

Unemarine de haute-mer ouflotte de haute-mer (enanglais :Blue-water navy) est uneforce navale capable d'opérer au large, loin de ses bases de départ.
Concept américain, il est à différencier des marineslittorales (opérant à moins de 200 nautiques (370 km) dulittoral)[réf. souhaitée] etfluviale.
Le service de sécurité dudépartement de la Défense des États-Unis définit ainsi une marine de haute-mer : « force maritime capable d'opérations continues à travers les eaux profondes d'océans ouverts. Une marine de haute-mer permet à un pays de projeter sa puissance loin de son territoire d'origine et comprend généralement un ou plusieurs porte-avions. Les plus petites marines de haute-mer sont en mesure d'envoyer des navires pendant des périodes plus courtes »[1]. Ce concept repose ainsi avant tout sur desnavires capitaux tels que desporte-avions et anciennement descuirassés.
Une flotte de haute-mer implique de pouvoir faire face aux menaces induites par lessous-marins et lesavions de combat et nécessite donc une logistique durable par desnavires ravitailleurs puisque celle-ci est théoriquement capable de se déployer à travers le monde pendant de longues périodes.

Cette stratégie est pour la première fois appliquée par l'US Navy et lamarine impériale japonaise sur lethéâtre Pacifique de laSeconde Guerre mondiale de 1941 à 1945, bien que pendant laPremière Guerre mondiale laHochseeflotte allemande et laRoyal Navy étaient considérées comme des flottes de haute-mer, peu de temps avant l'apparition desporte-avions.
Elle a par la suite été mise en œuvre notamment par lesÉtats-Unis lors de laguerre de Corée (1950-1953) puis lors de laguerre du Viêt Nam (Flotte du Pacifique des États-Unis).
LaRoyal Navy britannique, bien qu'à une moindre échelle, l'a également appliquée lors de laguerre des Malouines contre l'Argentine en 1982, en déployant un groupe aéronaval basé autour des porte-avionsHMS Invincible declasse Invincible etHMS Hermes declasse Centaur et du destroyer HMSBristol (D23)[2]. Les Britanniques utilisent le terme de « marine expéditionnaire » (expeditionary)[3].
Plus récemment, l'opérationLiberté irakienne en 2003 (cinq porte-avions américains à la mer, soutenus par trois sous-marins nucléaires d'attaque et des navires de soutien logistique[4]) et l'opérationOcean Shield de l'OTAN avec treize navires de l'US Navy à la mer, dont deux porte-avions et deux croiseurs) au large de laSomalie et dans legolfe d'Aden illustrent cette stratégie.
L'Inde, leBrésil et laCorée du Sud[7] sont considérés comme des pays potentiels capables d'avoir des flottes de haute-mer, du fait de la modernisation constante de leurs marines. Lamarine japonaise elle-même très moderne peut devenir une flotte de haute-mer si une modification de l'actuelleconstitution pacifiste du Japon lève ses contraintes politiques.
Pendant laguerre froide, lamarine soviétique était décrite comme une flotte de haute-mer depuis les manœuvresOcéan-70, maintenant ses forces au même niveau que celles de laUnited States Navy. En revanche, ladissolution de l'URSS en 1991 conduit à un déclin des forces navales russes en raison de coupes budgétaires. En 2012, le présidentVladimir Poutine annonce une augmentation des dépenses militaires avec l'intention de recréer unemarine russe de haute-mer à long terme[8].