Pour les articles homonymes, voirKibler.
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| Archives conservées par | Service historique de la Défense (GR 16 P 295469)[1] |
Marcel Kibler, alias « commandant Marceau », né le àSaint-Amarin et mort le dans sa commune de naissance, est le chef desForces françaises de l'intérieur (FFI) d'Alsace pendant laSeconde Guerre mondiale. Il est un des fondateurs de laSeptième colonne d'Alsace (Réseau Martial) et desGroupes mobiles d'Alsace (GMA).
Marcel Kibler est le fils de Martin Kibler, qui sera longtemps maire de Saint-Amarin, et de Valentine Haller. Sa famille est profondément francophile[2],[3].
Il suit une formation de décoration dans une école à Zurich, puis il est embauché aux ateliers de teinture Breuil dans son village natal. Il y crée l’impression sur tissus et devient le directeur technique de l’entreprise.
Le, il épouse Marcelle Chaillet, née le àMaussans.
En 1940, il participe à lacampagne de France au sein du189e régiment d'artillerie lourde. Avec son régiment, il combat sur laligne Maginot dans la Sarre puis enBelgique. Son régiment se replie surAbbeville puis en combattant jusque dans leMassif central où il reçoit l'ordre de rejoindre la côte pour embarquer pour l'Afrique du Nord. Quand l'armistice est déclaré, il est àCastres. Marcel Kibler termine la guerre avec le grade desous-lieutenant. Il attend sa démobilisation, le18 septembre 1940, pour revenir enAlsace annexée dans un convoi dont il est le responsable[2].
Fin septembre, il est contacté parPaul Dungler, un ami politique, qui lui propose de créer une organisation clandestine. Une réunion avec Paul Dungler, Jacques Léonhart etPaul Winter a lieu à l'usine du Breuil de Saint-Amarin pour créer les bases de laSeptième colonne d'Alsace (Réseau Martial) qui a pour but de lutter contre l'envahisseur par tous les moyens possibles. Les premiers recrutements se font dans un cercle d'amis restreint[4].
Marcelle, la femme de Marcel Kibler n'étant pas Alsacienne, la famille est convoquée le15 octobre 1940 à la mairie deSaint-Amarin pour y signer une déclaration de soumission autroisième Reich devant leKreisleiter[2]. Après avoir refusé de signer la famille est expulsée le9 décembre 1940 comme environ 45 000 Alsaciens classés indésirables[5].
Dans un premier temps, la famille se réfugie àMontoulieu enzone libre. En1er février 1941, Marcel Kibler quitte sa famille et rejoint àLyon Paul Dungler, qui, prévenu de son arrestation imminente, s'est évadé d'Alsace. Des contacts sont pris avec les officiers de l'armée de Vichy. Par l'intermédiaire, entre autres, deJean Eschbach àPoligny, Julien Dungler àBâle ou la filière de Nicolas Luttenbacher, des liaisons sont mises en place avec l'Alsace. Unposte de commandement (PC) est installé à Lyon, cours Tolstoï dans la clinique du docteur Poujadoux[2]. Une stratégie est établie pour obtenir des renseignements économiques, militaires et politiques en Alsace mais aussi en Allemagne grâce à des contacts avec des industriels allemandsanti-nazis et aux facilités de déplacement des Alsaciens au sein dutroisième Reich[Notes 1]. Un poste de radio est envoyé en Alsace, mais son efficacité est limitée, les renseignements continuent à être acheminés, principalement, par les filières humaines[4].
Marcel Kibler prend le nom de code de « Marceau », qui est le prénom que son entourage lui donne pour ne pas le confondre avec celui de son épouse Marcelle[2].
Rapidement, devant l'ampleur que prend le réseau et pour des raisons de sécurité, le PC est déplacé dans unemaison de retraite tenue par des sœurs àCouzon-au-Mont-d'Or où Marcel Kibler est rejoint par sa famille.
Enavril 1942,Paul Dungler est arrêté par la police française. Marcel Kibler rencontre, par l'intermédiaire dudocteur Ménétrel, lemaréchal Pétain, qui couvre et finance laSeptième colonne d'Alsace[Notes 2]. Informé de l'arrestation, le maréchal fait libérer Paul Dungler[2]. À son retour à Lyon, ce dernier est déjà libre. Le même mois, le réseau organise, à la demande des services de renseignements, l'évasion dugénéral Giraud deforteresse de Königstein. Après cette opération, Paul Dungler et Marcel Kibler décident de créer des groupes de combat, les Groupes Mobiles d'Alsace (GMA), pour libérer l'Alsace.
