LesMandchous (enmandchou « horizontalisé » :ᠮᠠᠨᠵᡠ,manju ;chinois :满洲人 ; pinyin :mǎnzhōurén) sont un peuple d'Asie vivant principalement enMandchourie. LesJürchen (chinois :女真 ; pinyin :nǚzhēn) prirent le nom de « Mandchous » quand ils envahirent laChine auXVIIe siècle. Les dynasties desJin postérieurs (1616-1636) etQing (1636-1912) ont été formées et dirigées par les Mandchous.
La population s'élevait à 10 682 262 personnes en 2000 pour laChine, ainsi qu'à 12 000 àTaïwan, 1 000 àHong Kong et 1 000 auJapon[1]. Les Mandchous représentent 0,77 % de la population chinoise et 9,28 % des minorités ethniques en Chine. Ils sont présents dans 31 provinces du pays, la moitié des Mandchous ethniques habitant leLiaoning et 20 % leHebei.
Comme les Mongols, les Toungouses sont traditionnellementchamanistes. Cependant,Altan Khan (1502-1582), créateur du titre dedalaï-lama, a poussé les Mongols à se convertir au bouddhisme tibétain, afin de prendre le pouvoir sur lesGengiskhanides qui pratiquaient dans letengrisme un culte àGengis Khan. Lorsque les Mandchous sont arrivés au pouvoir en Chine, ils ont également appuyé lebouddhisme tibétain (bouddhisme vajrayāna) afin de renforcer leurs alliances avec les Mongols etchan (bouddhisme mahāyāna) afin de renforcer leur pouvoir central sur la chine, majoritairement bouddhiste.
Emplacement des différentes tribus jürchen vers 1600.Jeune Mandchou en costume traditionnel.
À l'origine, les Mandchous se nommaientJürchen (女真,nǚ zhēn enmandarin) égalementJürchet,Djürchen,Djurchet, etc. (le -t correspond à un -d final, formemongole du pluriel). Ce peuple, une des branches des peuplestoungouses, se forma auXIe siècle (première mention en1069), renversa en1115-1125 ladynastie Liao, qui régnait sur laChine du Nord et provenait du peuple desKhitans, également originaire deMandchourie, et fonda à la place ladynastie Jin 金. Leurlangue était également une forme ancienne du mandchou.
Le nom deMandchous a été officiellement adopté parHuang Taiji en1635, mais il était utilisé au moins depuis1605 du temps deNurhaci . Huang Taiji fit interdire par la même occasion l'usage de l'ancien nom, lesJürchen. La signification originelle du terme n'est pas établie de façon certaine, mais il semble que c'est l'ancien nom Jianzhou des Jürchen. Une autre théorie avance que les Mandchous, comme de nombreux autres peuples toungouses, tirent leur nom du mot toungousemangou, signifiant « grande rivière ». Enfin, certains estiment que le nom de Mandchous provient dubodhisattvaManjusri, dont Nurhaci se disait la réincarnation.
Après l'unification parNurhachi des tribus mandchoues, celui-ci mit en place les « Huit Bannières » (enmandchou :jakūn gūsa, enchinois :八旗, bāqí), divisions administratives dans lesquelles toutes les familles mandchoues se trouvaient réparties.
Elles structuraient non seulement l'organisation militaire mandchoue, mais aussi l'ensemble de la société mandchoue[3] : en effet, tout Mandchou, homme ou femme, appartenait à une Bannière, et cette appartenance était héréditaire. Ce rôle se renforça encore après la conquête de la Chine, où le système des Bannières servit à la dynastie desQing pour préserver l'identité mandchoue (en particulier par le système des « mariages dirigés »), tout en se dotant d'institutions civiles et militaires permettant de contrôler la Chine
La pièce élémentaire dont étaient constituées les Bannières était lacompagnie (mandchou :niru ; chinois :佐領, zuoling). Certaines de ces compagnies traduisaient les liens familiaux ou tribaux qui existaient entre leurs membres à l'origine, alors que d'autres s'affranchissaient délibérément de ces liens, de façon à créer une force militaire plus centralisée. Chaque compagnie devait en principe fournir 300 hommes pour servir dans la grande Bannière à laquelle elle appartenait.
