Cet article concerne le maquis du sud du Massif central. Pour le maquis de Charente, voirMaquis de Bir Hacheim.
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LeMaquis Bir-Hakeim est un groupe derésistants français né pendant laSeconde Guerre mondiale. Il était situé dans le sud duMassif central, entre le sud de l'Aveyron, l'Hérault, lesCévennes et leRhône. Cemaquis est célèbre pour son audace, sa mobilité, sa forte structuration militaire mais aussi pour les tragédies qui ont émaillé son histoire. Son nom rappelle labataille de Bir Hakeim, victoire de la1re brigade française libre enLibye[1].
Créé durant l'été1942, par le commandant Rigal, chef de l'Armée secrète deToulouse etJean Capel qui appartenait au mouvementCombat, il fut rejoint par Coucy, un instituteur deMontpellier, à la disparition de Rigal[2], et par Darrénougué.
En mars1943, son chef Jean Capel (plus connu sous le pseudonyme decommandant Barot) estime que la propagande ne suffit plus : la mise en place duSTO créant des réfractaires, des jeunes clandestins qu'il faut protéger et transformer en combattants potentiels. Avec les frères Marcel et Christian deRoquemaurel (alias R.M), il met sur pied un premier groupe de maquisards avec des jeunes étudiants issus de Toulouse, des ouvriers, des employés et des républicains espagnols.
Bien qu'affilié par la suite auxMUR, il est de fait totalement indépendant, ce qui n'est pas sans conséquence sur son comportement puisqu'il détermine seul ses objectifs et ses actions. S'il est également membre du Parti communiste, ses liens avec l'appareil du parti semblent avoir été inexistants dans la période où il commande le maquis Bir-Hakeim et ses conceptions de l'action armée divergent sensiblement de celles des communistes[3].
Le commandant Barot, bien que n'étant pas un militaire de carrière, en est le chef incontesté. Son charisme, sa prestance, son talent oratoire, son sang-froid en font un grand meneur d'hommes. Il a su s'adjoindre des hommes de valeur tels Darrénougué, qui se chargera de la tâche difficile de l'intendance ou son adjoint, le capitaine Demarne, un officier de l'armée secrète. Celui-ci lui succédera à sa mort.
Le maquis Bir-hakeim s'installe d'abord au hameau de l'Estibi, dans la région deVillefranche-de-Rouergue enAveyron, avant de partir fin août sur le plateau deDouch, dans le massif montagneux de l'Espinouse dans l'Hérault où il livre un des premiers combats importants de la Résistance. Après cette attaque, le groupe de résistants se réfugie sur le plateau de Bénou auxEaux-Bonnes, dans lesPyrénées-Atlantiques en pleine zone interdite car situé tout près de la frontière espagnole. Ne pouvant de ce fait y rester longtemps, le groupe rejoint la région dePont-Saint-Esprit dans leGard rhodanien où il change régulièrement de campement.
Là, il se renforce en effectif avec l'arrivée de nombreux réfractaires auSTO, en armement grâce à des parachutages, des récupérations d'armes de l'armée d'armistice ou sur l'ennemi. Effectuant de nombreux coups de main à bord de ses véhicules (voitures et camions), il voit son prestige grandir auprès de la population locale. Le maquis renforce nettement son aspect militaire (uniformes, entrainement rigoureux, discipline stricte[4]). La pression des Allemands grandit, notamment après la tragédie des Crottes àLabastide-de-Virac où 15 civils furent massacrés par l'occupant[5]. Aussi, à la mi-, le commandant Barot négocie avec les maquis cévenols le transfert de son groupe, qui compte désormais plus d'une centaine d'hommes, vers labasse Lozère. Le passage des « biraquins » àPont-Saint-Esprit etBagnols-sur-Cèze a pour conséquence des représailles sur les populations civiles ; laGestapo s'acharnant à retrouver toutes les complicités.
