Mamoudzou est unecommune française située dans ledépartement deMayotte. La commune est depuis le chef-lieu de Mayotte et accueille le siège duconseil départemental et la préfecture de Mayotte[a]. Mamoudzou concentre aussi les principales activités commerciales et artisanales de Mayotte.
La commune compte, en 2017, 71 437 habitants[2] (soit environ 27,8 % de la population totale de Mayotte), ce qui en fait la plus peuplée de Mayotte. Il s'agit de la45e ville deFrance, et l'aire urbaine de la ville est la45e deFrance.
La ville de Mamoudzou est située enGrande-Terre face à l'île dePetite-Terre. Elle est à cheval entre un relief montagneux et le littoral, d'où partent les barges qui vont de Grande-Terre à Petite-Terre.
La commune se compose de septvillages en plus de Mamoudzou :Kavani,Kawéni (activités industrielles et grande surface),Mtsapéré,Passamaïnty, Vahibé, Tsoundzou I et Tsoundzou II. Les villes les plus proches sontKoungou etDembeni.
Situé en bord de mer, l'est de la commune est formé par une bande littorale, de plaine, représentant près d'un tiers du territoire communal. Le centre et l'ouest de Mamoudzou sont vallonnés ou montagneux, ponctués par les vallées des différentes rivières la traversant, dans le sens ouest-est. Le point culminant de la commune est le Mlima Mtsapéré situé en limite nord, à 570/571 m.
Mamoudzou est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[b],[3],[4],[5]. Elle appartient à l'unité urbaine deMamoudzou, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[6] et 103 593 habitants en 2017, dont elle est laville-centre[7],[8].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Mamoudzou, dont elle est la commune-centre[c]. Cette aire, qui regroupe 17 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[9],[10].
La commune, bordée par l'océan Indien à l'est, est également une commune littorale au sens de la loi du, diteloi littoral[11]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique dulittoral, par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si leplan local d’urbanisme le prévoit[12],[13].
Leréseau routier est essentiellement concentré sur la bordure littorale, la plus habitée, Mamoudzou étant accessible par la RN 2, route principale nord-sud de l'île. Depuis la ville dePassamaïnty, la RD 3 permet de traverser l'île, vers l'ouest, et de rejoindre la ville deTsingoni via le village de Vahibé.
Deux navettes maritimes régulières ont lieu toutes les demi-heures, entreDzaoudzi, proche de l'aéroport, et Mamoudzou. L'une est vouée au trafic passagers et de véhicules légers (barge), l'autre, au transport des poids-lourds (amphidrome)[14].
Plus de 4,7 millions de passagers et 692 889 véhicules ont été recensés. De ce fait, la liaisonDzaoudzi-Mamoudzou est la ligne maritime régulière la plus fréquentée deFrance et elle ne désemplit pas. En effet, depuis 2010, le nombre de passagers a augmenté de 44,0 %[15].
Caribus est un futur réseau de transport en commun qui desservira la communauté d'agglomération de Dembeni-Mamoudzou[16] à partir de 2024. Lancé en 2008, le projet est censé désengorger les embouteillages qui paralysent quotidiennement toute l’île.
L'étymologie du nom« Mamoudzou » reste mystérieuse (comme celle de« Dzaoudzi »)[17] ; elle pourrait être d'origine swahilie ou malgache, mais aucune racine évidente ne s'y dessine.
Elle pourrait être apparentée (après une déformation phonétique considérable) àMutsamudu (ville d'Anjouan), dont la légende veut que le nom provienne d'un« Musa Mudu » (Moussa le Noir), un berger mythique.
En 2025, à l'issue d'un vote local, legentilé de Mamoudzou devient officiellement« Mamoudzois » (préféré à« Mamoudziens », le gentilé précédent étant simplement« les Mamoudzous »)[1].
Mamoudzou est une localité qui se développe à partir desannées 1860 pour seconder le chef-lieuDzaoudzi, situé juste en face : auparavant, il ne s'agissait que d'un lieu-dit, au nom obscur (partagé avec une ville desCélèbes, enIndonésie).
L'urbanisation a progressivement intégré d'anciens villages dont l'existence pour certains remonte à plusieurs siècles : il s'agit de Kaweni (XIVe siècle),Mtsapéré (finXVIIIe siècle), Choa ou « pointe Mahabou », village fondé dans lesannées 1830 par lesSakalaves ayant accompagnéAndriantsoly. Kaweni et Kavani ont accueilli, dans la seconde moitié duXIXe siècle, deuxplantations sucrières avec usines dont une partie des vestiges est encore visible.
Le 27 août 2023 (lendemain de la publication du décret officialisant son statut), Mamoudzou devient officiellement chef-lieu de Mayotte[20], remplaçant Dzaoudzi.
Lecentre hospitalier de Mayotte se situe à Mamoudzou[23]. Le pôle maternité a vu, en 2008, 4 470 des 8 100 accouchements constatés à Mayotte, ce qui lui vaut le surnom de « première maternité de France ».En 2007, 62 % des femmes qui y ont accouché n'étaient pas affiliées à la Sécurité sociale : parmi elles se trouvent de nombreuses Anjouanaises et Malgaches entrées illégalement sur le territoire.[réf. nécessaire]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1978. Auparavant, on sait qu'il n'y avait pas plus de 150 habitants en 1936. À partir de 2006, lespopulations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee, mais la loi relative à la démocratie de proximité du a, dans ses articles consacrés au recensement de la population, instauré des recensements de la population tous les cinq ans en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, à Mayotte et dans les îles Wallis-et-Futuna, ce qui n’était pas le cas auparavant[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2002[25], les précédents recensements ont eu lieu en 1978, 1985, 1991 et 1997.
En 2017, la commune comptait officiellement 71 432 habitants[d], en augmentation de 24,71 % par rapport à 2012.
Siège de l'ARS Mayotte, du SDIS Mayotte et de la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte.Marché de Mamoudzou.Locaux de commerces dans le quartier de M'Gombani.
La surconcentration des administrations, des commerces et industries en font la ville incontournable où se côtoient tradition et modernité.
Son marché couvert (le plus grand de l'île) à proximité du Comité de Tourisme de Mayotte place de la République, est un lieu de "convivialité" important. On y vend pêle-mêle bassines,tapis de prière, vêtements,épices et fruits et légumes locaux parmi lesquels bananes, ananas, mangues, papayes, maniocs, fruits à pain...
↑Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
Guillaume d'Astorg,Le quartier de Kavani à Mamoudzou (Mayotte) : une première approche de la vie de quartier par l'espace habité (mémoire de maîtrise d'ethnologie), Université de La Réunion,, 98 p..
Janine Fourrier et Jean-Claude Fourrier,Un M'zoungou à Mamoudzou : chronique mahoraise, Paris,L'Harmattan,, 237 p.(ISBN2-7475-1486-2).
Joël Ninon, « La dynamique urbaine à Mayotte : l'étalement de Mamoudzou et la périphérisation des centres petits-terriens »,Les Cahiers d'Outre-Mer,vol. 60,,p. 305-318(lire en ligne).
Jacques Rombi,Carnets de route : Mutsamudu, Mamoudzou : deux villes, un devenir, Mamoudzou, Édition du Baobab,, 68 p.(ISBN2-908301-36-9).
Didier Benjamin et Henri R. Godard, « Centralisation et polarisation : l'aire urbaine de Mamoudzou et les villages mahorais »,Mappemonde,no 64,(lire en ligne).