| Naissance | |
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| Décès | (à 58 ans) Vaudignies |
| Nom de naissance | Marcel Lefrancq |
| Nationalité | |
| Formation | autodidacte |
| Activité |
| Mouvement | |
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| Site web |
Aux mains de la lumière (portefolio), 1948. |
Marcel G. Lefrancq, né le àMons et mort le àVaudignies, est unphotographe, archéologue etcollagistesurréalistebelge.
Marcel Lefrancq naît àMons, enBelgique, le 1916. Son père est boucher, originaire deAth, et issu d'une longue lignée de forgerons établis dans cette ville depuis leXVe siècle. En 1922, il est envoyé chez une tante, àBoitsfort (Bruxelles), où il fait ses études primaires à l'école publique, ennéerlandais. De retour chez ses parents, il commence ses études classiques à l'athénée royal de Mons en 1928, section latin-grec.
Son activité de photographe commence vers 1932 : les négatifs les plus anciens conservés datent de cette année. Il est très probable qu'il ait appris les premiers rudiments de la technique chez un photographe montois, M. Rousseau, chez qui il se procure lesfilms et autres produits nécessaires. C'est vers la même époque qu'il est initié à la préhistoire par le conservateur du musée local,Jean Houzeau de Lehaie. Il n'abandonne jamais cette activité, se formant et se spécialisant au fil des années.
En 1934, il entreprend des études d'ingénieur commercial à l'Institut Warocqué à Mons, fortement poussé dans cette voie par son père. Étudiant moyen, il préfère fréquenter les élèves de l'Académie royale des Beaux-Arts de Mons, dirigée à cette époque par le peintreLouis Buisseret. Il visite à plusieurs reprises l'Exposition internationale de Bruxelles en 1935 où il réalise quelques très belles photos, notamment du pavillon italien.
Pendant laguerre d'Espagne, Marcel Lefrancq est membre duSecours Rouge, il s'implique dans des actions de soutien à la République aux côtés duParti communiste de Belgique. Il est également membre duComité de vigilance des intellectuels antifascistes belge.
Sa participation au GroupeRupture, réuni autour d'Achille Chavée, est attestée en 1938 par les photos qu'il prend lors de la réunion du. Le1er juillet 1939, il est un des membres fondateurs du Groupe surréaliste enHainaut.
Après la signature duPacte germano-soviétique, il est arrêté et emprisonné durant quelques jours par les autorités belges comme tant d'autres membres d'organisations ou partis de gauche. Il est engagé comme photographe par l'Institut royal du Patrimoine artistique (IRPA) et participe à un inventaire photographique des œuvres d'art risquant d'être détruites par la guerre qui s'annonce.
En février et avril 1940, il publie une photo dans les numéros 1 et 2 de la revueL'Invention collective, dirigée parMagritte etUbac. En mai, il fuit l'invasion allemande, à vélo, avec son frère, André, et Loulou Dieu, qu'il épouse à leur retour. Leur voyage les mène jusqu'enDordogne, auxEyzies-de-Tayac, où il fait la connaissance de l'abbéHenri Breuil avec qui il travaille à des fouilles archéologiques. Il reste en contact avec l'abbé Breuil jusqu'au décès de ce dernier. De retour en Belgique, il épouse Loulou Dieu en octobre.
L'année suivante, il crée « L'œil de verre », section photographique montoise duTouring-Club de Belgique, en opposition au Photo Club de Mons qu'il trouve beaucoup trop conservateur dans son approche esthétique. Durant la guerre, il fait partie d'un réseau de secours et de résistance, faisant des photos pour de faux papiers d'identité, cachant des Juifs ou des pilotes alliés en fuite vers l'Espagne.
Victime d'une dénonciation anonyme comme terroriste et espion, il est arrêté en 1943 par les autorités militaires allemandes et emprisonné durant 6 semaines. Il est libéré faute de preuves et grâce à l'intervention, notamment, du directeur de l'IRPA. L'année suivante, après le bombardement deSaint-Ghislain par l'aviation américaine (fin avril), il est parmi les premiers sauveteurs qui travaillent au dégagement des victimes. Il fait de nombreuses photos de la ville entièrement détruite, dont une (Fait divers) est reprise dans sonportfolio en 1948. Il se présente aux troupes américaines qui libèrent Mons en septembre et est incorporé à l'armée américaine en qualité d'interprète auCivil Affairs Office. Il parle en effet couramment le français, l'anglais, l'allemand et le néerlandais. Il est depuis plusieurs années avant la guerre l'interprète officiel desOld comptentibles, anciens combattants britanniques de 14-18, qui viennent chaque année commémorer labataille de Mons.
En 1945, il participe avec un texte à la revueLe Salut public, et à la réunion du, à Bruxelles, dont l'objectif est le regroupement des surréalistes belges. En décembre, il participe avec 14 œuvres à l'expositionSurréalisme à la galerie des éditions La Boétie (Bruxelles).
Il ouvre son studio, La Lanterne magique, à Mons en 1946, l'année où le Groupe surréaliste de Hainaut se dissout.
En 1947, il participe à la création du Groupe Haute Nuit. À partir du, il séjourne quelques semaines en Allemagne (Dachau), à nouveau sous l'uniforme américain, comme témoin puis interprète temporaire dans une cour annexe du tribunal de Nuremberg. Durant toute l'année il participe à de nombreuses activités surréalistes, expositions, réunions, signatures de tracts, etc.
L'année suivante, il publie son porte folioAux mains de la lumière, 25 photographies et 8 poèmes, aux éditions de Haute Nuit.
