Naissance | Guernesey |
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Décès | (à 73 ans) |
Nom de naissance | Marie Grant |
Nationalité | |
Activité | journaliste |
Famille | Effingham Grant |
Fratrie | Effingham Grant(en) ![]() |
Conjoint | |
Enfant | Vintilă C. A. Rosetti(d) ![]() |
Maria Rosetti, néeMarie Grant le àGuernesey et morte le ( dans le calendrier grégorien) est une militante politique, journaliste et essayistevalachienne, puis roumaine. Elle a pris part activement à larévolution roumaine de 1848 et à l'unification de laRoumanie.
Fille du capitaine Edward Effingham Grant, un propriétaire de bateaux, résident deGuernesey et de son épouse Marie Le Lacheur, Marie Grant nait dans une familleanglicane qui s’installe finalement àPlymouth ; ses liens avec leClan écossaisGrant, affirmés par le père, mais longtemps considérés comme incertains[1] ont été confirmés[2].
En 1837, son jeune frère Effingham est nommé secrétaire de Robert Gilmour Colquhoun, le consul britannique deValachie ; Mary le rejoint à Bucarest et commence à travailler comme préceptrice[1] dans la famille du colonel Ioan Odobescu, donnant des leçons à ses enfants, en particulier au futur écrivain et homme politiqueAlexandru Odobescu[3].
Elle rencontre à Bucarest un ami proche de son frère,Constantin Alexandru Rosetti, membre d’une famille importante deboyards ; ils se marient une première fois à Plymouth, avec un service anglican, le, puis plus tard àVienne, dans une cérémonieorthodoxe à laquelle assistent des collaborateurs de Rosetti, Ştefan et Alexandru Golescu[3].
Pendant larévolution roumaine de 1848, Constantin Rosetti joue un rôle important en ralliant la population de Bucarest à la cause de rla révolution et est membre du gouvernement provisoire. Lorsque les troupes ottomanes entrent dans le pays pour écraser le mouvement et arrêter les dirigeants, il est fait prisonnier et transporté par bateau deGiurgiu versSvinița, enAutriche-Hongrie, près du port danubien deOrșova[4],[5]. En compagnie deConstantin Daniel Rosenthal, Maria suit les bateaux depuis le rivage et alerte les autorités de la localité d’arrivée sur le fait que les Ottomans ne sont plus dans leur juridiction, réussissant à convaincre le maire de Sviniţa de désarmer les gardes, ce qui permet aux prisonniers de s’enfuir[6]. Les Rosettis se réfugient enFrance[7],[8],[9]. Le rôle de Maria Rosetti dans la révolution est célébré par l’historienJules Michelet dans son ouvrage sur les principautés danubiennes où il lui consacre un chapitre entier, repris d’un essai de 1851[3],[10],[11],[12],[13]. Elle est comparée àAnita Garibaldi, l’épouse deGiuseppe Garibaldi[14].
Vers 1850, Rosenthal termine une des peintures les plus célèbres,România revoluţionară (« La Roumanie révolutionnaire »), une allégorie incarnant la nation roumaine sous forme d’une femme en costume traditionnel ; c’est aussi un portrait de Maria Rosetti[14],[15],[10]. L’artiste meurt sous la torture en 1851, intercepté par les autorités autrichiennes alors qu’il tente de revenir en Valachie[16] et, en 1878, Maria Rosetti lui consacre un hommage dans son journalMama şi Copilul (« Mère et enfant »)[17].
Pendant les années 1850, avant, mais aussi après le retour de sa famille dans lesprincipautés danubiennes, permis par leTraité de Paris de 1856, Maria Rosetti et son époux s’investissent dans le soutien auPartida Naţională (le Parti national) qui appelle à l’union de la Vallachie et de la Moldavie (une réunion réalisée en 1859 avec l’élection deAlexandru Ioan Cuza comme prince de Valachie, mais dirigeant commun des deux états)[3],[10]. Elle collabore aux nombreuses publications de Constantin Rosetti, en particulier àRomânul (Roumain), avant de lancer son propre hebdomadaireMama şi Copilul (Mère et enfant)[8],[18],[19]. Ce journal, publié entre 1865 et 1866, se consacre principalement aux questions relatives à l’éducation des enfants, dans la société nouvelle issue de l’unification et vaut à Maria Rosetti d’être considérée comme la première femme journaliste de Romanie[20]. Elle y traduit aussi certains écrits, commeZuma deMme de Genlis[21],[22],[23].
Maria Rosetti est aussi impliquée dans diverses organisations et levées de fonds : en 1866-1867, pour combattre la famine, en 1877-78, lorsque la Roumanie indépendante est engagée dans laguerre entre la Russie et la Turquie, et qu'elle établit et dirige un hôpital àTurnu Măgurele[3].
À sa mort, une nécrologie publiée dansVoinţa Naţională la dépeint comme une des Roumaines les plus importantes de sa génération[3]. Ses écrits sont rassemblés en 1893 dans un volume précédé d’une introduction de Michelet[11]. Elle apparaît aussi comme un personnage du roman deCamil PetrescuUn om între oameni. Une rue et une école deBucarest portent son nom.
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