Les îles sont regroupées en vingt-sixatolls et trois îles isolées réparties en vingtsubdivisions appelées elles aussi « atoll » et portant chacune le nom d'une lettrethâna. Il constitue de fait le plus petit État insulaire d'Asie et, également, le plus petit État du plus grand continent du monde.
Les Maldives sont constituées de 1 190 îles ou îlots, habités ou non. Toutes ces îles sauf trois sont situées dans des atolls. Le mot « atoll » lui-même vient du maldivien.
Cetteanimation montre le processus dynamique de la formation d'un atoll de corail. Le corail (représenté en violet) colonise le pourtour d'une île et forme une frange (récif frangeant). Avec l'enfoncement du plancher (refroidissement de lacroûte océanique), cette île est progressivement ennoyée et la ceinture de corail semble se détacher de l'île (récif barrière). À terme, l'île disparaît sous la surface océanique ne laissant qu'une ceinture corallienne entourant un lagon ouvert ou fermé (atoll). Le processus de formation d'un atoll peut durer30 millions d'années.
Les îles des Maldives sont constituées d'atolls, c'est-à-dire d'anciennesîles volcaniques dont les roches ont « disparu » parérosion et par enfoncement sous le niveau des océans en raison du refroidissement très lent de lalithosphère océanique (subsidence thermique). Cet alignement d'anciennes îles volcaniques provient dumagmatisme depoint chaud de La Réunion, et traduit le déplacement de laplaque tectonique indienne vers le Nord. Après la disparition des roches volcaniques, seuls les récifs de corail qui continuent de pousser sur l'ancien pourtour de l'île subsistent.
De plus, la plupart des atolls des Maldives sont desfaros, c'est-à-dire de petits atolls composant un plus grand atoll. Les Maldives sont l'unique exemple de faros dans le monde[10].
Le, le président des Maldives,Mohamed Nasheed, a organisé de manière symbolique un conseil des ministres sous-marin à trois mètres sous l'eau, afin d'alerter l'opinion publique internationale sur le risque de disparition de son pays et des autres pays membres de l'Alliance of Small Island States (« Alliance des petits États insulaires ») aussi vulnérables à une future montée du niveau des océans[17].
Cependant, certaines études récentes suggèrent que les récifs de corail en bonne santé peuvent s'adapter à une montée des eaux, et que les îles pourraient suivre ce mouvement (moyennant d'éventuels changements de forme)[18]. Néanmoins, les récifs autour deMalé sont très loin d'être dans une santé suffisante (pollution, urbanisme hasardeux, surexploitation...), et l'érosion y est telle que l'île pourrait avoir disparu avant même que le niveau de l'eau ne monte de manière significative.
L'origine du nom du territoire « Maldives » fait l'objet de controverses. Une des explications semble se référer précisément à la disposition géomorphologique de l'archipel ou au nombre extrêmement élevé d'îles qui le composent ; il viendrait dusanskritmalodheep (« guirlande ») oumal dvipa (« mille îles »),dvipa (« île » en sanscrit). Une autre explication aurait été donnée par le géographe et historienIbn Battûta qui y futCadi (juge) et s'y maria avec plusieurs filles devizirs. Celui-ci affirmait que l'archipel était désigné selon le nom de l'île accueillant la résidence officielle du sultan,al-Mahal signifiant « le palais ». Ainsi, enarabe,Dhibat al-Mahal (« île du Palais ») désignait selon lui l'ensemble des Maldives au sens large (Dhibat étant un emprunt arabe du termedvipa). Au sens restreint, celle-ci indiquait seulement l'île deMalé, la capitale de l'État (le toponyme de la ville étant lui-même directement issu du termeMahal)[19].
Les atolls maldiviens sont souvent indiqués par deux noms, dont l'un correspond à la dénomination géographique traditionnelle, tandis que l'autre indique la circonscription administrative dans laquelle se trouve l'atoll.
Le nom des localités se compose fréquemment de termes qui indiquent des caractéristiques géographiques particulières : par exemple,finolhu désigne une île sur laquelle se trouvent peu de cocotiers,fushi une grande île située près du récif extérieur etthila une barrière corallienne située à peu de mètres sous la surface de la mer.
