La commune s'inscrit dans les « paysages du Ternois » tels qu'ils sont définis dans l'atlas de paysages de la régionNord-Pas-de-Calais, conçu par ladirection régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL)[Note 4],[14]. Ces paysages, qui concernent138 communes avec trois pôles d'attraction que sontHesdin-la-Forêt à l'ouest,Saint-Pol-sur-Ternoise à l'est et, dans une moindre mesure,Frévent en lisière sud, sont délimités par deux cours d'eau : laCanche au sud et laTernoise au nord. Ces paysages sont composés de plateaux, de vallées et de bocages. Les plateaux du Ternois montrent une structure tabulaire assez plane et une altitude assez régulière avec des points culminants entre150 à 160m[15].
Le territoire d'une vingtaine de kilomètres du nord au sud et d'est en ouest, est traversé par laD 939 reliant Saint-Pol-sur-Ternoise à Hesdin-la-Forêt, par la D 912 entre Saint-Pol-sur-Ternoise et Frévent et par laligne ferroviaire de Saint-Pol-sur-Ternoise à Étaples dans la vallée de la Canche. La position excentrée, en l'absence de grands axes autoroutiers ou ferrés structurants, a permis au Ternois de conserver un caractère rural[15].
Au niveau de l'occupation des sols de ces « paysages du Ternois », les surfaces cultivées représentent 66,80 % de la surface totale et sont omniprésentes sur les plateaux avec majoritairement la culture de la betterave et de la pomme de terre, les prairies naturelles, permanentes 19 %, les forêts, comme la forêt d'Hesdin, et milieux semi-naturels 7,26 %, présentes dans les deux principales vallées de la Ternoise et de la Canche, les espaces artificialisés 3,22 % avec principalement les communes de Saint-Pol-sur-Ternoise, Hesdin-la-Forêt et Frévent, les espaces industriels 0,52 % et les cours d'eau et plans d'eau 0,21 %[15].
Au, Marquay est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[17].Elle est située hors unité urbaine[18]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Pol-sur-Ternoise, dont elle est une commune de la couronne[Note 5],[18]. Cette aire, qui regroupe 72 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[19],[20].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d'occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (64,7 %), prairies (24,9 %), zones agricoles hétérogènes (10,5 %)[21]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Le nom de la localité est attesté sous les formesMarka (IXe siècle),Marchais (1104),Markai etMarquais in Wandinicampania (1171),Marké (1280),Markais (XIIIe siècle),Marqués (1318) ou encoreMarquois (1472)[22],[23]. L'orthographeMarkai, proche de la prononciation picarde, est considérée comme la plus ancienne forme romane documentée, notamment par son association avec le premier seigneur connu du lieu[24].
Deux principales hypothèses étymologiques existent. La première fait dériver le nom de l'oïl et du picardmarcais, signifiant « marais, mare »[22].
La seconde hypothèse, la plus solidement documentée par le contexte historique, rattache le nom à la période carolingienne et au mot francique*marka* (« frontière, marche »). Cette origine est liée à la position stratégique de Marquay après letraité de Verdun de 843, sur la nouvelle frontière entre laFrancie occidentale et laLotharingie, ainsi que sur la limite des anciens diocèses d'Arras et de Boulogne[25].
L'histoire du village est intimement liée à la famille seigneuriale qui en a tiré son nom : laMaison de Markai (ou de Marquais). Issue de la noblesse d'Artois, elle est documentée sur ce fief depuis le XIIe siècle[24]. Le village est alors déjà un enjeu religieux et économique, comme l'attestent des archives de l'Abbaye du Mont-Saint-Éloi et duchapitre de Thérouanne, qui s'en disputent les revenus de la dîme dès 1104[26].
Durant laGuerre de Cent Ans, la seigneurie subit les ravages qui touchent l'Artois. L'un de ses seigneurs,Palamède de Markai, est tué à labataille d'Azincourt le 25 octobre 1415[24]. Au XVe siècle, la famille atteint son apogée avecRobert de Markai, écuyer, seigneur de Givenchy et Villers-Châtel, et surtout lieutenant-général du gouverneur d'Arras. Il joue un rôle central, bien que controversé, dans laVauderie d'Arras en 1460, avant que son procès ne soit cassé par leParlement de Paris en 1491[24].
