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Margaret Thatcher

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Pour les articles homonymes, voirDame de fer.

Margaret Thatcher
Illustration.
Margaret Thatcher au milieu des années 1990.
Fonctions
Membre de la Chambre des lords
Lord Temporal

(20 ans, 9 mois et 9 jours)
Pairie à vie
Première ministre du Royaume-Uni

(11 ans, 6 mois et 24 jours)
MonarqueÉlisabethII
Vice-Premier ministre[a]William Whitelaw (1979-1989)
Geoffrey Howe(1989-1990)
GouvernementThatcherI,II etIII
Législature48e,49e et50e
CoalitionTories
PrédécesseurJames Callaghan
SuccesseurJohn Major
Chef de l'opposition officielle

(4 ans, 2 mois et 23 jours)
Premier ministreHarold Wilson
James Callaghan
GouvernementThatcher
Législature47e
PrédécesseurEdward Heath
SuccesseurJames Callaghan
Chef du Parti conservateur

(15 ans, 9 mois et 17 jours)
Élection11 février 1975
Réélection5 décembre 1979
Chef adjointWilliam Whitelaw
PrédécesseurEdward Heath
SuccesseurJohn Major
Secrétaire d'État à l'Éducation et aux Sciences

(3 ans, 8 mois et 12 jours)
MonarqueÉlisabethII
Premier ministreEdward Heath
Chef adjointWilliam Whitelaw
GouvernementHeath
PrédécesseurEdward Short
SuccesseurReg Prentice
Députée britannique

(32 ans, 6 mois et 1 jour)
Élection
Réélection






CirconscriptionFinchley
Législature42e,43e,44e,45e,46e,47e,48e,49e et50e
Groupe politiqueConservateur
PrédécesseurJohn Crowder
SuccesseurHartley Booth
Biographie
Nom de naissanceMargaret Hilda Roberts
SurnomLa Dame de fer
Date de naissance
Lieu de naissanceGrantham (Angleterre,Royaume-Uni)
Date de décès (à 87 ans)
Lieu de décèsLondres (Angleterre,Royaume-Uni)
Nature du décèsAccident vasculaire cérébral
SépultureHôpital royal de Chelsea
NationalitéBritannique
Parti politiqueParti conservateur
PèreAlfred Roberts
ConjointDenis Thatcher (1951-2003)
EnfantsCarol Thatcher
Mark Thatcher
Diplômée deUniversité d'Oxford
ProfessionChimiste
Avocate
ReligionMéthodisme (1925-1951)
Anglicanisme (1951-2013)

Image illustrative de l’article Margaret ThatcherImage illustrative de l’article Margaret Thatcher
Premiers ministres du Royaume-Uni
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Margaret Thatcher ([ˈmɑːɡrɪtˈθatʃə(ɹ)][b]), baronne Thatcher, néeMargaret Roberts le àGrantham (Angleterre) et morte le àLondres (Angleterre), est unefemme d'Étatbritannique,Première ministre du Royaume-Uni du au.

Fille d'un épicier et d'une couturière, elle est chimiste auSomerville College (Oxford), puis avocate. Elle fait son entrée auParlement du Royaume-Uni en 1959 et exerce la fonction desecrétaire d'État à l'Éducation et aux Sciences dans legouvernement Heath, de 1970 à 1974.

Elle est la première femme élue pour diriger leParti conservateur (1975), puis à accéder à la fonction de Première ministre du Royaume-Uni (1979). Arrivée au pouvoir dans un pays en situation d'instabilité, elle en redirige l'économie en mettant en place une série deréformes radicales. Avec trois élections générales remportées de façon consécutive, elle effectue le plus long mandat ininterrompu de Première ministre depuisRobert Jenkinson,2e comte de Liverpool (1812-1827). Elle quitte finalement la tête du gouvernement du fait d’une fronde ayant éclaté au sein de son camp en raison de son projet depoll tax et de soneuroscepticisme.

Affichant des convictions chrétiennesméthodistes,conservatrices etlibérales, elle invoque lasouveraineté britannique, la protection de l'intérêt de ses administrés et l’État de droit. Fortement influencée par les idées issues dulibéralisme économique, elle conduit d'importantesprivatisations, réduit l’influence dessyndicats, baisse lesimpôts directs, maîtrise l'inflation et ledéficit public. Cette politique s'accompagne d'une hausse puis d'une baisse duchômage, d'une augmentation significative duproduit intérieur brut, d'un accroissement desinégalités économiques et d'une augmentation desimpôts indirects. En politique étrangère, elle s’oppose à l'URSS, promeut l'atlantisme, lance laguerre des Malouines et défend lelibre-échange au sein de laCommunauté économique européenne. L'ensemble de ses politiques, notamment ses mesures économiques libérales, est connu sous le nom de « thatchérisme ».

Margaret Thatcher est l'une des figures politiques britanniques à la fois les plus admirées et les plus détestées. Le surnom de« Dame de fer » — que le journalL'Étoile rouge, organe de l'armée soviétique, lui décerne en 1976 dans le but de stigmatiser sonanticommunisme — symbolise sa fermeté face aux grévistes de la faim de l'IRA provisoire en 1981 ou auxmineurs grévistes en 1984-1985 et se répandra dans le monde entier. Associée à la« révolution conservatrice » des principaux pays occidentaux, l'influence de son passage au gouvernement du Royaume-Uni est souvent qualifiée de« révolution » sur les plans politique, idéologique et économique.

Au-delà desconservateurs, elle a influencé une partie destravaillistes, notammentTony Blair. Elle figure dans les premières positions desclassements des Premiers ministres britanniques et se voit considérée comme la plus renommée des dirigeants politiques britanniques depuisWinston Churchill.

Situation personnelle

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Naissance et famille

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Maison natale de Margaret Thatcher àGrantham.
Plaque commémorative ornant la maison natale de Margaret Thatcher[1].
Somerville College,Oxford.

Margaret Hilda Roberts naît le àGrantham, enAngleterre, au sein de la classe moyenne[2],[3]. Avec sa sœur Muriel, elle est la fille d'Alfred Roberts (1892-1970) et de Beatrice Roberts, née Stephenson (1888-1960). Sa mère est couturière[4], un de ses grands-parents, gallois, est cordonnier, l'autre, irlandais, est cheminot[4]. Membre duParti conservateur local, son père est à l'origine un petit épicier de quartier qui va connaître une ascension sociale grâce au travail et à l'épargne[3] au point de devenir brièvement maire deGrantham de 1945 à 1946, perdant son mandat de conseiller municipal lorsque leParti travailliste remporte pour la première fois les élections municipales en 1950. Sa sœur aînée, Muriel (1921-2004), est née dans l'appartement au-dessus de la boutique familiale[5].

Jeunesse et études

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Margaret Roberts, âgée de 13 ans.

Margaret Roberts va pendant sa jeunesse aider à faire fonctionner l'épicerie[4], ce qui suscitera tôt chez elle des opinions favorables aulibre-échange et aumarché[3]. Elle reçoit une éducation rigoureuse et très imprégnée par leméthodisme et les sermons que prononce son père[6]. La foi de Margaret Thatcher est l'un des fondements du thatchérisme : sa morale religieuse enjoint aux hommes de« travailler dur »[7], afin d'élever leur position sociale par l'épargne et le mérite, ce qui constitue un lien évident avecL'Éthique protestante et l'Esprit du capitalisme deMax Weber[8]. Elle confia à ce propos :« Nous étions méthodistes, c'est-à-dire que nous aimions l'ordre, la précision et la rigueur »[4]. Elle découvre très jeune la politique à travers l'engagement de son père[9].

Élève brillante, elle se révèle commebourreau de travail, aptitude qu'elle préservera sa vie durant[10]. Elle étudie jusqu'au lycée à Grantham, rejoignant laKesteven and Grantham Girls' School avec une bourse. Elle y passe la première partie de laSeconde Guerre mondiale[11]. En 1943, elle est admise, surconcours après repêchage, auSomerville College de l'université d'Oxford, pour un cursus de chimie[12]. Elle est alors la première de sa famille à entrer dans une « Oxbridge »[13], qu'elle finance grâce à des bourses[14]. Elle étudie lacristallographie sous la tutelle deDorothy C. Hodgkin (prix Nobel de chimie en 1964)[15], et effectue des recherches sur lagramicidine B, unantibiotiquepolypeptidique[16]. Elle sort de l'université avec une licence de chimie[4]. Elle rejoint dès son arrivée l'Oxford University Conservative Association (OUCA), l'association des étudiants conservateurs d'Oxford et, en, elle en devient la présidente, étant la troisième femme à accéder à ce poste[17]. Son origine sociale et son engagement politique font d'elle une personnalité atypique, la plupart des étudiants étantprogressistes et de milieu social élevé[3]. Alors qu'elle a une aventure avec un étudiant d'un milieu aristocratique, elle est humiliée par la famille de celui-ci pour son rang social inférieur[3]. Malgré lesnobisme ambiant, elle parvient à faire passer le nombre de membres de l'OUCA de 400 à son arrivée à plus de 1 000 durant sa présidence[18]. En 1946, elle participe au congrès duParti conservateur britannique àBlackpool[19], où pour la première fois elle rencontre la base militante du Parti conservateur[20].

Carrière professionnelle

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De 1947 à 1951, Margaret Roberts travaille dans le secteur de larecherche enchimie, dans l'industrie desplastiques, chezBX Plastics. En 1949, désignée candidate conservatrice dans la circonscription deDartford dans leKent ; elle déménage deColchester et rejoint la compagnieJ. Lyons and Co. (en)[21].

Parcours politique

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Débuts (1950-1959)

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Margaret Thatcher, à la résidence des Premiers ministres.

Auxélections de 1950, Margaret Roberts brigue un mandat de députée dans le bastion travailliste que le parti lui a assigné àDartford, dans leKent, mais elle échoue, réduisant néanmoins de 6 000 voix l'avance travailliste[22]. À 24 ans, elle est la plus jeune femme candidate du pays[23]. Il est rare à l'époque qu'une femme fasse de la politique, ce qui est d'ailleurs généralement mal vu. L'année suivante, elle se représente et prend 1 000 voix supplémentaires à son concurrent travailliste. Ses discours reflètent déjà les idées qui guideront sa politique future, tel ce discours tenu à Dartford[24] :

« Notre politique n'est pas fondée sur la jalousie ou sur la haine, mais sur la liberté individuelle de l'homme ou de la femme. Nous ne voulons pas interdire le succès et la réussite, nous voulons encourager le dynamisme et l'initiative. En 1940, ce n'est pas l'appel à la nationalisation qui a poussé notre pays à combattre le totalitarisme, c'est l'appel de la liberté. »

Margaret Roberts commence des études juridiques en 1950, y consacrant ses soirées ou ses week-ends durant trois années[25]. Elle rencontre à cette époqueDenis Thatcher (1915-2003), un divorcé de milieu aisé[4]. Celui-ci recherche une relation stable et sûre, tandis qu'elle recherche un mari qui pourra subvenir à ses besoins pendant qu'elle se consacre à la politique[3]. Ils se marient le à laChapelle Wesley, haut lieu duméthodisme àLondres[26]. Si leur mariage n'est pas passionnel, leur relation sera extrêmement forte, et la mort de Denis, en 2003, affectera considérablement Margaret[27]. De leur union naissent des jumeaux, en 1953 :Mark etCarol, prématurés de six semaines[28]. Ce mariage marque également une rupture : elle quitte sa ville d'origine et son milieu social, et se convertit à l'anglicanisme, religion de son mari[5]. Cette décision est politiquement opportune, car à cette époque les politiciens du Parti conservateur étaient tenus d'appartenir à cette religion[26]. L'année suivante, elle devientbarrister spécialisée endroit fiscal[29].

Députée du Finchley (1959-1992)

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Margaret Thatcher tente à plusieurs reprises d'obtenir l'investiture du parti dans des circonscriptions conservatrices. En 1958, elle est choisie pour être la candidate conservatrice au Parlement dans la circonscription deFinchley (Nord deLondres)[30], qui a la caractéristique d'avoir une fortecommunauté israélite[31], ce qui aura sans doute des répercussions sur sa politique étrangère future, plutôt pro-israélienne, quand la tradition conservatrice était plutôt pro-arabe[3]. Le, elle remporte l'élection avec 29 697 voix contre 13 437 à son adversaire travailliste, et entre pour la première fois à laChambre des communes. Elle sera élue sans discontinuer aux Communes jusqu'en 1992, soit pendant 32 ans[10].

Les débuts politiques de Margaret Thatcher ne sont pas facilités par lesexisme qu'elle doit subir, en particulier dans le Parti conservateur[12].

La première loi qu'elle propose, le, vise à permettre à la presse de relater les délibérations des conseils municipaux[32]. À l'issue de sonmaiden speech (en) (premier discours donné par un nouveau membre du Parlement britannique), sa proposition de loi est adoptée par 152 voix contre 39 et son talent d'oratrice est salué, tant par ses collègues députés que par la presse, leDaily Express titrant« une nouvelle étoile est née »[33]. C'est à cette occasion qu'elle rencontreKeith Joseph, qui restera très proche d'elle et l'influencera fortement[34].

