Ne doit pas être confondu avecAntoine Déat.
| Marcel Déat | |
Marcel Déat en 1932. | |
| Fonctions | |
|---|---|
| Ministre du Travail et de la Solidarité nationale (Vichy) | |
| – (5 mois et 3 jours) | |
| Chef de l'État | Philippe Pétain |
| Premier ministre | Pierre Laval |
| Gouvernement | Laval VI |
| Prédécesseur | Jean Bichelonne |
| Successeur | Adrien Tixier |
| Ministre de l'Air | |
| – (4 mois et 11 jours) | |
| Président | Albert Lebrun |
| Premier ministre | Albert Sarraut |
| Gouvernement | Sarraut II |
| Prédécesseur | Victor Denain |
| Successeur | Pierre Cot |
| Député français | |
| – (3 ans, 1 mois et 22 jours) | |
| Élection | 9 avril 1939 |
| Circonscription | Charente |
| Législature | XVIe(Troisième République) |
| Groupe politique | USR |
| Prédécesseur | René Gounin |
| Successeur | Circonscription supprimée |
| – (3 ans, 11 mois et 30 jours) | |
| Élection | 8 mai 1932 |
| Circonscription | Seine |
| Législature | XIVe etXVe(Troisième République) |
| Groupe politique | SOC |
| Prédécesseur | Jacques Duclos |
| Successeur | Adrien Langumier |
| – (2 ans, 3 mois et 5 jours) | |
| Élection | |
| Circonscription | Marne |
| Législature | XIIIe(Troisième République) |
| Groupe politique | SOC |
| Prédécesseur | Ernest Haudos |
| Biographie | |
| Date de naissance | |
| Lieu de naissance | Guérigny,Nièvre,France |
| Date de décès | (à 60 ans) |
| Lieu de décès | Turin,Piémont,Italie |
| Sépulture | Cimetière deRozet-Saint-Albin (Aisne) |
| Parti politique | SFIO(1914-1933) PSDF(1933-1935) USR(1935-1940) RNP(1941-1944) |
| Conjoint | Hélène Delaveau(1903-1995) |
| Diplômé de | ENS |
| Profession | Professeur de philosophie |
| Religion | catholicisme vers la fin de sa vie |
| Résidence | Marne puisSeine puisCharente |
| modifier | |
Marcel Déat, né le àGuérigny (Nièvre) et mort le àTurin (Italie), est unhomme politiquefrançais,socialiste, puisnéo-socialiste et enfinfasciste, figure de lacollaboration sous l'Occupation.
Normalien, agrégé de philosophie, journaliste et intellectuel, il estdéputéSFIO de à et de à. En, il est exclu du parti pour ses doctrines de plus en plus autoritaristes et son soutien aucabinet Daladier. Il participe la même année à la création duParti socialiste de France, et devient le chef de file desnéo-socialistes, de plus en plus séduits par les modèlesfascistes. Il estministre de l'Air début, dans lecabinet Sarraut, et député « Rassemblement anticommuniste » en.
Il fonde en leRassemblement national populaire, parti qui se dit« socialiste et européen », en fait favorable à l'occupant nazi. Il termine sa carrière politique en comme ministre du Travail et de la Solidarité nationale dans legouvernement de Vichy, et s'enfuit àSigmaringen avec le dernier carré des ultra-collaborationnistes, avant de se réfugier en Italie où, converti au catholicisme, il termine sa vie dans la clandestinité.
Marcel Déat est issu d’un milieu modeste, républicain et patriote. Il est le fils de Joseph Déat (né en àJenzat), commis administratif de la Marine, et d'Amélie Ernestine Le Roux (née en àBrest)[1].
En 1909, élève aulycée Blaise-Pascal à Clermont-Ferrand, il est dans la classe d'Armand Nény, qui se suicide en classe[2].
Il fait des études secondaires brillantes, étant admis en à l’École normale supérieure de larue d'Ulm après avoir été en classes préparatoires l’élève d'Alain, professeur actif auParti radical[3].
La même année, il adhère à laSFIO, plus par « idéalisme philosophique que par matérialisme ».
Mobilisé lors de l'entrée enguerre de la France au début d'août 1914, il passe les quatre années de guerre sous les drapeaux. Il est démobilisé début 1919 avec le grade de capitaine.
Sous le pseudonyme de Taëd (forme inversée deDéat), il publieCadavres et maximes, philosophie d’un revenant, où il raconte son expérience de soldat[4] et exprime son horreur de la guerre et des tranchées. Ce pacifisme viscéral sera déterminant dans les choix qu'il fera au cours de sa carrière. Il est aussi fasciné par la discipline collective et par la camaraderie du front.