À partir de1583,Nurhachi, après la mort de son pèreTaksi(en), commença son entreprise d'union des différentes tribus jürchen sous son autorité. En1599, il réforma l'écriture mandchoue en adoptant un système dérivé de l'écriture mongole. En1601, il entreprit une réforme de l'organisation socio-militaire des Mandchous en créant quatre bannières, chacune symbolisée par une couleur différente : le jaune, le rouge, le bleu et le blanc. En1615, il ajouta quatre nouvelles bannières, instituant définitivement le système desHuit Bannières. L'année suivante, il fonda ladynastie des Jin postérieurs (後金 Hòu Jīn) et prit le titre deKhan.
Durant la conquête mandchoue, ils envahirent la Chine et fondèrent ladynastie Qing, qui régna sur la Chine durant près de trois siècles jusqu’à ce qu’en1911,Sun Yat-sen proclame la République. Durant la dynastie Qing, la Chine manqua la révolution industrielle et l'écart de niveau de vie avec les pays occidentaux s'accrut considérablement, alors qu'il était quasiment nul auXVIIIe siècle.
En1931, l'empire du Japonenvahit la Mandchourie ; l'année suivante, les Japonais créent l'État duMandchoukouo (Nation de Mandchourie), à la tête duquel ils placent le dernier empereur Qing,Puyi, officiellement établi àChangchun. Dans les faits il ne servait que de représentant de leur contrôle sur la région. Conçu officiellement comme un État dirigé par l'ethnie mandchoue, le Mandchoukouo comptait cependant une majorité deHans dans sa population. Cet État disparait à la fin de laSeconde Guerre mondiale.
↑Mark C. Elliot,The Manchu way: The 8 Banners and ethnic identity in late imperial China, Stanford, Stanford University Press, 2001, Préface.
↑《嘉定乙酉纪事》《明清档案》《江变记略》 《清代西人见闻录》de 杜文凯《在联合省的东印度公司出师中国鞑靼大汗皇帝朝廷》de John Nieuhoff.
↑《在联合省的东印度公司出师中国鞑靼大汗皇帝朝廷》de John Nieuhoff : « 鞑靼全军入城之后,全城顿时是一片凄惨景象,每个士兵开始破坏,抢走?切可以到手的东西;妇女、儿童和老人哭声震天;从11月26日到12月15日,各处街道所听到的,全是拷打、杀戮反叛蛮子的声音;全城到处是哀号、屠杀、劫掠;凡有足够财力者,都不惜代价以赎命,然后逃脱这些惨无人道的屠夫之手。».
↑《李朝实录》(par les Coréens): « 时奴贼既得辽阳,辽东八站军民不乐从胡者,多至江边…… 其后,贼大至,义民不肯剃头者,皆投鸭水(鸭绿江)以死。 » traduction : Quand les barbares ont vaincu la ville de Liaoyang, les militaires et civils de 8 villes de l'Est de la province de Liaoning qui n'obéissent pas aux envahisseurs vont au bord du fleuve… Ensuite, quand les barbares arrivent, les gens qui ne veulent pas qu'on leur rase les cheveux sont tous jetés dans le fleuve de Yalujiang et meurent.
↑Écrits des Mandchous : 顺治七年十二月(date)清宣大山西总督(titre)佟养亮(nom) : « 大同、朔州、浑源三城,已经王师屠戮,人民不存 »! trad : Les villes de Daton, de Shuozhou et de Hunyuan, sont déjà toutes passées par notre grande armée, aucune personne ne vit encore. 《明清档案》第十一册,A11-20 et 《朔州志》: « 城破,悉遭屠戮 » trad. : la ville {de Shuozhou} est assaillie, tous les habitants sont tués.
↑《广州市志》,《广东通志》,《鞑靼战纪》du missionnaire italien Martin Martini,1614~1661 : « 大屠杀从11月24日一直进行到12月5日。他们不论男女老幼一律残酷地杀死,他们不说别的,只说:‘杀!杀死这些反叛的蛮子! » trad. : le massacre dure du 24 novembre jusqu'au 5 décembre, ils tuent de façon cruelle tous les habitants, des hommes, des femmes, ainsi que les enfants et aînés, ils ne disent que : « tuez ! tuez ces désobéissants ! ».