À la faveur d'un remaniement, en, elle devientJunior Minister (fonction semblable à celle desous-secrétaire d'État durant laIIIe République française) auprès duministre des Retraites et de l'Assurance sociale au sein du gouvernement deHarold Macmillan[35], où sa maîtrise du complexe dossier des retraites impressionne très favorablement ses collègues[4]. À ce poste, elle découvre la lourdeur de l'administration, critique notamment le fait qu'on« paye davantage une femme quand elle est sans-emploi que quand elle travaille », soutient l'instauration de laretraite par capitalisation afin d'augmenter la retraite de base[36]. Elle considère, à titre privé, que son parti a abandonné ses valeurs et notamment la liberté d'entreprendre[37]. PourThe Guardian,« elle paraissait capable de les mettre tous à la retraite et de faire leur boulot »[37]. Elle conserve ses fonctions jusqu'à la défaite des conservateurs, à l'issue desélections de 1964, où elle est réélue à Finchley avec 8 802 voix d'avance sur le candidat duParti libéralJohn Pardoe (en)[38].

Margaret Thatcher soutient alorsEdward Heath à la tête du parti tory contreReginald Maudling. De 1964 à 1970, elle exerce la fonction de porte-parole de son parti à laChambre des communes[39]. En tant que députée, elle est l'un des seuls conservateurs à soutenir la dépénalisation de l'homosexualité masculine et la légalisation de l'avortement[40]. Parallèlement, elle prend parti contre l'abrogation de lapeine de mort et contre l'assouplissement des lois sur ledivorce[41]. Lors du congrès du Parti conservateur du 1966, elle s'oppose fortement auParti travailliste et à sa politique fiscale, qu'elle juge être un pas en direction« non seulement dusocialisme mais aussi ducommunisme »[42],[43].

Réélue àFinchley lors desélections de 1966, elle rejoint le « Cabinet fantôme » conservateur d'Edward Heath en et se voit confier le ministère de l'Énergie, puis celui des Transports en 1968 et l'Éducation nationale quelques mois plus tard à la veille desélections de 1970[44].

Secrétaire d'État à l'Éducation et aux Sciences (1970-1974)

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Lors desélections générales de 1970, Margaret Thatcher est réélue dans sa circonscription avec une majorité de plus de 11 000 voix, tandis que les conservateurs l'emportent au niveau national. Elle est nomméesecrétaire d'État à l'Éducation et aux Sciences parEdward Heath le[45].

Sa politique est marquée par la volonté de protéger les « grammar schools » (sélectives et spécialisées), contre les « comprehensive schools (en) » (généralistes)[46], échouant principalement du fait des réticences du Premier ministre, alors que l'opinion publique est majoritairement en faveur descomprehensive schools[47] et de la fin dusystème tripartite. Elle défend également l'Open University, système d'enseignement à distance que lechancelier de l'Échiquier,Anthony Barber, voulait supprimer pour des raisons budgétaires[48].

Devant couper dans les dépenses de son ministère, elle décide en 1971 de supprimer la distribution gratuite delait pour les enfants de sept à onze ans[49], prolongeant la politique du Parti travailliste qui l'avait supprimée pour les classes secondaires[50], obtenant en contrepartie une augmentation des crédits pour l'éducation[4]. Cette décision suscite une importante vague de protestations et lui vaut le quolibet de« Thatcher Thatcher, Milk Snatcher »[c],[51] En revanche, elle s'oppose à l'augmentation des frais pour l'accès aux bibliothèques. S'étant considérablement exposée politiquement sans obtenir de gain en contrepartie, elle tirera de cette expérience une leçon politique : n'aller à l'affrontement que pour les combats d'importance majeure[52],[3].

Par ailleurs, Margaret Thatcher instaure lascolarité obligatoire jusqu'à seize ans, lance un grand programme de rénovation des écoles primaires, passablement délabrées, et augmente le nombre de crèches[53]. En ce qui concerne la recherche, Thatcher, à cette époquepro-européenne, investit des sommes substantielles dans leCERN[54].

Après leU-Turn (la volte-face) du Premier ministre Edward Heath, qui change radicalement de politique devant la pression de la rue, elle renonce un temps à pratiquer une politiquelibérale et ne se montre alors pas plus économe que ses prédécesseurs[3], ce qui lui permet de gagner en popularité[55]. Plus tard, elle sera très critique envers son propre bilan au gouvernement[56].

À la suite de la courte défaite des conservateurs auxélections de février 1974, lors desquelles elle est réélue avec une majorité de 6 000 voix, elle devientshadow ministre de l'Environnement (qui englobe à cette époque le Logement et les Transports[57]).

Chef de l'opposition officielle (1975-1979)

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Margaret Thatcher, le.

Désignation

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Alors que de nombreux conservateurs sont favorables aukeynésianisme, Margaret Thatcher se rapproche deKeith Joseph et devient vice-présidente duCentre for Policy Studies, dont elle partage les analyses sur les causes de la défaite des conservateurs : tous deux estiment que le gouvernement Heath a perdu le contrôle de lapolitique monétaire et s'est discrédité par ses revirements permanents (« U-turns »). Peu à peu, un nombre croissant de conservateurs perçoivent que la politique menée par ce gouvernement a conduit le pays à un déclin relatif puis complet, et recherche une alternative àEdward Heath[3]. Margaret Thatcher estime que le déclin de ce pays qu'on qualifie alors d'« homme malade de l'Europe », n'est pas inéluctable si l'on se réfère aux conceptions libérales et si l'on cesse de plier face auxsyndicats, dont les grèves massives paralysent épisodiquement le pays[12].

De nouvelles élections générales ont lieu enoctobre 1974. Margaret Thatcher est au centre de la campagne, principalement du fait de la proposition que Heath lui a demandé de défendre : l'abolition desrates, lesimpôts locaux[58]. Le, elle est réélue avec une majorité assez étroite (3 000 voix) dans sa circonscription. Au niveau national, le Parti travailliste remporte la majorité des sièges etHarold Wilson devient Premier ministre.

Edward Heath remet son poste de chef du Parti conservateur en jeu. Initialement candidat, Keith Joseph se retire à la suite d'une« gaffe » dans un discours[d],[60],[3]. Margaret Thatcher décide alors de se présenter. Le, après avoir méthodiquement mené campagne auprès des députés, avec le soutien d'Airey Neave, elle obtient 130 voix et, à la surprise générale[e], devance Edward Heath (119 voix), qui annonce aussitôt son retrait[5]. LeDaily Mail écrit que« le mot « sensationnel » est à peine adéquat pour décrire l'onde de choc qui secoua Westminster après l'annonce des résultats »[61]. Au second tour, elle recueille 146 voix contre 79 àWilliam Whitelaw[62]. Elle prend la tête du parti le et devientchef de l'opposition officielle, première femme à occuper ce poste[63].

Héritant d'une formation politique idéologiquement déboussolée et ayant perdu deux élections consécutives, Margaret Thatcher se donne comme mission de redonner une doctrine politique claire au Parti, et de le préparer à la victoire pour les prochaines élections[12].

Anticommunisme

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À la tête du parti tory, Margaret Thatcher adopte une attitudeanticommuniste, en particulier lors de discours comme celui deKensington, le, dans lequel elle accuse les Soviétiques d'aspirer à la domination du monde et de sacrifier le bien-être de leur population à cette fin[64]. Cela lui valut le surnom de« dame de fer de l'Occident », donné par le journal du ministère de la Défense soviétique,L'Étoile rouge[65], et popularisé parRadio Moscou ; surnom qui lui plaira et lui restera dès lors attaché. Pour se forger une stature internationale, elle se rend dans trente-trois pays et rencontre de nombreux dirigeants, parmi lesquelsGerald Ford,Jimmy Carter,Valéry Giscard d'Estaing,Anouar el-Sadate,Mohammad Reza Pahlavi,Indira Gandhi,Golda Meir[66]. En 1978, avec la plupart des chefs de partis conservateurs européens, elle participe à la création de l'Union démocrate européenne[67].

Sur le plan intérieur, critiquée par plusieurs figures conservatrices, Margaret Thatcher fait appel aux services d'une agence de publicité,Saatchi and Saatchi, pour gérer sa campagne, comme cela se fait déjà aux États-Unis, mais pas encore en Europe. Des affiches sont imprimées, représentant une file de chômeurs sur fond blanc (les figurants étaient en fait des adhérents du Parti conservateur[68]), illustrée du slogan à double sensLabour Isn't Working (« Le travaillisme ne marche pas » / « Les travailleurs sont au chômage »)[69]. La presse reprend et diffuse ces affiches, qui n'avaient été imprimées qu'à une trentaine d'exemplaires, offrant à la campagne de Margaret Thatcher un large écho[70].

Les difficultés rencontrées par le gouvernement travailliste, obligé de demander trois prêts auFMI comme n'importe quel pays sous-développé[71], relancent les conservateurs, qui attaquent le bilan du gouvernement sur le chômage ou la surrégulation. En outre, l'hiver du Mécontentement de 1978-1979, lors duquel des grèves massives paralysent le pays, a des conséquences désastreuses pour l'économie et la population (mise au chômage technique de plus d'un million de personnes, fermetures d'écoles, de crèches, absence de soins pour les malades, coupures régulières d'électricité, etc.)[72]. Margaret Thatcher en profite pour dénoncer le« pouvoir immense des syndicats »[73] et propose,« dans l'intérêt national », son soutien au gouvernement en contrepartie de mesures visant à réduire leur influence[74], mais le gouvernement refuse. Le, Margaret Thatcher déclare[75] :

« Quelques syndicats défient le peuple britannique. Ils défient les malades, ils défient les vieux, ils défient les enfants. Je suis prête à me battre contre ceux qui défient les lois de ce pays. […] Ce sont lestories qui doivent prendre seuls sur leurs épaules les responsabilités […] que ce gouvernement ne veut pas assumer. »

Le, legouvernement Callaghan est renversé, à une voix près, par unemotion de censure à l'initiative de Margaret Thatcher, soutenue notamment par leParti libéral et par leParti national écossais. Le lendemain, le Premier ministre annonce la dissolution du Parlement et la tenue d'élections le[76],[77].

Premier ministre du Royaume-Uni (1979-1990)

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Articles connexes :Gouvernement Thatcher (1),Gouvernement Thatcher (2) etGouvernement Thatcher (3).
Margaret Thatcher etJimmy Carter, le à laMaison-Blanche.
Thatcher avecRuud Lubbers,Premier ministre des Pays-Bas, enseptembre 1983.
Ronald Reagan et Margaret Thatcher en1986, àCamp David.

C'est dans un contexte marqué par une crise à la fois économique, sociale, politique et culturelle que Margaret Thatcher mène les conservateurs à la victoire le3 mai 1979 (43,9 % des voix et 339 élus, contre 36,9 % et 269 élus aux travaillistes)[78]. Le lendemain, elle devientPremier ministre du Royaume-Uni, la première femme à diriger legouvernement britannique et celui d'un pays européen[12].

Le Premier ministre apparaît alors relativement novice en politique, puisqu'elle dirige leParti conservateur depuis seulement quatre années et qu'elle n'a pas véritablement occupé de poste de premier plan auparavant. Se décrivant elle-même comme« une femme de convictions »[79], elle entend mettre en pratique un programme, appuyé sur quelques principes fondamentaux, pour enrayer le déclin du pays. Elle déclare le que« la dame ne fait pas demi-tour ! »[80], se démarquant ainsi des revirements de l'ancien Premier ministre conservateurEdward Heath[81].

Politique intérieure

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Économie et redéfinition du rôle de l'État
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Margaret Thatcher orchestre une réduction importante du rôle de l'État, accompagnée du renforcement de son autorité sur les domaines qu'il conserve[12], au détriment descorps intermédiaires[82].

Elle lance ses réformes les plus importantes aux débuts de ses mandats, lorsque sa légitimité démocratique est incontestable[83]. Lors de son premier mandat, elle entendlibéraliser l'économie et réduire ladépense publique, ainsi que ledéficit et la dette publique. Elle profite de sa deuxième victoire,en 1983, pour lancer un programme deprivatisations et réduire le pouvoir dessyndicats. Enfin, lors deson troisième mandat, son projet de réforme des impôts locaux provoque sa chute[83].

Politique monétaire
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Lors de son premier mandat, afin de répondre à ses promesses électorales de réduire l'inflation, Margaret Thatcher reprend la politiquemonétariste entamée en 1976 par son prédécesseur travailliste, qui, combinée à d'autres mesures, a permis de ramener l'inflation de 24 % en 1975 à 8 % en 1978. Elle augmente donc, via letaux préférentiel d'escompte les taux d'intérêt de façon à restreindre l'accès au crédit, et dans l'objectif de limiter fortement l'évolution de l'agrégat £M[f]. Dans le même temps, lecontrôle des changes exercé par le gouvernement est aboli en. L'objectif est que les fonds britanniques soient investis à l'étranger, afin de diminuer cet agrégat monétaire. Ces choix suscitent de fortes réticences au sein de son équipe, qui a en mémoire les conséquences politiques engendrées par la précédente politique d'austérité, et qui connaît l'assimilation faite entre monétarisme et réduction des dépenses publiques, quand ses membres ne sont pas tout simplementkeynésiens dans l'âme. Rapidement, ces choix se révèlent contre-productifs. Le secteur industriel privé juge financièrement insupportable la hausse du crédit, le taux de refinancement bancaire passant de 12 % à 17 % en quelques mois. L'objectif escompté de diminution de l'agrégat n'est pas atteint, les investisseurs plaçant en masse et à court terme leurs fonds sur des comptes aussi bien rémunérés. Une autre conséquence est l'augmentation de la livre sterling, qui acquiert le statut depétromonnaie lors dudeuxième choc pétrolier (1978-1979), leRoyaume-Uni exploitant des champs pétroliers enmer du Nord. Cette hausse s'avère comporter des effets favorables à la lutte contre l'inflation, le pays étant globalement importateur net. Par contre, elle nuit à la compétitivité des entreprises exportatrices, et donc à la croissance. Le gouvernement revoit donc ses objectifs de décroissance de l'agrégat pour l'année suivante, et fixe au contraire comme cible une augmentation de 11 %. Cette décision produisant les mêmes effets, les faillites augmentent, et le nombre de chômeurs atteint trois millions de personnes. En 1981, le gouvernement prend donc la décision d'abaisser les taux d'intérêt[84].