Il reprend ses études en[5] et sort deuxième du classement spécial de l’agrégation dephilosophie de[6]. Il s'oriente alors vers lasociologie, sous la direction deCélestin Bouglé, sociologueradical et ami d’Alain. Bouglé place Déat au secrétariat du Centre de documentation sociale de l'École normale supérieure.
Lors de la scission qui survient àTours en 1920 avec les partisans deLénine et de larévolution bolchévique (qui forment la SFIC), il se situe à droite de laSFIO, dans legroupe de la Vie socialiste, aux côtés dePierre Renaudel.
Nommé professeur de philosophie au lycée mixte deReims, il commence ses premiers cours en octobre 1922[7]. Il y a notamment pour élèves les jeunesRoger Vailland (1907-1965),Roger Gilbert-Lecomte (1907-1943) etRené Daumal (1908-1944)[8].
En mai, il est éluconseiller municipal deReims, ville qu'il quitte pendant l'été 1925 pour retourner vivre àParis et travailler à sa thèse. Il devient alors bibliothécaire adjoint de l'École normale supérieure, où il loge avec sa femme, aux côtés deLucien Herr qui songe à lui pour lui succéder[9].
Le 26 février 1926, lors d’une élection partielle dans la circonscription deReims, il est élu à laChambre des députés[10]. En 1928, il se représente dans la circonscription voisine d'Épernay mais est battu parPierre Forgeot[11]. Il est nommé professeur de philosophie au lycée deGap, où il exerce une seule année scolaire[12]. À cette époque,Léon Blum cherche à favoriser quelques jeunes car la montée dans la hiérarchie du parti est difficile ; il nomme alors Déat, qui retourne vivre àSceaux, secrétaire du groupe parlementaire de la SFIO, lequel créé notamment un bulletin hebdomadaire d'informations et d'arguments de propagande pour les parlementaires de son parti[13].
En, il participe au troisièmecours universitaire de Davos, avec de nombreux autres intellectuels français et allemands.
En, Déat publiePerspectives socialistes[14], un ouvrage théorique de réflexion sur la doctrine socialiste. Il pense qu’il faut s’adapter à l’évolution de la société capitaliste qui ne paraît pas s’autodétruire, contrairement aux prédictionsmarxistes. L’État doit avoir un rôle privilégié dans la gestion de la propriété, qui doit être individuelle. Déat est contre lacollectivisation et contre la révolution, car le chaos est selon lui le credo desfascistes. En ces points, il s’oppose farouchement auxmarxistes, mais se rapproche desplanistes. Déat pense qu’il faut passer par un régime intermédiaire, et non pas attendre le vide politique pour que lesocialisme s'installe. Ce livre est« mal accueilli dans le Parti »[15] et entraîne une rupture intellectuelle et morale avecLéon Blum, qui ne partage pas ses vues politiques, tandis que Marcel Déat estime que ce dernier mène une « politique d'ajournement et d'immobilisme savant »[16].
En, il est élu député du20e arrondissement de Paris, battantJacques Duclos, qui avait lui-même battuLéon Blum en. Il prend alors en location un appartementrue Villiers-de-L'Isle-Adam, dans l'arrondissement où il vient d'être élu[17].
En 1933, Déat adhère auParti socialiste de France-Union Jean Jaurès (PSDF) né en 1933 d'une scission des frangesréformiste,planiste etnéo-socialiste de la SFIO exclues par le congrès du. Influents dans le groupe parlementaire, ces futurs exclus étaient très minoritaires au sein du parti, en butte à l'hostilité de l'aile gauche (pivertistes etBataille socialiste) et des centristes (blumistes). Ce mouvement qui veut« renforcer l’État contre la crise économique » s’ouvre aux classes moyennes et participe aux gouvernements non socialistes.

En 1935, Déat et ses proches, Renaudel, Marquet et Montagon, fusionnent le PSDF avec deux autres groupes de gauche modérée (leParti républicain-socialiste et leParti socialiste français) pour former l’Union socialiste républicaine[18].
Il est brièvementministre de l’Air début1936, dans le cabinetSarraut.
Se représentant dans la même circonscription où il avait été élu en 1932, il est battu le 2 mai 1936 par le candidat communisteAdrien Langumier aux élections législatives[19]. L’Union socialiste et républicaine se rallie au gouvernement Blum après la victoire duFront populaire.