Marcel Kibler (commandant Marceau) se charge de créer le premier GMA enzone libre. Il contacteBernard Metz qui connaît très bien les centres où se trouvent les réfugiés alsaciens àLimoges,Périgueux,Clermont-Ferrand etToulouse. Sous l'action de ce dernier, en quelques semaines, le GMA Sud prend forme. Il deviendra une des principales composantes de laBrigade indépendante d' Alsace-Lorraine.
Enjuillet 1943, les deux responsables décident de créer, sur le modèle du GMA SUD, un groupe enSuisse avec les Alsaciens réfugiés dans ce pays. C'est le commandant Ernest Georges qui est chargé de cette tâche.
Enaoût 1943, Paul Dungler part pour l'Algérie, Marcel Kibler prend le commandement de la Septième colonne d'Alsace (réseau Martial).
Enmars 1944, Marcel Kibler devient responsable de la Résistance pour l'Alsace. Il décide de créer un GMA dans les Vosges. Il prend comme chef d'état-major,Jean Eschbach et déplace son PC àRaon-l'Étape pour être plus près de l'Alsace. Il s'investit plus particulièrement dans le GMA Vosges avec lequel il combat jusqu'au30 octobre 1944.
Le5 juin 1944, il effectue un dernier déplacement à Lyon, où il organise une réunion pour coordonner la mise en action des GMA Sud et Suisse. Il y rencontre le lieutenant Bernard Metz (GMA Sud) et le commandant Ernest Georges (GMA Suisse).
Grâce à la filière d'évasion dirigée parRené Stouvenel avec le concours des employés des Eaux et Forêts deGrandfontaine, à deux reprises, au mois de juin et juillet 1944, il franchit clandestinement la frontière alsacienne pour diriger lesréunions de Grendelbuch qui organisent de la Résistance alsacienne en vue de la libération de la région[4]. À l'issue de la seconde, il est reconnu comme le chef desForces françaises de l'intérieur (FFI) d'Alsace[6].
Après les combats du4 septembre 1944 à laferme de Viombois et les représailles qui ont suivi, le GMA Vosges n'est plus en mesure de jouer un rôle majeur dans la libération de l'Alsace. Avec la poignée de combattants restants, Marcel Kibler mène un combat deguérilla jusqu'au30 octobre 1944, date à laquelle il franchit les lignes et rejoint la2e DB[2],[6],[3].
Il reprend le commandement des FFI d'Alsace qui vont jouer un rôle important, surtout pour la défense deStrasbourg, lors de la contre-offensive allemande de l'opérationNordwind au début de janvier 1945[4].
Le10 février 1945, les FFI sont dissous, mais le long duRhin, c'est encore le front. Les FFI d'Alsace ne peuvent être renvoyés dans leur foyer, car ils tiennent des positions le long du fleuve. Ils sont renommés « Bataillon de Volontaires du Rhin » et restent sous son commandement jusqu'à leur démobilisation le25 avril 1945[2].
Marcel Kibler termine la guerre, en Allemagne, au sein de l'état-major dugénéral de Lattre de Tassigny[2].
Après la guerre, Marcel Kibler revient àSaint-Amarin son village natal où il reprend sa vie d'avant-guerre.
« Remarquable organisateur et entraineur d'hommes animé du plus pur esprit de patriotisme. Organisateur de la Résistance Alsacienne depuis 1940 - Chef de la Résistance depuis septembre 1942. A fait de cette organisation un modèle d'union et de dévouement désinteressé à la cause de la France communiquant à tous sa foi inébranlable dans la victoire.
En août et septembre 1944 a participé à plusieurs engagements dans les forêts des Vosges, faisant preuve d'un très grand sens tactique du combat de partisans et d'un courage magnifique.
En novembre et décembre 1944, en tête des FFI d'Alsace a contribué pour une large part aux succès des Armées Françaises et Alliées sur Strasbourg et en Haute-Alsace. »
« Magnifique chef entraîneur d'hommes.Par son action personnelle a puissamment contribué pendant les journées tragiques du 3 au 5 janvier 1945 à conserver la ville de Strasbourg abandonnée par les troupes américaines et dont les abords nord et sud ont été défendus par les seules unités F.F.I. d'Alsace - Brigade Alsace Lorraine et F.F.I. du Bas-Rhin, jusqu'à l'arrivée des premiers éléments de l'Armée Française, le 5 janvier.A ensuite participé, de janvier à avril 1945, comme commandant du bataillon des volontaires du Rhin, issu des F.F.I. d'Alsace à tous les combats qui amenèrent la libération définitive du Territoire Français. »
« A la mémoire du passage du commandant Marcel Kibler, alias Marceau, et du capitaine Jean Eschbach, alias Rivière, dans la nuit du 16 au 17 juin 1944 en Alsace pour assister à une réunion des chefs de la Résistance alsacienne à Grendelbruch (Bas-Rhin). Stèle inaugurée le dimanche 16 juin 1974. »
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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