Carmen de Tommaso
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| Sépulture | Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Grog(d) |
| Nom de naissance | Marie Louise Jeanne Carmen de Tommaso |
| Pseudonymes | |
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| Conjoint | Philippe Mallet René Grog |
| Parentèle | Robert Mallet-Stevens (beau-frère) |
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Marie-Louise Carven-Grog[1],[2], connue également sous son nom de naissance Marie-LouiseCarmen de Tommaso[3], née le àChâtellerault dans laVienne et morte le[4], est une couturièrefrançaise et fondatrice de la MaisonCarven. Elle estJuste parmi les nations depuis 2000 et promuecommandeur de la Légion d'honneur en 2009.
Fille d'André de Tommaso et de Louise Piérard, elle a deux frères : René et Guy et une sœur : Lola. Seul Guy investi à ses côtés au sein de sa maison de couture a une fille. N'ayant pas eu d'enfant, elle laisse comme unique lignée de sang sa nièce Françoise de Tommaso et sa petite-nièce Sophie Grinfeld de Tommaso et son petit-neveu Julien Grinfeld.
Elle épouse Philippe Mallet (frère deRobert Mallet-Stevens), puis veuve, elle se marie à René Grog (1896-1981) industriel suisse[5], vice-président deAgfa-Gevaert France.
Carmen de Tommaso étudie l'architecture et le design d'intérieur à l'École des beaux-arts de Paris puis se dirige vers la mode car, de petite taille (elle mesure 1,55 m), elle a du mal à s'habiller.
Elle fonde un premier établissement en 1941 dans le quartier de l'Opéra à Paris, au 20rue des Pyramides[6]. Elle emploie alors commeapiéceur Henri Bricanier, juif roumain naturalisé français. En 1943, la famille Bricanier est prévenue de leur arrestation à venir; Marie-Louise, sa mère, sa tante et un oncle cache M. Bricanier, son épouse et leurs trois enfants jusqu'à la libération en août 1944[7]. En, elle est reconnue commeJuste parmi les nations[8],[9].
Après avoir pris lepseudonyme deMme Carven (né de la contraction de son prénom et du nom de sa tante,Mme Boyriven, qui l'emmenait plus jeune visiter les maisons de haute couture parisiennes), elle fonde en1945 la maison dehaute couture qui porte son nom, la même année quePierre Balmain. La consécration vient rapidement ; en 1949,Jacqueline François chante« Les robes de chez Carven » dans la chansonMademoiselle de Paris. Avec lacorsetière Marie-Rose Lebigot, elle invente le balconnet (1950).
Elle aura comme clientes des actrices commeMartine Carol,Leslie Caron ouMichèle Morgan ou bien encore la chanteuseÉdith Piaf. Elle réalise également larobe de mariée deMme Valéry Giscard d'Estaing[10].
Elle est parmi les premières à présenter ses collections à l'étranger (Brésil,Portugal,Égypte, Iran) et introduit dans ses créations des motifs ethniques (boubous africains,batiks indonésiens, broderies deraphia et de coton, motifs orientaux).
Ses robes connaissent également un grand succès auprès des femmes japonaises, souvent de petite taille, car elle sait leur donner les centimètres qui leur manquent. Elle mérite bien son surnom de« plus petite d'entre les grands couturiers » donné par le journaliste Lucien François[11].
Didier Grumbach souligne qu'« elle a été la première à oser faire du prêt-à porter, elle était révolutionnaire »[réf. nécessaire].
Outre les collections de haute couture et de prêt-à-porter qu'elle dessine pour sa marque, elle participe à l'élaboration de costumes pour des films et quelques épisodes de séries[12]:
Mme Carven et René Grog, grands collectionneurs, rassemblent en une trentaine d'années après la guerre une vaste collection d'objets français duXVIIIe siècle[13],[14]. En 1973, Mme Carven et son époux, décident de céder une partie de leur collection d'objets, de peintures et de porcelaines de Chine aumusée du Louvre et aumusée Guimet[15] sous réserve d'usufruit[13]. Veuve en 1981, elle abandonne l'usufruit d'une partie de la collection en 1989 qui rejoindra les fonds du musée du Louvre[16]. Donation pour laquelle elle reçoit les« distinctions de grand mécène et de grand donateur du ministère de la culture »[17]. À cette occasion,Renaud Donnedieu de Vabres dit de Carmen de Tommaso qu'« elle a largement contribué à imposer l’élégance française comme une référence internationale[18] ». Outre des marqueteriesBoulle,Levasseur, etc., la collection compte également des tapisseries, bronzes et peintures, en particulier des œuvres flamandes et hollandaises datant duXVe au XVIIe siècle, dont une Vierge en majesté dumaitre au feuillage en broderie[19] ainsi qu'une variante duCollecteur d'Impôts deMarinus van Reymerswaele[20].
Continuant les donations dans les années 90, elle constitue la plus grande donation dont le musée ait bénéficié jusqu'alors[21]. Le musée du Louvre ouvre une salle Grog-Carven en 1997[1].
Elle prend sa retraite en 1993 a 84 ans, et est nomméechevalier de la Légion d'honneur en par leministre de la CulturePhilippe Douste-Blazy. Elle reprend néanmoins par amitié les ciseaux en 1997, à l'occasion dubal des débutantes, afin de confectionner la robe deFawzia Latifa Fouad, petite fille duroi Farouk[22].
En 1999, elle fonde sous loi de 1901 l'association René-Grog — Marie-Louise-Carven[23], qui crée notamment la bourse Grog-Carven, destinée à des étudiants en écoles de mode et à des élèves de l'École du Louvre spécialisés en histoire des arts décoratifs.
En 2001, elle lègue ses archives aumusée Galliera[24]. Elle lègue auchâteau de Chantilly les deux kangourous qu'elle gardait en liberté dans son domaine à proximité[25].
Elle est promuecommandeur de la Légion d'honneur[2],[26],[27] en 2009 et reçoit la cravate de l'ordre en lors d'une cérémonie présidée par le ministre de la Culture rassemblantPaco Rabanne et la journaliste de mode Claude Brouet.
Elle meurt 8 juin 2015, à 105 ans, dans le16e arrondissement de Paris. Elle est enterrée auPère Lachaise auprès de René Grog.