Après cette défaite, Marcel Déat publie de nombreux articles dans plusieurs journaux tels queL'Œuvre,La République,Le Quotidien,Le Petit Méridional etLe Petit Provençal, ainsi que dans diverses revues[20]. Pour le compte deLa Tribune des nations, où il avait publié une étude surLes jeunesses d'Europe, il rencontre et interviewe plusieurs chefs de gouvernement ou chefs d'État européens :Mussolini,Giuseppe Motta,Nicolae Titulescu etPaul Van Zeeland[21]. Il devait interviewerAdolf Hitler en octobre 1936, mais sa nomination comme professeur de philosophie aulycée Fénelon de Paris, où il enseigna deux années de suite, lui fait renoncer à ce projet[22].
Il rencontreCharles de Gaulle à plusieurs reprises grâce à un proche de ce dernier, l'avocatJean Auburtin ; les deux hommes s'apprécient et restent en contact jusqu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale[23]. De Gaulle écrit à Auburtin en[24] :« Déat a sans aucun doute un grand talent et une haute valeur. C'est de quoi on lui en veut. Mais patience, je crois qu'on le verra remonter et aller très haut. »
Marcel Déat qui a été orateur en 1933 à un rassemblement de protestation contre l'antisémitisme hitlérien[25], pourfend tout au long des années 1930 le racisme et l'antisémitisme. Il est membre duComité de vigilance des intellectuels antifascistes (CVIA). Il prend la parole à des diverses réunions antinazies de laLICA[26]. Il participe en à une réunion de protestation contre les lois de Nuremberg et affirme :« Nous sommes un peuple de métis ». InvoquantHegel,Fichte,Schelling,Kant,Goethe etSchiller, il souhaite que l'Allemagne renoue avec l'humanisme et retrouve son véritable visage. Prosioniste, il est au comité France-Palestine, au Comité de défense des droits des israélites en Europe centrale et orientale[27],[28].Le Droit de vivre, journal de la LICA, dans son numéro du, appelle à voter Déat et publie sa photo. Associé à la LICA autant qu'à d’autres structures projuives, Déat est l'un des hommes politiques français qui protestent le plus contre l'antisémitisme et le racisme dans les années 1930[29].
En1939, il est élu député àAngoulême, pour le« Rassemblement anticommuniste »[30], après avoir perdu son mandat à Paris en 1936.
Marcel Déat se déclare pacifiste car il estime que les Français n'ont plus la vitalité pour faire une nouvelle guerre et son expérience de ministre de l'Air en 1936 lui a permis de découvrir les déficiences de la France en matière militaire[31]. Il publie le 4 mai 1939 dansL'Œuvre un article retentissant dénonçant les garanties données par la Grande-Bretagne à la Pologne et s'insurge contre l'idée que les ouvriers et paysans français aient à verser leur sang pour une cause aussi lointaine[32]. Il sourit de la forfanterie des Polonais qui s'estiment en mesure d'affronter victorieusement l'Armée allemande et ses divisions blindées[32],[29],[33] :« Combattre aux côtés de nos amis polonais pour la défense commune de nos territoires, de nos biens, de nos libertés, c’est une perspective qu’on peut courageusement envisager, si elle doit contribuer au maintien de la paix. Maismourir pour Dantzig, non ! »[32].
Il accuse les dirigeants de laTroisième République debellicisme et d'être manipulés par une Angleterre capitaliste cherchant à défendre son empire économique en se servant de la France.
En 1940, il appuie l'armistice du 22 juin 1940 demandé parPétain et la nomination dePierre Laval commevice-président du Conseil.
À la suite de la démission forcée et du renvoi de Laval le 13 décembre, il est arrêté le 14 décembre 1940 au petit matin à son domicile sur ordre dugénéral de La Laurencie et emmené àpréfecture de police de Paris. Il est relâché quelques heures plus tard après qu'Otto Abetz ait eu un entretien avec le général de La Laurencie[34].

Allié politique deLaval et des Allemands, mais détesté parPhilippe Pétain, Déat part pour Paris et tente d'unifier lesmouvements collaborateurs de lazone Nord en vue de créer un parti unique, qui serait le fer de lance d'une révolution nationale-socialiste ayant pour modèle ses voisins allemand et italien. Il propose à Pétain de former sous son patronage un comité pour la constitution du parti unique, dont-lui-même serait le président. Pétain, qui ne souhaite pas donner suite, écoute le conseil deHenry du Moulin de Labarthète en demandant la rédaction de divers rapports afin de dévier cette offensive. En dehors deXavier Vallat, la plupart des membres,Charles Spinasse,Paul Rives,René Château viennent du Parti socialiste et du Parti radical, ce qui donne à l'ensemble une nette tonalité de gauche[35][réf. à confirmer]. Pétain, influencé par son entourage conservateur, ne donnant pas suite à ce projet totalitaire, Déat s'éloigne alors peu à peu deVichy et de sa politique qu'il juge trop frileuse et réactionnaire et se rapproche des Allemands. Durant quatre ans, il affirme quotidiennement dansL'Œuvre, dont il est le directeur politique depuis 1940, son désaccord avec la politique de Vichy, tout en se gardant d'attaquer Pétain ou Laval, qui pourraient lui obtenir un poste au gouvernement.