Ibrahim Muhammad Didi, le second président des Maldives du au. Son poste a ensuite été aboli et remplacé par le sultan des MaldivesMuhammad Fareed Didi durant la période duSultanat des Maldives (1954-1968).
L'histoire ancienne des Maldives est peu connue. Selon la légende maldivienne, un princeindien appeléKoimala(en) s'est échoué avec sa jeune épouse dans un lagon des Maldives et s'y est installé, devenant ainsi le premier sultan. On raconte aussi que des femmes venues duSri Lanka s'y sont établies, d’où le nom deMahiladipa signifiantîles des femmes, qui a donné le nom« Maldives ».
Les Maldives apparaissent dans la géographie du grecClaude Ptolémée au premier siècle de notre ère : il dénombre 1 378 îles[20].
Zheng He, dans son expédition de 1413-1415, visite la région.
Des simulations sur ordinateur de la navigation entre l'Indonésie etMadagascar permettent de comprendre les itinéraires possibles qui ont amené à la colonisation de Madagascar par desAustronésiens à partir du début de notre ère. Les Maldives, et dans une moindre mesure lesChagos voisines, étaient une escale probable sur la route de Madagascar, aussi bien depuisSumatra que depuis le sud de l'Inde et Sri Lanka, où des marins et marchands javanais et malais se rendaient pour le commerce[21].
Au cours des siècles, les îles ont été visitées et leur développement a été influencé par les marins des pays de lamer d'Arabie et du littoral de l'océan Indien. Les piratesMopla de lacôte de Malabar - actuellement l'État duKerala enInde - en firent un théâtre de leurs actions. L'archipel est abordé pour la première fois par un Européen en 1506 : l'explorateur portugaisLourenço de Almeida[20]. AuXVIe siècle, lesPortugais s'emparent de l'archipel et le gouvernent pendant15 années (1558-1573) avant d'être expulsés par le guerrier patriote et futur sultan,Muhammad Thakurufaanu Al Auzam(en).
Sultanat islamique indépendant durant la majeure partie de son histoire, de1153 à1968, les Maldives sont cependant unprotectorat britannique de1887 jusqu'au. Entre1953 et1954, une premièrerépublique est instaurée, avant que lesultanat ne soit rétabli.
Après l'indépendance en1965, le sultanat perdure pendant encore trois années puis, le, il est renversé et remplacé par une deuxième république[8]. Le pays prend alors son nom actuel.
Laconstitution de 1997 a fait des Maldives une république, où l’islam est religion d’État. Sa législation est basée sur lacharia. L'ensemble de l'identité nationale de la république des Maldives est forgé autour de trois principes :
un seul peuple (les îles de cetarchipel sont unies en 19atolls administratifs),
une langue commune (leDhivehi: langue indo-aryenne proche du cinghalais),
et une seule religion : l’islam sunnite, officiellement la religion de 100 % de la population[23].
Les Maldives sont unerépubliqueprésidentielle, dans laquelle le président, exerçant le pouvoir exécutif, est à la foischef d'État, chef du gouvernement et commandant en chef des forces armées. Le pouvoir législatif est du ressort d'un Parlementmonocaméral, ouMajlis (conseil des citoyens), dont la législature est de cinq ans. LeMajlis du peuple des Maldives compte77 membres (depuis 2009).
En, le Majlis renouvelé voit une montée sans précédent de l’opposition. Précédemment, une partie de la population s’était en effet fortement opposée à la rigidité du régime du président Gayoom (au pouvoir depuis 1978). Le présidentMaumoon Abdul Gayoom avait durement réprimé, en 2003 et 2004, de violentes manifestations populaires.
Le, le Parlement a voté à l'unanimité en faveur de l'introduction historique dumultipartisme.
Le, le président organise un référendum portant sur le choix du système de gouvernement.
En, la constitution est modifiée en vue d'un premier scrutin présidentiel multipartite. Le, 208 000 électeurs désignent l’opposantMohamed Anni Nasheed comme président des Maldives avec 54,2 % des voix contre 45,7 % au président sortant Maumoon Abdul Gayoom. Les premières élections législatives libres se déroulent le.
En 2010, une réforme des collectivités locales crée 3 niveaux de conseils élus (villes, îles et atolls).