Devant l'échec du monétarisme, la politique de Margaret Thatcher s'infléchit après son premier mandat, et s'oriente vers un pilotage par les taux de change, avec un objectif principal de lutte contre le chômage[85].

Politique fiscale
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L'autre levier pour diminuer l'agrégat est de diminuer l'endettement de l'État, ce qui passe par une réduction du déficit public ou une hausse des impôts. Ce premier levier s'avère difficile à mettre en œuvre au tout début du premier mandat : les conservateurs ont en effet promis lors de la campagne électorale d'augmenter les salaires des fonctionnaires ; par la suite, le gouvernement s'est engagé auprès de l'OTAN à accroître ses dépenses dans le secteur de la Défense au rythme de 3 % par an[84]. Il est donc décidé, pour le premier budget, une hausse globale des impôts. Celle des impôts directs étant exclue pour des raisons politiques (ils sont au contraire abaissés), ce sont les impôts indirects qui augmentent, la fonction redistributrice de l'impôt étant mise à l'écart, ce qui fera titrer auSun« La guerre aux pauvres ». Les taux passent de 83 % à 60 % pour la tranche marginale la plus élevée de l'impôt sur le revenu, et de 33 % à 30 % pour le taux de base. L'abattement fiscal est majoré de 18 % et l'impôt sur le revenu passe de 11 tranches à 7, ce qui provoque des pertes de revenu estimées à 4,3 milliards de livres[réf. nécessaire]. Le taux de TVA, variant entre 8 et 12 % selon les produits, est augmenté uniformément à 15 %, venant mécaniquement restreindre la demande intérieure et alimenter l'inflation[86]. Le premier budget du gouvernement Thatcher augmente les impôts de 500 millions de livres[réf. nécessaire].

En mars 1988, une réforme fiscale abaisse le taux maximal d’imposition sur les plus hauts revenus de 60 % à 40 %[87].

Politique industrielle et privatisations
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Lesprivatisations, déjà entamées sous le premier mandat avecBritish Petroleum,British Aerospace,British Sugar (en), et la vente de licences àMercury Communications (en) pour rompre le monopole deBritish Telecom, s'intensifient par la suite. La privatisation la plus remarquable est celle deBritish Telecom en 1984, consentie à un prix très bas, afin de garantir un profit aux actionnaires[88]. Celle deBritish Gas, en 1987, s'accompagne de campagnes de publicité en faveur de l'actionnariat populaire[88]. En 1987, c'est le tour deBritish Airways ; ce transporteur aérien déficitaire devient l'une des meilleures et plus rentables compagnies au monde[89]. L'année suivante,British Steel est privatisée. Sous la présidence d'Ian McGregor, cette compagnie doit s'aligner sur la productivité des industries étrangères : en 1975, elle a en effet une productivité une fois et demi inférieure à la productivité allemande et deux fois et demi inférieure à la productivité américaine. À partir de 1979, elle augmente de 10 % par an[90]. Cette entreprise perdant un milliard de livres par an avant sa privatisation devient ainsi le plus gros producteur d'acier européen.

Cette politique rencontre quelques critiques : l'État est accusé de« brader les bijoux de famille », et le public est déçu de voir que les privatisations ne bénéficient pas aux consommateurs, avec des prix plus bas ou une offre de produits et services de meilleure qualité, mais à de nouveaux oligopoles où souvent les politiques prennent les rênes une fois partis du gouvernement ; par ailleurs, la multiplication du nombre d'actionnaires ne doit pas cacher que nombre d'entre eux préfèrent revendre rapidement leurs titres une fois assurées des plus-values à court terme, et le programme de privatisations, bien qu'il soit poursuivi, cesse d'être utilisé en tant qu'argument électoral[91].

PourLes Échos,« la restructuration — nécessaire — de l'industrie a été conduite avec une rare brutalité, faisant grimper lenombre des chômeurs de près de 2 millions à 3,2 millions entre 1980 et 1986 », avec une forte chute de la production industrielle entre et[92]. Le taux de chômage, de 5,4 % en 1979, atteint 11,8 % en 1983, avant de redescendre à 7,2 % en 1989, à la fin de son dernier mandat[93].

Vision du rôle de l'État
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Illustration de sa volonté de faire évoluer le rôle de l'État, Margaret Thatcher déclarait dans un discours en 1975[94][source insuffisante] :

« Un homme a le droit de travailler comme il veut, de dépenser ce qu'il gagne, de posséder sa propriété, d'avoir l'État pour serviteur et non pour maître. Ce sont là les héritages britanniques. Ils sont l'essentiel d'une économie libre et de cette liberté dépendent toutes les autres. »

Margaret Thatcher promeut une politique économique qui sera ultérieurement appelée« capitalisme populaire »[95] : elle encourage la classe moyenne à augmenter ses revenus grâce à la Bourse[95] (le nombre de détenteurs d'actions au Royaume-Uni passe de trois millions en 1980 à onze millions en 1990[96]). Elle permet, dès 1980, avec leHousing Act 1980, le rachat de logements sociaux par les locataires, c'est-à-dire leRight to Buy, permettant en sept ans la privatisation de plus d'un million de logements sociaux, détenus avant cela par les collectivités locales[95],[97]. LeHousing Act de 1988 introduit leAssured shorthold tenancy (en) qui permet aux bailleurs de réviser le loyer une fois par an sans restriction. La section 21 permet, pour tout motif de cessation de bail sauf impayés de loyer, l'expulsion des locataires après un préavis d'au moins deux mois[98].

Cette réduction du rôle de l'État s'accompagne d'une diminution du nombre de corps intermédiaires : on observe la disparition de plusieurs centaines deQuangos (Quasi-Autonomous Non-Government Organisations : organismes paritaires) et plusieurs conseils de comté sont démantelés ou supprimés[99]. À Londres, la suppression fin 1986 de laGreater London Council, dirigée par le populaire leader travaillisteKen Livingstone, est considérée comme une mesure politicienne.

Si la politique économique de Margaret Thatcher met l'accent sur la réduction de la dépense publique et la maîtrise du déficit public, lesArchives nationales britanniques indiquent qu'elle se montre également économe dans sa gestion du10 Downing Street, insistant par exemple pour en payer la planche à repasser[100].

Syndicalisme

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Margaret Thatcher s'occupe également de la question des syndicats, qui disposent d'une influence considérable sur l'économie britannique lors de son arrivée au pouvoir : des responsables syndicaux non élus peuvent en effet provoquer d'importants mouvements de grève et paralyser le pays[95], comme ce fut le cas à l'occasion de l'hiver du Mécontentement avant l'élection de Thatcher. Cette puissance est en partie due à leur influence au sein même duParti travailliste, alors nettement ancré à gauche[101].

Le conflit le plus significatif entre le nouveau pouvoir et les syndicats est la longuegrève des mineurs britanniques de 1984-1985, dont Thatcher sort victorieuse[102]. Cette grève, qui dure un an sans s'étendre aux autres activités du pays ou en grève générale, avait pour enjeu direct la question de la fermeture des puits de charbon déficitaires, une perspective catégoriquement rejetée parArthur Scargill, le chef du NUM, leSyndicat national des mineurs. Les filmsBilly Elliot,Les Virtuoses etPride évoquent ces grèves.

Durant son passage au pouvoir, cinq lois sur les syndicats sont votées : en 1980, 1982, 1984, 1987 et 1988. Ces lois ont pour objectif premier de mettre fin au « closed shop », qui permet à un syndicat de n'autoriser que les recrutements de travailleurs syndiqués[103]. Lespiquets de grève sont par ailleurs davantage réglementés et les« grèves de solidarité » interdites[87].

Londres, plate-forme financière

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Londres veut devenir une place centrale dans la gestion des mouvements de capitaux internationaux, espérant dépasserWall Street. Margaret Thatcher prend des mesures importantes de libération des contraintes bancaires ce qui a pour conséquence de faire de Londres, la plaque tournante des excédents allemands et japonais et des déficits américains. LaCité de Londres, au centre de la ville, devient, sous l'effet de cette déréglementation massive, l'un des centres financiers les plus importants de la planète[104].

La question irlandaise

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Article détaillé :Conflit nord-irlandais.

La situation enIrlande du Nord se dégrade au début du mandat de Margaret Thatcher. Son conseillerAirey Neave est assassiné par l'INLA le, etLouis Mountbatten, oncle duprince Philip et organisateur de l'indépendance de l'Inde, est assassiné par l'IRA le[105].

En 1980, plusieurs membres de l'Armée républicaine irlandaise provisoire et de l'Irish National Liberation Army incarcérés à la prison deMaze se lancent dans une grève de la faim pour obtenir le statut de prisonniers politiques, qui avait été supprimé en 1976 par les travaillistes, mais dont certains prisonniers continuaient à bénéficier. Elle dure 53 jours, sans que les grévistes n'obtiennent rien. En 1981, une deuxième grève est organisée parBobby Sands. Malgré la mort de dix grévistes de la faim (dont Bobby Sands, élu entre-tempsmembre du Parlement) au bout de 66 jours de grève et des pétitions envoyées du monde entier, Thatcher se montre inflexible[106],[107], déclarant par exemple à la Chambre des communes que Bobby Sands« a choisi de se donner la mort ; c'est un choix que son organisation n'a pas laissé à beaucoup de ses victimes »[5],[g].

À la suite de ces morts liées aux grèves de la faim, Margaret Thatcher est condamnée à mort par l'IRA. En,l'explosion d'une bombe à retardement au Grand Hôtel deBrighton, où se tient le congrès annuel du Parti conservateur, manque de la tuer ainsi que plusieurs membres de son gouvernement[108]. Le sang-froid dont elle fait preuve au cours de cet attentat suscite le respect et l'admiration de la population britannique[109]. L'attentat fait cinq morts et de nombreux blessés, dont la femme, restée paralysée, deNorman Tebbit, un des principaux ministres. Concernant Margaret Thatcher, sa salle de bain est détruite, mais pas son bureau, où elle travaillait encore, ni sa chambre, où dormait son mari.

Le, elle rencontre à Dublin lePremier ministre irlandaisCharles James Haughey. À la suite de ces premières discussions, la coopération entre la république d'Irlande et le Royaume-Uni est intensifiée, aboutissant aux accords d'Hillsborough Castle (en anglais, l'Anglo-Irish Agreement), signés le, dans lesquels elle reconnaît la« dimension irlandaise » en échange d'avancées en matière de sécurité, qui ne verront pas le jour[110]. Ils ont cependant été considérés comme un important pas en avant dans la résolution du conflit[111]. À la fureur des Unionistes, l'accord donne des garanties au gouvernement irlandais et aux pacifistes et affirme la nécessité de la règle majoritaire pour toute évolution du statut de la province. Cela ne suffit néanmoins pas à mettre un terme aux violences en Irlande du Nord et occasionnellement en Angleterre[112].

Questions de société

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Le Royaume-Uni connaît une vague croissante d'immigration après leschocs pétroliers des années 1970[113], notamment en provenance de ses anciennes colonies auxCaraïbes, mais aussi et surtout duPakistan, de l'Afghanistan et de l'Inde. De nouveaux types de problèmes sociaux apparaissent dans des quartiers souvent considérés comme desghettos ethniques, particulièrement touchés par le chômage. C'est également à cette époque que le phénomène desskinheads, mouvement culturel (devenu majoritairement raciste et antisémite dans les années 1980) appelant à l'usage de la violence contre les immigrés, la gauche et l'extrême gauche, devient relativement important au Royaume-Uni. En 1981, leParlement adopte leBritish Nationality Act 1981. Cette loi redéfinit les statuts de citoyenneté (citoyens nationaux, citoyens de l'Outre-mer, citoyens de territoires dépendants), et cherche à réduire l'accès audroit du sol, interdisant également l'acquisition du droit de résidence aux citoyens non-britanniques, et refusant l'obtention de la citoyenneté par simple mariage, soulignant sur ce sujet les idées de Margaret Thatcher.

Relativement libérale, avec une optique ambivalente, sur l'égalité des sexes, elle critique lesinégalités salariales au détriment des femmes,« qui gagneraient plus en restant chez elles », et se positionne comme la seule conservatrice pour la légalisation de l'avortement[114]. Elle est plus classiquementconservatrice sur d'autres enjeux sociétaux. Lors d'un discours au congrès du Parti conservateur de 1987, elle déclare :« On enseigne à nos enfants dans les écoles qu'ils ont le droit inaliénable d'être gay »[115]. En 1988, elle fait adopter lasection 28 un amendement à l'acte de gouvernement local de 1986, qui interdit la promotion de l'homosexualité au niveau local, dans les écoles. En pleine épidémie deSIDA, l'Angleterre connait alors une montée de l'homophobie, exacerbée par la presse tabloïd ultra-conservatrice, dont l'adoption de cette clause a joué un rôle non négligeable[116].

Médias

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Margaret Thatcher se fait conseiller dans sa stratégie de communication, notamment par le directeur de presse duNumber 10,Bernard Ingham (en)[117]. Elle suit des cours de maintien et d’élocution afin de perfectionner son accentOxbridge (accent caractérisant les anciens élèves des universités deCambridge ouOxford) et faire passer une image de fermeté et d'assurance, qui assure sa crédibilité dans les médias audiovisuels.

