Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Marie-Josèphe-Angélique

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuisMarie-Joseph Angélique)
Marie-Josèphe-Angélique
Murale à l’honneur de Marie-Josèphe-Angélique à proximité des rues Saint-Laurent et Saint-Viateur dans la ville de Montréal.
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Maria JoséVoir et modifier les données sur Wikidata
Statut
Propriétaire
Autres informations
Condamnée pour
Condamnation

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Marie-Josèphe-Angélique (ou Marie-Josèphe dite Angélique) est uneesclave noire, née vers1710 auPortugal. Elle est accusée d'avoir provoqué l'incendie de Montréal et est exécutée en place publique le.

Biographie

[modifier |modifier le code]
Procès contre Marie-Josèphe-Angélique, 1734.

Le marchand Alexis Lemoine, dit Monière, est le « parrain » de Marie-Josèphe-Angélique lors de sonbaptême, qui a lieu le[1],[2]. En, elle a un fils avec César, un autre esclave appartenant à un marchand, puis donne naissance à des jumeaux en[1]. Sa maîtresse est Thérèse de Coignes de Francheville, veuve deFrançois Poulin de Francheville, mort en 1733, et belle-sœur d'Alexis Lemoine[2],[3]. Lors de son procès, elle déclare avoir d’abord été achetée, par « Niclus Blek », probablement Nicolas Bleeker, un marchand de l’État de New York, important joueur dans la traite d’esclaves lucrative de l’époque. C’est lui qui l’aurait ensuite vendue aux Francheville en 1725[4],[5].

En, croyant que sa maîtresse pense à la vendre, Marie-Josèphe-Angélique décide de rejoindre laNouvelle-Angleterre en compagnie d'un blanc, Claude Thibault, dont elle est amoureuse. Elle menace sa propriétaire de mettre le feu à sa maison si elle ne la libère pas et ce avant et après l'incendie devant plusieurs témoins dont des policiers[6]. Ensuite, elle est soupçonnée d'avoir mis le feu à la résidence de madame de Francheville, situéerue Saint-Paul, qui se propage par la suite aux maisons des alentours et à l'Hôtel-Dieu[1],[7]. En plus de l’Hôtel-Dieu, le feu détruit 40 immeubles avoisinants[8].

Rattrapée, elle est condamnée le à faireamende honorable et à être brûlée vive. Enappel, leconseil supérieur commue la peine. Le, Marie-Josèphe-Angélique estsoumise à la question par lemaître des hautes œuvres au CanadaMathieu Léveillé (en), esclave en provenance de la Martinique[9],[5]. Sous la torture, elle avoue et maintient avoir agi seule. Elle estpendue avant que son corps ne soit brûlé, et ses cendres dispersées[1],[7],[10].

Son histoire est décrite comme étant la première résistance répertoriée contre la cruauté de l’esclavagisme par une femme noire au Canada[8].

Procès

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Incendie de Montréal en 1734.

Le premier interrogatoire de Marie-Josèphe est conduit le lundi, 1734, deux jours après l’incendie[4].

L’un des témoins lors du procès d’Angélique est Marguerite de Couagne, nièce de 10 ans de Thérèse de Couagne, maîtresse de Marie-Josèphe Angélique. Elle a témoigné avoir entendu une personne monter les escaliers le soir de l’incendie. À la lecture du procès, il est déterminé que l’accusée est la personne que la petite Marguerite a entendue. Elle serait montée au grenier du domicile, armée de braises contenues dans un réchaud ou dans une pelle afin de les déposer sur le plancher[4]. Elle aurait aussi enlevé toutes possibilités de secours près du feu. Or, Marie-Josèphe Angélique n’aurait pas fait de tentative de fuite à la suite de l’incendie, malgré en avoir fait une 6 semaines avant l’incendie. De plus, elle aurait sauvé des biens de sa maîtresse des flammes[4].

Le seul témoin oculaire ayant été appelé au procès est Amable Lemoine Monière, qui était alors une enfant de quatre ou cinq ans. Elle a été appelée devant la cour le, 44 jours après l’ouverture du procès[4].  

À l'exception d'Amable Lemoine Monière, les personnes appelées à témoigner n’étaient pas des témoins oculaires valides. Un habitant répondant au nom de Latreille aurait été le seul adulte à assister aux évènements de l'incendie, alors qu’il était positionné devant la maison des Francheville au moment du déclenchement de l’incendie. Latreille n'a toutefois pas été appelé à témoigner. Aujourd’hui, la littérature sur le sujet affirme que : « le procureur Foucher n’a présenté aucune preuve convaincante, et les témoins n’ont pu incriminer l’accusée que sur des ouï-dire ou par des reproches sur sa conduite ou sur son caractère. »[4]

Marie-Josèphe-Angélique est reconnue coupable d’avoir mis le feu à la maison de sa maîtresse le. En réparation elle doit d’abord être torturée afin de dénoncer ses complices. Elle devra être torturée à nouveau le jour de son exécution, avoir le poing coupé et être brûlée vive sur la place publique[4].