En, le président des Maldives Mohamed Nasheed, élu démocratiquement en 2008, est renversé par son vice-président,Mohammed Waheed Hassan. Cecoup d'État fait suite à des manifestations et des mutineries dans la police et l’armée qui ont contraint le président Nasheed à la démission[24].
Le, les Maldives annonçaient leur retrait du Commonwealth en raison des considérations de l'organisme sur la position du territoire vis-à-vis des droits de l'homme[26].
Le, considérant les condamnations de plusieurs prisonniers, dontMohamed Nasheed etAhmed Adeeb Abdul Ghafoor, au motif d'être« politiquement motivées », la Cour suprême décide de casser les jugements[27]. Le5 février,Abdulla Yameen refuse d'appliquer la décision, malgré la demande de l'ONU[28] et fait remarquer que, selon lui, la Cour suprême« n'est pas au-dessus des lois »[29]. Il fait ensuite assiéger les bureaux de la Cour suprême, qu'il accuse de vouloir le destituer[30], suspend le Parlement, au sein duquel il vient de perdre la majorité après une autre décision de la Cour suprême ordonnant la réintégration des députés récemment passés dans l'opposition, limoge le chef de la police, fait arrêter l'ancien présidentMaumoon Abdul Gayoom, qui avait rejoint l'opposition en 2017[31], et décrète l'état d'urgence[32]. Dans la soirée, il fait également arrêter deux juges de la Cour suprême, dont son président Abdulla Saeed, et Ali Hameed[33]. Il justifie cela par une« conspiration » et un« coup d'État »[34]. Nasheed appelle alors l'Inde et lesÉtats-Unis à intervenir[35]. Finalement, les trois juges de la Cour suprême restés en liberté décident d'annuler la décision[36]. L'ONU dénonce alors une« attaque contre la démocratie »[37].
Le, Mohamed Nasheed renonce à se présenter à l'élection présidentielle maldivienne de 2018 après le refus de la commission électorale de valider sa candidature[38].Ibrahim Mohamed Solih est choisi à sa place. Durant la campagne, les médias n'ont pas couvert la campagne électorale d'Ibrahim Mohamed Solih, de crainte de représailles[39]. Le soir du scrutin du, les estimations des résultats le donnent largement vainqueur[40],[41]. La commission électorale a ensuite confirmé ces résultats durant la nuit du 23 au[42]. Abdulla Yameen reconnaît publiquement sa défaite le[41].
Mohamed Muissu, président des Maldives, septembre 2023
Le 30 septembre 2023, le maire deMalé,Mohamed Muizzu, remporte l'élection présidentielle avec 54 % des voix, sur la base d'un programme résolument tourné vers la Chine, au détriment de l'Inde[43].
Plusieurs ONG et les Nations unies demandent aux Maldives de retirer la peine de fouet pour les femmes ayant des relations sexuelles hors mariage. En, une jeune femme de16 ans a été condamnée au fouet pour relations hors mariage, et son compagnon a écopé de dix ans de prison. En, la justice a condamné une jeune fille de15 ans à 100 coups de fouet et8 mois d'arrêts domiciliaires pour avoir eu des relations hors mariage. La condamnation était basée sur les aveux de la jeune fille peu après avoir été violée par son beau-père. En, la décision a été annulée par la Haute Cour des Maldives, alors que la peine n'avait pas été purgée (les coups de fouet devaient être administrés aux18 ans de la jeune fille)[44].
Par ailleurs, les Maldives sont régulièrement critiquées pour leur faible liberté religieuse. Blogueurs et manifestants sont régulièrement arrêtés[45].
Le, le gouvernement des Maldives annonce que le pays met fin à soixante ans de moratoire sur la peine capitale. Les mineurs coupables de meurtre pourront être condamnés à mort, en contradiction avec laConvention des Nations unies relative aux droits de l'enfant[46]. L'âge de la responsabilité criminelle aux Maldives est fixé à10 ans de manière générale et à7 ans pour certains crimes comme le viol, la fornication, la consommation d'alcool et l'apostasie[47].
