Manaus est lacapitale de l'État de l'Amazonas, dans le Nord-Ouest duBrésil. C'est également la plus grande ville de l'Amazonie. La ville a été fondée par les Portugais en1669 sur les rives duRio Negro, à proximité deson confluent avec l'Amazone. Elle comptait 2 145 444 habitants et 2 631 239 dans laRégion Métropolitaine au recensement de2018[2],[3]. Manaus avec son parc industriel est la plus importante métropole de la Région Nord du Brésil. Lamunicipalité s'étend sur 11 401 kilomètres carrés.
La métropole de la jungle possède une infrastructure sophistiquée d’hôtellerie alliée à un ensemble d’architecture d'importance historique qui fait de Manaus l'une des villes les plus originales du pays. Elle est une porte d'entrée de laforêt amazonienne.
Manaus bénéficie d'unclimat tropical demousson : la température moyenne est supérieure à18,0°C quel que soit le mois considéré, et les précipitations du mois le plus sec sont inférieures à 60 mm (57,3 mm au mois d'août). Il est classé comme Am dans laclassification de Köppen[4] car les précipitations du mois le plus sec sont supérieures à [100-(précipitations annuelles moyennes)/25], soit à (100-2 286,2/25) soit à 8,55. Les températures ne connaissent que des variations journalières, les variations saisonnières étant trop faibles pour être significatives. Quant aux précipitations, elles connaissent d'importantes fluctuations au cours de l'année avec des pluies très abondantes de novembre à mai (maximum de 313,5 millimètres en mars) et des pluies nettement moins abondantes de juin à octobre (minimum de 57,3 millimètres en août). La ville est une des plus orageuses du monde : plus de 150 jours d'orage par an.
Grâce à cette économie et la présence d'un port fluvial citadin, la ville connaît un grand développement autant économique par les échanges maritimes que culturel. On donne alors à Manaus le titre de « Paris des Tropiques ».
Les plus aisés des habitants y vivent dans un luxe tapageur qui contraste singulièrement avec le misérable quotidien desseringueiros (les travailleurs de l'hévéa, la plupart originaires des régions pauvres duNordeste). Anecdote révélatrice de cette démesure, on rapporte que certains « barons du caoutchouc » envoyaient laver leur linge au Portugal[5].
Mais en 1876, l'explorateur et scientifique britanniqueHenry Alexander Wickham réussit à sortir du Brésil une grande quantité de graines qu'il envoie à Londres. Les agronomes réussissent à faire pousser en serre des hévéas qui sont ensuite transplantés en Indonésie et en Malaisie, où la production se développe de façon constante. À partir de 1912[5], l'hévéa d'Indonésie et deMalaisie supplante celui d'Amazonie, plongeant durablement la ville dans le marasme économique.
Depuis les années 1950, grâce à une mesure gouvernementale lui accordant le statut dezone franche, la ville a retrouvé un dynamisme économique et joue actuellement un rôle important sur le plan national : elle constitue le troisième pôle industriel du pays, derrièreSão Paulo etRio de Janeiro. La ville connaît également une embellie avec l'exploitation des produits de la forêt amazonienne.
Manaus a conservé nombre de monuments qui témoignent de son fastueux passé. Vestige de l'époque du caoutchouc, leTeatro Amazonas, inauguré le[6], a repris du service en 1997, après avoir été fermé durant plusieurs décennies. Il accueille chaque année des grands noms de l'art lyrique dans leFestival Amazonas de Ópera(pt).
La zone franche a été créée comme une aire de libre commerce pour développer l'Amazonie Centrale, la zone franche de Manaus est rapidement devenue un complexe d'intense activité commerciale et industrielle. On peut y trouver les principales industries brésiliennes d'électroménager,électronique,montres,vélos,ordinateurs,jouets,motomarines,lunettes etmotocyclettes (Honda depuis 1976), approvisionnant le marché interne. Le commerce est vigoureux, offrant des produits de haute technicité à bas prix.
Aujourd'hui, Manaus reçoit des touristes du monde entier désireux de découvrir la faune et la flore extraordinaire que l'on peut apercevoir dans cette région du Nord-Ouest du Brésil. La ville possède plusieurs parcs écologiques et domaines verts.
