La dynastie desHohenzollern obtient la souveraineté en 1415 et déplace la résidence auchâteau de Berlin. Sous leur règne, le margraviat croît en puissance et s'étend territorialement. À partir de 1618, ils règnent également sur leduché de Prusse enunion personnelle ; en 1701, l'État deBrandebourg-Prusse est érigé enroyaume de Prusse. Le margraviat devient alors de fait uneprovince de ce nouvel ensemble, même si sa fondation officielle n'advient qu'en 1815, après que l'électorat a disparu lors de la dissolution du Saint-Empire en 1806. Le Brandebourg et Berlin restent les centres du pouvoir royal. Le royaume de Prusseunifie l'Allemagne en 1871.
Les territoires duLand actuel deBrandebourg, souvent appelé laMark, ne correspondent que partiellement à ceux de l'ancien margraviat. Aujourd'hui, la Vieille-Marche fait partie du Land deSaxe-Anhalt et le territoire de l'ancienne Nouvelle-Marche est situé dans laPologne. D'autre part, la région deBasse-Lusace (à l'exception de la région deCottbus) n'a fait partie de la marche que pour une courte durée.
La marche de Brandebourg (en jaune) dans lecercle de Haute-Saxe.Carte du Brandebourg à la fin du Moyen Âge.
La marche de Brandebourg se situe dans laplaine d'Allemagne du Nord. À l'origine, le domaine des margraves n'est pas défini par des limites naturelles, telles que des montagnes ou les fleuves Elbe et Oder. La Vieille-Marche (Altmark), comme son nom le laisse entendre, constitue le cœur historique de l'ensemble sur la frontière orientale de l'ancienduché de Saxe. Ses premières extensions se font vers l'Europe médiane, partant de la rive droite de l'Elbe, et sont acquises par des moyens pacifiques et guerriers au cours de lacolonisation germanique. Sa forme générale est donc étirée d'ouest en est. Environ 400 km séparent ainsi les villes deSalzwedel, à l'ouest, et deSchivelbein dans la Nouvelle-Marche à l'est.
Les États voisins se modifient durant les siècles d'existence de la marche. En 1350, il faut différencier l'État teutonique et leroyaume de Pologne des autres États, car ils ne font pas partie du Saint-Empire. De manière officielle, lesévêchés enclavés deHavelberg,Lebus et de Brandebourg disposent de l'immédiateté impériale. Les duchés deBrunswick-Lunebourg à l'ouest et dePoméranie au nord se divisent par la suite en plusieurs parties. La partition duduché de Mecklembourg au nord-ouest a les mêmes effets. Les duchés enSilésie au sud-est font pour la plupart partie des pays de lacouronne de Bohême à partir de 1335, tout comme les Lusaces plus tard.
Ce pays, occupé d'abord par lesSuèves puis, à partir duVe siècle, par lesVélètes, est soumis, temporairement, parCharlemagne en 789.Henri l'Oiseleur le soumet de nouveau en 928. Il fonde lamarche du Nord ou marche de Saxe septentrionale, dite aussi marche deSoltwedel, du nom de la ville où résident les premiersmargraves. Elle prend le nom demarche de Stade (entre 1056 et 1130) lorsque Udo, premier comte de Stade, commence la seconde dynastie margraviale[7].
Celle-ci est remplacée par lamaison d'Ascanie, dontAlbert l'Ours est le premier margrave, en 1143. Elle s’éteint en 1320 avecHenriII de Brandebourg. Avec Albert l'Ours, le margraviat prend son indépendance du duché de Saxe ; le margrave est vassal direct de l'empereur.
En 1157, le premier margrave,Albert l’Ours (mort en 1170), avait définitivement vaincu le princeobodriteJaxa de Copnic et relevé la Marche dupaganisme[8],[9]. Les colons germaniques, qui affrontaient les tribusslaves depuis des siècles pour la possession des plateaux deTeltow et de Zauche, dans leHavelland, n'avaient jamais réellement pu se maintenir dans le pays. Aussi, l'Ascanien Albert l'Ours et son filsOttonIer étaient-ils très conscients que leur victoire de 1157 pouvait n'être qu'un succès éphémère.