Dans le véritable fief maquisard que sont les vallées cévenoles (vallée borgne, vallée française, vallée longue), Barot essaie de fédérer les différents maquis. Adepte de l'action immédiate, son audace effraie les chefs des maquis locaux tandis que le panache du maquis Bir-Hakeim séduit la troupe. La « petite armée » est, entre autres, rejointe par les membres du maquis Montaigne, un maquis d'antifascistes allemands dirigé par le communisteOtto Kühne.
Une alerte mal comprise et une négligence conduit les « biraquins » à anéantir une patrouille de laFeldgendarmerie àSaint-Étienne-Vallée-Française (Lozère), les 7 et. Cela déclenche une vaste opération desWaffen SS. Le maquis réussit à y résister puis à échapper à l'encerclement au prix d'une certaine dispersion. Néanmoins, les chefs résistants cévenols obligent Barot à quitter la région : ils l'accusent de mettre en danger, par sa témérité, la population locale et les nombreux persécutés cachés par les Cévenols. Ils lui reprochent aussi ses relations avec un agent double de laGestapo.
Le groupe dont la chance semble avoir tourné, se déplace dans le nord de l'Hérault puis sur les contreforts de l'Aigoual. Il est de plus en plus pourchassé par lamilice et lesGMR et ce d'autant plus que son chef rechigne à combattre d'autres Français. La nuit du 25 au, le groupe évacue l'Aigoual avec pour point de ralliement le village deLa Parade sur leCausse Méjean.
À l'arrivée sur les lieux le, de nombreux maquisards retardés ne sont pas encore là. Le groupe, fatigué, tarde à mettre en place ses dispositifs d'alerte et de défense habituels. Or la traversée deMeyrueis par le convoi de camions n'est pas passée inaperçue. Avertie, la gendarmerie locale en a informé le préfet[6] qui transmet l'information à l'occupant. C'est la première fois que l'état-major allemand àMende dispose d'informations récentes. Il décide d'attaquer dès le 28, jour de la Pentecôte, avec lalégion arménienne[7]. Les guetteurs sont surpris et tués sans pouvoir donner l'alerte. Le commandant Barot est tué. Ceux qui n'ont pu fuir se rendent. 34 maquisards sont tués au cours des combats, dont 8 fusillés comme franc-tireurs pour avoir été pris les armes à la main après la reddition.
Les trente-quatre victimes sont :
27 autres maquisards sont faits prisonniers. Ils seront tous fusillés le matin du près ducol de la Tourette àBadaroux. Les trois quarts de l'effectif du maquis, dont son chef charismatique, ont perdu la vie. Le reste des effectifs est en fuite ou dispersé. Son matériel, l'essentiel de son armement et ses provisions ont été pris.
Le commandant Demarne regroupe et prend la tête des rescapés qui retournent vers l'Aigoual.
L'historien Aimé Vielzeuf émet l'hypothèse que le choix ducausse Méjean comme base par Barot aurait pu résulter d'une opération aéroportée à venir. Il s'appuie sur le fait que celui-ci a longuement été survolé par l'aviation alliée venue d'Alger lors de la nuit du. La rumeur disait que le terrain de vol à voile du Chanet, bientôt remis en état, accueillerait des avions gros porteurs amenant ainsi des renforts en hommes et en matériel. Lecausse Méjean de par son accès difficile pouvait aisément être transformé en un camp retranché à quelques jours du débarquement. Le commandant Barot, rétif à la hiérarchie résistante, correspondait directement avec Alger. Aussi rien ne permet de corroborer cette hypothèse.
De l'Aigoual, ils repartent pour la région deClermont-l'Hérault, àMourèze, où ils reconstituent leurs forces. L'annonce du débarquement en Normandie galvanise les hommes et multiplie les ralliements. Le 44, au cours d'une opération de parachutage près deGignac (Hérault), le commandant Demarne est tué lors d'une escarmouche. Le capitaine Rouan, dit « Montaigne », le remplace. Parallèlement audébarquement en Provence du, tous les maquis de la région R3 (sud) reçoivent l'ordre d'attaquer. Le, le maquis Bir-Hakeim participe activement à la libération deMontpellier et au harcèlement des troupes allemandes se repliant.