Le, Marie-Josèphe est torturée et avoue son crime sous la torture. Elle ne dénonce cependant pas de complices. Le conseil supérieur confirme sa culpabilité mais refuse la façon d’exécuter la sentence. L’accusée doit encore être soumise à la torture, mais elle est dorénavant condamnée à la pendaison[4].

Son exécution a lieu le[4].

Généalogie

[modifier |modifier le code]
  • Registres de l'état civil du Québec
  • Acte de baptême de Marie Joseph Naigresse. 28 juin 1730. Paroisse Notre-Dame de la ville de Montréal.
    Acte de baptême de Marie Joseph Naigresse.
    .
    Paroisse Notre-Dame de la ville deMontréal.

L'acte de baptême de Marie-Josèphe-Angélique se lit:

« Ce vint huict de juin de l'an mil sep cent trente a esté baptisé Marie Joseph Naigresse agée d'environ vint et un an apartenant au Sieur Francois Poulin de Francheville marchand de cette ville. Le parain a esté ledit Sieur Francois Poulin et la maraine Damoiselle Marie Joseph de Coagnes epouse du sieur Alexis Moniere marchand de cette ditte ville qui ont signé avec nous. »

Descendance

[modifier |modifier le code]
  • Registres de l'état civil du Québec
  • Acte de baptême d'Eustache, fils de Cesar et Angelique. 11 janvier 1731. Paroisse Notre-Dame de la ville de Montréal.
    Acte de baptême d'Eustache, fils de Cesar et Angelique.
    .
    Paroisse Notre-Dame de la ville deMontréal.
  • Acte de baptême de Louis et Marie Francoise, enfants jumeaux de Cesar et Angelique. 26 mai 1732. Paroisse Notre-Dame de la ville de Montréal.
    Acte de baptême de Louis et Marie Francoise, enfants jumeaux de Cesar et Angelique.
    .
    Paroisse Notre-Dame de la ville deMontréal.

Les trois enfants connus de Marie-Josèphe-Angélique sont tous morts en bas âge. Eustache est mort le mois suivant sa naissance, soit le 12 février 1731[11]. Pour ce qui est des jumeaux, le garçon, Louis, meurt le jour suivant sa naissance et la fille, Marie-Françoise, décède cinq mois plus tard le 23 octobre[11]. Sur l'acte de sépulture de Marie-Françoise, le prêtre indique que le père est inconnu, ce qui entre en contradiction avec son acte de baptême, où Marie-Josèphe-Angélique a déclaré que les enfants étaient du fait de César.

Films et ouvrages

[modifier |modifier le code]

Le procès de Marie-Josèphe-Angélique est considéré comme l'un des plus importants ayant eu lieu sous leRégime français[7].

Sa vie et son procès sont le sujet de l'ouvrageThe Hanging of Angelique: The Untold Story of Canadian Slavery and the Burning of Old Montreal, édité en 2006 parUniversity of Georgia Press[12]. Son auteure,Afua Cooper, est détentrice d'unPhD en histoire et a consacré quinze ans de recherches à son sujet[10].

La réalisatrice québécoiseMarquise Lepage revient sur le procès dans ledocumentaireLe Rouge et le Noir… au service du Blanc, consacré à l'esclavage enNouvelle-France[13]. Undocufiction, intituléLes Mains noires, réalisé par Tetchena Bellange, est diffusé en avant-première durant l'édition 2010 dufestival des films du monde de Montréal[14],[15].

D' à, l'exposition interactiveQui a mis le feu à Montréal ? 1734, le procès d'Angélique se tient aucentre d'histoire de Montréal[16]. En 2017, l'artisteAlgonquineNadia Myre a créé l'installation sonore et lumineuse qui s'inspire de la vie de Marie Josèphe Angélique,Histoire revenue, dans le jardin de labasilique Saint-Patrick de Montréal[17].

Héritage

[modifier |modifier le code]
Cette sectionne cite pas suffisamment ses sources (février 2020)
Pour l'améliorer, ajoutezdes références de qualité et vérifiables (comment faire ?) ou le modèle{{Référence nécessaire}} sur les passages nécessitant une source.
Histoire revenue, 2017.

