Pour les articles homonymes, voirManifestations du lundi (homonymie).

Les« Montagsdemonstrationen » (oumanifestations du lundi) sont un élément essentiel dutournant décisif imposé à l'automne1989 par les citoyens opposés au gouvernement du régime communiste de la RDA (laRépublique démocratique allemande, appelée aussi Allemagne de l'Est). Le slogan« Wir sind das Volk ! » (de) (« Nous sommes le peuple ! ») a rassemblé, semaine après semaine, des centaines de milliers d'habitants en protestation contre la politique du gouvernement et contre le système alors en place deKarl-Marx-Platz, d’abord àLeipzig, puis dans de nombreuses villes de RDA. Cesmanifestationsnon violentes ont débouché sur lachute du mur de Berlin et laréunification allemande.


Des prières pour la paix à l’église Nicolas de Leipzig ont été organisées par les pasteursChristian Führer (de) etChristoph Wonneberger (de), dès le milieu des années 1980.
L’objectif était de proposer une réorganisation pacifique et démocratique du pays, en particulier du pouvoir politique duParti socialiste unifié d'Allemagne (leSozialistische Einheitspartei Deutschlands - SED), c'est-à-dire du parti communiste, au pouvoir depuis 1949. La première des grandes manifestations eut lieu le. La police de la RDA réprima avec violence les manifestations avant les festivités du40e anniversaire de la RDA, les 7 et.
À l'origine, il s'agit d'un regroupement spontané d'étudiants à l'occasion de lafoire de Leipzig qui accueillait des entreprises occidentales chaque année en septembre. Quelques banderoles à l'intention des occidentaux et en particulier des journalistes indiquaient par exemple cette revendication : pouvoir voyager librement. LaStasi (police politique), réprima brutalement les manifestants et le lendemain, dans la presse locale, ils étaient qualifiés de « voyous ». Un pasteur de l'Église luthérienne, membre de laFédération des Églises protestantes de la RDA, proposa pour le lundi suivant une prière pour la paix. Vexés d'avoir été traités de voyous, les étudiants vinrent nombreux. Après la prière, les fidèles défilèrent dans la ville en criant :« Nous ne sommes pas des voyous ! ». Puis, devant la ferveur de la prière collective, le pasteur proposa de revenir tous les lundis soir. Chaque lundi, le nombre de fidèles et de futurs manifestants s'est accru. L'exemplepolonais, où l'Église catholique était à la pointe du combat pour la liberté devint contagieux.
Entretemps, des centaines de citoyens deRDA se réfugièrent à l'ambassade deRFA àPrague et obtinrent de passer à l'Ouest dans des trains spéciaux qui devaient traverser la RDA. Ces transferts ont provoqué d'importants mouvements de foule dans toutes les gares de passage des trains, ce qui augmenta la mobilisation[1].
Le, 70 000 personnes manifestent en criant :« Wir sind das Volk ! » (« Nous sommes le peuple ! »), et passent devant le siège de la Stasi sans provocation : des bougies sont allumées sur les marches du bâtiment. Le secrétaire local duParti communiste, qui avait reçu les pleins pouvoirs du bureau politique, demande néanmoins des instructions à Berlin-Est. En effet, il avait été informé quelques jours auparavant qu'Egon Krenz cherchait à remplacerErich Honecker par une révolution de palais. Ne recevant aucune instruction, et après intervention deKurt Masur, célèbre chef d'orchestre duGewandhaus de Leipzig[2], il interdit aux forces paramilitaires présentes de faire usage de leurs armes. Le processus d'effondrement du régime commence.
Des dirigeants importants, comme Wolfgang Berghofer, bourgmestre deDresde, ouMarkus Wolf, ancien chef des services secrets, prennent ouvertement parti pour les manifestants. Cette pression a conduit à lachute du mur de Berlin le, marquant la chute imminente du régime socialiste de la RDA.
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