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Marie-Jeanne Riccoboni

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Marie-Jeanne Riccoboni
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Marie-Jeanne Riccoboni
Nom de naissance
Marie-Jeanne de Heurles de Laboras
Pseudonyme
Marie-Jeanne Laboras de MézièresVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Période d'activité
1734-1783
Autres informations
Mouvement
Genre artistique
Œuvres principales
signature de Marie-Jeanne Riccoboni
Signature

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Marie-Jeanne Riccoboni (Paris, - Paris,) est unecomédienne etromancièrefrançaise.

Biographie

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Origines

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Elle est née à Paris en 1713[1]. Les parents de Marie-Jeanne Riccoboni, Marie-Marguerite Dujac, une Parisienne, et Christophe de Heurles du Laboras (ou du Labourat), bourgeois de la ville deTroyes[2], se sont mariés le à Paris en l’église de Sainte Croix, sur l’île de la Cité.

Leur fille, Marie-Jeanne de Heurles de Laboras, est baptisée le, le lendemain de sa naissance, à laparoisse Saint Eustache, dans ce qui sera lequartier moderne des Halles, et qui restera sa paroisse sa vie durant. Elle se mariera et sera ensevelie dans l’enceinte de la même église.

Son père, condamné pourbigamie[1] le, doit revenir auprès de sa première épouse àTroyes. La jeune Marie-Jeanne et sa mère sont alors de fait abandonnées et la première déclarée fille d’une liaison illégitime[1]. Elle est alors placée dans une institution religieuse et destinée aucloître[1]. Elle manifeste pourtant son refus de se conformer à la décision prise et sa mère doit l’en retirer à l’âge de 14 ans, en1728[1]. Ses relations avec sa mère sont alors très difficiles.

Mariage et liaisons

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Le, Marie-Jeanne épouseAntoine-François Riccoboni, fils deLuigi Riccoboni, célèbre acteur et directeur de laComédie italienne[1]. Marie-Marguerite Dujac, sa mère devenue nécessiteuse vit alors avec le couple ; Marie-Jeanne Riccoboni la soignera jusqu’à sa mort en1769. Le mariage est malheureux :les gazetiers du siècle rapportent que l'époux était fantasque, extravagant et parfois brutal[réf. souhaitée]. Il disparaît par exemple en province entre et[3]. Marie-Jeanne accompagnera son époux jusqu'à son décès en1772.

Marie-Jeanne Riccoboni a peut-être eu à cette époque une passion malheureuse pour lecomte de Maillebois, passion qui aurait duré une dizaine d'années, jusqu'à ce que le comte épouse la fille unique du marquis d’Argenson[4]. Probablement en1764, elle rencontreRobert Liston, jeune diplomate, qui a trente ans de moins qu’elle (il est né en 1742). Leur conformité d’opinions et de goût, le sentiment d’avoir trouvé en lui tout l’idéal masculin qu’elle avait constamment essayé de définir dans ses romans feront qu’elle éprouve pour lui une passion dite platonique, à la fois maternelle et amoureuse.

Une vie d'artiste et d'intellectuelle

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L'actrice

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Par son mariage avecAntoine-François Riccoboni, Marie-Jeanne de Heurles de Laboras entre dans une famille d’artistes et d’intellectuels renommés. Elle monte pour la première fois sur scène le, à l'Hôtel de Bourgogne, dans la troupe de laComédie italienne, où elle fera toute sa carrière (elle prendra sa retraite en 1760[5]). De son propre aveu, elle n’est pas très douée pour la comédie et apparaît comme une actrice froide. Elle ajoute dans sa correspondance qu’il lui était offert d’entrer à laComédie-Française et qu’elle se sentait plus de dispositions pour latragédie que pour lacomédie, mais que son mari s’y opposa toujours[6]. Sa réputation posthume a surtout souffert d'avoir été épinglée parDiderot, dans leParadoxe sur le comédien, comme« l'une des plus mauvaises actrices de son temps »[7].

La femme de lettres

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Marie-Jeanne Riccoboni fréquente le salon desd’Holbach, sans doute aussi celui desHelvétius. Elle y rencontre les grands philosophes anglais de l’époque, commeAdam Smith etDavid Hume, avec qui elle correspond, et pour qui elle aura autant d’admiration que d’affection.

Mais son goût pour laphilosophie s’émousse très vite. Elle finit par s’éloigner des salons et des discussions qui s’y déroulent, trop violentes et trop partisanes à son goût. Elle accuse dans sa correspondance les philosophes français d’être à leur manière aussi sectaires que les religieux qu’ils attaquent sans cesse, et d’utiliser à leur profit les méthodes intolérantes qu’ils condamnent chez les prêtres.