Le récit dramatique d'Angélique a inspiré plusieurs romans, pièces de théâtre et poèmes ou chansons à son sujet[18]. L'une, la pièce de théâtre Angélique de Lorena Gale, librement inspirée d'une traduction non publiée des transcriptions du procès de Denyse Beaugrand-Champagne, a remporté le Concours national d'écriture dramatique du Maurier de 1995 auCanada. Angélique apparaît presque comme une figure légendaire et certaines parties de son histoire ont pris leur propre vie dans des pays tels queHaïti, où, indépendamment de toute preuve documentaire, le récit selon lequel elle a été brûlée vive la main coupée est encore raconté, comme si la sentence originale n'avait pas été réduite. Le livre de Cooper rassemble les opinions d'autres auteurs noirs contemporains, tels que le poèteGeorge Elliott Clarke, qui a écrit sa préface. De tels auteurs la voient comme un« avatar immortel de la libération » et préfèrent la voir comme une rebelle active plutôt que comme une victime d'un déni de justice. D’autres, comme Beaugrand-Champagne, la trouvent aussi inspirante, en tant que femme exceptionnelle, ouverte et indépendante, qui a lutté pour sa liberté et sa vie avec courage et esprit, contre des obstacles redoutables, et ce, malgré une société qui attendait des femmes la soumission, surtout si elles étaient aussi noires etesclaves.

Hommages posthumes

[modifier |modifier le code]

En 2006, une journée-hommage, à laquelle participe notamment le maire de la ville, est organisée àMontréal[16]. Une plaque commémorative dédiée à Marie-Josèphe-Angélique est dévoilée parMichaëlle Jean, alorsgouverneur général du Canada[19]. En, le parc Marie-Josèphe-Angélique est inauguré à Montréal. Il se situe près de l'édicule de la stationChamp-de-Mars du métro de Montréal[20].

Une murale, à l’honneur de Marie-Josèphe-Angélique, a été réalisée dans le cadre du 375e anniversaire de la ville de Montréal par la vandale artistiqueMissMe[21]. Elle se trouve dans une ruelle à proximité des rues Saint-Laurent et Saint-Viateur[22]

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. abc etdAndré Vachon, « Biographie de Marie-Josèphe-Angélique »,Dictionnaire biographique du Canada
  2. a etb« Acteurs de notre histoire : Marie-Josèphe Angélique »,Archives de Montréal
  3. Cameron Nish, « Biographie de François Poulin de Francheville »,Dictionnaire biographique du Canada
  4. abcdefgh etiBeaugrand-Champagne, D.,Le procès de Marie-Josèphe-Angélique, Outremont (Québec), Éditions Libre Expression,, 296 p.(ISBN 2-7648-0156-4)
  5. a etb(en) Afua Cooper,« A New Biography of the African Diasporas: The Life and Death of Marie-JJoseph Angélique, Black Portuguese Slave Women in New France, 1725-1734 », dansSisters or Strangers?: Immigrants, Ethnic, and Racialized Women in Canadian History, Toronto, University of Toronto Press,, 624 p.
  6. « Marie-Josèphe Angélique », surthecanadianencyclopedia.ca(consulté le).
  7. ab etc« De remarquables oubliés : Marie-Josèphe-Angélique »,Radio-Canada,
  8. a etb(en) Mitchell, P., « Women Led Freedom Quests »,Herizons,‎(lire en ligne)
  9. (en) FrankMackey,Done with Slavery : The Black Fact in Montreal, 1760-1840, Montréal, McGill-Queen's Press - MQUP,1er février 2010, 615 p.(ISBN 978-0-7735-8311-5,lire en ligne),p. 238
  10. a etb(en)Afua Cooper, « The Hanging of Angelique »,The Globe and Mail,
  11. a etb« Marie-Josèphe-Angélique », surEncyclopédie du MEM,(consulté le)
  12. Jean-Nicolas Saucier, « Des Noirs qui ont marqué l'histoire du Québec : 10 - Marie-Joseph Angélique, esclave exécutée »,Canoë,
  13. André Lavoie, « Télévision - Un curieux oubli »,Le Devoir,
  14. « Les mains noires, procès d'une esclave montréalaise »,Radio-Canada,
  15. François Lévesque, « À voir à la télévision le vendredi 4 mai - Incendiaire ou martyre? »,Le Devoir,
  16. a etbLisa-Marie Gervais, « Pleins feux sur la Nouvelle-France »,Le Devoir,
  17. « Histoire revenue, Nadia Myre », surville.montreal.qc.ca(consulté le)
  18. PilarCuder-Domínguez, « The legacy of Angélique in late 20th-century Black Canadian drama »,Journal of Postcolonial Writing,vol. 58,no 3,‎,p. 323–335(ISSN 1744-9855,DOI 10.1080/17449855.2021.2010793,lire en ligne, consulté le)
  19. (en)« GG honours Montreal slave girl who was executed in error »,Canadian Broadcasting Corporation,
  20. Charles Lecavalier, « Ville de Montréal : un parc Marie-Josèphe-Angélique »,Agence QMI,
  21. (en-US) « Marie-Josephe Angelique - Montreal 375e », surwww.miss-me-art.com(consulté le)
  22. Retis,Miss Me, Marie-Josephe Angelique 1734 : JE ME SOUVIENS, 2018,(lire en ligne)

Annexes

[modifier |modifier le code]

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Marie-Josèphe-Angélique&oldid=229023292 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp