La superficie de la commune est de401 hectares ; son altitude varie de11 à 137mètres[1].
Maromme possède un domaine forestier vaste de plus de145 hectares, soit près d'un tiers de la superficie de la commune.
Grâce à la gestion de son parc forestier, (dont elle est propriétaire sur plus de64 hectares) et de la présence de 7 arbres remarquables sur sa commune (troisséquoias, unnoyer, unplatane, uncèdre bleu et unhêtre pourpre), Maromme devient la première ville de Normandie à recevoir le prix national de l'arbre[2],[3].
Au, Maromme est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[16].Elle appartient à l'unité urbaine de Rouen[Note 4], une agglomération inter-départementale regroupant50 communes, dont elle est une commune de labanlieue[Note 5],[17],[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Rouen, dont elle est une commune du pôle principal[Note 6],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 317 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[18],[19].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (57,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (57,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (46,1 %), forêts (42,5 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (11,3 %),terres arables (0,1 %)[20]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
En 2012, le nombre total de logements dans la commune était de 5 616, alors qu'il était de 5 500 en 1999[I 2].
Parmi ces logements, 94,9 % étaient des résidences principales, 0,3 % des résidences secondaires et 4,7 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 30,4 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 69,5 % des appartements[I 3].
La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était de 35,0 %, en diminution par rapport à 2007 (36,3 %). La part de logementsHLM loués vides (logements sociaux) était de 48,3 %[I 4].
Le nom de la localité est attesté sous la formeMatrona en 1028 - 1034[21],Marrona vers 1135,Marrone en 1156-1162,Marrona en 1154-1175,Maronam vers 1175,Marrona en 1180,Marrone en 1198,Marrona en 1210,Marronne en 1234,Marronam en 1235,Marrona en 1271,Maroma en 1271,Marroma auXIIIe siècle[22].
Matrona (celtique*Mātronā) est basé sur le thème celtique*mātr « mère », dérivé en-onā, d'où la signification de « grande mère »cf. laMarne et lemoyen galloisModron, nom d'une déesse[23]. Malgré les apparences, le terme n'est pas issu du latinmatrona, qui est cependant un proche parent du mot celtique.
Remarque : alors qu'ailleurs, le [n] s'est conservé, on observe pourMaromme, un passage de [n] à [m] à la fin duXIIIe siècle. Il a pu se produire spontanément ou alors être motivé par la finale des noms d'îles et de villages au bord de l'eau du typele Hom ou -(h)omme. Cet appellatif toponymique est issu de l'ancien scandinaveholmr « îlot, terre entourée d'eau, prairie inondée » devenuHoulme (cf.le Houlme),Hom ou-(h)omme dansEngohomme auXIe (àMartot, ancien nom d'une île entre Seine et Eure) ;île Meuromme (Seine-Maritime, Freneuse,XIXe siècle)cf. aussi le toponyme anglais Marholm. En revanche, c'est l'inverse qui s'est produit pourPetit- etGrand-Couronne (Seine-Maritime,Corhulma en 1032 - 1035).
L'occupation de la vallée duCailly est ancienne ; des terres fertiles, la présence d'une rivière aux eaux vives et d'un couvert forestier à proximité s'avérant des conditions favorables à l'implantation des hommes. La découverte de pierres taillées laisse suggérer la présence d'une communauté dechasseurs-cueilleurs dès l'époque moustérienne, voici quelque 30 à 40 000 ans.
L'endroit a certainement été utilisé par lesCeltes (Gaulois) comme lieu de culte, d'où son nom deMatrona « déesse mère », particulièrement vénérée au bord des rivières[21], dans ce cas leCailly, rivière qui coule sur ce territoire. Également, il est état d'une occupation romaine dans la vallée du Cailly, grâce à un axe gallo-romain reliant Rouen et Cailly[24]. En revanche, peu de vestiges de lapériode romaine ont été mis au jour,
Le village deMarrona ouMatrona appartenait à l’abbaye deFécamp à partir de 1034.