Les Maldives sont aussi critiquées pour leur gestion des immigrantsbangladais venus y travailler. Leurs passeports sont confisqués dès leur arrivée à l'aéroport par les entreprises qui les emploient, bien qu'ils soient en situation régulière. Endettés auprès d'agences de l'emploi, leur train de vie est parfois comparé à de l'esclavage. Ledépartement d'État des États-Unis place ainsi les Maldives sur sa liste noire en matière de traite humaine, aux côtés notamment de l'Afghanistan[48].
En, l'ONG Réseau des Maldives pour la démocratie est fermée[49].
Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de laFAO, 2005). Population en milliers d'habitants.
La capitaleMalé, où vivent plus de 177 000 personnes (en 2018), est surpeuplée[8],[50]. L'intégralité de la surface de l'île est recouverte de bâtiments. Pour remédier à ce problème, le gouvernement a créé uneîle artificielle en pompant du sable au fond de la mer. Sur cette île prévue pour accueillir 100 000 habitants, les bâtiments sont en cours de construction. Elle a été élevée2 mètres au-dessus de la mer pour pallier une éventuelle montée des eaux.
Les habitants des Maldives ne vivent habituellement pas sur les îles destinées au tourisme, qui sont entièrement occupées par de luxueux villages de vacances ; ils sont concentrés dans la capitale ou dans certaines îles des atolls[8].
Avant la période du tourisme de masse (qui amène annuellement un million de visiteurs environ), les seules ressources de l'archipel lui provenaient presque uniquement de la mer, surtout de lapêche : une abondance de poissons, favorisée par des eaux relativement chaudes, peu profondes et bien oxygénées par les courants, a été pendant des siècles exploitée au maximum par les habitants, qui ont axé leur économie et leur mode de vie sur la pêche. Aujourd'hui encore, un cinquième de la main-d'œuvre de l'archipel travaille dans le secteur de la pêche, et celle-ci fournit un sixième duproduit national brut[8]. Les eaux poissonneuses de l'océan regorgent de thons et de maquereaux. Des variétés particulières sont levoilier et le dénommé « poisson des Maldives », une sorte de thon qui, séché et fumé, est principalement exporté auSri Lanka.
La douceur du climat, la beauté des paysages, des lagons, des fonds sous-marins qui possèdent une flore et une faune incomparables ont permis le développement important dutourisme depuis les années 1980. De grands hôtels réservés aux étrangers ont été bâtis sur des îles, dont ils sont souvent la seule construction, et dont sont éloignés les habitants du pays. Le gouvernement n'autorise la construction des hôtels que sur les îles désertes (il y en a environ un millier). Il faut souligner que la découverte et la mise en valeur des trésors naturels des Maldives a été dans une large mesure le fait des Italiens. Aujourd'hui encore, les touristes italiens représentent un cinquième du tourisme, précédés seulement par les Allemands qui en constituent presque un quart. Quoi qu'il en soit, les touristes européens sont de loin les plus nombreux. Outre un milieu naturel d'une exceptionnelle beauté et des établissements d'un niveau remarquable, ils peuvent compter sur un riche calendrier de manifestations culturelles et folkloriques, pour la plupart issues de la tradition islamique ou de croyances tribales de type animiste[réf. nécessaire].
Pour ce qui est des activités économiques, on remarquera que dans le secteur secondaire les industries de type moderne ont parfois remplacé d'anciens artisanats traditionnels, par exemple dans le domaine de la construction d'embarcations de plaisance en fibre de verre et dans celui de la conservation du poisson. Mais de nombreuses formes de travailartisanal subsistent, comme la production de cordages, d'objets et d'ustensiles en bois et en métal, de barques de pêche en bois de cocotier et même la construction des maisons, réalisées en bois de palmier sur des fondations de blocs de calcaire extraits à la hache des récifs coralliens. Au cours des siècles, certaines îles de l'archipel se sont spécialisées dans plusieurs sortes d'activités artisanales. Dans l'atoll deGaafu Dhaalu, l'île de Gadhdhoo par exemple est renommée pour sa production de « kunaa », de splendides nattes ornées de motifs géométriques abstraits et élégamment teintes de couleurs naturelles claires, utilisées en ameublement mais aussi lors des prières. La meilleure production de laques est l'apanage de Thuladhoo, dans l'atoll deBaa. Plusieurs sortes de bois y sont utilisées pour réaliser des vases, des boîtes et des bois de différentes formes et dimensions, ensuite peints de plusieurs couches de laques de couleur. Une fois sèche, la laque est gravée de manière à faire apparaître les différentes couches de couleurs, donnant lieu à des motifs ornementaux et floraux. Ces objets sont très beaux et hauts en couleur. L'attol Nilandhe du Sud est en revanche célèbre pour sa fabrication de bijoux : les orfèvres travaillent sur l'île de Ribudhoo et les argentiers sur l'île d'Hulhudeli[réf. nécessaire].