Ses rapports avec laBBC sont houleux. Margaret Thatcher reproche à la chaîne sa neutralité lors du conflit des Malouines en 1982, lors du bombardement de la Libye en 1986[118], ou plus généralement sa façon de présenter ses décisions politiques, ce qui conduit à une polémique publique en 1986[119] et à des pressions politiques et financières sur la chaîne[118]. En revanche, la « dame de fer » entretient de bonnes relations avec certains journaux, tout particulièrement ceux deRupert Murdoch, jugés plutôt favorables à sa politique bien que les tribunes duGuardian et deThe Independent soient largement ouvertes à ses opposants politiques[120],[121].

Éducation

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Margaret Thatcher visitant l'université de Salford, en 1982.

En 1983, le gouvernement Thatcher augmenta les frais d’inscription pour les étudiants étrangers[122].

LeLocal Management of Schools Act accorde aux conseils d'administration des établissements d'enseignement (composés pour moitié de personnel enseignant, pour l'autre de parents d'élèves) une liberté totale des ressources financières et de leur utilisation[123]. En pratique, le salaire des enseignants pouvait être modulé au mérite, ce qui irrita fortement les syndicats d'enseignants[124]. Cette mesure fut en revanche plébiscitée par les parents d'élèves, puisqu'en 1993, 75 % des écoles choisirent la rémunération au mérite[124].

Margaret Thatcher fait aussi adopter leNational Curriculum, qui unifie le niveau de connaissance des élèves, indépendamment de leur comté, le« socle commun » étant le même pour tous jusqu'à 16 ans[125].

Politique étrangère

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Margaret Thatcher, participant auG7 de Williamsburg, en1983.

Sa politique étrangère fut guidée par plusieurs idées fortes, notamment l'anticommunisme, l'atlantisme et en même temps l'euroscepticisme, positionnement tranché atypique qui divisa et tendit son propre parti.

Guerre des Malouines
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Les relations entre lajunte militaire argentine et le gouvernement de Margaret Thatcher sont amicales dans un premier temps. Des membres de la junte sont invités à Londres, dont l'ancien chef de la marineEmilio Massera, responsable de centaines de disparitions, ou le ministre argentin des Finances, José Martínez de Hoz, qui défendait des conceptions économiques inspirées du thatchérisme. La « dame de fer » met fin à un programme d'aide aux réfugiés latino-américains fuyant les persécutions, qui avait été introduit par le précédent gouvernement travailliste. Les ventes d'armes à l'Argentine augmentent avec l'arrivée au pouvoir des conservateurs. Quatre jours seulement avant l'invasion des Malouines par l'Argentine, le gouvernement britannique tentait encore de vendre des avions bombardiers à la junte[126].

Le, la junte argentine envahit deux archipels au large de l'Argentine dans l'Atlantique Sud : lesîles Malouines (Falkland Islands en anglais) et laGéorgie du Sud, toutes deux possessions britanniques. Margaret Thatcher décide rapidement de recourir à la force contre cette occupation. Dès le, une flotte dirigée par l'amiralSandy Woodward appareille pour l'Atlantique Sud et laGéorgie du Sud, laquelle est reprise le. La reconquête des Malouines prit trois semaines (-) et fit 255 morts britanniques contre 712[127] ou 649 argentins, selon les sources[128].

Laguerre des Malouines se solda par la défaite de l'armée argentine qui précipita la chute de ladictature militaire. L'inflexibilité de Margaret Thatcher dans ce conflit a partiellement contribué à son surnom de « dame de fer » ; alors que sa popularité était au plus bas avant le conflit[129],[130], l'élan depatriotisme puis le succès militaire contribuèrent à sa première réélection. Parallèlement, elle augmente l'effort militaire jusqu'au milieu des années 1980, dans un contexte de « guerre fraîche » entre les deux blocs.

Une des conséquences indirectes de ce conflit est la création d'une relation très forte avec les dirigeants duChili. Thatcher remerciera en effet le généralAugusto Pinochet pour le soutien qu'il avait apporté à l'armée britannique durant le conflit en mettant à sa disposition les radars chiliens et en recueillant les blessés. L'Argentine et le Chili, tous deux gouvernés par des dictatures militaires, entretenaient en effet des relations tendues en raison d'un conflit territorial à propos ducanal de Beagle, qui avait manqué de déclencher une guerre entre les deux pays duCône Sud. Thatcher remerciera encore publiquement et personnellement Pinochet en1999, après sa mise en résidence surveillée auRoyaume-Uni à la suite d'un mandat d'arrêt international lancé par le juge espagnolBaltasar Garzón pour les violations desdroits de l'homme commises sous son gouvernement. S'exprimant en faveur de sa libération, elle déclara alors[131] :« Je suis bien consciente que vous êtes celui qui a amené la démocratie au Chili, vous avez établi une constitution appropriée à la démocratie, vous l'avez mise en œuvre, des élections ont été tenues, et enfin, conformément aux résultats, vous avez quitté le pouvoir »[132]. Selon l’écrivain chilienAriel Dorfman, cette affirmation est aussi« absurde » que si l’on disait« qu’elle a apporté le socialisme à la Grande-Bretagne »[133].

Politique européenne
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« Photo de famille » aupalais royal de Bruxelles, durant laprésidence belge de l'UE de 1987.

Eurosceptique, elle demanda que le Royaume-Uni puisse ne pas payer plus que ce qu'il recevait de l'Europe. Elle fait cette déclaration célèbre :« We are simply asking to have our own money back »[134] (Nous ne faisons que demander à récupérer notre argent). Le Royaume-Uni, alors en pleine récession, paie en effet beaucoup plus que ce qu'il reçoit. Le, Thatcher justifie sa position par un discours dans lequel elle déclare :« La Grande-Bretagne ne peut accepter la situation actuelle du budget. […] Je ne peux jouer lespères Noël de la Communauté alors que mon propre électorat est prié de renoncer à des améliorations dans le domaine de la santé, de l'éducation […] et ainsi de suite »[135]. Elle obtient gain de cause en1984[29], avec ce qu'on appelle le « rabais britannique ». Ses relations avec le président de la Commission européenne, le socialiste françaisJacques Delors, sont exécrables[136]. Celui-ci est en faveur d'une Europe fédérale et administrée, ce qui est en opposition complète avec les idées de Thatcher, et a des répercussions sur la politique européenne du Royaume-Uni[137].

Dans son fameuxdiscours de Bruges du, elle réaffirme son opposition à une Europe fédérale et déléguant plus de pouvoirs à Bruxelles[138] tout en défendant sa vision de l'Europe, une Europe des patries[139]. Son discours de Bruges défend donc trois idées fondamentales : l'Europe doit fonctionner selon la méthode coopérative, elle doit être l'outil de la création dumarché commun[140] et les États membres doivent se placer dans une logique internationaliste. Elle s'est également opposée à ce que la Communauté européenne dispose de ressources propres.

Margaret Thatcher avait approuvé l'adhésion à laCommunauté économique européenne (CEE)[141] et considérait que celle-ci ne devait être qu'un moyen de mettre en place lelibre-échange et de garantir laconcurrence économique. Elle déclara ainsi :« Nous n'avons pas réussi à repousser les frontières de l'État avec succès en Grande-Bretagne pour nous les voir réimposées au niveau européen, avec un super-État européen exerçant une nouvelle domination depuis Bruxelles »[142]. Le discours, très critiqué par les autres Européens, révéla les divisions des conservateurs sur la question européenne[29]. C'est d'ailleurs l'Europe qui accéléra la chute de son cabinet avec la démission de l'europhileGeoffrey Howe.

Relations avec les États-Unis
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Les Thatcher et les Reagan à laMaison-Blanche, avant un dîner officiel, le 16 novembre 1988.

L'amitié avec un dirigeant étranger qui marque le plus son mandat est celle qu'elle entretient avec le président américainRonald Reagan, qu'elle connaît depuis 1975, et dont elle partage les principes, notamment l'anticommunisme et lelibéralisme économique. Ronald Reagan la surnommait « the best man in England », alors qu'elle le qualifiait de deuxième homme le plus important de sa vie[143]. Les deux dirigeants s'étaient rencontrés en 1975 alors que Reagan n'était encore que gouverneur deCalifornie[144]. Les deux dirigeants s'apporteront à maintes occasions un soutien réciproque inébranlable.

Avant même l'arrivée de Reagan au pouvoir, Thatcher entreprit de resserrer les liens avec les États-Unis. Sur le plan du nucléaire, elle confirma, notamment par un échange de lettres avec le présidentCarter, lesaccords de Nassau signés parMacMillan en 1962 alors que les travaillistes avaient un temps envisagé un rapprochement avec laFrance sur cette question[145],[146].

Elle montrera tout au long de sa carrière un attachement profond à la doctrine de ladissuasion nucléaire. En1986, lors du sommet deReykjavik, elle convainc ainsi Ronald Reagan de décliner la proposition deMikhaïl Gorbatchev d'éliminer l'ensemble des systèmes offensifs soviétiques et américains à moyenne portée.

Réunion de travail descabinets ministériels de Ronald Reagan et de Margaret Thatcher en 1981.

Malgré de nombreux points de convergence, les deux chefs d'État seront en désaccord sur quelques points ponctuels. Concernant laguerre des Malouines, les intérêts américains penchaient originellement du côté argentin. Alors que les États-Unis tenteront dans un premier temps de trouver un compromis susceptible de sauver la face de leur protégéGaltieri, ils fourniront finalement auRoyaume-Uni une importante aide logistique et militaire (en particulier les missilesSidewinder qui feront changer le déroulement du conflit).

Concernant la politique de sanctions contre laPologne réprimant lesyndicatSolidarité, Margaret Thatcher reprocha aux Américains d'avoir unilatéralement décrété des sanctions qui affectaient les économies de ses alliés occidentaux bien plus que la leur[147]. Leur relation bilatérale n'en sera cependant pas affectée.

Elle intervient auprès du gouvernement deGeorge H. W. Bush pour l'inciter à adopter une ligne dure face à l'Irak. Le Royaume-Uni est le premier pays à accepter de rejoindre la coalition mise sur pied par les États-Unis pour déclencher laguerre du Golfe[87].

Guerre froide
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Margaret Thatcher adopte une politique opposée à l'URSS et à ses satellites, et soutient activement l'OTAN et la capacité dedissuasion nucléaire indépendante britannique[29]. En1979, elle condamne l'invasion par l'Armée rouge de l'Afghanistan. En 1980, à la suite de cette invasion, leRoyaume-Uni fait partie des cinquante pays qui protestent auxJeux olympiques de Moscou en y participant sous la bannière olympique. Jusqu'en 1985, elle renforce les moyens militaires britanniques, avec une hausse du budget de la défense de plus de 75 % entre 1979 et 1985[148]. Avec la détente et l'arrivée au pouvoir deMikhaïl Gorbatchev, les relations s'améliorent et les dépenses militaires décroissent à nouveau.

En Asie, elle entretient notamment des relations privilégiées avec le dictateur indonésienSoeharto, dont les massacres qui avaient suivi sa prise de pouvoir ont tué plus d'un million de personnes et la conquête duTimor oriental entreprise par son régime 200 000 autres. Décrit comme« l'un de nos meilleurs et plus valeureux amis » par Margaret Thatcher, Soeharto est défendu au Royaume-Uni par la section Asie du ministère des Affaires étrangères qui s’emploie à minimiser ses crimes[149].

À partir de 1983, Margaret Thatcher envoie lesSAS, les forces spéciales britanniques, former lesKhmers rouges aux technologies des mines terrestres. Ces derniers étaient alors engagés dans une guerre contre le gouvernement communiste cambodgien et son allié vietnamien. Le Royaume-Uni continue de considérer le régime duKampuchéa démocratique comme étant le gouvernement légitime du Cambodge et le soutient aux Nations unies. LesÉtats-Unis et le Royaume-Uni imposent d'autre part un embargo aux conséquences dévastatrices pour l'économie cambodgienne[150].

En 2013, le journalThe Economist crédite Margaret Thatcher d'avoir contribué à lachute du communisme et à la fin de laguerre froide, et d'avoir permis à la Grande-Bretagne de jouer un rôle majeur sur la scène internationale, pour la première fois depuisChurchill[151].

Relations avec le Commonwealth
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Margaret Thatcher passant en revue les troupes desBermudes, le 12 avril 1990.

Thatcher s'intéresse assez peu aux vestiges de l'Empire durant ses mandats ; les intérêts du Royaume-Uni étaient sa priorité[152].

Dès son entrée en fonction en1979, elle imprime sa marque en réglant en un peu plus de six mois le problèmerhodésien vieux de quinze ans, avec lesaccords de Lancaster House[153].

LaGrenade, ancienne possession britannique membre duCommonwealth depuis son indépendance en 1974, estenvahie par les troupes américaines en 1983. Margaret Thatcher se déclara alors« consternée et trahie »[145]. Son soutien au régime grenadais ne se traduisit cependant que par quelques protestations devant l'Assemblée générale des Nations unies.

