LesMarches (enitalienleMarche[ˈmarke]) sont unerégion d'Italie centrale dont le siège se situe sur les bords de l’Adriatique, à savoir la ville portuaire d'Ancône, et qui compte 1 528 210 habitants sur 9 401,38 km2 au[1].
Guerrier de capestrano, 600-550 av. J-C. conservé dans le Musée Archéologique National des Abruzzes àChieti.
La première période d’unité culturelle des Marches a eu lieu à l’âge du fer, quand la région était habitée presque entièrement par lesPicèniens.
La propagation de la civilisation picène marque le passage del’âge du bronze à celui dufer, ainsi que le passage à l’Histoire, avec l’introduction de l’écriture.
Les témoignages laissés par cette civilisation sont très riches et fortement caractérisés, en particulier dans lasculpture, parfois de dimension monumentale, dans l’Art figuratif, par une imagination remarquable des figures produites et une tendance à l’abstraction, dans l’originalité des formes de lacéramique, dans l’utilisation abondante de l’Ambre, dans la grande variété d’armes, dans les kits féminins voyants.
La langue de la plupart des inscriptions estitalique et diteSud-picène; quatre inscriptions retrouvées atteste l’existence d'une énigmatiqueLangue de Novilara.
C’est auXe siècle, sous lesOttoniens qu’est apparu le nom de « Marca » (du germanique marka « signe de frontière »).
AuIXe siècle, les nombreusesrazzias desSarrazins expliquent l’installation, le long des côtes, sur les hauteurs des collines, de nombreuses forteresses et villes fortifiées, et plus particulièrement dans la moitié sud de la région.
Effet du tremblement de terre de 2016 sur un édifice hors du centre de la ville universitaire deCamerino, moindrement touchée au regard d’autres villes et villages de la région. L’ensemble du centre-ville deCamerino était encore fermé à la population en août 2019.
Le territoire est sujet aux tremblements de terre : en effet, en 2006, 97,3 % de la région, soit 230 municipalités, ont été classées comme étant à risque moyen ou élevé[11].
Les Marches comptent 1 470 581 habitants dont la tranche d'âge se trouve en majorité entre30 et 54 ans, aussi bien chez les hommes que chez les femmes (16 %).
9 % de la population est d'origine étrangère, et contribue à entretenir la jeunesse dans la région puisque 51 % des immigrés ont entre15 et 39 ans. Parmi ces immigrés, plus de 58 % proviennent du continent européen et 21 % d'entre eux proviennent du continent africain, avec en majorité les nationalités albanaise, roumaine et marocaine.
Le pourcentage demusées et debibliothèques par rapport au nombre de Villes fait de la région des Marches l'une des mieux dotée d’Italie.
L’ensemble de la région regorge de petites villes médiévales aux fondations romaines que les habitants célèbrent par un grand nombre de fêtes et de reconstitutions historiques.
Ces petites cités de briques ocre jaune — 28 villages sont recensés au titre des plus beaux villages d’Italie — sont pour la plupart cernées de remparts à l’intérieur desquels rivalisent lieux de commerce et lieux de pouvoir, petites places traversées d’anciennes voies romaines et centrées de fontaines renaissantes, palais d’anciennes familles patriciennes, théâtres duRisorgimento, édifices religieux et sièges ecclésiastiques de première importance.
Cyriaque d'Ancône (Ancône 1391 - 1452), Marchand, antiquaire, humaniste et Père fondateur de l’Archéologie moderne ;
Matteo Ricci (Macerata 1552 - 1610), jésuite et missionnaire divulgateur de la culture occidentale en Chine et spécialiste de la civilisation orientale.
Giacomo Torelli (Fano 1608-1678), scénographe et concepteur de machineries théâtrale connu dans l’Europe entière (auteur notamment dugrand sorcier pourLouisXIII).
Bien que la majeure partie des œuvres d’art de la région ait atterri dans les plus grands musées du monde, les Marches conservent un patrimoine artistique, archéologique, architectural, religieux et culturel plus que remarquable, qu’il s’agisse des vestiges de l’époque des colonies grecques, romaines, de l’architecture et de l’art gothiquecistercien, de laRenaissance ou duRisorgimento.
Lesmajoliques d'Urbino etCasteldurante (actuelleUrbania) sont probablement les Majoliques les plus inventives de tous les temps. Déployant des trésors de sophistications ornementales, des thèmes mythologiques, religieux ou grivois, le savoir-faire des Marches a été exporté par la suite en France et aux Pays-Bas.
LeMusée archéologique national des Marches à Ancône dans le palais Ferretti. Section préhistorique comprenant des objets du Paleolithique à l’âge du Bronze, Section Protohistorique, sur la vie quotidienne des picéniens, Section grecque, Section Romaine et Section Médiévale.
L’on trouve, disséminée sur tout le territoire des Marches, des œuvres majeures de la maturité du grand peintre vénitien de la RenaissanceLorenzo Lotto. Cela constitue d'ailleurs l'itinéraire privilégié de certains amateurs d’art pour en parcourir autrement la région :
l’Assomption de la Vierge dans l’église San Francesco alle Scale d'Ancône
la Madone de Lorette entourée de saints à la Pinacothèque d’Ancône
Villa Caprile, (autrefois connue sous le nom de Villa Mosca) est unpalais rural baroque situé sur la route de Caprile, à l'extérieur de laPorte Rimini, à la périphérie dePesaro, dans la région des Marches, en Italie.