Lesannées 1970 attirent les touristes avec l’attraction extraordinaire des fonds marins[8].Aujourd'hui,87 îles sont chacune unresort exclusif ouîle-hôtel[8]. Le tourisme constitue une des principales ressources financières des Maldives. C'est l’introduction de la technique dedessalement de l'eau de mer qui a été un élément essentiel de l’implantation des îles-hôtel. Environ un million de touristes débarquent chaque année dans les hôtels de luxe[8].
Malgré leur caractère insulaire exclusif, les Maldives n'ont presque jamais souffert d'un isolement excessif, car elles se trouvent sur les principales voies de communication entre l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient d'un côté, le sous-continent indien, l'Extrême-Orient et l'Australie de l'autre.
La pression démographique et les nombreux aménagements réalisés ont dégradé l'environnement insulaire. S'y ajoute la montée du niveau des océans qui menace l'exploitation du tourisme à long terme, mais le nombre de touristes s'accroît d'année en année, soit en 1986 : 114 000 ; 1996 : 338 000 ; 1998 : 396 000 et 1999 : 430 000. Les touristes proviennent à 77 % d'Europe ; 19 % d'Asie ; 2 % d'Océanie ; 1,5 % d'Amérique et 0,5 % d'Afrique[51]. Le pays, s'est organisé pour éviter au maximum tout contact entre les touristes apporteurs de devises et les habitants qui résident sur des îles inaccessibles aux premiers (sauf à Malé, la capitale).
La population est obligatoirement musulmane, la religion d'État est l'islam[52] et la législation est basée sur lacharia. Les autres croyances sont interdites aux citoyens[53] et les étrangers ne doivent pas les exhiber en public. Il est interdit d'y introduire :
des objets d'autres religions quelle qu'en soit la nature (insignes, livres, statuettes, etc., y compris lorsqu'il s'agit de souvenirs, venant d'Inde ou deCeylan, par exemple, qui sont souvent rapportés par les touristes lors d'un voyage groupé Ceylan-Maldives ou Inde méridionale-Maldives) ;
de l'alcool, de la viande de porc, etc. ;
des revues ou objets érotiques.
Comme le pays ne peut se passer de l'apport économique du tourisme (essentiellement occidental), ces objets, lorsqu'ils sont détectés au passage de la douane à l'aéroport international situé sur l'île d'Hulhulé près de l'île-capitale de Malé, sont mis en consigne à l'arrivée de leur propriétaire et lui sont restitués lorsqu'il repart.
Par ailleurs, la consommation d’alcool sur l’archipel n’est tolérée que sur les îles hôtels, à l’aéroport et sur les bateaux de croisière possédant une licence. Les boissons alcoolisées y sont souvent servies par des étrangers puisque les Maldiviens ne doivent avoir aucun contact avec l’alcool. La consommation est interdite dans tous les autres lieux, y compris dans les hôtels et dans les restaurants de Malé[54].
Jusqu'en 2009, uneségrégation extrême entre touristes et autochtones fut pratiquée et le seul endroit où le voyageur non musulman pouvait côtoyer la population (hormis le personnel des hôtels et moyens de transport) était la capitale, Malé. L'accès aux autres îles habitées y était fortement réglementé : seules les excursions organisées par unresort y étaient autorisées. De plus, ces îles ne possédaient pas d'infrastructures hôtelières, et sans autorisation, le logement chez l'habitant y était strictement interdit[55],[56].
L'anglais est la seconde langue aux Maldives. Employé notamment par les Maldiviens qui travaillent dans le tourisme, ou par les élites du pays, il est la seconde langue administrative avec ledivehi. Souvent, les textes administratifs ne sont libellés qu'enanglais. Les billets de banque sont écrits endivehi sur une face et enanglais sur l'autre[57].