À la suite de l'échec de sa tentative pour former un parti unique, il entreprend, aidé de parlementaires de gauche et de droite, la constitution d’un parti unique destiné à promouvoir les valeurs du nouveau régime mais se heurte à l’hostilité de l’entourage de Pétain, trop conservateur pour être tenté par l’aventure totalitaire. Il fonde le RNP et après le départ des éléments droitiers, Déat réorganise sur une base idéologique homogène son parti en réservant les postes à d'anciens militants socialistes et syndicalistes[36]. Dans ses écrits, Déat se réclame de la tradition républicaine et révolutionnaire et affirme la parenté entre le jacobinisme et le totalitarisme :« L’État révolutionnaire de1793 est singulièrement proche de l’État totalitaire ; ce n'est pas du tout l'État capitaliste et libéral (…). Disons en raccourci que la Révolution française a tendu vers un national-démocratisme, et que nous tendons maintenant à un national-socialisme. Mais le premier mouvement était aussi révolutionnaire que le second, il avait le même sens, il allait dans la même direction. Il est absolument faux de vouloir les opposer l'un à l'autre »[37]. La tonalité spécifique du déatisme, faite de surenchère collaborationniste et de défense d'une ligne de gauche républicaine, se traduit par des protestations contre la révocation des maires de gauche, contre les campagnes visant les francs-maçons et les instituteurs et dans le même temps la célébration d'un Hitler imaginaire, qu'il décrit comme désireux d'effacer les frontières au profit d'échanges économiques, édifiant une Europe pacifiée, unie et socialiste[38]. Le RNP est favorable à un régimefasciste ettotalitaire dans une Europe unifiée et socialiste. Il ne renie cependant pas tout son héritage républicain,laïc etpacifiste, ce qui le différencie radicalement de son grand rival, le PPF de Doriot. Ainsi, le RNP défend le principe dusuffrage universel, l’école publique, une ligneanti-cléricale, la forme républicaine de l'État ou encore le maintien des bustes deMarianne dans les mairies[39]. Ces idées entraînent une opposition constante entre le RNP et les élémentsréactionnaires du début durégime de Vichy.
Marcel Déat verse dans unantisémitisme beaucoup moins violent que leParti populaire français, ses adversaires collaborationnistes d'extrême droite lui reprochant même son abstention de tout antisémitisme militant[40]. Il écrit dans ses mémoires qu'il a, avec ses amis, aidé des Israélites persécutés[41], qu'il a personnellement intercédé auprès d'Otto Abetz en faveur de certains Juifs[42], qu'il n'avait pas été informé par les Allemands de laSolution finale[43] et que lui et leRassemblement national populaire n'étaient pas antisémites et même favorables à la création d'un État juif[44]. Il fait même acclamer par le congrès duRassemblement national populaire les noms deBrunschvicg etBergson[45]. Mais il fait une distinction entre « les juifs peu désirables qui avaient reflués ces dernières années vers l'Occident » et « les vieux Juifs français, depuis longtemps assimilés ». Il indique avoir été nourri de la pensée philosophique de grands penseurs juifs tels qu'Émile Durkheim,Lucien Lévy-Bruhl,Léon Brunschvicg etMarcel Mauss et que ce n'est pas à lui « qu'on pouvait raconter des histoires sur la malfaisance de l'intelligence juive »[46], mais pense que des Juifs ont poussé à la guerre contre l'Allemagne « par solidarité de race »[47].
LeRassemblement national populaire souffre cependant de la concurrence des autres partis de la zone Nord, et notamment duPPF deDoriot. Au fil des mois, Déat s'engage dans une fuite en avant, motivée par l'attraction du pouvoir et s'interdit de renier ses engagements de l'été 1940.
Le, il est blessé dans l'attentat dePaul Collette contre Laval à Versailles, lors de l'inauguration de l'installation des premières unités de laLVF. Une balle ayant traversé son estomac et ses intestins, il est opéré d'urgence et reste en convalescence cinq semaines à l'hôpital[48].