Elle s'oppose à de dures sanctions contre le régimesud-africain qui pratique l'apartheid, les jugeant nuisibles aux intérêts britanniques, voire dangereuses pour la stabilité de la région[154]. Elle convainc ses partenaires du Commonwealth d'accepter les mesures graduées et moins radicales de la Communauté européenne en[155]. Ses prises de position relatives à l'apartheid ont été critiquées et ont créé des tensions au sein du Commonwealth. Le Premier ministre français de l'époque,Laurent Fabius, s'est même déclaré lors d'un entretien tout à la fois fasciné et épouvanté par les vues qu'elle lui avait exposées lors d'un repas[156]. Dans ses Mémoires, Thatcher soutient qu'une abolition immédiate de l'apartheid, sans compromis (et donc propre à pousser l'establishment à l'obsidionalité) et imposée de l'extérieur (et donc sans prise en compte des contraintes locales telles que les différences ethniques), aurait produit l'anarchie dont les noirs comme les blancs auraient pâti[157]. Pour le diplomate américain John Campbell, les positions de Margaret Thatcher étaient bien plus fondées sur les principes que ses détracteurs ne l'admettaient, mais il estime qu'elle a fait erreur en ne percevant pas que l'ANC était attaché aux valeurs démocratiques et humanistes[158] allant jusqu'à qualifier l'organisation de« terroriste »[159]. Margaret Thatcher etNelson Mandela se rencontrent finalement à Downing Street en, en dépit de l'opposition de la direction de l'ANC[160].

Après des négociations sino-britanniques très difficiles, et l'affirmation parDeng Xiaoping du principe« un pays, deux systèmes »[161], elle signe le ladéclaration commune sino-britannique sur la question de Hong Kong qui prévoit la restitution à larépublique populaire de Chine de l'île deHong Kong et de la presqu'île deKowloon (cédées à perpétuité par lestraités de 1842 et1860), conjointement avec lesNouveaux Territoires (loués en1898 pour 99 ans), avec effet au[162].

Élections intermédiaires

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Les électeurs britanniques lui donnèrent la majorité à trois reprises, lui confiant le plus long mandat de Première ministre auRoyaume-Uni depuis leXIXe siècle[29].

En 1979, dans un contexte de déclin économique, social et politique, elle fait campagne sur les questions économiques, donnant la priorité à la maîtrise de l'inflation et au contrôle du pouvoir des syndicats. Elle est à la recherche de l'électorat travailliste traditionnel, qui n'a jamais voté conservateur auparavant, de l'électorat jeune votant pour la première fois ou de l'électorat libéral de 1974[163]. Sur la forme, sa campagne est orchestrée parGordon Reece et Timothy Bell. Les conservateurs auraient gagné dans cette élection 11 % de voix supplémentaires dans la classe ouvrière qualifiée et 9 % chez la classe ouvrière non-qualifiée[164]. De plus, Margaret Thatcher a reçu le soutien de ministres travaillistes déçus : Reginald Prentice[165], Richard Marsh[166], Alfred Robens[167] et Lord Chalfont[168],[h].

En 1982, sa situation était difficile et sa popularité faible. La guerre des Malouines restaura cependant son autorité morale et leFalklands Factor (Facteur des Malouines) joua un rôle important dans sa réélection. Néanmoins, pour l'historien Philippe Chassaigne, c'est surtout l'amélioration de la situation économique qui explique cette réélection[169]. Les tories obtiennent finalement 397 députés sur 635 en 1983[170],[171],[172].

En 1987, les tories remportent à nouveau la victoire, mais avec une moindre avance puisqu'ils gagnent 375 sièges sur 650[170]. Les travaillistes sont à chaque fois distancés, en nombre de sièges, mais surtout sur le terrain des idées.Michael Foot, le dernier« archéo-travailliste »[À attribuer], laisse la place à des dirigeants plus modérés en 1983[173].

Les dissensions au sein du parti se multiplient néanmoins, en partie à cause de son autoritarisme, qui suscite des brouilles avecFrancis Pym,Geoffrey Howe ouNigel Lawson.

Chute et départ du pouvoir

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Margaret Thatcher en 1990.

En1990, l'instauration d'un nouvel impôt local remplaçant la taxe d'habitation, lapoll tax — très impopulaire, au point d'entraîner des émeutes[174] —, sa politique monétaire (taux d'intérêt de la Banque d'Angleterre à 15 % en 1989[175]) et sa réserve face à l'intégration duRoyaume-Uni dans lesCommunautés européennes la mettent en minorité dans son propre parti, alors très divisé sur ces sujets[176]. Elle accepte cependant, après dix ans de débats internes, l'adhésion du Royaume-Uni aumécanisme de taux de change européen en octobre1990[177].

Le, sonvice-Premier ministreGeoffrey Howe, l'un de ses plus anciens alliés, maiseurophile, démissionne pour protester contre sa politique européenne[178]. Il en appelle à quelqu'un de nouveau pour mener une nouvelle politique[179].Michael Heseltine, ancien ministre de la Défense, fait alors acte de candidature pour diriger le Parti conservateur, défiant Margaret Thatcher.

Le scrutin a lieu le, alors qu'elle participe au Sommet de Paris de laConférence pour la sécurité et la coopération en Europe. Elle obtient 204 voix (54,8 %) contre 152 (40,9 %) à Michael Heseltine et 16 abstentions. Toutefois, les statuts du Parti disposent qu'un candidat doit obtenir une avance de 15 % des votants pour l'emporter, faute de quoi un second tour doit avoir lieu. Il manque quatre voix seulement à la Première ministre pour atteindre ce seuil, ce qui permet à Heseltine de la mettre enballotage[180],[181]. Un second tour est prévu une semaine plus tard, le 27 novembre.

Après son retour du sommet de Paris, le au matin, elle reçoit un à un ses ministres pour les consulter sur la position à adopter quant au second tour. Un certain nombre d'entre eux lui renouvellent leur soutien, mais la plupart lui conseillent de démissionner[182],[183],[184],[185], estimant que le second tour risque de lui être plus défavorable que le premier[186],[187],[188],[189]. Deux autres, enfin, l'informent que, dans l'hypothèse où elle gagnerait, ils démissionneraient de leur poste de ministres[190],[191],[192].

À l'issue de ces consultations, elle annonce son retrait du second tour et par conséquent sa démission de chef du Parti conservateur et du poste de Première ministre[29]. Elle invoque la nécessité de choisir quelqu'un de nouveau qui pourrait mener les conservateurs à la victoire dès l'échéance électorale suivante. Elle apporte son soutien à son ancien dauphinJohn Major, qui gagne la primaire conservatrice par 185 voix contre 131 pour Heseltine (au second tour, la règle des 15 % ne s'applique plus)[193], et qui lui succède donc au poste de Premier ministre dès le.

Elle reste à ce jour le Premier ministre à avoir tenu le plus longtemps (onze ans et six mois) les rênes du pouvoir au Royaume-Uni depuisLord Salisbury[194] (quatorze ans et deux mois).

Après le 10 Downing Street

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Thatcher assistant à la cérémonie commémorative du5e anniversaire des attentats du11 septembre 2001, avecDick Cheney et sa femmeLynne.
Margaret Thatcher lors des obsèques d'État deRonald Reagan, le.

Retrait progressif de la vie publique

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Après avoir démissionné, en, du10 Downing Street, elle donne des conférences un peu partout dans le monde, et se consacre à sa fondation[4], bien qu'elle soit toujours députée au Parlement. Elle est nomméepair à vie, en 1992, comme baronne « Thatcher of Kesteven in the County of Lincolnshire[194] », sur proposition de son successeurJohn Major, siégeant ainsi à laChambre des lords[194]. En 1995, la reineÉlisabethII l'honore de l'ordre de la Jarretière, plus haute distinction britannique[194].

Margaret Thatcher est engagée par le cigarettierPhilip Morris en pour la somme de 250 000 dollars par an et une contribution annuelle de 250 000 dollars pour sa fondation[195] pour un total d'un million de dollars comme « consultant géopolitique ». Selon leSunday Times, « il lui sera demandé d'aider à résister aux tentatives de bannir les publicités pour le tabac dans la Communauté européenne et de combattre les taxes sur les cigarettes et les monopoles étatiques sur le tabac »[196].

Le, elle assiste, en compagnie de son époux et de plusieurs autres personnalités, aux obsèques deLady Diana Spencer à l'abbaye de Westminster.

Après plusieurs petitesattaques cérébrales et sur avis de ses médecins, elle se retire de la vie publique en 2002 pour ménager sa santé, tout en restant impliquée dans la politique[15],[4].

Dernières années de sa vie

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Très affectée par le décès de son époux en 2003, Margaret Thatcher continue néanmoins à faire quelques apparitions publiques. Elle tient ainsi à assister aux funérailles de son grand ami, l'ancien présidentaméricainRonald Reagan, qui ont lieu le en lacathédrale nationale deWashington. Pour la cinquième commémoration annuelle desattentats du 11 septembre 2001, elle se rend auPentagone à Washington, en compagnie de la Secrétaire d'État américaineCondoleezza Rice, afin de rendre hommage aux victimes étrangères[i].

Le, elle assiste à l'installation de sa statue à laChambre des communes, aux côtés des effigies deWinston Churchill,David Lloyd George etClement Attlee. Premier chef degouvernement britannique à avoir sa statue de son vivant, elle déclare à cette occasion :« J'aurais préféré une statue en fer, mais le bronze me convient. Au moins, elle ne rouillera pas. Et, cette fois, j'espère que la tête restera en place »[197] (allusion à une précédente sculpture d'elle, en marbre, du sculpteur Neil Simmons, exposée à laGuildhall Art Gallery et décapitée en 2002 par l'artiste Paul Kelleher dans un geste de protestation symbolique)[198].

Margaret Thatcher assistant à un déjeuner pour les anciens combattants organisé par lareine aupalais de Buckingham, le 10 juillet 2005.

Le, leSunday Telegraph publie des extraits d'un entretien exclusif accordé par la « dame de fer » à la chaîne de télévisionBBC, qui a été depuis diffusé le 19 juin. Peu avant le10e anniversaire de la rétrocession deHong Kong, elle évoque la journée du, lorsque leRoyaume-Uni rétrocédaHong Kong à laChine : elle déclare avoir ce jour-là ressenti de la tristesse, affirmant qu'elle aurait souhaité que Hong Kong restât sous contrôle de l'administration britannique.

Sa filleCarol indique dans un livre, qui sort le, que sa mère souffre de troubles importants de la mémoire depuis sept ans[199]. Elle présente des troubles cognitifs importants secondaires à unedémence vasculaire, consécutive à plusieursaccidents vasculaires cérébraux[200].

Margaret Thatcher avec lesecrétaire américain à la Défense,Donald Rumsfeld, et lechef d’état-major des armées, le généralPeter Pace, lors d’une visite auPentagone, le 12 septembre 2006.

Le, elle fête, auCarlton Club, le30e anniversaire de son élection en tant que première femme Première ministre duRoyaume-Uni, puis rencontreBenoîtXVI auVatican le 27 mai suivant[201], après s'être recueillie devant la tombe deJean-PaulII, sur laquelle elle a déposé un bouquet de roses blanches et une dédicace :« À un homme de foi et de courage ». Le, elle participe à une réception donnée par le Premier ministreGordon Brown en compagnie du chef du Parti conservateurDavid Cameron, au10 Downing Street, pour l'inauguration d'un portrait de l'artisteRichard Stone la représentant ; elle est la première parlementaire à être honorée de son vivant par un portrait à Downing Street et le troisième chef de gouvernement aprèsWinston Churchill etDavid Lloyd George[202]. Elle effectue une visite à Downing Street le, à l'invitation du nouveau chef du gouvernement, David Cameron, qui a mis fin le mois précédent à une période de treize années dans l'opposition pour leParti conservateur. Margaret Thatcher avait également été invitée à rendre visite aux Premiers ministres travaillistesTony Blair etGordon Brown peu après leur prise de fonctions, respectivement en 1997 et 2007[203]. En présence des autres anciens Premiers ministres et du Premier ministre en exercice, elle assiste à l'allocution donnée par le papeBenoîtXVI à Westminster Hall, le, lors de sa visite d’État au Royaume-Uni. En raison de son état de santé, elle décline ensuite plusieurs invitations, et n'assiste pas aumariage du prince William et de Catherine Middleton le[204]. En, elle participe à la fête donnée pour le50e anniversaire du Secrétaire d'État à la Défense,Liam Fox, dans son appartement àAdmiralty House. Liam Fox déclare alors« être ravi d'avoir deux Premiers ministres (Margaret Thatcher etDavid Cameron) de son parti pour son50e anniversaire ».

Pour son87e anniversaire en, elle fait une apparition publique en déjeunant dans un restaurant londonien avec son filsMark et son épouse. Elle est ensuite hospitalisée, le, et opérée d'une tumeur à lavessie le lendemain[205]. Elle ressort de l'hôpital avant la Saint-Sylvestre, mais ne regagne pas sa résidence du quartier deBelgravia surChester Square, son état physique ne lui permettant plus, en effet, de monter les marches de sa maison. Elle est relogée à l'hôtel Ritz de Londres par ses propriétairesDavid et Frederick Barclay, qui furent de fervents soutiens de l'ancienne Première ministre.

Mort et funérailles

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Article détaillé :Mort et funérailles de Margaret Thatcher.
Cortège dans les rues de Londres, transportant le cercueil de Margaret Thatcher vers lacathédrale Saint-Paul.
Tombeaux de Margaret etDenis Thatcher à l'hôpital royal de Chelsea.

Margaret Thatcher meurt le à l'hôtel Ritz londonien, où elle demeurait depuis quelque temps, des suites d'unaccident vasculaire cérébral, à l'âge de 87 ans[206],[207],[208].