Jusqu'auXIIe siècle, la religion des îles était lebouddhisme[58], comme en témoignent plusieurs vestiges de temples et de pagodes, par exemple ceux de l'atoll Ari. C'est en 1153 que la population se convertit à l'islam au contact d'Abul Barakaat Yousuf Al Barbary, un de ces nombreux marchands musulmans qui parcouraient la route entre la corne de l'Afrique et l'Inde.
Mais de nos jours encore, les habitants craignent beaucoup les démons et les monstres qu'ils font exorciser par des« Raqy » au moyen de roqya légiférées.
Alors que les Maldives étaient traditionnellement un pays d'islam modéré, l'arrivée au pouvoir du présidentAbdulla Yameen soutenu par les islamistes en 2013, à la faveur d'uneélection présidentielle au résultat contesté, change la donne. Influencé par des religieuxwahhabites formés enArabie saoudite et auPakistan, le prosélytisme islamiste gagne du terrain, notamment dans les milieux carcéraux. De nombreux cheikhs occupent ainsi de plus en plus l'espace public (universités, télévision – leurs sermons étant retransmis une fois par mois sur les chaînes nationales –, etc.). Plusieurs ONG dénoncent une augmentation des mariages précoces dans les îles reculées ainsi que le refus grandissant de vacciner les enfants. Le docteur Mohamed Iyaz, un influent conseiller du gouvernement en jurisprudence coranique, fait d'ailleurs l'apologie de l'excision, en tant qu'« obligation religieuse ». En 2014, une centaine de Maldiviennes ont été fouettées en public pour« actes de fornication ». En 2015, on enregistre entre 50 et 200 départs de Maldiviens vers les territoires de l'État islamique. Si le gouvernement a officiellement condamné ledjihad vers laSyrie, des activistes et des opposants critiquent son inaction sur le sujet, certains craignant même l'instauration d'un califat aux Maldives. Ces évolutions menacent le tourisme occidental sur l'archipel, qui en tire la moitié de ses revenus ; il faut toutefois noter que les touristes séjournent généralement dans des hôtels situés à l'écart de la population et des interdits religieux qui l'encadrent[48]. Lors de sa campagne électorale de l'élection présidentielle maldivienne de 2018, qu'il perd finalement face àIbrahim Mohamed Solih, le président sortant Abdulla Yameen déclare être le candidat de l'islam face aux « infidèles »[59].
La Constitution elle-même définit la république des Maldives comme une république, où la religion musulmane joue un rôle essentiel puisqu'elle estreligion d'État, la seule qui soit autorisée dans l'archipel. Tout autre culte est formellement interdit aux Maldiviens, tandis qu'il est tout de même permis aux résidents étrangers de pratiquer leur religion s'ils le font à titre privé et n'encouragent pas les autochtones à y participer. Tout prosélytisme est sévèrement réprimé.
Sur le drapeau national figure clairement uncroissant blanc sur champ vert bordé de rouge.
Il y a environ 3 000 chrétiens (0,6 % de la population), et il reste environ 1 000 bouddhistes, principalement au sud (environ 0,2 % de la population). Les hindous sont entre 20 et 30 individus[réf. nécessaire].
Il est interdit de faire entrer dans le pays des livres d'autres religions que l'islam, ainsi que des objets tels que croix, statuettes deBouddha ou dieux hindous, images pieuses, alcool, viande de porc, etc. même pour son usage personnel. Lorsque ces objets sont dans les bagages de touristes venant passer quelques jours aux Maldives, ils sont confisqués à l'aéroport, mis en consigne et restitués au propriétaire lors de son départ définitif.
Sous un aspect strictement folklorique, les danses populaires en costume sont accompagnées de musique traditionnelle exécutée avec des instruments à percussion, comme lebodu beru ou « grand tambour », l'instrument national des Maldives, lethaara, lebandiyaa jehun ou lekadhaa maali. L'ensemble de musiciens compte généralement quatre ou cinq percussionnistes qui accompagnent les danseurs de rythmes nettement influencés par les musiques africaines. Les mouvements des danseurs, tout d'abord lents et doux, deviennent de plus en plus frénétiques au fur et à mesure que le rythme de la musique augmente. Lesbodu beru, dont les meilleurs sont produits dans l'atoll de Felidhoo, sont réalisés dans les troncs creux des cocotiers et recouverts de peau depastenague, un poisson de la famille des raies[réf. nécessaire].
