Pour les articles homonymes, voirMarc Fournier etFournier.
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| Conjoint | Delphine Baron(d) |
| Parentèle | Vincent Alfred Baron (beau-frère) |
Jean Marc Louis Fournier, ditMarc Fournier, né le àGenève et mort le àSaint-Mandé, est undramaturge,acteur etdirecteur de théâtrefrançais d'originesuisse.
Marc Fournier est issu d'une famille de protestants éloignée de France par larévocation de l'édit de Nantes[1]. Il suit des études les plus complètes dans cette ville qu'il doit quitter, en 1838, après avoir pris part à la tentative ratée de soulèvement lancée par l’ancien général français napoléonienGerolamo Ramorino, sous les ordres deGiuseppe Mazzini[2],[3].
Arrivé à Paris vers 1838[4], il se consacre au journalisme, écrivant successivement dansLe Globe,Le National,Le Commerce etLe Capitole[1]. Il collabore surtout activement à l'ancienFigaro sous la direction d’Alphonse Karr, auSatan et auCorsaire-Satan qui les remplacent[1]. En 1847, il fait partie de la rédaction dela Presse qu'il quitte, en 1848, pour le quotidien bonapartistela Liberté[1]. DansL'Artiste, il rédige des articles de critique littéraire[1], mais également des nouvelles et des romans en feuilletons, qui ont obtenu de grands succès[5].
Marc Fournier se tourne alors entièrement vers le genre dramatique[1], seul ou en collaboration avecAdolphe d'Ennery,Henri de Kock,Eugène de Mirecourt ouThéodore Barrière, avecles Libertins de Genève, qui est un demi-succès ouPaillasse, dont le succès sera entier, surtout grâce àFrédérick Lemaître dans le rôle-titre[a]. En, il succède àJean Marie Cournier(d)
au poste de directeur duthéâtre de la Porte-Saint-Martin, qu'il ne cesse d'administrer avec succès, privilégiant désormais la mise en scène aux dépens des frais de production[6], malgré de nombreuses contestations avec les auteurs et les artistes[1]. En 1854, des réclamations contre la représentation de ses propres pièces sur son théâtre sont portées devant le comité de laSociété des gens de lettres et entraine, pour les directeurs en général, la suppression formelle du droit de faire passer, même en cas urgent, leurs propres œuvres[1].
En 1870 il rédige le feuilleton dramatique duCentre gauche[7]. Ses principales œuvres dramatiques sont lesLibertins de Genève (1848);le Pardon de Bretagne (1849) ;les Nuits de la Seine (1852) ;les Chercheurs d'or de Sacramento, avecPaul Duplessis ;Paillasse avecAdolphe d'Ennery ;Manon Lescaut, avecThéodore Barrière ;la Bête du bon Dieu, avecAdrien Decourcelle (1849-1854) tous drames en cinq actes, joués àla Gaîté et à la Porte-Saint-Martin ;la Danse des écus (1849), vaudeville en un acte, avecHenri de Kock ;Madame de Tencin avecEugène de Mirecourt, comédie représentée au Théâtre-Français[8].
En dehors du théâtre, il publie :Russie, Allemagne et France, révélations sur la politique russe, d'après les notes d'un vieux diplomate (1844, in-8º) ;Madame de Tencin (1847, 2 vol. in-8º), roman, avecEugène de Mirecourt ; une pièce de vers intituléela Marche triomphale ()[9]. Il a également collaboré àla Grande Ville, nouveau tableau de Paris[9].
Il publie en 1875, dansle Petit Journal, un grand roman intituléLes Treize Étoiles dont le sujet est la guerre d'indépendance américaine[7].
Après avoir mené le théâtre de la Porte-Saint-Martin à la faillite, par son luxe de décor et de mises en scènes, il tente sans succès de reprendre la plume[6]. À sa mort d’un emphysème compliqué d’asthme[10], il est inhumé, le, aucimetière Nord de Saint-Mandé[11], où se sont exprimésLudovic Halévy etFélix Jahyer, au nom de la Société des gens de lettres, à laquelle il appartenait. L’assistance comptait beaucoup de directeurs de théâtres de Paris, entre autres,Victor Koning,Henri Larochelle,Louis Cantin,Eugène Ritt,Victor Franconi,Gustave Harmant,André Péragallo(d)
,Albéric Second,Labiche,Henri Delaage,Roger de Beauvoir,Alphonse de Launay,Léonce Dupont,Jules Lermina,Manoël de Grandfort, Aymar-Dignat[10].Il avait épousé, en 1846, l’actrice et dessinatrice Delphine Baron qui, bientôt séparée judiciairement de lui, en[1], a ouvert un magasin de costumes[4].
« Quoiqu’il fût naturalisé Parisien par son long séjour en France et par ses travaux dans la presse, Marc Fournier avait conservé une certaine raideur qui trahissait l’origine étrangère ; il ne sut pas apporter dans sa nouvelle situation la grâce et l’amabilité naturelles du Parisien ; il ne fut qu’un parvenu avec tous les défauts de l’espèce : l’infatuation de sa personne, l’adulation de soi-même et cette supériorité dédaigneuse qui froisse les moins heureux et fait des ennemis. »
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