| Président Société des auteurs et compositeurs dramatiques | |
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| Films notables | Dom Juan ou le Festin de Pierre (téléfilm, 1965) |
Marcel Bluwal, né le àParis 12e et mort le àParis 18e, est unréalisateur etmetteur en scène dethéâtre, decinéma et detélévisionfrançais.
Il a enseigné auConservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris de 1975 à 1980 et fait une grande partie de sa carrière à latélévision.
Né à Paris le[1] de parentsjuifs polonais, Henri Bluwal, directeur commercial, et Eda Kamieniecki[2]. Son père appartient auBund, mouvement juif socialiste[3] ; et Marcel Bluwal deviendra l'un des réalisateurs engagés à gauche de la télévision française. Dans son autobiographieUn Aller, il évoque son enfance et sa rencontre précoce avec le septième art. Il voue déjà une véritable passion pour la mise en scène des images animées. Les plus grands réalisateurs tels queCarl Theodor Dreyer (Vampyr - 1932) ou encoreJacques Feyder (La Piste du nord 1942) en sont les principaux inspirateurs.
À l'époque des grands bouleversements politiques, le jeune Marcel Bluwal découvre l'espoir duFront populaire, puis la montée brutale et soudaine de l'antisémitisme. Son adolescence est bouleversée par laSeconde Guerre mondiale en1939 et l'occupation allemande. À la suite de larafle du Vel D’Hiv en1942 - au cours de laquelle sa grand-mère fut raflée - son professeur de piano cache le jeune Marcel et sa mère pendant près de vingt-sept mois dans une pièce close et étroite.
Après lalibération de Paris, Bluwal est admis à l'École technique de la photo et du cinéma de larue de Vaugirard. Quelques années plus tard, il fait son entrée à la télévision qu’il n’abandonnera pas, sauf pour quelques tentatives cinématographiques (Le Monte-charge en 1962,Carambolages en 1963,Le Plus Beau Pays du monde en 1999). Pour le petit écran, il débute avec la réalisation d’émissions enfantines jusqu’en 1953, année où il met en scène ses premières dramatiques en direct (Le Pèlerin…).
En 1960, il réalise le film téléviséLa Surprise, qui remporte la palme d’Or du film de télévision au festival de Cannes. À cette époque, il signe avecMarcel Moussy un nouveau concept d’émission à caractère social, qui s'occupe de préoccupations concrètes :Et si c’était vous… DansLe Figaro littéraire,Claude Mauriac déclare à propos de l’émission : « la vérité dans la simplicité » etAndré Bazin d’affirmer dans Radio, Ciné, Télévision : « l’un des trois ou quatre événements de la télévision française, depuis ses origines ».
Marcel Bluwal décide finalement d'affirmer son goût pour le baroque dans des films spécialement réalisés pour la télévision :On purge bébé de Georges Feydeau (1961)Le Mariage de Figaro deBeaumarchais (1961),Le Scieur de long, d’après sa propre pièce de théâtre (1963),Woyzeck deGeorg Büchner (1963),Dom Juan ou le Festin de Pierre deMolière, considéré comme son chef-d’œuvre[réf. souhaitée] (1965),Le Jeu de l'amour et du hasard (1967) etLa Double Inconstance (1968) deMarivaux,Beaumarchais ouLes 60 000 fusils (1966), inspiré de la vie du célèbre auteur… Bluwal adapte aussi par la suite deux autres grands auteurs classiques :Dostoïevski en 1969 (Les Frères Karamazov) etVictor Hugo en 1972 (Les Misérables).
En 1962, il lance le concept du feuilleton avec la sérieL'inspecteur Leclerc enquête, mais décroche le succès en 1967 grâce à la célèbre série fantaisisteVidocq. Deux suites (Les Nouvelles Aventures de Vidocq) sont d’ailleurs créées en 1970 et en 1972. De 1973 à 1986, il réalise des drames au sein d’univers bourgeois tels queAntoine Bloyé (1973),Thérèse Humbert (1985) ou encoreMusic Hall (1985).
Avec le film d’anticipation1996, réalisé en 1987, Bluwal s'est parfaitement adapté au style de la télévision contemporaine. Ce polar orwellien tire un portrait au couteau de l'univers télévisuel.
Il travaille dans d'autres domaines : celui de la variété, avec des émissions commeLa Boîte à sel (de 1956 à 1958),L'École des vedettes etDiscorama (de 1959 à 1963),Tête Bêche (1966) ; pour des séries télévisées à caractère social commeCelles qui parlent,Vieillir au Soleil ; à l’opéra et au théâtre, pour la mise en scène :Don Juan revient de la guerre (1975),Les Femmes savantes deMolière,Don Quichotte de la Manche d'aprèsCervantès (1979),Don Giovanni,Cosi fan tutte,La Clémence de Titus deMozart (1986)...
En 2008, après 13 ans d'absence à la télévision, Marcel Bluwal dirige la mini-sérieÀ droite toute consacrée à la montée de l’extrême droite en France durant les années 1935-1937 à travers la formation dela Cagoule, organisation clandestine qui fomentait le renversement de la république. Cette série de 200 minutes, diffusée surFrance 3 en, a reçu leFIPA d’argent 2008 de la meilleure série, les FIPA d’or pour le prix d’interprétation masculine àBernard-Pierre Donnadieu et àAntoine Duhamel pour la meilleure musique, ainsi que le prix du meilleur scénario à Marcel Bluwal etJean-Claude Grumberg[4].
Marcel Bluwal meurt « paisiblement » à l'âge de 96 ans le àParis[5],[6]. Ses obsèques ont lieu le au matin, aucimetière de Montmartre[7], où il est inhumé (division 23), dans le même caveau que son beau-frèreGérard Lebrun[8].
D'une première union, Marcel Bluwal a deux enfants :Catherine Bluwal (scénographe et costumière[9]) et Laurent[2].
Il est marié en secondes noces avec l'actriceDanièle Lebrun ; ils ont une fille, Emmanuelle Bluwal.
Dans lesannées 1950, Marcel Bluwal fait partie des compagnons de route duParti communiste français, auquel il adhère officiellement en 1970[10], et qu'il quitte en 1981[3]. Pendant toute cette période, le soutien du Parti lui est acquis. Ainsi au début des années soixante-dix, alors que son documentaire surRosa Luxemburg est interdit,Roland Leroy, membre du Bureau Politique du PC, responsable de la culture et député, intervient à l'Assemblée nationale pour protester contre cette interdiction[3].
Il participe toutes ces années en tant que représentant du syndicat des réalisateursCGT à la commission d'homologation des réalisateurs.
Ces préoccupations politiques se retrouvent dans ses films. Il précise ainsi dans un entretien de 1972 : « Je traitais tous les conflits en espérant que pour le public, il en sortirait une exaltation révolutionnaire. » Au sujet desMisérables, réalisé en 1971, il dit encore avoir voulu « exalter le drame social, le soulèvement du peuple »[3].
Marcel Bluwal est l’un des plus anciens réalisateurs de latélévision française. Sa filmographie regorge d'adaptations de pièces et de romans lyriques du répertoire. Bluwal en profite pour remettre en cause l'interprétation courante et figée des grands auteurs classiques. Il transforme finalement ses sujets en films très personnels. Dans une dédicace adressée àJean d'Arcy, il écrit : « nous avions envie de faire de la télévision et de faire la télévision ».

: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
"Marcel Bluwal", France Culture, "Le bon plaisir" 1ère diffusion 22/01/1994 rediffusé 31/12/2022 (Les Nuits)