Il réorganise leroyaume de Juda après les destructions infligées au royaume pendant la campagne deSennachérib et la perte des possessions judéennes dans laShéfélah. Il restaure un État prospère qui se développe en direction du nord duNéguev et de lamer Morte[2]. Il est mentionné dans les annales d'Assarhaddon (Prisme B).
Manassé est comparé àAchab, un ancienroi d'Israël particulièrementimpie, et est accusé d'avoir égaré son peuple en le rendant pire que lesAmorrites. C'est pourquoi leDieu d'Israël promet le sort deSamarie (anéantie un peu plus tôt) àJérusalem, la capitale de son royaume.
Manassé poursuit la politique de soumission inconditionnelle à l'Assyrie qu'Ézéchias son père avait dû mettre en place, l'Assyrie usant de cevassal comme unÉtat tampon face à l'Égypte. Cette soumission concerne tous les domaines tant économiques, militaires que cultuels ou religieux, ce qui lui vaudra l'anathème desauteurs deutéronomistes ultérieurs, qui le présentent dans lelivre des Rois comme le pire desrois de Juda. Cette collaboration assure pourtant au royaume une longue période de stabilité et de relative prospérité[3]. Il est même possible que certaines des réalisations les plus remarquables que laBible hébraïque attribuent àÉzéchias soient l'œuvre de Manassé, telle la reconstruction deLakish[4]. De même,Israel Finkelstein etNeil Asher Silberman émettent l'idée que beaucoup de réalisations attribuées àSalomon (mise en place d'une administration, commerce international, prospérité) soit le fait de Manassé, le royaume de Juda n'étant pas assez évolué à l'époque de Salomon.
↑SelonThiele. Comme de nombreuses dates concernant les personnages bibliques de cette époque, celles-ci sont approximatives, et peuvent faire l'objet de débats entre exégètes. Cf.Rois de Juda