C'est par une double stratégie que les Ascaniens purent mener à bien la consolidation de leurs nouvelles conquêtes alors naturellement essentiellement peuplées de Slaves : d'un côté, ils y firent venir en masse des colonschrétiens, notamment depuis lesFlandres (le nom s'est conservé dans le toponymeFläming), pour faire contrepoids aux païens slaves ; d'un autre côté, ils firent venir des religieuxcisterciens dans le pays, chrétiens dont l'activité économique aurait fonction d'exemple tout en assurant aux Ascaniens des revenus confortables.
En 1247, le margrave devient prince-électeur. En 1259, la maison se divise en deux lignées et le pays est partagé. Cette division prend fin en 1304. De 1320 à 1415, le Brandebourg passe à deux nouvelles maisons, celle deBavière et celle deLuxembourg. Cette dernière, parvenue à la tête du Saint-Empire, le vend en 1415 au burgrave deNuremberg,Frédéric (1372-1440), de la ligne cadette de la maison souabe deHohenzollern. Les descendants deFrédéricIer l'ont conservé jusqu'en 1918.
Jean-Sigismond hérite du duché de Prusse, après le décès de son beau-pèreAlbert Frédéric en 1618, mort sans héritier mâle pour lui succéder. Jean-Sigismond reprend le titre de duc, créant ainsi l’union personnelle deBrandebourg-Prusse.
En 1701, l'électorat est érigé enroyaume de Prusse etFrédéricIII de Brandebourg prend le titre de « roien Prusse », sous le nom deFrédéricIer de Prusse.
Theodor Fontane a décrit les paysages et les châteaux de la marche dans son ouvragePromenades dans la Marche de Brandebourg (1862-82). Béatrice Durand a marché sur ses pas et en a fait le récit :https://allemagnest.hypotheses.org/341
↑Lutz Partenheimer, « Albrecht der Bär, Jaxa von Köpenick und der Kampf um die Brandenburg in der Mitte des 12. Jahrhunderts »,Forschungen zur brandenburgischen und preußischen Geschichte,no 4,,p. 151-193.
Friedrich Wilhelm August Bratring:Statistisch-topographische Beschreibung der gesamten Mark Brandenburg. Für Statistiker, Geschäftsmänner, besonders für Kameralisten. 3 Bände, Friedrich Maurer, Berlin 1804–1809 (Digitalisat. inUniversité de Cologne, Seminar für Wirtschafts- und Sozialgeschichte).
Adolph Friedrich Riedel (Hrsg.):Codex diplomaticus Brandenburgensis: Sammlung der Urkunden, Chroniken und sonstigen Quellenschriften für die Geschichte der Mark Brandenburg und ihrer Regenten. 40 Bände, Berlin 1838–1868 (Wikisource).
Johannes Schultze (Hrsg.):Das Landbuch der Mark Brandenburg von 1375 (=Brandenburgische Landbücher. Band 2;Veröffentlichungen der Historischen Kommission für die Provinz Brandenburg und die Reichshauptstadt Berlin. Band VIII, 2). Kommissionsverlag von Gsellius, Berlin 1940;Digitalisat inBibliothèque universitaire de Potsdam).
Lutz Partenheimer(de), André Stellmacher:Das Landbuch der Mark Brandenburg von 1375/76. Allgemeiner Teil. Nach der Edition von Johannes Schultze (1940). Lateinisch und Deutsch. Becker, Potsdam 2020,(ISBN978-3-88372-223-8).
Winfried Schich(de), Jerzy Strzelczyk:Slawen und Deutsche an Havel und Spree. Zu den Anfängen der Mark Brandenburg (= Studien zur internationalen Schulbuchforschung. Schriftenreihe des Georg-Eckert-Instituts 82/B IV). Hahn, Hannover 1997,(ISBN3-88304-124-6) (Zusammenstellung aller wichtigen Quellen von Anfängen bis Markgrafenbrüder; lateinisch).