Comme les autresFFI, le maquis est amalgamé à l'Armée française de la Libération au sein de la1re division française libre et participe donc aux combats jusqu'à la fin de la guerre.
Finalement, le maquis Bir-Hakeim en tant que tel aura eu 105 tués au cours de la guerre.
Au cours de son existence et à la libération, le maquis Bir-Hakeim, au travers de ses chefs Barot et Demarne, a été au centre de nombreuses polémiques.
Son panache, affirmé lors de ses déplacements et de ses actions spectaculaires, sa témérité et son mépris du danger lui ont été reprochés. Ses détracteurs, dont des chefs résistants cévenols, critiquent le manque de prise en considération de la sécurité des civils[8]. Le choix de l'action immédiate, les coups de main audacieux, les déplacements d'automobiles en plein jour et les défilés sont de nature à attirer les réactions ennemies. La répression qui s'est abattue sur la région de Pont-Saint-Esprit ou l'attaque des maquis cévenols en avril 44 en sont la conséquence.
A contrario, ses partisans ont vanté ce choix face à ceux qui préféraient plus de discrétion, plus de prudence et attendaient la bataille de la libération du territoire pour se battre. Ils mettent en avant l'excellente tenue militaire du maquis au combat, le fort retentissement de ses actions, leur impact sur le recrutement, la pression exercée sur l'occupant mobilisant ainsi des troupes ennemies qui auraient pu être employées sur d'autres fronts.
Tels qu'apparaissant sur le mémorial deMourèze :
Alex JeanArlet Jean[9]Arnoux Sylvain[10]Ascensio Gabriel[11]Bardet Jean[12]Belnot Lucien[13]Bucher Fred[14]Capel Jean[15]Carichon Alexandre Carrasco Manuel[16]Casal Felipe[17]Combarnoux[18]Compan Marcel[19]Constantinou Georges[20]Coolens Jules[21] Cuestra Celestino[22]Demarne Paul[23]Desandre Julien[24]Dhombres Pierre[25]Dides Louis[26]Donati Fortune[27]Dupuy Emmanuel[28]Farelle Jean[29]Feschottes Marcel[30]Frank Max[31]FronteraFuentes Augustin Garcia Jose Garide Manuel[32]Gaussen Francis[33]Gebelin Henri[34]Gervais Henri "Guignol" Guyaux Edmond[35]Heintz Carl[36]Herbaut Georges[37]Heultz Théogène Hous RemigioJourdan Pierre[38]LafontLandrieux Alphonse[39]Lebaron[40]Leveque Albert Lindner Anton[41]Lopez Miguel[42]Loriette Charles[43]Liotard Marcel[44]Lucas Jean Mallet Jean[45]Marchetti AlbertMartin ArmandMartin RobertMehas ManuelMicko[46]Montes ELoi[47]Naja Diego Neuhart LievinNogues Claude[48]Oliva Enrique Olmos Joachim[49]Papillon Parier JeanPicon Andre[50]Pio Fernand[51]Pons Louis[52]Pradelles F Premer Eric Rampal Roger[53]Rampon Jean[54]Rea Dominique de Roquemaurel Marcel[55]Rosse Robert[56]Rousseau Jean Rouvière Jean[57]Roux Marcel Sallan Camille[58]Samana Maxime[59] Sanchez Manuel[60]Sans Marc Sauvebois André[61]Sauvegrain Jacques Suarez Manuel[62]Teyssier André[63]Teruel Gilbert Trinkal Karl[64]Valezi Georges Vasseur André[65]Veylet Louis[66]Viguier Pierre[67]Vorel Joseph[68]Fowler Capitaine[69]Andre Julien Deplanque Henri Martin AndréDelrieux Jean Wurm Jules Chaper Philippe Guiraudou Hipolyte Salase Chabrie Louis Chabrie RenéChapus HenriCoulomb Urbain Martin Auguste[70]Navarro JulienRiffart[71]
Bir-Hakeim, le maquis des patriotes (2012) court métrage de 40 minutes réalisé par Baptiste Ménage relatant le combat de La Parade.[1]