Appartenant à l'Hôtel-Dieu de la Madeleine de Rouen à l'époque, le fief de Maromme fait l'objet d'une acquisition le par Jean-Claude Trugard, lieutenant général de police de Rouen et laïc. La commune est constituée en seigneurie et Jean-Claude Trugard devient alors le premier seigneur de Maromme. Les papiers de la seigneurie se trouvent aujourd’hui conservés aux archives départementales sous la cote 104 J et regroupent des documents s'échelonnant entre leXVe et leXVIIIe siècle[28].
Vocation industrielle et prépondérance à l'industrie textile
Au cœur de la vallée du Cailly, appelée « la petite vallée de Manchester », Maromme a bénéficié d'une situation géographique idéale pour le développement industriel. Même si le débit du Cailly se révèle être « assez faible », la pente importante et le dénivelé de la rivière rend le courant très rapide et la force vive considérable. Seule source d’énergie jusqu'à la première moitié duXVIIIe siècle, les industries nécessitant une force motrice s'implantaient donc naturellement sur la commune. C'est dans ce contexte favorable que Maromme a vu apparaître ses premières industries textiles (filature, tissage, retordage) tandis que l'industrie de fabrication de papier, de blé, de bois de teinture, d'indigo etc. existe dès leXVe siècle[29].
Ces industries cotonnières ont connu une prospérité croissante sur la commune, et ont permis ensuite l'essor de fabrique d'indiennes (impression sur étoffes) grâce aux eaux limpides du Cailly et aux vastes prairies de la vallée permettant d'exposer le tissu à l'air libre pendant plusieurs semaines.
Construit sous le règne d'Henri IV, lemoulin à poudre de Maromme, dont l'édifice est encore visible aujourd'hui, fut la fonderie de canon du royaume de France jusqu'à son arrêt en 1834. Il est d'ailleurs fait état de deux explosions très importantes en 1771 et 1803, dont les déflagrations se seraient fait sentir jusqu'à Rouen[30].
Maromme connaît durant cette période une explosion démographique et voit sa population tripler. En 1879, Maromme comptait 2 795 habitants[31]. Les activités de la ville étaient la filature, le tissage et le retordage de coton, la fabrique d’indiennes (toiles peintes), la blanchisserie, la teinturerie, la corderie, la tannerie et le commerce de cidre[32]. La commune comptait près de 200 usines au milieu duXIXe siècle[25].
L'afflux de travailleurs venus de la campagne pour travailler dans les usines entraîne la construction des premiers quartiers ouvriers. Cet exode rural entraine une transformation importante de la ville. Ainsi en 1840, Maromme se dote de son premier marché de plein air, puis en 1842, une mairie-école est édifiée.
Du côté des transports, Maromme voit l'arrivée du chemin de fer en 1847, suivi d'unréseau important de tramway en 1873. L'éclairage public des rues débute en 1875, tandis que se met en place la distribution de l'eau potable dès 1881 avec l'industriel Charles Besselièvre.
Vers 1880, à la suite de la crise cotonnière (1861-1865), la vallée du Cailly voit apparaître un mouvement de conversion industrielle. Des nouvelles industries comme le chanvre ou la laine vont s'implanter sur la commune avec beaucoup plus de succès, souvent dans les anciens locaux de filature de coton laissés vacants[29]. Les usines vont se moderniser et l'arrivée de la machine à vapeur va peu à peu remplacer la force hydraulique.
L'industrie cotonnière restera prédominante à Maromme jusqu'en 1935, marque du déclin.
L'ère du coton s'achève définitivement au milieu duXXe siècle à Maromme. Elle laisse la place à des entreprises comme la fonderie Senard, l'imprimerie Féré ou encore la scierie Boury, toutes nées au début du siècle dernier.
Construction du quartier pavillonnaire Clair-Joie dans les années 1950.