En 1949 son éditeur réduit ses activités.Christian Dotremont écrit à Marcel Lefrancq « …Adhérez àCoBrA… Mettons-nous en contact étroit, mon cher Lefrancq, et tout ira bien… Soyons unitaires ! ». Marcel Lefrancq participe au second numéro de la revueCobra, à l'expositionLes développements de l'œil, organisée par Cobra à Bruxelles, puis au sixième numéro de la revue. Il est invité dans une série d'émissions sur la photographie à Radio-Hainaut.
En 1951, il participe aux activités du groupe Le Tour puis expose avec celui-ci à Bruxelles l'année suivante.
Il fonde l'Association des Amis du Musée de Préhistoire de Mons (AMPM) en 1953. Depuis plusieurs années, il participe à des fouilles archéologiques organisées par le conservateur du musée de préhistoire de Mons. L'AMPM devient en 1962 la Société de Recherche préhistorique en Hainaut (SRPH). Il en est toujours un membre parmi les plus actifs. L'association organise des fouilles sur dessites préhistoriques de la région, des conférences, des colloques, etc. Elle reçoit des personnalités scientifiques de renommée internationale, dont l'abbé Henri Breuil, et mène des chantiers de fouille de plus de dix ans sur le site desminières néolithiques de silex de Spiennes, au lieu-dit Petit-Spiennes, qui compte de nombreux puits d'extraction de silex. Marcel Lefrancq publie au fil du temps plusieurs articles sur ces recherches dans des revues spécialisées. Durant les années suivantes, il n'y a plus d'activités surréalistes de groupe, mais il reste en contact avec ses amis surréalistes. Il poursuit discrètement son œuvre personnelle, tout en continuant son activité archéologique.
En 1970,Marcel G. Lefrancq organise à Mons une exposition et un colloque sur l'art naïf avec Georges Schmits etAnatole Jakovsky comme orateurs. Il s'intéresse en effet également à cette forme d'art depuis de nombreuses années, comme à l'histoire de la pipe en terre, comme au folklore régional.
Marcel G. Lefrancq décède subitement d'uninfarctus, le à la veille de l'ouverture d'une importante exposition sur le folklore de la région de Mons (Le calendrier populaire de Mons et sa région) dont il est un des principaux organisateurs.
Les collages sont d'inspiration nettement surréaliste, oniriques, souvent teintés d'érotisme et parfois franchementanti-cléricaux (Le Saint-Esprit, Les secours de la religion). Ils sont principalement réalisés à partir d'éléments découpés dans des revues, et parfois d'objets dont la juxtaposition paradoxale crée une image choc (œil de verre et petits clous dans un boîtier de montre, par exemple). Les collages datent des années 1938 à 1947 principalement. Cette technique a ensuite été abandonnée jusqu'en 1973 où une petite série cohérente a été réalisée pour l'Exposition Inutile.
L'œuvre photographique est plus complexe, plus diverse dans ses sources d'inspiration.

Il y a des photos très nettement surréalistes, composées comme un collage par une mise en place préalable d'objets qui seront ensuite photographiés (dans les années 1937-1948), mais le plus souvent par le choix inattendu du sujet ou de l'angle de prise de vue inhabituel. La surimpression a rarement été utilisée, mais toujours avec bonheur, de même que lasolarisation et les interventions directes sur la pellicule : grattage et autres procédés mécaniques pouvant créer une image sans usage de l'appareil photographique. Ces techniques seront vite abandonnées, l'artiste en trouvant la répétition sans intérêt une fois qu'il en eût exploré les possibilités. D'autres consistent en paysages, le plus souvent urbains, parfois de nuit, dont la poésie est très prenante, et il y a enfin les études de nus qui comporteront parfois des éléments ajoutés apportant une touche poétique à l'ensemble.
Enfin, une grande partie de l'œuvre est non surréaliste, constituée de photographies de paysages, denus et de portraits. Il n'y a pas, dans le travail de Marcel G. Lefrancq, de « périodes » clairement définies. Les photos les plus surréalistes ont pu être réalisées en même temps que d'autres beaucoup plus traditionnelles.

Durant les années 1932 à 1936, les appareils utilisés sont des boîtiers non identifiés aux formats divers (4,5x6, 6x8, 6x9, 9x12), de 1936 à 1940 il s'agit d'unRolleiflex 6 × 6, et dès 1939 jusqu'à son décès en 1974, l'artiste utilisera les mêmesLeicas avec trois objectifs, un 35 mm, un 50 mm et un 135 mm de focale, un Leica IIIa acheté en 1939 et un IIIf acheté en 1952.
Plus rarement, et pour des applications particulières mais jusque dans les années 1960, il utilisera une vieillechambre technique 13×18, en bois, sans obturateur, datant probablement des années 1900 avec laquelle il avait réalisé les nombreuses prises de vues pour le compte de l'IRPA en 1939-1940.
Tout l'œuvre photographique de Marcel G. Lefrancq est ennoir et blanc, seuls les collages peuvent comporter des éléments de couleurs.
On peut voir de nombreuses œuvres sur le site internet deMichel Lefrancq, photographe, ainsi qu'auxmusées royaux des beaux-arts de Belgique àBruxelles et aumusée de la photographie à Charleroi, aumusée de la photographie d'Anvers, auIsrael Museum deJerusalem ainsi qu'auCleveland Museum of Art et auJ. Paul Getty Museum deLos Angeles. L'artiste est souvent représenté dans les expositions organisées à l'étranger par la Communauté Wallonie-Bruxelles (Communauté française de Belgique).
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