Les ingrédients de base de la gastronomie maldivienne sont le poisson et le riz. Les plats les plus substantiels, qui se composent de riz et de « roshi » (un pain sans levain), sont dits « long eat » et sont à base, entre autres, de thon ou de sardines frites et de « valo mas », du poisson fumé. Le « hedhikaa » est dit « short eat » et consiste, en revanche, en un assortiment d'amuse-gueule sucrés et salés, généralement servis au comptoir des bars. Le jus de noix de coco encore verte, dit « kurumba », donne une boisson délicieuse et rafraîchissante, tandis que le « raa » est la lymphe du palmier, qui se boit à peine extraite[réf. nécessaire].
De nos jours, des expéditions internationales continuent de s'intéresser aux spécificités de cette région, et l'année 2015 a par exemple vu passer deux expéditions scientifiques, l'une financée par l'organisationCaitlin Seaview et l'autre par l'UICN[60].
La capitale héberge par ailleurs la modesteMaldives National University[61] et leMaldives Marine Research Center, et l'atollFaadhippolhu abrite un laboratoire de recherches en biologie marine, leKorallion Lab Marine Researching Center[62].
Le terrain des îles maldiviennes, en grande partie constitué de sable et de résidus marins, n'est pas particulièrement favorable au développement de beaucoup d'espèces de plantes. Toutefois, de nombreuses îles sont recouvertes d'une riche végétation de plantes tropicales, parfaitement adaptées à des sols pauvres et à des climats chauds.
Bien que les températures de l'air et de l'eau se maintiennent assez élevées toute l'année, les îles coralliennes qui composent l'archipel des Maldives ne présentent une végétation luxuriante qu'en certains endroits : la rareté du sol végétal et l'absence d'eau douce superficielle (lacs et fleuves) et souterraine (sources), jointe à la faible dimension des îles (dont la plupart mesurent moins d'un km²) et la nature même des bancs coralliens des îles, limitent fortement la croissance de plantes spectaculaires, si l'on fait exception des magnifiquescocotiers qui bordent les lagons, desmangroves et de quelques zones deforêt pluviale (qui produisent des bois précieux). Les surfaces cultivables ne sont elles non plus guère étendues, au point qu'elles ne parviennent pas à subvenir aux besoins alimentaires des habitants. Pour cette raison, et aussi pour satisfaire la forte demande de denrées liée aux activités touristiques, de grandes quantités de produits agricoles sont importées. Du point de vue des surfaces cultivables, l'île la plus fertile estFuvammulah, dans la partie la plus au sud de l'archipel, dont les vastes plantations comptent des cultures de fruits tropicaux comme la mangue et l'ananas.
Le cocotier figure dans l'emblème national des Maldives et il est explicitement nommé « dhivehi ruh », c'est-à-dire le palmier des Maldives.[réf. nécessaire]
On ne trouve pas sur les îles une grande variété d'animaux terrestres. Parmi ceux-ci, signalons lesroussettes, deschauves-souris visibles au crépuscule et leslézards multicolores. Parmi les oiseaux migrateurs, les plus intéressants sont leséchassiers, tandis que les non-migrateurs comprennent lescorbeaux, lespoules d'eau et lesperroquets d'Afrique. Dans les eaux peu profondes on peut voir deshérons et desmouettes.[réf. nécessaire]
La faune sous-marine des Maldives est très réputée, abritant notamment d'importantes populations dedauphins, derequins-baleines et deraies manta, qui font l'objet de suivis scientifiques de la part de certaines ONG comme leManta Trust[63]. Les récifs coralliens de la région sont célèbres pour leur richesse et leur diversité, ce qui en fait l'un des principaux moteurs du tourisme. L'atoll de Baa a ainsi été désigné « réserve de biosphère » par l'UNESCO en 2011[64].
Des études scientifiques suggèrent que les différents atolls des Maldives, même très proches, connaissent d'importantes variations en termes d'assemblages faunistiques, sans doute en raison du différentiel de pression de pêche[65].
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