Au début du XVIe siècle, par le mariage de l'héritière Antoinette/Catherine de Markai avec Pierre d'Habarcq, gouverneur d'Arras, la seigneurie principale sort du patrimoine des Markai pour passer, par le jeu des alliances, à la puissante maison de Habarcq, puis à celle de Lens[25].
Bien que relativement épargnée par lesguerres franco-espagnoles du XVIIe siècle en comparaison des villages voisins, la commune subit les conséquences des conflits. À l'Époque moderne, la seigneurie est démantelée et passe aux familles L'Espillet puis Lericque, qui en seront les derniers seigneurs jusqu'à laRévolution française[27].
En 1793, la commune est officiellement créée. Jusqu'au XIXe siècle, les historiens notent à Marquay un "grand nombre de fermes assez importantes", héritage direct de la richesse foncière de l'ancienne seigneurie[25]. Lecadastre napoléonien de 1836 marque un tournant, attestant de la vente des dernières parcelles possédées par la famille Markai et de la disparition officielle de laparticule nobiliaire "de" devant leur nom[27].
Dans le cadre de laréforme des collectivités territoriales françaises, par la loide réforme des collectivités territoriales du[28] (dite loi RCT) destinée à permettre notamment l'intégration de la totalité des communes dans un EPCI à fiscalité propre, la suppression des enclaves et discontinuités territoriales et les modalités de rationalisation des périmètres des établissements publics de coopération intercommunale et des syndicats mixtes existants, cette intercommunalité fusionne avec sa voisine, lacommunauté de communes du pays d'Heuchin, formant le lacommunauté de communes des Vertes Collines du Saint-Polois.
Lacommunauté de communes du Ternois, qui résulte de cette fusion et dont la commune fait désormais partie, est créée par un arrêté préfectoral qui a pris effet le[34]. Cette communauté de communes regroupe 103 communes et compte 37 469 habitants en 2021.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[43]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[44].
En 2022, la commune comptait 173 habitants[Note 6], en évolution de −4,95 % par rapport à 2016 (Pas-de-Calais : −0,72 %,France horsMayotte : +2,11 %).
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 34,1 %, soit en dessous de la moyenne départementale (36,7 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 28,9 % la même année, alors qu'il est de 24,9 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait87 hommes pour89 femmes, soit un taux de 50,57 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,50 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[46]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,1
90 ou +
1,1
10,3
75-89 ans
11,2
20,7
60-74 ans
13,5
17,2
45-59 ans
18,0
19,5
30-44 ans
19,1
8,0
15-29 ans
12,4
23,0
0-14 ans
24,7
Pyramide des âges du département duPas-de-Calais en 2021 en pourcentage[47]
Église Notre-Dame : L'édifice conserve unenef romane du XIe siècle. Son clocher de stylegothique flamboyant date du XVIe siècle. L'église fut restaurée après les destructions de laguerre de Trente Ans, vers 1635. Elle abrite plusieurs objets remarquables :
Unedalle funéraire de "Damoiselle Marie de Habarcq, dame de Markai" († 1503), témoignant du passage de la seigneurie à la maison d'Habarcq[27].
Motte féodale : Les vestiges du château féodal originel de la famille de Markai subsistent sous la forme d'unemotte castrale encore visible près de l'actuelle Ferme Lericque. Un inventaire des biens des seigneurs de Lens datant de 1472 décrit le site comme "un chastel ruiné, avec fossés et basse-cour"[49].
Fermes seigneuriales : D'anciennes fermes témoignent de l'organisation de la seigneurie :
LaFerme de la Cour était, au XVIIe siècle, l'ancien centre domanial de la seigneurie de Lens. Elle est visible sur les plans de l'Atlas de Trudaine (1745)[50].
LaFerme L'Espillet fut la dernière résidence des seigneurs de Marquay avant la Révolution de 1789[51].
