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Manticore

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Pour les articles homonymes, voirManticore (homonymie).

Manticore
Description de cette image, également commentée ci-après
Manticore dansThe History of Four-footed Beasts (1607).
Créature
GroupeCréature des bestiaires et des légendes
Caractéristiquescorps delion
visage humain
queue descorpion
ProchesSphinx
Chimère
Origines
OriginesPerse antique
Récits d'exploration antiques
RégionPerse antique,Asie
Première mentionHistoire de l’Inde deCtésias de Cnide

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Lamanticore est unecréature légendaire d'originepersane, ayant un corps delion, un visage d'homme et une queue descorpion.

Cetanthropophage terrifiant pourvu d'une triple rangée de dents fut décrit pour la première fois par le médecin grecCtésias. La manticore fut abondamment figurée dans lesbestiaires médiévaux comme symbole dumal. Elle est de nos jours un motif récurrent de lafantasy.

Étymologie

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Le nom « manticore » vient du latinmantichora, lui-même dérivé du grecμαρτιχώρα (martichora) qui serait emprunté à l'ancien persan مارتیا (martya) « homme » et خوار (xvar-) « manger, dévorer »[1]. On trouve l'orthographemanticore, au féminin comme au masculin[2],[3].

Description

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La manticore est le plus souvent décrite comme un monstre ayant le corps d'unlion, généralement rouge sang, la tête d'unhomme parfois pourvue decornes, une triple rangée dedents allant d'une oreille à l'autre, et une queue descorpion ou dedragon. Elle est parfois dotée d'ailes de chauve-souris.

Mythe

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Une manticore dans leBestiaire de Rochester.

La manticore est d'origineperse, elle est décrite comme une bête mangeuse d'hommes. Sa présence dans différentes légendes européennes serait due aumédecingrecCtésias, qui séjourna à la cour d'Artaxerxès II, auIVe siècle av. J.-C., et qui en fit mention dans sonHistoire de l'Inde, connu de plusieurs auteurs grecs, mais perdu depuis. Évoquant les animaux qu'il a vus àRome,Pausanias écrit dans sesDescriptions de la Grèce :

« Quant à la bête décrite par Ctésias dans sonHistoire indienne et qu'il dit être appeléemartichoras par les Indiens et "mangeuse d'hommes" par les Grecs, je suis amené à penser qu'il s'agit dutigre. Mais du fait qu'elle a trois rangées de dents dans chacune de ses mâchoires, et des pointes au bout de sa queue avec lesquelles elle se défend en combat rapproché et qu'elle tire comme les flèches d'un archer sur ses ennemis lointains, je pense qu'il s'agit d'une fable que se transmettent les Indiens à cause de leur crainte excessive de la bête[4]. »

Pline l'Ancien, commeAristote dans sonHistoire des animaux, inclut lemartichoras (qu'il retranscrit par erreur enmanticorus en copiant Aristote, d'où le terme actuel) parmi les animaux qu'il décrit dans sonNaturalis Historia :

« Il y a parmi les Éthiopiens un animal appelémanticorus ; il a trois rangées de dents qui s'enchevêtrent comme celles d'un peigne, visage et oreilles d'homme, yeux bleus, corps cramoisi de lion et queue qui finit en aiguillon, comme celle des scorpions. Il court avec une grande rapidité et il est très amateur de chair humaine ; sa voix ressemble aux sons mêlés de laflûte et de latrompette. »

— Pline l'Ancien, Histoire naturelle[5].

La manticore devint assez populaire dans les bestiaires médiévaux qui reprirent pour la plupart les descriptions de Pline[6].

Brunetto Latini donne quelques précisions sur la créature qui« plus que tout, aime manger de la chair humaine. Elle s'accouple de façon que tantôt l'une se trouve dessous, tantôt l'autre »[7].

L'Hérésie représentée sous les traits d'une déesse accompagnée d'une manticore,gravure sur cuivre d'Antonius Eisenhoit (1589).

Flaubert mentionne une manticore dans les dernières pages deLa Tentation de saint Antoine :

« La manticore, gigantesque lion rouge, à figure humaine avec trois rangées de dents : les moires de mon pelage écarlate se mêlent au miroitement des grands sables ; Je souffle par mes narines l'épouvante des solitudes. Je crache la peste. Je mange les armées, quand elles s'aventurent dans le désert. Mes ongles sont tordus en vrille, les dents sont taillées en scie ; et ma queue, qui se contourne, est hérissée de dards que je lance à droite, à gauche, en avant, en arrière, Tiens ! Tiens ! La manticore jette les épines de sa queue, qui s'irradient comme des flèches dans toutes les directions. Des gouttes de sang pleuvent, en claquant sur le feuillage. »

— Flaubert, La Tentation de saint Antoine[8].

Représentations artistiques

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Représentation d'une manticore tuant un bélier, sur une église enAutriche.

Le livre de Pline fut considéré comme une référence auMoyen Âge, et les manticores furent parfois représentées dans lesbestiaires illustrés. La bête réapparait aussi auXVIe siècle enhéraldique et influence certaines représentationsmaniéristes, parfois des peintures, mais le plus souvent des fresques (appeléesgrotteschi), où l'on voit le péché de tromperie représenté sous les traits d'unechimère ayant le visage d'une belle femme, traits que l'on retrouve dans les dessins desphinx en France auxXVIIe etXVIIIe siècles[9]. La manticore partage la symbolique des créaturesthérianthropes, dans le sens où elle a un visage humain mais un comportement complètement bestial[10].

Une manticore est représentée sur lacarte de Hereford, célèbremappa mundi de la fin duXIIIe siècle, encore visible dans lacathédrale de Hereford.

Notes et références

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  1. Merriam-Webster's Encyclopedia of Literature,p. 723[1].
  2. Adolphe Napoléon Didron,Annales archéologiques, tome dix-septième,p. 267.Lire en ligne sur books.google.com.
  3. Joris-Karl Huysmans.
  4. Pausanias,Description de la Grèce[détail des éditions][lire en ligne], XXI, 5.
  5. Pline l'Ancien,Naturalis Historia, VIII, 30, traduction dansLe Livre des êtres imaginaires par Jorges Luis Borges
  6. (en) Jennifer Ham et Matthew Senior,Animal Acts : Configuring the Human in Western History,Routledge,, 258 p.(ISBN 978-0-415-91609-7,lire en ligne),p. 11-12
  7. Brunetto Latini cité dansGabrielBianciotto,Bestiaires du Moyen Âge,Stock lieu=Paris,, 229 p.(ISBN 978-2-234-04499-9)
  8. Flaubert,La Tentation de saint Antoine, cité dansLe Livre des êtres imaginaires de Jorges Luis Borges
  9. (en) John F. Moffitt,An Exemplary Humanist Hybrid: Vasari's "Fraude" with Reference to Bronzino's 'Sphinx' Renaissance Quarterly 49.2 (Summer 1996),p. 303-333
  10. (en) Jennifer Ham et Matthew Senior,Animal Acts : Configuring the Human in Western History,Routledge,, 258 p.(ISBN 978-0-415-91609-7,lire en ligne),p. 11-12.

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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