Le, lors d'une conférence au théâtre de Tours, une bombe artisanale contenant un kilo et demi decheddite est lancée des troisièmes galeries sur la petite table derrière laquelle parle Marcel Déat. Il a alors la présence d'esprit de la saisir et de la jeter violemment au sol ce qui a pour effet d'éteindre la mèche[49]. Les auteurs de l'attentat,Georges Bernard et Maxime Bourdon, responsables duFront national, ainsi que Louis André et Maurice Beaufils, sont retrouvés et fusillés en compagnie de quatre autres jeunes communistes, selon un témoin de l'attentat.
Marcel Déat échappe à un nouvel attentat le, alors qu'il séjourne avec sa femme dans sa petite maison d'Arbourse (Nièvre)[50],[51]. Bien que seize balles de fusil-mitrailleur furent tirées en sa direction, pas une seule ne l'atteignit[52].
Sous la pression des Allemands, Déat entre le dans legouvernement de Pierre Laval comme ministre du Travail et de la Solidarité nationale et appuie une politique de collaboration totale avec l'Allemagne. Pendant son ministère, le nombre d'envoi de travailleurs français en Allemagne diminue considérablement[53] et il parvient à confier àLudovic Zoretti le projet de création d'une université ouvrière[54].
En septembre 1944, accompagné d'autres collaborateurs français tels queFernand de Brinon etJacques Doriot, il est reçu en audience parAdolf Hitler à laWolfsschanze[55].
Lors de lalibération de la France à l'été 1944, il fuit vers l'Allemagne le 17 août, rejoignantSigmaringen où il conserve son titre de ministre du Travail au sein de laCommission gouvernementale, le gouvernement vichyste en exil. Le, avec sa femme Hélène, il passe enItalie[56] : le couple se réfugie pendant trois semaines dans un chalet près deNaturno, mais la menace d'une arrestation imminente l'oblige à s'enfuir à travers la montagne jusqu'àMerano. Aidés par des prêtres, Marcel et Hélène Déat partent pourBolzano puisMilan[57].
Après un séjour àGênes, le couple s'installe en 1947 àTurin[58], dans l'Institut Jeanne-d'Arc, un pensionnat pour filles géré par des religieuses[59]. Déat prend le nom de jeune fille de sa femme (Delaveau)[60]. Il avait étécondamné à mort parcontumace en, mais ne sera jamais arrêté.

Il finit ses jours à l'hôpitalSan Vito de Turin, converti au catholicisme[61]. D'après un article duMonde daté du, il est enterré au cimetière de Turin, sa tombe portant lenuméro 5 dubloc 23 dans la section C. Ses restes ont été transférés le au cimetière deRozet-Saint-Albin (Aisne), dans la concession de ses beaux-parents[62].
Sur les autres projets Wikimedia :
Gouvernement Sarraut II (24 janvier 1936 - 4 juin 1936) | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Sous la présidence deAlbert Lebrun | |||||
| Ministres d'État | Joseph Paul-Boncour | Albert Sarraut Président du Conseil | |||
| Justice | Yvon Delbos | ||||
| Affaires étrangères | Pierre-Étienne Flandin | ||||
| Intérieur | Albert Sarraut | ||||
| Finances | Marchel Régnier | ||||
| Guerre | Louis Maurin | ||||
| Marine | François Piétri | ||||
| Air | Marcel Déat | ||||
| Éducation nationale | Henri Guernut | ||||
| Travaux publics | Camille Chautemps | ||||
| Commerce et Industrie | Georges Bonnet | ||||
| Agriculture | Paul Thellier | ||||
| Colonies | Jacques Stern | ||||
| Travail | Ludovic-Oscar Frossard | ||||
| Pensions | René Besse | ||||
| Postes, Télégraphe et Téléphone | Georges Mandel | ||||
| Santé publique et Éducation physique | Louis Nicolle | ||||
| Marine marchande | Louis de Chappedelaine | ||||
| |||||
| (← LAVAL IV) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (BLUM I →) | |||||
| Prélude | |||||||||||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Début | |||||||||||||||
| |||||||||||||||
| Gouvernements | |||||||||||||||
| Parties et organisations | |||||||||||||||
| Juridique et traités | |||||||||||||||
| Idéologie et politique |
| ||||||||||||||
| Portée géographique | |||||||||||||||
| Presse et propagande |
| ||||||||||||||
| Antisémitisme et persécution |
| ||||||||||||||
| Armée |
| ||||||||||||||
| Dissolution | |||||||||||||||
| Répercussions et impact |
| ||||||||||||||
| Histoire et médias |
| ||||||||||||||