Des obsèques cérémonielles (comme celles qui avaient été organisées pour laprincesse Diana et pour lareine-mère), avec les honneurs militaires et retransmises en direct à la télévision, ont lieu le en lacathédrale Saint-Paul deLondres. Fait exceptionnel, la reineÉlisabethII (qui n'assiste qu'aux enterrements des membres de sa famille ou de chefs d'État, à la seule exception des obsèques de l'ancien Premier ministre britanniqueWinston Churchill en 1965) et son époux le princePhilip d’Édimbourg assistent à la cérémonie. Outre le Premier ministre britannique,David Cameron, ses prédécesseursGordon Brown,Tony Blair etJohn Major, sont présentes quelque 2 300 personnes et personnalités internationales représentant 170 pays. Parmi elles figurent deux chefs d'État[Qui ?], onze Premiers ministres, dont le CanadienStephen Harper et son prédécesseurBrian Mulroney, l'IsraélienBenyamin Netanyahou, le LettonValdis Dombrovskis et le PolonaisDonald Tusk, et dix-sept ministres des Affaires étrangères. LesÉtats-Unis sont représentés par l'anciensecrétaire d'ÉtatHenry Kissinger, l'ancienvice-présidentDick Cheney et l'ancienprésident de la Chambre des représentantsNewt Gingrich[209], tandis que laFrance est représentée parÉlisabeth Guigou, présidente de lacommission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale[210]. À l'issue de cette cérémonie, conformément à ses volontés, Margaret Thatcher est incinérée. Le, en présence de ses enfants, Mark et Carol, ses cendres sont enterrées dans les jardins de l'hôpital royal de Chelsea, aux côtés de celles de son mari Denis, mort en 2003. Une pierre tombale, portant la simple inscription « Margaret Thatcher 1925-2013 », surplombe sa dernière demeure[211].

Au Royaume-Uni, Margaret Thatcher est saluée par sa famille politique[212]. Le Premier ministre,David Cameron, rend hommage à celle qui a« sauvé son pays » et salue son« immense courage »[213]. Indiquant sa tristesse d'avoir perdu« une grande leader, une grande Première ministre, une grande Britannique », il estime que Margaret Thatcher restera dans les mémoires comme« le meilleur Premier ministre du pays en temps de paix »[212].Ed Miliband, dirigeant de l'opposition, déclare que« les travaillistes ont souvent été en désaccord avec elle, ce qui ne nous empêche pas d'éprouver le plus grand respect envers ses accomplissements politiques et sa force de caractère »[212]. Le ministre des Affaires étrangères britannique,William Hague, a quant à lui indiqué sur Twitter que la « dame de fer » avait changé la Grande-Bretagne« pour toujours » et que chaque citoyen du Royaume« lui doit beaucoup ». Lareine, quant à elle, fait connaître sa tristesse à l'annonce de cette nouvelle[214]. À l'instar deDiana Spencer, Margaret Thatcher bénéficiera des honneurs militaires durant ses funérailles à lacathédrale Saint-Paul deLondres, un grand honneur accordé par autorisation royale[215], mais une cérémonie avec moins de pompe que lesobsèques nationales, réservées aux souverains et aux personnalités politiques les plus importantes (amiral Nelson,Winston Churchill)[216].

Les réactions sont plus contrastées chez ses opposants. Le travaillisteKen Livingstone, ancien maire de Londres connu pour son passé trotskiste, considère que« chacun des problèmes économiques que nous avons aujourd'hui constitue un héritage de sa politique et vient du fait qu'elle avait fondamentalement tort »[217]. Le réalisateurKen Loach, sympathisant marxiste, opposant de longue date à sa politique, propose de« privatiser ses funérailles »[218]. Le chef syndicalArthur Scargill, qui a eu un long bras de fer avec Thatcher durant lagrève des mineurs de 1984-1985, célèbre la nouvelle en écrivant à un ami « Scargill alive » (Scargill en vie)[219]. Si la presse nationale et internationale salue la stature exceptionnelle de Margaret Thatcher, nombre de périodiques soulignent également qu'elle reste une personnalité controversée[4],[220] et que l'annonce de sa mort continue à diviser l'opinion publique britannique.The Daily Mirror déclare que« sa mort est un deuil pour la moitié du pays, mais pour l'autre moitié, elle est cause de célébration, car jamais figure politique n'a provoqué autant de divisions dans notre histoire »[217]. Des fêtes pour« célébrer » son décès ont lieu spontanément ou sont organisées au Royaume-Uni et enArgentine[221],[222]. C'est la première fois dans l'Histoire que se tient ce genre de manifestation pour le chef d’État d'une démocratie.The Economist parle d'un héritage qui divise encore les Britanniques, utilisant la formule« adorez-la ou haïssez-la » et analysant que« ce n'est pas seulement parce qu'elle a été une figure polémique, mais surtout parce que les débats qu'elle a provoqués continuent de diviser […] Le thatchérisme est aussi pertinent aujourd'hui qu'il [ne] l'était dans les années 1980 »[223].

L'annonce de son décès fait lesunes de la presse mondiale[224]. Le président américainBarack Obama salue l'« un des grands avocats de la liberté »[225] ; il indique par ailleurs que son mandat de Première ministre« est un exemple pour nos filles : aucun plafond de verre n'est impossible à briser »[212]. Le président russeVladimir Poutine a, lui, rendu hommage à« l'une des personnalités politiques les plus remarquables du monde moderne »[226]. L'ancien dirigeant soviétiqueMikhaïl Gorbatchev, interlocuteur direct de Margaret Thatcher lors de son mandat de Première ministre, rend hommage à une« personne brillante » qui restera« dans nos mémoires, comme dans l'Histoire »[225]. La chancelière allemandeAngela Merkel reconnaît en Margaret Thatcher un« leader extraordinaire de notre époque »[225]. Le président françaisFrançois Hollande estime dans un communiqué que Margaret Thatcher« aura profondément marqué l'Histoire de son pays » et que« tout au long de sa vie publique, avec des convictions conservatrices qu’elle assumait pleinement, elle fut soucieuse du rayonnement du Royaume-Uni et de la défense de ses intérêts »[227].Valéry Giscard d'Estaing, qui l'a côtoyée, se souvient de leurs« rapports courtois et amicaux ». Il reconnaît le succès de sa politique, estimant que les réussites de ses successeurs sont« largement dues à son action », et se souvient de sa« volonté inébranlable » et de son« caractère indomptable »[228].Lech Wałęsa, chef historique du syndicat polonaisSolidarność, souligne quant à lui l'engagement de Margaret Thatcher pour la délivrance de l'Europe de l'Est ducommunisme[225]. Fervent catholique, il annonce« prier pour elle »[225].Gianni Alemanno, le maire deRome, indique que malgré ses désaccords politiques avec Margaret Thatcher il« ne peut que s'incliner face à une femme qui a été une figure majeure non seulement de l'histoire européenne, mais également de celle du monde »[229]. Elle est également saluée enIsraël, où est louée son action en faveur de la paix auMoyen-Orient (Margaret Thatcher avait été à l'origine d'un accord de paix entre Israël et laJordanie)[230]. La Chine lui rend également hommage en la qualifiant de« remarquable personnage d'État », ayant contribué« de façon importante au développement des relations sino-britanniques et en particulier à la solution pacifique négociée pour Hong Kong »[231]. EnAustralie,Julia Gillard, également la première femme à devenirPremier ministre dans son pays, déclare :« En tant que femme, j'admire son exploit d'être la première femme à diriger le Royaume-Uni »[232] ; membre duParti travailliste (gauche), elle reconnaît ne pas partager la vision politique de Margaret Thatcher, mais indique que« c'est une femme qui a changé l'histoire des femmes »[232]. Plus largement, l'ensemble de la classe politique australienne (l'Australie est membre duCommonwealth) rend hommage à Margaret Thatcher[232].

Résultats à la Chambre des communes

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ÉlectionCirconscriptionPartiVoix%Résultats
En tant que Margaret Roberts
Générales de 1950DartfordConservateur24 49036,2Échec
Générales de 1951DartfordConservateur27 76040,9Échec
En tant que Margaret Thatcher
Générales de 1959FinchleyConservateur29 69753,2Élu
Générales de 1964FinchleyConservateur24 59146,6Élu
Générales de 1966FinchleyConservateur23 96846,5Élu
Générales de 1970FinchleyConservateur25 48053,8Élu
Générales de février 1974FinchleyConservateur18 18044,0Élu
Générales d'octobre 1974FinchleyConservateur16 49844,0Élu
Générales de 1979FinchleyConservateur20 91852,5Élu
Générales de 1983FinchleyConservateur19 61651,1Élu
Générales de 1987FinchleyConservateur21 60353,9Élu

Bilan du thatchérisme

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Margaret Thatcher est l'une des rares personnalités politiques britanniques à avoir donné son nom à une politique : lethatchérisme[233].The Economist note que siWinston Churchill a mené la Grande-Bretagne à la victoire contre leTroisième Reich durant laSeconde Guerre mondiale, il n'a jamais fait de son nom un« -isme »[151].

Formation intellectuelle

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Friedrich Hayek,prix Nobel d'économie 1974, est l'une des inspirations intellectuelles de Margaret Thatcher[4], tout commeMilton Friedman[234].

La politique économique et sociale de Margaret Thatcher, le « thatchérisme », est, avec le « reaganisme », son pendant américain à la même époque, l'un des deux principaux avatars de la « révolution conservatrice » que connaît le monde à la suite de la phase derécession s'ouvrant avec les deuxchocs pétroliers et la crise dukeynésianisme. Si l'on peut dégager une série d'éléments qui le caractérisent, l'historienEric J. Evans (en) souligne que la plupart des commentateurs contemporains s'accordent à dire que le thatchérisme ne constitue pas une idéologie cohérente en soi[235].

C'est dans lesannées 1970 que le thatchérisme prend forme, sous l'influence des penseurs etthink tanks (clubs de réflexion)libéraux. Le thatchérisme se définit par trois caractéristiques fondamentales : leconservatisme politique, lelibéralisme économique et letraditionalisme social[236]. Margaret Thatcher se revendique d'Edmund Burke, économiquement libéral, mais politiquement conservateur[237].

Margaret Thatcher accorde une grande importance aux valeursvictoriennes du travail, de l'ordre, de l'effort et deself-help (auto-assistance), qu'elle reçut dans son éducation et dont elle dit dans sesMémoires qu'elles jouèrent un grand rôle dans son parcours[4]. Dès ses années d'université, elle se familiarise avec les idées libérales, à travers la lecture deLa Société ouverte et ses ennemis deKarl Popper,La Route de la servitude ou, plus tard,La Constitution de la liberté deFriedrich Hayek[238]. Il s'agit là d'une source d'inspiration importante de sa pensée, avec les ouvrages libéraux que lui conseilleraKeith Joseph[239].De façon générale, le thatchérisme puise son inspiration politique et économique dans ces théories et dans celles de l'École monétariste de Chicago, incarnée parMilton Friedman, de l'école de l'offre d'Arthur Laffer et de l'École autrichienne, connue à traversFriedrich Hayek[réf. nécessaire].

Les libéraux classiques, commeAdam Smith, ont aussi eu une importante influence sur Margaret Thatcher, qui était convaincue de la justesse de la métaphore de la « main invisible ». Elle encourage de ce fait leslibertés économiques individuelles, car elle les considère comme permettant le bien-être de la société tout entière[240].

Margaret Thatcher suivra ces théories en mettant en place à son arrivée au pouvoir une politiquemonétariste pure, caractérisée par destaux d'intérêt élevés visant à juguler l'inflation par la maitrise de lamasse monétaire ; en abolissant lecontrôle des changes ; en dérégulant le marché du travail pour basculer vers unepolitique de l'offre ; et en privatisant une partie de ses actifs[241].Nigel Lawson,chancelier de l'Échiquier entre 1983 et 1990, déclare ainsi en 1980 :

« La politique économique du nouveau conservatisme repose sur deux principes : le monétarisme et lelibre marché en opposition à l'intervention de l'État et à laplanification centralisée »

— Nigel Lawson, Conférence duBow Group en août 1980

Elle revendique également des idées antisocialistes et écrit dans sesMémoires :« je n'ai jamais oublié que l'objectif inavoué du socialisme — municipal ou national — était d'accroître la dépendance. La pauvreté n'était pas seulement le sol nourricier du socialisme : elle en était l'effet délibérément recherché »[242]. Dans un discours devant le Conseil central de son parti, en, elle déclare[243] :« Le socialisme a l'État pour credo. Il considère les êtres humains ordinaires comme le matériau brut de ses projets de changements sociaux ». Lesthink tanks libéraux britanniques comme leCentre for Policy Studies, fondé en 1974 parKeith Joseph transmettent les idées de Thatcher au parti conservateur[10].

Contexte économique et social

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À son arrivée au pouvoir, le Royaume-Uni est dans une situation économique et sociale très difficile. Le déclin de la production industrielle, régulier depuis la fin de la guerre, s'est accéléré lors des années 1970. La priorité absolue donnée à la défense desdroits sociaux et ausoutien de la consommation par les gouvernements qui se sont succédé depuis 1945 atteint ses limites à la suite des nombreusesdépréciations de lalivre sterling, qui creuse ledéficit de labalance des paiements. Dans les années 1970, conservateurs et travaillistes alternent chacunpolitique de relance etpolitique de rigueur, tenaillés entre le besoin decroissance et celui de rétablir les finances publiques[244]. Le très puissant pouvoir syndical paralyse le pays par son recours répété aux grèves massives[244],[245],[10]. La crise atteint son paroxysme en 1978, avec un doublement du taux de chômage à 5,5 % et une inflation très forte[244]. On désigne alors souvent le pays comme l'« Homme malade de l'Europe »[12],[246],[247]. L'« hiver du Mécontentement », pendant lequel les syndicats lancent de longues grèves, à la suite du licenciement de 70 000 mineurs, que le gouvernement travailliste ne parvient plus à maîtriser, contribue à la victoire de Margaret Thatcher aux élections générales[12],[248].