La romancière

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En1761, Marie-Jeanne Riccoboni se retire de la scène pour se consacrer à lalittérature et s’installerue Poissonnière avec son amie Thérèse Biancolelli[1]. Les débuts de sa carrière littéraire, tout de suite couronnée par des succès, lui valent la considération et l’estime deDiderot, qui dit d’elle :« Cette femme écrit comme un ange, c'est un naturel, une pureté, une sensibilité, une élégance, qu'on ne saurait trop admirer »[8].

Romans épistolaires

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Elle écrit dix romans et cinq nouvelles, mettant au goût du jour lestyle épistolaire, à l’imitation deRichardson, dont les ouvrages traduits par l'abbé Prévost avaient eu un immense succès en France.

Elle débute en1757 par lesLettres de Fanny Butler, souvent considérées comme relatant l’épisode de sa malheureuse liaison avec le comte de Maillebois[4], puis elle publie successivement l’Histoire du marquis de Cressy (1758) et lesLettres de Juliette Catesby (1759).

Suites et adaptations

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En1761, elle écrit uneSuite de la vie de Marianne[1], si bien imitée deMarivaux (La Vie de Marianne) qu’il faudra publier une mise au point pour détromper le public[9].

AvecErnestine, en1762, elle obtient un grand succès :La Harpe affirma qu’« Ernestine » était son« diamant » et loue son style.Laclos en tira un drame lyrique mis en musique par lechevalier de Saint–Georges, en1777.

Une œuvre abondante et diversifiée

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Suivent une adaptation libre de l’Amelia deFielding en1762, lesLettres de la comtesse de Sancerre, en1767 et lesLettres d’Elizabeth–Sophie de Vallière en 1772. Avec lesLettres de Milord Rivers, en 1777, elle écrit une sorte de roman-testament, qui résume ses points de vue sur la société et la morale. Ensuite, elle publie encore cinq nouvelles : l’Histoire d’Aloïse de Livarot, l’Histoire de Gertrude et Roger, l’Histoire de Christine de Suabe, toutes s’inspirant duMoyen Âge, puis l’Histoire de Deux jeunes amies, et laLettre de la marquise d’Artigues à sa sœur.

Outre quelques pièces de vers, un bref essai de périodique dans le goût des journaux deMarivaux,L'Abeille, et une pièce de théâtre,Les Caquets, en1761[10], Marie-Jeanne Riccoboni a aussi traduit cinq pièces de théâtre anglaises, écrites entre autres parDavid Garrick ouGeorge Colman le Jeune.

D'après laCorrespondance littéraire de, c'est elle qui, avec Marie-Thérèse Biancolelli, est l'auteure du livret de l'opéraSophie, ou le mariage caché deJosef Kohaut, inspiré de la pièceThe Clandestine Marriage deDavid Garrick etGeorge Colman l'Ancien[11],[12].

Fin de vie

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Marie-Jeanne Riccoboni meurt le vendredi dans la misère, la tourmente révolutionnaire ayant fait supprimer la pension royale[1] qui lui permettait de subsister. Elle s’éteint dans les bras de son amie Thérèse, la laissant héritière du peu de biens qui lui restait.

Noms et pseudonymes

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Marie-Jeanne de Riccoboni a porté plusieurs noms et pseudonymes. LaBNF retient la forme internationale « Riccoboni » pour le nom, « Marie-Jeanne » pour le prénom et « 1713-1792 » pour ses dates de naissance et de décès[13].

Patronymes

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  • Marie de La Boras
  • Marie-Jeanne Laboras de Mézières
  • Marie-Jeanne de Laboras de Mézières
  • Marie-Jeanne de Heurles de Laboras
  • Marie Jeanne de Heurles Laboras de Mezières[14]

Nom d'alliance

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  • Madame Riccoboni

Pseudonyme

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  • Adélaïde de Varançai[15]

Œuvres

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Œuvres complètes :

  • Œuvres complètes de Mme Riccoboni, première édition en 7 volumes, Société typographique, Neuchâtel, 1780[16].
  • Œuvres complètes de Mme Riccoboni, Nouvelle édition, Éditions Volland, Paris,1786[17].
  • Œuvres complètes de Mme Riccoboni, Éditions Foucault en 6 volumes, Paris,1818[18].

Éditions modernes

Recueils

En collaboration avecAntoine-François Riccoboni

  • Les Caquets, pièce de théâtre[20],1761.