↑La DREAL distingue, dans la régionNord-Pas-de-Calais, quatre grandes familles de paysages : ceux du Haut Pays, Bas Pays, Littoraux et d'interface. Ces grandes familles de paysages comprennent21 grands paysages régionaux.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Ce dossier de l'Insee reprend, pour la commune,le Code Officiel Géographique, le découpage territorial, l'intercommunalité, les zonages d'études, le dossier complet de la commune, un comparateur de territoires, les données statistiques et les définitions des termes géographiques (zonages administratifs, d'étude, etc.).
↑"Remonter le temps" est un outil de comparaison de l'évolution de l'occupation des sols dans le temps sous forme de cartes ou photos aériennes :carte de Cassini (XVIIIe siècle),carte d'état-major (1820-1866) et période actuelle (1950 à aujourd'hui). Pour comparer deux autres cartes, sélectionner les cartes en haut de la page.
↑« Distance, à vol d'oiseau, entre deux communes », après avoir lancé la recherche de la commune, sur la droite de la page d'accueil, choisir : Accéder aux outils cartographiques/Mesures/Mesurer une distance, surle siteGéoportail(consulté le).
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑a etbErnest Nègre,Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, vol. 2 :Formations non-romanes ; formations dialectales, Genève, Librairie Droz, coll. « Publications romanes et françaises » (no 194), 1996, 676 p.(ISBN978-2-600-00133-5), n° 15632.
↑Commission départementale des monuments historiques,Dictionnaire historique et archéologique du Pas-de-Calais, Tome III, Arras,(ISBN978-0-371-12563-2),p. 171, note 2.
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↑Paul André Roger,Noblesse et chevalerie du comté de Flandre, d'Artois et de Picardie, Amiens, Duval et Herment,(ISBN978-1-02-159818-9).
↑ab etcCommission départementale des monuments historiques,Dictionnaire historique et archéologique du Pas-de-Calais, Tome III, Arras,(ISBN978-0-371-12563-2).
↑« Vertes collines du Saint-Polois: la fusion avec ses voisines est déjà sur de bons rails : C'est l'actualité du moment : dans la plupart des communautés de communes, les élus s'arrachent les cheveux pour se mettre dans les clous de la loi NOTRe (elle les oblige à fusionner pour créer des intercommunalités de plus de 15 000 habitants). Mais dans le Ternois, les Vertes collines du Saint-Polois et ses trois voisins (Pernois, Auxilois, Région de Frévent) font office de très bon élève et en sont déjà à discuter des modalités de l'« après-fusion »,La Voix du Nord,(lire en ligne).
↑Le populations mentionnées dans les actes concernant les intercommunalités sont despopulations totales, ausens de l'INSEE, c'est-à-dire regroupant lapopulation municipale, c'est-à-dire les personnes ayant leur résidence habituelle sur le territoire de la commune à laquelle s'ajoute lapopulation comptée à part, qui regroupe principalement les personnes vivant dans certaines collectivités (internats, casernes, hôpitaux, couvents, prisons…). Dans les tableaux de population mentionnés dans les articles de wikipédia ne sont habituellement mentionnés que lespopulations municipales, ce qui explique l'écart entre les chiffres mentionnés dans le SDCI et ceux des tableaux démographiques
↑« Arrêté interpréfectoral du 30 août 2016 portant création d'une communauté de communes issue de la fusion des communautés de communes de l'Auxilois, de la région de Frévent, du Pernois et des Vertes Collines du Saint-Polois »,Recueil des actes administratifs de la Préfecture de la Somme,nos 2016-069,,p. 37-39(lire en ligne).
↑Camille Gaubert, « Bilan du maire de Marquay: « On organise de nombreuses manifestations » : Nadine Brunet, la maire de Marquay, aimerait remettre le couvert en mars 2014. Celle qui est aussi la présidente de l'Amicale de Marquay est satisfaite de son premier mandat : « Le conseil a bien travaillé, mais il nous reste encore beaucoup à faire ». »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑Charles Demey, « Marquay – Des trottoirs pour sécuriser la route départementale : Notre tournée des maires du Ternois continue avec aujourd'hui les grands projets de Marquay. Nadine Brunet, qui entame son deuxième mandat à la tête de la commune, a comme projet de bordurer la D81 qui traverse Marquay. »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).