En revanche, son arrivée au pouvoir coïncide avec la mise en production des gisements de gaz et de pétrole de la mer du Nord. Entre 1976 (12,2 Mt) et 1986 (127,1 Mt) la production britannique de pétrole a plus que décuplé, faisant de la Grande-Bretagne le sixième producteur mondial de pétrole[249]. Lors de ses mandats, la rente pétrolière va contribuer à la fois au budget de la nation, avec dix milliards de livres de recettes les meilleures années, ainsi qu'à l'équilibre de la balance des paiements, limitant ainsi les effets de la désindustrialisation[250].

De bons résultats économiques, mais un bilan social controversé

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Partant de cette situation, elle laisse à son départ une situation économique jugée« assainie » parLe Monde[4] ou« en voie de renaissance »[251], et qui peut être caractérisée par quatre éléments : une inflation qui reste non négligeable malgré une nette baisse au milieu des années 1980[j], unecroissance économique importante[252], un État dont la place dans l'économie s'est réduite malgré la hausse des prélèvements sociaux[253], et un chômage qui atteint 6,8 % lors de la dernière année au pouvoir de Thatcher en 1990[254],[255], s'installant de façon durable dans les anciens districts industriels[253].

Ses opposants lui reprochent une dégradation des infrastructures due à un manque de financement, une dégradation dusecteur public, une augmentation de laprécarité salariale[256], la baisse de qualité de l'éducation[4], en raison du manque d'enseignants ou de classes surchargées[257] — ou d'une baisse du niveau général, notamment reprochée par l'aile droite des Tories, avec un creusement des inégalités entre établissements[258] —, la forte augmentation du nombre depauvres — letaux de pauvreté, soit la part de la population qui gagne moins de 60 % du revenu médian, est passé de 13,4 % à 22,2 % pendant les mandats de Margaret Thatcher[93] —, ainsi que de l'accroissement des disparités sociales et régionales[4],[259]. Le niveau de vie britannique a en moyenne augmenté, mais les inégalités de revenus se sont creusées : entre 1980 et 1990, la part des 10 % les plus pauvres de la population a un revenu moyen en baisse de 10 %, tandis que les moyennes des revenus de tous les autres déciles augmentent[k],[260]. Si les conséquences sociales et le« style abrasif » de Margaret Thatcher ont suscité des critiques[261],[262], en matière deprotection sociale, le système de la santé publique (National Health Service) n'a pas été réformé[10],[l].

Margaret Thatcher met en application les théories d'inspirationmonétariste en luttant contre l'inflation forte de la fin des années 1970 par destaux d'intérêt élevés et en favorisant l'ouverture économique auxcapitaux étrangers ; elle réduit également lesimpôts directs, sans toutefois parvenir à limiter lesprélèvements obligatoires : le pouvoir syndical reste fort au sein du secteur public, préservant les salaires des fonctionnaires restés en poste ; d'autre part, la mise en œuvre de sa politique nécessite des relais et des exécutants pour les responsabilités transférées à des services civils ou à desquangos[263]. Après une hausse durant les quatre premières années de ses mandats, lesdépenses publiques sont réduites de façon significative[264], en partie grâce à la fin de la participation financière de l'État qui soutenait l'activité de plusieurs industries « historiques », notamment desmines déficitaires, attitude qui tranche avec le volontarisme des voisins européens du Royaume-Uni dans leur tentative de sauvetage de l'industrie au cours des années 1980.

Margaret Thatcher a souvent été accusée d'avoir« désindustrialisé la Grande-Bretagne »[264],[265]. En réalité, cette tendance lourde de l'évolution du tissu économique britannique avait déjà commencé avant son arrivée au pouvoir et s'est poursuivie dans les décennies suivantes, et, bien qu'elle se soit poursuivie sous ses mandats, la désindustrialisation du pays se faisait à un rythme moins rapide que sous ses prédécesseurs[264].

Le développement de la propriété privée, en particulier grâce à la vente des logements sociaux à leurs occupants, fait partie des conséquences directes de la politique de Margaret Thatcher, conformément à sa volonté affichée de faire du Royaume-Uni une« société de propriétaires ». Ses mandats ont ainsi permis l'émergence d'une classe moyenne de petits propriétaires[10], la proportion de propriétaires-occupants dans la population totale passant de 55 à 67 % entre 1979 et 1989[266]. De même, elle a favorisé le développement de l'actionnariat : si trois millions de foyers détiennent des actions en 1979, ils sont trois fois plus nombreux en 1987[267].

La libération des contraintes bancaires commencée par Margaret Thatcher qui accompagne le vaste mouvement de déréglementation financière permet à la place de Londres de profiter largement de la financiarisation mondiale. Cette économie bancaire spéculative conduit néanmoins à la forte rétractation du Mercredi noir () et selon certains, à l'instar du démocrate de gaucheRomano Prodi[268], est à l'origine des dérèglements qui mènent à l'éclatement de la bulle de l'endettement dans les années 2000[269].

Catherine Mathieu de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) estime que le creusement des inégalités entre Londres et le Sud-Est du pays, lié au« choix de la libéralisation de l'économie britannique » de Margaret Thatcher, explique que« des régions traditionnellement travaillistes [aient] finalement voté pour le Brexit » lors duréférendum de 2016[270].

Un éditorialiste deThe Independent, John Rentoul, estime que l'action de Margaret Thatcher était nécessaire, l'économie étant avant son arrivée inefficiente, et le pays handicapé par la toute-puissance des syndicats. Elle a posé les bases permettant la restauration de la compétitivité internationale, ainsi que de la croissance qu'a connue la Grande-Bretagne, et dont ont bénéficié d'autres pays, durant les décennies suivantes. Estimant que son action a montré au Parti travailliste que lecapitalisme était la seule voie possible, il regrette toutefois son dogmatisme en matière demonétarisme, qui a conduit à une hausse très importante des taux d'intérêt, et le coût social de sa politique, qu'il s'agisse du chômage ou du démantèlement du pouvoir syndical, qui constitue, selon lui, un facteur d'explication à la précarité actuelle de nombre de travailleurs pauvres[271].

Lors de sa mort, en 2013, 50 % des personnes interrogées par l'institut de sondage ICM pourThe Guardian estiment qu'elle a été une bonne Première ministre, alors que 34 % sont d'un avis contraire[272]. Les principaux points de son action étant jugés positifs sont l'accession de nombreux Britanniques à la propriété et son opposition aux syndicats, tandis que l'instauration de la poll tax est perçue comme étant la moins bonne réforme de son passage au 10 Downing Street[272].

Héritage politique

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Reconnaissance nationale

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Lesarmoiries personnelles de Margaret Thatcher, après son anoblissement en1995.

Margaret Thatcher reçoit de nombreux honneurs et décorations britanniques : elle est, par exemple, faite en 1991Citoyenne d'honneur de lacité de Westminster, un honneur qui n'avait été accordé jusqu'alors qu'àChurchill[273].

Leblairisme du Premier ministreTony Blair, qui prend la suite du conservateurJohn Major en1997, marque un prolongement du thatchérisme pour sa trame libérale, mais avec des infléchissements[274] : une reconsidération de la question des inégalités, la renationalisation d'entreprises d'intérêt général en déroute, ou encore une attitude moins isolée vis-à-vis de l'Union européenne, sans pour autant remettre fondamentalement en cause l'atlantisme traditionnel du pays.

Son influence culturelle sur la revitalisation des idées en faveur de l'économie de marché lui a été reconnue par ses adversaires politiques ;Peter Mandelson, député travailliste, écrivit ainsi dans une tribune libre publiée le dansThe Times :« Nous sommes tous des thatchériens »[2]. Elle conserve aujourd'hui une aura importante dans le pays et est considérée par les Britanniques comme leur plus grandePremière ministre de l'après-guerre[275]. En 2011, un sondage mené parIpsos Mori montre que 34 % des Britanniques considèrent Margaret Thatcher comme étant la Première ministre le plus compétent du pays ces trente dernières années, la plaçant ainsi en tête du sondage[276]. Elle demeure néanmoins critiquée par plusieurs personnalités politiques, parmi lesquelles le député de la région deRotherham,Denis MacShane, qui affirme en 2008« qu'elle a condamné [la population de sa région] à un niveau de vie indigne pendant près de quinze ans, [elle lui voue encore] une haine viscérale »[277].

Margaret Thatcher a polarisé la vie politique du pays autour d'elle. Plus de quinze ans après son départ, l'intention prêtée en àTony Blair de lui préparer desobsèques nationales a entraîné de nombreuses réactions ; leDaily Telegraph a consacré le 9 août sa une aux remous de l'affaire au sein duParti travailliste. Plusieurs membres du parti du Premier ministre évoquent la possibilité de quitter le parti si cette information était confirmée. Les obsèques nationales sont normalement réservées à lafamille royale britannique[278]. Mais il existe certaines exceptions, comme en1965 lors du décès deWinston Churchill, qui avait dirigé le pays pendant laSeconde Guerre mondiale. En raison du coût d'une telle cérémonie, évalué à trois millions de livres, une pétition circule pour exiger que,« en conformité avec son héritage, les funérailles soient financées et organisées par le secteur privé afin d'offrir le meilleur choix et rapport qualité-prix aux usagers et autres parties prenantes »[279]. Finalement, après l'annonce de son décès, il est annoncé qu'elle n'aura pas d'obsèques nationales, mais des funérailles à lacathédrale Saint-Paul de Londres avec des honneurs militaires[280].

En 2015, un buste de Margaret Thatcher est inauguré par son filsMark àStanley, sur lesîles Malouines[281].

Reconnaissance internationale

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Margaret Thatcher recevant la plus haute décoration civile américaine, lamédaille présidentielle de la Liberté, des mains deGeorge H. W. Bush, 1991

Margaret Thatcher a reçu de nombreuses reconnaissances, britanniques ou étrangères. Elle a ainsi été décorée au Royaume-Uni de l'ordre de la Jarretière et de l'ordre du Mérite ; elle fait partie de laRoyal Society et duConseil privé de la reineÉlisabeth II.

Elle a été également décorée de lamédaille présidentielle de la Liberté américaine, duRonald Reagan Freedom Award et est membre honoraire de laHeritage Foundation. Le magazinelibertarien américainReason l'a célébrée comme « héros de la liberté »[282].

Plusieurs lieux portent son nom dans lesÎles Malouines, en souvenir du conflit de 1982 :Thatcher drive àPort Stanley ou lapéninsule de Thatcher enGéorgie du Sud. Le est un jour férié dans les Malouines, le « Margaret Thatcher Day ».

Elle est décorée duClare Boothe Luce Award (en) par laHeritage Foundation.

Dans les arts et la culture populaire

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Margaret Thatcher est une source inépuisable de représentations culturelles (cinéma,théâtre,musique, etc.), étant bien plus présente dans les médias et la culture populaire que n'importe quel autre dirigeant politique européen actuel ou passé, dans une dimension de fascination-répulsion des artistes[283]. Ainsi, l'image dans la présentation artistique de son bilan outre-manche est souvent très biaisée, car elle fait l'impasse sur sa popularité et les succès de sa politique économique, insistant sur les aspects les plus négatifs de son action ou la représentant comme hystérique[283]. Le prix Nobel de littératureMario Vargas Llosa est l'un des rares écrivains à revendiquer une admiration pour Thatcher[284].

Cinéma

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La Grande-Bretagne des laissés-pour-compte de l'ère thatchérienne est le sujet de nombreux films, commeMy Beautiful Laundrette (1985) deStephen Frears,Les Virtuoses (1996) deMark Herman,The Full Monty (1997) dePeter Cattaneo,Trainspotting (1995) deDanny Boyle,Billy Elliot (2000) deStephen Daldry,This Is England (2006) deShane Meadows ou encore la plupart des films deKen Loach, notammentRaining Stones (1993). Margaret Thatcher est parfois évoquée dans ces films, mais elle n'apparaît pas comme personnage. En 2008, dans le filmHunger deSteve MacQueen, elle est présente à travers des archives de ses discours hostiles aux activistes de l'IRA.

Margaret Thatcher est en revanche un personnage à part entière dans d'autres film. En 1981,Janet Brown (en) l'incarne dansRien que pour vos yeux deJohn Glen.

En2011 sort un film biographique,La Dame de fer, avecMeryl Streep dans le rôle de Margaret Thatcher (qui lui vaut son deuxièmeOscar de la meilleure actrice), etJim Broadbent dans celui deDenis Thatcher, son mari. Si ce film est salué de manière quasi unanime pour l'interprétation, il n'en est pas de même pour la représentation de la politique et du portrait personnel de la« Dame de fer » qui en ressortent. Ainsi, certains journaux, tels queThe Guardian,The Telegraph,The Times ou encoreThe Spectator, estiment qu'il ne témoigne pas, ou mal, des années Thatcher et du thatchérisme[285]. Plusieurs personnalités politiques, notamment d'anciens ministres de Margaret Thatcher, insistent sur le côté« très émotionnel » du film, soit en saluant la performance de Meryl Streep (c'est par exemple le cas deNigel Lawson), soit, au contraire, en condamnant l'image d'une femme« à moitié hystérique » qui en ressort, comme le faitNorman Tebbit[286].David Cameron, dans une interview à la BBC, reproche au film d'être« vraiment un film concernant davantage l'âge, la démence plutôt que l'action d'une ex-Première ministre extraordinaire »[287].