Le préfixe téléphonique brésilien pour appeler vers Manaus (appelé DDD) est 92[7],[8].
Manaus est desservie par l'aéroport de Manaus-Eduardo Gomes, situé à 14 kilomètres au nord du centre-ville[9]. Il y a un grand transport de marchandises et un accès touristique par lePort de Manaus.
Wallace Souza, né à Manaus, présente l'émissionCanal Livre de 1996 à 2009 qui s'intéresse à des faits criminels de la ville. En 2009, il est accusé d'avoir commandité des meurtres pour augmenter l'audience de son émission mais meurt avant la tenue du procès[10],[11].
Un leader indigène d’Amazonie, Francisco Pereira, cacique de l'ethnie Tukano, engagé pour la protection de l'environnement est tué par balle chez lui à Manaus en[12].
La ville est dirigée par un maire (prefeito) et elle compte avec une assemblée municipale de 41 membres, élus pour quatre ans, qui font les lois municipales.
Lejardin botanique Adolpho Ducke, situé dans uneréserve écologique de cent kilomètres carrés, revendique le titre de plus grand jardin du monde, avec un grand nombre d'espèces végétales et animales.
Localisé dans une aire urbaine, au quartier duParc 10 de Novembro. Il a été créé en1992 pour être une aire d'intérêt écologique. Il s'étend sur une surface de trente-troishectares de forêt rémanente de la ville, servant aux activités scientifiques, éducatives, culturelles et touristiques. C'est un des derniers refuges dusauim-de-coleira, espèce de singe qui ne se trouve que dans la région de Manaus, et qui est en voie d'extinction. Le parc dispose d'une bibliothèque, avec un centre d'informations sur l'environnement. Il possède un amphithéâtre de six cents places, des plates-bandes cultivées d'herbes ayant des propriétés curatives et aromatiques, des orchidées, des pistes suspendues et signalisation visant au développement de programmes d'éducation environnementale.
Ce phénomène naturel est produit par la confluence des eaux noires durío Negro avec les eaux beiges duSolimões, qui se rejoignent pour former l'Amazone. Sur plusieurs kilomètres, les eaux des deux rivières coulent conjointement sans se mélanger[13],[14]. Ce phénomène est causé par l'écart de température entre leurs eaux et par la vitesse de leur courant. Lerío Negro coule à près de2km/h à la température de28 °C tandis que leSolimões coule à une vitesse comprise entre 4 et6km/h, à une température de22 °C.
LeThéâtre Amazonas est le monument le plus symbolique et le plus grand de l'apogée économique de Manaus. Inauguré en 1896, il dispose de sept cents places. Il a été construit avec desbriques apportées d'Europe, desverres français, dumarbre italien et des tuiles d'Alsace[5]. Les plus importantes compagnies d'opéra, de théâtre et d'orchestres symphoniques se sont produites dans ce théâtre. En revanche contrairement à ce qui est parfois affirmé,Sarah Bernhardt ne s'y est jamais produite[5].
Manaus abrite aussi leCentro de Instrução de Guerra Na Selva (CIGS, Centre d'instruction de la guerre dans la jungle), créé en 1964 par un décret du maréchalCastello Branco, qui renversa le présidentJoão Goulart la même année[15]. Disposant de zones énormes, le CIGS a été utilisé sous ladictature comme centre d'entraînement à la « guerre contre-révolutionnaire » (y compris les méthodes detorture[15]) : le généralPaul Aussaresses, aux commandes lors de labataille d'Alger, y enseigna notamment[15], tandis que laDINA chilienne, la police politique d'Augusto Pinochet, y envoyait des contingents se former[15]. Aujourd'hui, selon son site officiel, le CIGS participe aussi à des missions environnementales et à la recherche scientifique, bien qu'il se donne encore comme mission de promouvoir la « mystique du guerrier de la jungle ».
↑Mais non parEnrico Caruso — présent à l'époque en Italie — comme le prétend une légende tenace, ni même semble-t-il ultérieurement : il n'existe aucune mention lors de ses tournées au Brésil — à partir de 1903 — d'une étape à Manaus.