La Mandchourie est entourée de laMongolie à l'ouest, de laSibérie au nord, de laChine au sud-ouest et de laCorée au sud-est.
Cependant, aucun terme pour « Mandchourie » n'existe enlangue mandchoue[1], qui désignait à l'origine, lorsque les Mandchous contrôlaient la Chine (dynastie Qing), la région comme « les trois provinces orientales » (mandchou :ᡩᡝᡵᡤᡳ ᡳᠯᠠᠨ ᡤᠣᠯᠣ,Dergi ilan golo ; Mandarin :东三省 / 東三省, dōng sānshěng)[2]. Ce nom semble avoir été introduit enFrance parEdme Mentelle etConrad Malte-Brun en1804[3].
Le nomMandchourie peut désigner différentes régions de taille variable, qui sont de la plus petite à la plus grande :
la région ci-dessus, plus l'ancienneprovince du Rehe. Le Rehe recouvre partiellement des territoires déjà décrits, auxquels s'ajoute le Nord duHebei autour deChengde. Ces limites correspondent à celle duMandchoukouo ;
la région ci-dessus, plus l'oblast de Sakhaline, qui est généralement indiquée sur les cartes chinoises ou de laCIA comme faisant partie de la Mandchourie extérieure, même si elle n'est pas explicitement mentionnée dans le traité de Nertchinsk.
La Mandchourie a été le berceau des peuplesxianbei,khitan etjurchen. Ces derniers ont fondé plusieurs dynasties en Mandchourie comme dans d'autres régions de Chine. Ladynastie Jin (1115-1234) qui prit le pouvoir sur les Khitans, fut écrasée par lesMongols à l'époque deGengis Khan. La plus récente et la plus célèbre fut, lors de ladynastie des Jin postérieurs, leur prise de pouvoir sur l'ensemble de Chine auXVIIe siècle (dynastie Qing, parfois Tsing), où ils furent rebaptisésMandchous (mandchou :, translittérationManju). Ils donnèrent leur nom à la région, et gouvernèrent la Chine jusqu'à sa chute en1911, lors de la révolution initiée par lesoulèvement de Wuchang dans l'actuelleWuhan.
Le Nord de la province est frappé par une épidémie depeste, provenant desmarmottes, de novembre1910 à mars1911 qui fait des centaines de milliers de victimes[4].
Entre1931 et1945, la Mandchourie constitue l'avant-poste de l'occupation de la Chine par l'empire du Japon dans le cadre de sa politiqueexpansionniste. Les Japonais y créent un nouvel État, leMandchoukouo (满洲国 / 滿洲國, mǎnzhōu guó, « État mandchou » ; enjaponais : manshūkoku(満州国?) ; enkyūjitai : 滿洲國) et placent à sa têtePuyi, le dernier empereur de Chine, descendant de la dynastie mandchoue desQing, déchu en 1912, avec le titre d'empereur du Mandchoukouo.
Depuis1949, enrépublique populaire de Chine, la Mandchourie ne correspond plus à aucune région administrative. En revanche, le Nord-Est chinois, ouDongbei, identifie dans le langage courant un territoire et une culture spécifique à l'intérieur du territoire chinois. Aujourd'hui, le territoire de la Mandchourie est subdivisé par leLiaoning, leJilin, leHeilongjiang et une partie de l'Est de laMongolie-Intérieure.
Certains noms de famille chinois, caractérisés par leur bivalence, gardent encore les origines mandchoues de leur ascendance. La ville deHarbin est un exemple detoponyme d'origine mandchoue.
↑Søren Clausen et Stig Thøgersen,The Making of a Chinese city,(lire en ligne),p. 7.
↑« Les provinces tributaires du Nord ou la Mantchourie, la Mongolie, la Kalmouquie, le Sifan, la Petit Bucharie, et autres pays vulgairement compris sous la fausse dénomination deTartarie », dansEdmeMentelle et MalteBrun,Géographie mathématique, physique & politique de toutes les parties du monde,vol. 12, H. Tardieu,(lire en ligne),p. 144.