus important rendez-vous d'art contemporain au Maroc. La dernière édition a eu lieu en 2016, à la suite de quoi l'évènement a dû être plusieurs fois reporté pour des raisons budgétaires[64].
Dans le sillage de la biennale, Marrakech s'est imposée comme la nouvelle capitale de l'art contemporain au Maroc. Aussi a-t-on assisté à la naissance de plusieurs musées privés dont lemusée de la Palmeraie, le musée d'Art et de Culture de Marrakech (MACMA), le musée d’Art Contemporain Africain Al Maaden (MACAAL), ainsi qu'à celle de plusieurs galeries d'art consacrées à la scène émergente de l'art contemporain marocain telles que la galerie Noir sur Blanc. Enmédina, plusieurs fondations et lieux de rencontre organisent des manifestations culturelles, parmi lesquelles il convient de citer Dar Bellarj et Dar Cherifa.
Lejury du festival regroupe descinéastes, descomédiens, mais aussi des écrivains et personnalités des arts et des lettres, et s'attache à récompenser les meilleurs longs métrages, en décernant au total six grands prix. En marge de la compétition officielle, le festival organise la projection d'une sélection de films hors compétition, rend hommage à des personnalités du cinéma, met à l'honneur chaque année le cinéma d'un pays différent, met en compétition des films « cinécoles », organise des Masterclass, réalise des projections populaires sur laplace Jemaa el-Fna ainsi que des diffusions de films en audio-description à destination du public malvoyant.
Créé en 1960 sous la houlette du roiMohammed V, le festival des arts populaires met à l'honneur le folklore marocain dans toute sa diversité. Au cours de ce festival gratuit et ouvert à tous, le public assiste à représentations de musiciens et de danseurs venus des quatre coins duMaroc. Si la majorité des spectacles ont lieu auPalais El Badi et dans lesjardins de la Ménara, des manifestations ont également lieu ailleurs enmédina et auGuéliz.
↑En arabe : المدينة الحمراء ; en berbère : ⵉⵖⵕⵎ ⴰⵣⴳⴳⵯⴰⵖiɣṛem azeggʷaɣ).
↑Marrakech comptait 928 850 habitants lors du recensement de 2014. Néanmoins, l'agglomération de Marrakech dépasse les limites administratives de la commune. Elle inclut des quartiers périphériques et desdouars périurbains de Marrakech se situant dans les communes limitrophes deSaâda (à l'ouest),Tassoultante (au sud),Harbil (au nord-ouest, où se trouve la ville nouvelle deTamansourt) et deOuahat Sidi Brahim (au nord)
↑Georges Bensoussan,Juifs en Pays Arabes - Le grand déracinement 1850-1975, Taillandier 2012, Note 215 et texte en regard (Kindle edition, emplacement 1402)
↑Benjamin Stora, Akram Ellyas, « JUIFS (d’Afrique du Nord) », dans :Les 100 portes du Maghreb. L'Algérie, le Maroc, la Tunisie, trois voies singulières pour allier islam et modernité, sous la dir. de Stora Benjamin, Ellyas Akram. Éd. de l'Atelier (programme ReLIRE), « Points d'appui », 1999,p. 200-203. Lire enligne