L'année des Marches est ponctuée par un grand nombre de fêtes religieuses, médiévales, de foires locales culturelles et culinaires. Pratiquement chaque commune de la région possède sonPalio, l’épreuve-phare de ces journées de fêtes se décline sous une forme spécifique pour chacune des villes de la région, lui conférant son identité-propre. Par exemple : Lacorsa del Drappo àLorette est une course de côte pour chevaux, lePalio san Giovanni àPorto Recanati est une épreuve consistant à parcourir la Ville en portant un plateau rempli de poissons, le Palio storico dell'oca deCagli est une course médiévales d’oies domestiques, le Palio delle Botti àMontefiore dell'Aso consiste à monter un tonneau de vin en haut de la ville, le quartier vainqueur remporte le droit de boire les tonneaux des adversaires : autant de Palii, donc, que de communes.
Événements d’envergure nationale ou internationale
en août, la foire de laVernaccia deSerrapetrona, le Palio du Duc d'Acquaviva Picena, Les fêtes de la Comtesse dello Stivale àFilottrano, le Palio des clochers deCastello di Precicchie, la foire de laQuintana de Ascoli, L’installation du Podestat deCastel di Lama, le Templaria Festival deCastignano, les jours d'Azzolino deGrottazzolina,La Cavalcata dell'Assunta deFermo, les fêtes dela Comtesse del Secchio àSant'Elpidio a Mare, leTournoi Chevaleresque deServigliano, lafoire du château deCaldarola,Cingoli 1844 àCingoli, le Palio deSan Ginesio, La Disfida del Bracciale deTreia, les fêtes de la Comtesse des Cents Ducats deMontecosaro ; en septembreMatilica Municipium Romanum deMatelica, les fêtes de La Comtesse della Margutta àCorridonia ;
en octobre, l’Overtime Festival deMacerata, laFiera dell’usato deMacerata, lesalon du modélisme d'Italie centrale deMacerata, lenotte degli sprevengoli deOstra, laFête des sorcières deCorinaldo,Journée nationale du Trekking urbain dans différentes communes, l’Automne sur la place dePesaro, l’Enchantement d’Automne deMorrovalle, lafoire Saint-Martin deGrottammare et sacourse des cornus.
en novembre et décembre, lesChandelles de Candelara (Pesaro),Château de Noël àGradara, et Fêtes et Marchés de Noël en différents endroits de la région.
Lecœur religieux non seulement des Marches mais de l'Europe entière fut, durant trois siècles, le sanctuaire deLoreto, lieu originel du culte lié à laSainte Maison de Lorette, dont les murs, rapportés de Terre sainte, ont été témoins de l'Annonciation, et où l'on vénérait, depuis leMoyen Âge jusqu’en 1797, les saintesReliques de laVierge Marie. Parmi les personnalités liées au culte marial deLorette figurent le philosophe humaniste et théologienÉrasme[27] qui composa une messe « à succès » en l'honneur de la Madone de Lorette,Wolfgang Amadeus Mozart composa, après avoir séjourné àLorette, sesLitaniae Lauretanae.Montaigne, qui y laissa unex-voto assista au miracle deMichel Marteau.René Descartes s'y rendit également en pèlerinage en1623 enaction de grâce pour lesonge qu'il rapporte dans sesOlympiques[28], et qui est à l'origine de saMathesis universalis. Citons égalementChateaubriand dont la femme fit à genou l'ascension de la scala santa.Lorette fut pendant plus d'un siècle le lieu du pèlerinage le plus important de la chrétienté enOccident. Il provoqua ainsi l'afflux de pèlerins de toute l'Europe, de nombreux personnages y adressèrent leurs prières (Anne d'Autriche, les marins deChristophe Colomb rescapés d'une tempête en1493 dont est encore visible unex-voto), des rois et reines ainsi que de grands aristocrates y envoyèrent des procureurs (émissaires chargés de faire le pèlerinage à leur place). Plus inattendu, leMarquis de Sade y séjourna[29].
La fête de la Madone de Lorette a lieu tous les depuis leXVIe siècle.
Dernièrement, les et, le papeBenoîtXVI s'est rendu à Lorette[30] pour vivre lafête de la foi avec les jeunes de la ville(3). Il y est revenu le, renouvelant ainsi lepèlerinage queJeanXXIII y avait effectué 50 ans auparavant, à quelques jours de l'ouverture duconcileVaticanII(4). Le, ce fut lepape François à se rendre àLorette[31].
La région des Marches compte également 183 sanctuaires et plusieurs milliers d’églises. Parmi les édifices religieux les plus remarquables, voir :Les églises de la Région des Marches.
Le deuxième lieu de pèlerinage aprèsRome n'est plusLorette mais désormais la ville de saintFrançois d’Assise et sainteClaire dans l'Ombrie qui se trouve à moins de quarante kilomètres de la frontière de la Région des Marches.
↑(textes anonymes autour de Saint François d’Assise),Les Fioretti de Saint François - suivis d’autres textes de la tradition franciscaine., Paris, Editions franciscaines,, chapitre 40 à 53.