Elle apparait sous les traits deLesley-Anne Down dans le film américainReagan (2021) deSean McNamara.

Dans son filmLe Comte (2023),Pablo Larraín imagine que Margaret Thatcher est une vampire née auXVIIIe siècle et qu'elle est la mère d'Augusto Pinochet, lui aussi vampire. Dans ce film, Thatcher est interprétée par deux actrices selon les époques : Stella Gonet et Sofia Maluk.

Télévision

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Margaret Thatcher est jouée parAndrea Riseborough dans le téléfilmMargaret Thatcher: The Long Walk to Finchley (en) en 2008 et parLesley Manville dans la série téléviséeThe Queen en 2009. En 2009 également, laBBC diffuse sur sa chaîne un téléfilm,Margaret, qui retrace la chute de la Première ministre, incarnée parLindsay Duncan.

En 2020, dans lasaison 4 de la sérieThe Crown, Margaret Thatcher est incarnée parGillian Anderson.

Musique

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Plusieurs chanteurs lui ont consacré des chansons.

En 1985,Renaud avecMiss Maggie dans l'albumMistral gagnant. D'abord écrite pour dénoncer la catastrophe duHeysel, la chanson prend la forme d'un hymne pour les femmes et d'une charge féroce contre Margaret Thatcher (« Moi je me changerai en chien si je peux rester sur la terre, et comme réverbère quotidien je m'offrirai Madame Thatcher »). La chanteuse françaiseSapho, dans son album de 1982 intituléPassage d'enfer interprète également une chanson relative à Margaret Thatcher :Thatcher Murderer. En1982,Roger Waters (chanteur, bassiste et compositeur dePink Floyd) publie un concept-album,The Final Cut, où il est plusieurs fois question de Margaret Thatcher. Il y critique largement sa politique de l'époque (l'album a pour point de départ notamment laguerre des Malouines), son nom est mentionné à plusieurs reprises :« Oh, Maggie, Maggie, what have we done?, […] Galtieri took the Union Jack / And Maggie over lunch one day took a cruiser with all hands, apparently to make'em give it back ».

Dans son ouvrage biographiqueMon éducation : Un livre des rêves, l'écrivainWilliam S. Burroughs rêve de George W. Bush :« ...et alors on pourrait regarderBush, cette salope au cul cousu de Thatcher »[288].

Elle constitue également une cible privilégiée dumouvement punk : le groupe britanniqueThe Clash en fait notamment mention dans la chansonLondon Calling (1979) de l'album du même nom avec la phrase« The ice age is coming, the sun's zooming in », faisant référence à son accession au poste de Première ministre. Parmi les autres chansons de l'époque figurentI’m In Love With Margaret Thatcher, par The Notsensibles en 1979[289],[290],Maggie, parChaos UK en 1981,Let's Start A War (Said Maggie One Day), parThe Exploited en 1983,Maggie You Cunt, par le même groupe en 1985[291].

Le nom du groupe deheavy metal britanniqueIron Maiden, bien que désignant un instrument de torture (lavierge de fer), n'est pas sans rappeler le surnom de « dame de fer ». Ils publient en1980 le singleSanctuary, dont la pochette représente Margaret Thatcher poignardée parEddie (la mascotte du groupe) pour avoir arraché une de leurs affiches de concert[292]. Sur l'illustration de la première édition, les yeux sont masqués par un bandeau noir afin de faire croire à une décision de censure[m]. L'année suivante paraît le singleWomen in Uniform où apparaît à nouveau la Première ministre du Royaume-Uni, cette fois armée d'un pistolet-mitrailleurL2A3 et guettant Eddie.

La chansonShipbuilding (en) dont les paroles ont été écrites parElvis Costello est un pamphlet à l'encontre de Margaret Thatcher et de« sa » guerre desFalklands Islands. Selon la chanson, la guerre donne du travail dans les chantiers navals abandonnés. Mais, à peine construits, les bateaux conduiront les jeunes ouvriers au combat pour s'y faire tuer[293].Shipbuilding a été créée en 1983 parRobert Wyatt avant d'être reprise par Elvis Costello, lui-même alors accompagné parChet Baker.

En 1988,Morrissey lui consacre également une chanson,Margaret on the guillotine, dans son premier album soloViva Hate. Dans cette chanson, Morrissey s'adresse à Thatcher et lui demande quand elle va mourir (« When will you die? »), car les gens comme elles l'épuisent et le font se sentir mal.

L'albumAmarokdeMike Oldfield sorti en 1990 se termine avec une imitation de plusieurs minutes de la voix de Margaret Thatcher.

En 2009, la chansonQuan Lo Pet du groupe de musique électro-médiévaleHelium Vola mélange un extrait d'un discours prononcé par Margaret Thatcher en 1979 avec un texte scatologique duXIIe siècle.

À la mort de Margaret Thatcher, en 2013, une campagne menée par des opposants parvient à faire monter la chansonDing-Dong! The Witch Is Dead à la 3e place du hit-parade officiel. Tirée du filmLe Magicien d'Oz, cette chanson célèbre joyeusement la mort d'une « méchante sorcière », ce qui revient à dépeindre Thatcher comme une personne maléfique. La démarche a été appréciée par certains comme légitime et relevant deschants de révolte, alors que d'autres l'ont jugée déplacée ou de mauvais goût[294].

Ouvrages

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Notes et références

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Notes

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  1. PourWilliam Whitelaw, fonction à titre honorifique seulement.
  2. Prononciation enanglais britanniqueretranscrite selon lanorme API.
  3. Formule signifiant « celle qui vole (arrache) le lait » sous entendu «…aux enfants » ; et qui repose sur la proximité phonétique entre « Thatcher » et « snatcher » (voleur à l'arraché).
  4. Lors du discours du 17 octobre 1974, il se prononce en faveur de la régulation des naissances dans les familles défavorisées[59].
  5. Y compris la sienne, disant elle-même qu'elle n'aspirait à l'origine qu'à devenir ministre des Finances.
  6. L'agrégat £M regroupe l'agrégat monétaire M1, les dépôts en livres sterling sur les comptes de dépôt et comptes courants, ainsi que les certificats de dépôt libellés en livre du secteur privé.
  7. Le journaliste françaisRoger Faligot rapporte que« selon des informations convergentes », elle aurait donné son aval à une série d'assassinats derépublicains irlandais en 1980-1981, commis par l'intermédiaire de paramilitairesloyalistes : l'assassinat de la présidente duParti socialiste républicain irlandaisMiriam Daly (en) en juin 1980 ou encore la tentative d'assassinat deBernadette Devlin et de son mari en janvier 1981. Ces assassinats auraient été destinés à affaiblir les mouvements de soutien auxprisonniers grévistes de la faim. cf Roger Faligot,La résistance irlandaise (1916-2000), Éditions Terre de Brume, 1999, pages 255-256. Ces accusations n'ont cependant été reprises par aucun autre auteur ni dans aucune biographie de Margaret Thatcher, et n'ont pas donné lieu à des enquêtes ni à des mises en cause officielles de l'ancienne Première ministre britannique.
  8. Le journalThe Sun a imprimé une série d'articles de ces ministres travaillistes qui expliquaient pourquoi ils lui apportaient leur soutien.
  9. La secrétaire d'État américaine a rendu, à cette occasion, un hommage particulier à Margaret Thatcher, en déclarant :« Je vous remercie d'avoir inspiré autant de monde, y compris moi-même, parce que vous vous êtes toujours tenue du côté de ce qui était juste ».
  10. L'inflation atteint des niveaux élevés au début de son mandat puis diminue fortement pour atteindre 4,5 % en 1983 et remonter à 8 % en 1990, avec les tensions sur le marché du travail et des salaires en hausse de près de 10 %.Hervé Monet et Jean-Jacques Santini,L'Économie britannique,Nathan,,p. 57.
  11. D'autant plus fortement que les revenus sont élevés. Ainsi, celle du deuxième décile a augmenté de 4 % et celle du dernier décile a augmenté de près de 60 %
  12. De fait, les effectifs du NHS ont plutôt augmenté pendant la période, en hausse de 6 % alors que le reste de la fonction publique diminue de 12,5 % (Jean-Pierre Delas,L'Économie britannique, Armand Colin,,p. 159)
  13. « La controverse sur ce single fut montée de toutes pièces par le management du groupe. Ils mirent ce bandeau noir sur les yeux de la victime et crièrent à la censure, alors qu'il n'y en avait aucune. Toute cette controverse fut inventée afin de faire la publicité au groupe. C'est un vieux truc et ça fait vendre des disques presque à chaque fois… » (Derek Riggs, auteur de l'illustration concernée).

Références

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  182. Le premier à être reçu est Kenneth Clarke (secrétaire d'État à la santé) qui rapporte :« Je lui ai dit qu'elle avait été battue et qu'elle devait débarrasser le plancher. » (Mais qui a tué Maggie ? Les derniers jours de Margaret Thatcher, documentaire de Willian Karel, prix FIPA 2009, diffusé sur France 2 le et le, 47 min 35 s).
  183. Michel Rifkind (secrétaire d'État chargé de l'Écosse) :« j'ai été l'un des premiers à lui dire en face qu'il était temps qu'elle s'en aille » (Mais qui a tué Maggie ? Les derniers jours de Margaret Thatcher, documentaire de Willian Karel, prix FIPA 2009, diffusé sur France 2 le et le, 47 min 56 s).
  184. Douglas Hurd (ministre des Affaires étrangères) :« Et pour la première fois, je crois, certains lui ont clairement dit ce qu'ils pensaient, que c'était la fin de son règne et qu'elle devait se retirer. » (Mais qui a tué Maggie ? Les derniers jours de Margaret Thatcher, documentaire de Willian Karel, prix FIPA 2009, diffusé sur France 2 le et le, 48 min 35 s).
  185. Norman Lammont (secrétaire d'État à la Défense) :« C'était dans son intérêt, son propre intérêt, de démissionner. Ce fut l'un des pires moments de ma vie d'avoir à lui dire ça. » (Mais qui a tué Maggie ? Les derniers jours de Margaret Thatcher, documentaire de Willian Karel, prix FIPA 2009, diffusé sur France 2 le et le, 49 min 46 s).
  186. Kenneth Clarke (secrétaire d'État à la santé) qui rapporte :« Il y avait de plus en plus de gens (membres conservateurs du parlement) qui avaient voté pour elle il y a 2 ou 3 ans et qui étaient décidés à voter pour Heseltine, parce qu'ils étaient convaincus qu'ils allaient perdre leur siège » (Mais qui a tué Maggie ? Les derniers jours de Margaret Thatcher, documentaire de Willian Karel, prix FIPA 2009, diffusé sur France 2 le et le, 25 min 50 s).
  187. John Gummer (ministre de l'Agriculture) :« Je ne pensais pas qu'elle pouvait gagner, et je le lui ai dit. » (Mais qui a tué Maggie ? Les derniers jours de Margaret Thatcher, documentaire de Willian Karel, prix FIPA 2009, diffusé sur France 2 le et le, 49 min 40 s).
  188. Kenneth Clarke (secrétaire d'État à la santé) qui rapporta :« La plupart de ceux [les membres du Parlement] qui avaient voté pour elle au premier tour allaient finalement faire comme moi si elle s'accrochait : voter contre elle. Et je venais de lui dire que je le ferai. » (Mais qui a tué Maggie ? Les derniers jours de Margaret Thatcher, documentaire de Willian Karel, prix FIPA 2009, diffusé sur France 2 le et le, 48 min 20 s).
  189. Norman Lammont (secrétaire d'État à la Défense) :« Je ne lui ai pas dit « vous devez démissionner », mais qu'il « serait préférable de le faire parce que je crois que vous allez perdre » » (Mais qui a tué Maggie ? Les derniers jours de Margaret Thatcher, documentaire de Willian Karel, prix FIPA 2009, diffusé sur France 2 le et le, 50 min 28 s).
  190. Peter Lilley (secrétaire d'État au Trésor) :« Deux ministres l'ont menacé de démissionner si elle ne se retirait pas ». (Mais qui a tué Maggie ? Les derniers jours de Margaret Thatcher, documentaire de Willian Karel, prix FIPA 2009, diffusé sur France 2 le et le, prix FIPA 2009, 49 min 23 s).
  191. Malcolm Rifkind (secrétaire d'État chargé de l'Écosse) a déclaré :« C'était de mon devoir de lui dire sincèrement ce que je pensais, et c'est ce que j'ai fait. Je n'y ai pris aucun plaisir. Je lui ai dit que j'avais décidé, malgré ce que d'autres personnes avaient pu lui dire, que si elle se maintenait au second tour, qu'elle gagnait et restait Premier ministre, je me retirerai du gouvernement ». (Mais qui a tué Maggie ? Les derniers jours de Margaret Thatcher, documentaire de Willian Karel, prix FIPA 2009, diffusé sur France 2 le et le, 49 min 00 s).
  192. Kenneth Clarke (secrétaire d'État à la santé) qui rapporte :« Son état d'esprit a changé à mesure que chaque ministre, l'un après l'autre, est venu lui dire qu'elle devait démissionner. » (Mais qui a tué Maggie ? Les derniers jours de Margaret Thatcher, documentaire de Willian Karel, prix FIPA 2009, diffusé sur France 2 le et le, 50 min 18 s).
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Annexes

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