Peu à peu, l'accès à la voiture individuelle transforme le territoire marommais. La commune fut relativement épargnée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, grâce notamment au résistant marommais René Delisle, qui participera à une vague campagne de désinformation auprès des Allemands afin d'éviter le bombardement des industries sur la ville en 1944.
Après la Seconde Guerre mondiale, Paul Vauquelin, ancien résistant devenu maire de Maromme jusqu'en 1977, entreprit d'importants projets de construction urbaine. De nouveaux quartiers sont créés (quartier du Stade, Clair-Joie), ainsi que de grands ensembles sortent de terre (Tours Auvergne et Bourbonnais). Les infrastructures urbaines sont également remodelées (création et extension du réseau routier, développement des réseaux d'éclairage public et d'adduction à l'eau). La maison de retraite, le groupe scolaire Thérèse-Delbos, le collège Alain ou encore le stade sont édifiés à cette période.
Dans les années 1970, l'urbanisation s'intensifie avec le changement de municipalité et l'arrivée de Colette Privat en 1977, maire communiste jusqu'en 1998. Pour lutter contre la crise du logement, de nombreux programmesHLM sont mis en place sur l'ensemble de la commune et un nouveau quartier sort de terre (Quartier des Portes de la Ville). La reconstruction du centre-ville donne leur place à plusieurs squares, parcs et jardins.
L'accès à l'éducation, à la culture, aux sports et aux loisirs est alors au cœur des préoccupations. Le complexe sportif Rabelais, l'espace culturel Beaumarchais ou encore le lycée reconstruit Bernard-Palissy ouvrent leurs portes à la fin duXXe siècle.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[41],[Note 7].
En 2022, la commune comptait 11 005 habitants[Note 8], en évolution de +0,58 % par rapport à 2016 (Seine-Maritime : +0,35 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Georges Bradberry (1878-1959), peintre de l'École de Rouen, y est né
Lucien Duquesne (1900-1991), natif de Maromme, athlète français de fond et de demi-fond, champion de France et sélectionné à trois reprises aux Jeux olympiques.
Les armes de la commune de Maromme seblasonnent ainsi : taillé au 1) degueules à la ruche d’or mouvant du trait de la partition, au 2) d’or aux trois cheminées de gueules de tailles croissantes vers senestre et issantes des quatre toits d’usine du même mouvant de la pointe ; le tout sommé d’un chef desinople chargé de trois abeilles d’or.
Alain Alexandre,Maromme : cité industrielle de la vallée du Cailly, Wooz,, 112 p.(ISBN979-10-96714-78-0).
Martine Bekaert et Pierre Leduc,Relevé de mariages de la paroisse de Maromme de 1549 à l'an VI : Table filiative, Rouen, Cercle généalogique Rouen Seine-Maritime,, broché(OCLC465723909)
↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 29/07/2024 à 02:05 TU à partir des 637 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/05/1963 au 01/06/2024.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Rouen comprend une ville-centre et49 communes de banlieue.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑Latifa Madani, « Disparition. Colette Privat, l’agrégée au service de la classe ouvrière : Ancienne députée et maire de Maromme, près de Rouen, figure communiste, responsable des Amis de l'Humanité, la professeure de lettres est décédée à l’âge de 95 ans. »,L'Humanité,(lire en ligne).
↑« David Lamiray, maire de Maromme, a lancé sa campagne pour les municipales : Le maire sortant a lancé officiellement sa campagne pour mars 2020, à la tête de la liste Ensemble continuons »,Paris-Normandie,(lire en ligne, consulté le).
↑« Municipales 2020 à Maromme : David Lamiray réélu maire : Le maire sortant de Maromme a été réconduit dans ses fonctions. Maromme. C’est à l’unanimité que David Lamiray a été réinstallé dans son fauteuil, dimanche. Il est secondé par neuf adjoints »,Paris-Normandie,(lire en ligne, consulté le).