Sources

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Notes et références

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  1. abcdefgh etiLaurence Vanoflen,« Riccoboni, Marie-Jeanne (née Laboras de Mézières) [Paris 1713 - Id. 1792] », dansBéatrice Didier,Antoinette Fouque etMireille Calle-Gruber (dir.),Dictionnaire universel des créatrices,Éditions Des femmes,,p. 3661
  2. Christophe de Heurles du Laboras, ou du Labourat n'est pas noble béarnais comme le libraire Humblot en avait lancé la légende
  3. Pierre Gourdin,Que savons-nous de la vie de Mme Riccoboni, comédienne dans la troupe italienne, de 1734 à 1760 ?, in :Théâtre et spectacles hier et aujourd'hui, Époque moderne et contemporaine, Actes du115e congrès national des sociétés savantes (Avignon 1990), CTHS Paris 1991, p. 456,(ISBN 2-7355-0220-1)
  4. a etbCette supposition trouve sa source dans la conviction deMelchior Grimm que les lettres étaient authentiques et dans un témoignage tardif de J.F. Boissonnade dans leJournal de l'Empire du 21 juin 1811« Les lettres de Fanny Butler furent réellement écrites par madame Riccoboni dans une liaison avec le comte de Maillebois. » — cité dans : Pierre Gourdin,op. cit., p. 464.
  5. Pierre Gourdin,op. cit., p. 460.
  6. Lettre de Mme Riccoboni àDavid Garrick, 2 janvier 1772, citée dans : Pierre Gourdin,op. cit., p. 461.
  7. Denis Diderot,Paradoxe sur le comédien,Œuvres complètes, Paris, Club Français du Livre, 1971, tome X, p. 476-477, cité dans Pierre Gourdin,op. cit., p. 462.
  8. Denis Diderot,Œuvres Complètes, édition Jules Assézat et Maurice Toumeux,Paris, 1875-1877, VIII, p. 465.
  9. Maria Rosaria Ansalone,Una continuazione interrota : la suite de La Vie de Marianne, Saggi e ricerche di Letteratura francese, 1988 (vol. 27), p. 11-25.
  10. Les caquets, 1761, pièce de théâtre inspirée deGoldoni et écrite en collaboration avecAntoine-François Riccoboni, Notice Bnfno  :FRBNF31209708. Les Caquets, œuvre musicale, rondo en Staccato pour violon par Joseph Bologne Chevalier de St-Georges, compositeur. Notice Bnfno  :FRBNF15819176. Les Caquets [Enregistrement sonore], harmonisation par Marius Casadesus, violon accompagné de piano, Publication : France : Polydor,1936, Notice Bnfno  :FRBNF37992857.
  11. Correspondance littéraire, philosophique et critique,vol. Tome huitième, Paris,Garnier Frères,(lire en ligne), p. 107
  12. Raphaëlle Legrand, « Femmes librettistes et compositrices à l’Opéra et à la Comédie-Italienne sous l’Ancien régime »,Polymatheia, Les cahiers des Journées des musiques anciennes de Vanves,‎(lire en ligne)
  13. Notice Bnf n° :FRBNF11921825. Consulté le 23 mars 2009.
  14. Artfl Frantext Database Bibliography - R. Consulté le 23 mars 2009.
  15. « Madame Riccoboni s'est cachée sous le masque d'Adélaïde de Varancai sur le frontispice de la première édition desLettres de mistriss Fanny Butlerd, et il existe cinq ou six réimpressions de ce roman sous ce même nom. C'est à tort aussi qu'on a mis sur le titre ces mots :traduit de l'anglais. (B.) » ;Friedrich Melchior Grimm,Denis Diderot,Jacques-Henri Meister,Jules-Antoine Taschereau, A. Chaudé,Correspondance littéraire,1829, copie de l'exemplaire l'université du Michigan numérisé le 18 septembre2007, note 1, page 117. Consulté le 23 mars 2009.
  16. Œuvres complètes de Marie-Jeanne Riccoboni,1780. Notice BNF n° :FRBNF37344258
  17. Œuvres complètes de Mme Riccoboni, Nouvelle édition, 1786.- Notice Bnf n° :FRBNF31209690
  18. La plus fréquemment consultable. Notice Bnf n° :FRBNF37344258. « Frantext » Reproduction de l'édition de 1818
  19. Texte en ligne
  20. Notice Bnf n° :FRBNF31209708. Les Caquets, œuvre musicale, rondo en Staccato pour violon par Joseph Bologne Chevalier de St-Georges, compositeur. Notice Bnf n° :FRBNF15819176.- Les Caquets [Enregistrement sonore], harmonisation par Marius Casadesus, violon accompagné de piano, Publication : France : Polydor,1936, Notice Bnf n° :FRBNF37992857.

Voir aussi

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Bibliographie

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Liens externes

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