Il est banni de Rome en 309, sous l'empereur romainMaxence, en raison du désordre provoqué par la sévérité des pénitences qu'il a imposées auxchrétiens ayant subi les récentes persécutions. Marcel meurt la même année et est remplacé parEusèbe[1]. Ses reliques se trouvent sous l'autel de l'église San Marcello al Corso à Rome.
Il est vénéré comme saint par l'Église catholique et par lesÉglises orthodoxes.
Lapersécution de Dioclétien se poursuit avec une sévérité constante pendant quelque temps après la mort de Marcellin en 304. Après l'abdication deDioclétien en 305 et l'accession à Rome de Maxence au trône des Césars en octobre de l'année suivante, les chrétiens de la capitale connaissent à nouveau une paix relative. Néanmoins, près de deux ans s'écoulent avant qu'un nouvel évêque de Rome ne soit élu. Marcel exerce un rôle important dans l'Église pendant cette période[3].
L'information d'originedonatiste selon laquelle il auraitapostasié avec saint Marcellin est improbable : il semble en effet qu'il ait fait effacer le nom de son prédécesseur du registre officiel des papes[3].
Selon leCatalogus Liberianus, Marcel entre dans ses fonctions en 308[4] : « Il fut évêque du temps de Maxence, depuis le4econsulat de Maxence lorsqueMaximien Hercule était son collègue, jusqu'après le consulat. »[5], élu pape par leclergé romain vers le milieu de 308 (Fuit temporibus Maxenti a cons. X et Maximiano usque post consulatum X et septimum). Basée sur l'interprétation deGiovanni Battista de Rossi, cette annotation doit être lueA cons. Maximiano Herculio X et Maximiano Galerio VII [308] usque post cons. Maxim. Herc. X et Maxim. Galer. VII [309] : « Marcel aurait été choisi comme successeur de Marcellin dès la fin de 306, mais il n'aurait pu être consacré et prendre possession du trône que le. »
Lors de son ascension officielle, il trouve l'Église dans une situation désastreuse. À Rome, des lieux de réunion et certainscimetières ont été confisqués, les activités ordinaires ont été interrompues. En plus de cela, des dissensions internes sont apparues à cause du grand nombre de personnes qui ont renoncé à leur foi pendant la persécution et qui, sous la direction d'unapostat, exigent d'être réadmises dans lacommunion sans accomplir un acte depénitence, car, en à leur avis, la longue vacance dusiège apostolique, après l'abdication du pape Marcellin lui-même, permettait de considérer ces procédures comme obsolètes et dépassées[4].
Dès son arrivée, il mène un politique très dure envers les apostats, qui ont renié le Christ depuis la persécution de l'empereur romainDèce, suscitant des hostilités[3] ; ses réformes sont rapidement interrompues par les controverses auxquelles donne lieu la question de la réadmission deslapsi dans l'Église. Marcel, fervent partisan des traditions anciennes, durcit sa position et exige la pénitence de ceux qui veulent être réadmis. L'inscription lapidaire composée par le papeDamase Ier à la mémoire de son prédécesseur et placée sur sa tombe[6] raconte que Marcel était considéré comme un ennemi coriace par tous les transgresseurs, parce qu'il insistait pour qu'ils accomplissent la pénitence prescrite pour leur culpabilité. En raison de cette situation, un parti se forme qui s'oppose au pape ; des querelles, desséditions et des massacres éclatent. L'empereur romain Maxence, qui a apostasié avant le début de la persécution, accrédite les accusations des émeutiers, rend le pape Marcel responsable des troubles et l'envoie enexil dans un lieu encore inconnu, à la fin de 308 ou au début de 309 selon leCatalogus Liberianus, qui donne la durée du pontificat à pas plus d'un an, six (ou sept) mois et vingt jours.
Marcel meurt en exil peu après avoir quitté Rome et est vénéré comme un saint.[4]
Selon laDepositio episcoporum duChronographe de 354, son jour de fête était le 16 janvier[1]. On ignore néanmoins s'il s'agit de la date de sa mort ou de celle de l'enterrement de sadépouille, après que celle-ci eut été ramenée du lieu inconnu où il a été exilé. Il est enterré dans la catacombe de Priscille où reposent de nombreux martyrs et où sa tombe est mentionnée par les itinéraires des tombes des martyrs romains comme existant dans la basilique de Saint-Silvestre[7],[4].
Une version différente de la mort de Marcel est rapportée dans leLiber pontificalis et dans leBréviaire romain, une version transmise d'unePassio Marcelli contenue dans lesActa Sanctorum duVe siècle, qui est incluse dans le récit légendaire du martyre deCyriaque de Rome[8]. Selon cette version, Maxence, furieux de la réorganisation de l'Église, demande au pape de renoncer à sa dignité épiscopale et qu'il sacrifie aux dieux païens, tout comme son prédécesseur. À la suite de son refus, il est condamné à travailler commeesclave dans un entrepôt sur lavoie publique (catabulum). Au bout de neuf mois, il est libéré par le clergé, mais il est de nouveau condamné pour avoir consacré la maison de lamatrone Lucina sur laVia Lata sous le nom detitulus Marcelli. La peine consiste à soigner les chevaux dans le mêmecatabolum. Il meurt quelques jours plus tard[4].
Cette version a peut-être été créée pour localiser d'une manière ou d'une autre le lieu dumartyre du pape. C'est pour cette raison qu'il est considéré comme le saint patron despalefreniers et deséleveurs de chevaux.
Tout cela est probablement légendaire, seule la référence à la restauration de l'activité ecclésiastique par Marcel ayant une base historique. La tradition relatée dans les poèmes deDamase semble plus digne de foi.
Theodor Mommsen théorise que Marcel n'était pas vraiment un évêque, mais un simple prêtre romain à qui était confiée l'administration ecclésiastique pendant la dernière partie de la période de vacance du trône de Pierre. Selon cette théorie, le 16 janvier est en réalité la date de la mort de Marcellin (qui n'est plus pape depuis son abdication le), auquel succède Eusèbe[9].
Cette hypothèse serait étayée par le fait que dans certains catalogues un seul pape est mentionné, tantôt appelé Marcellinus et tantôt Marcellus, comme s'ils voulaient nier Marcel ou confondre les deux noms en un seul. Cependant, aucune preuve historique ne peut confirmer cette thèse. LaCatholic Encyclopedia rejette cette hypothèse comme étant non étayée[4].
L'empereur romain Maxence, irrité contre le franc-parler de Marcel, l'aurait réduit à l'état d'esclave, aurait transformé son église enétable et l'aurait condamné à s'occuper des animaux[10].
La Légende dorée rapporte que, le pape Marcel fut surpris en train de célébrer la messe dans la demeure d'une Dame. L'empereur romainMaximien Hercule fit transformer la riche demeure en étable et condamna le pontife à garder les bestiaux.