Sa mère Louise Helen Norton Little (née Langdon), est née à laGrenade (Antilles), fille d'Ella Langdon (fille d'un couple d'anciens esclaves ayant connu la déportation aux Amériques depuis le Nigéria[7]) et d'un blanc écossais prénommé Norton qui l'aurait violée[8],[9].
Selon son autobiographeAlex Haley[10], sa mère aurait été menacée par des membres duKu Klux Klan (KKK) alors qu'elle était enceinte de lui, en. Elle se rappelait que la famille avait été sommée de quitterOmaha du fait des liens de son père avec l'UNIA, qui, selon les membres du KKK,« cherchait les ennuis »[5],[11].
Plaque commémorative marquant l’emplacement de la maison d'enfance de Malcolm X àOmaha (Nebraska), aujourd’hui disparue.
Peu après la naissance de Malcolm, en1926, la famille vit une courte période au3448 Pinkney Street, dans les quartiers nord d'Omaha (Nebraska), puis elle emménage àMilwaukee (Wisconsin) et, peu après, àLansing (Michigan)[12]. Leur maison est incendiée en1929 : l'incendie se produit alors que toute la famille est à l'intérieur du domicile, mais personne n'est grièvement blessé. Dans son autobiographie, Malcolm X rapporte que les pompiers n'ont pas fait grand-chose pour mettre fin à l'incendie. L'enquête conduit à l'hypothèse qu'Earl Little avait intentionnellement causé l'incendie afin de toucher une indemnité de son assurance. La police le met en garde à vue pour incendie criminel, mais cela reste sans suite[13]. La famille Little emménage ensuite dans une maison construite par Earl Little sur Logan Street, dans la banlieue proche de Lansing[14].
En1931, son père est renversé mortellement par untramway. Malcolm affirmera que la cause de la mort à l'époque a été remise en question par la communauté noire. Il la refusera lui-même par la suite, arguant que sa famille avait souvent été la cible deBlack Legion[11], un groupe de suprématistes blancs affilié auKu Klux Klan, que son père avait accusé d'avoir mis le feu à leur maison en 1929[15]. L'État duMichigan est à l'époque un fief du KKK, comptant entre 80 000 à 120 000 membres[16].
Bien que le père de Malcolm ait contracté deux assurances-vie, sa mère ne touche que la plus faible des deux. Malcolm affirmera que la compagnie d'assurance auprès de laquelle avait été contractée la plus importante, a soutenu qu'il s'agissait d'un suicide et a donc refusé de payer. Malcolm, à l'instar de l'ensemble de la communauté noire de la ville, se demande en effet comment son père aurait pu s’assommer en se frappant le crâne puis rejoindre les rails du tramway pour se faire écraser[16].
Dans les années 1930, desadventistes se portent témoins de la famille Little ; Louise Norton et son fils Wilfred seront plus tard baptisés dans la foi adventiste. Malcolm X a dit plus tard que les adventistes étaient « les Blancs les plus amicaux qu'il ait jamais vus »[17].
Louise Little, traumatisée par la mort de son époux et par la charge de ses enfants, développe unedépression nerveuse, mal soignée. Son état se dégrade : en1937 ou1938, voire1939 (les sources divergent), elle est hospitalisée auKalamazoo Regional Psychiatric Hospital(en) dans le Michigan, où elle reste jusqu'en1963, date à laquelle sa famille obtient sa sortie[18],[19],[20].
Malcolm Little affirme avoir été l'un desNoirs les plus intégrés à la communauté blanche[21]. Très bon élève, il obtient le diplôme de son école en tête de la classe, mais quitte le système scolaire après qu'un professeur qu'il admire lui a dit que ses aspirations à deveniravocat ne sont« pas du tout réalistes pour unnègre ». Ce n'est pas par conviction raciste que son professeur lui explique ceci, mais pour le protéger de désillusions ultérieures en raison du caractère institutionnel du racisme dans cette partie des États-Unis[22]. Il refuse d'être charpentier, comme son professeur le lui propose. Il essaye de rendre ses cheveux moins crépus et son teint plus clair, mais, malgré la souffrance endurée, c'est un échec. Après avoir voyagé d'une maison d'accueil à l'autre, Malcolm est envoyé une première fois dans un centre de détention puis emménage àBoston pour vivre avec sa demi-sœur plus âgée, Ella Little Collins. À Boston, il accumule les petits emplois. Il est également employé par intermittence par laNew York, New Haven and Hartford Railroad, une compagnie de chemin de fer. En1942, Malcolm fait partie de la pègre bostonienne. Il doit fuir Boston avec sa compagne de l'époque, Sophia, une jeune femme blanche, à cause d'une rivalité avec un meneur de la pègre.
Après avoir quittéBoston, il vit quelque temps dans leMichigan. En1943, il emménage àNew York où il travaille de nouveau brièvement pour laNew Haven Railroad. Il trouve même un travail decireur de chaussures auLindy Hop Nightclub. Dans son autobiographie, il affirme avoir ciré les chaussures deDuke Ellington et d'autres musiciens noirs célèbres. Peu de temps après, àHarlem où il est alors appelé « Detroit Red »[23], il prend part à des activités derevente de drogue, dejeu, deracket, deproxénétisme et à descambriolages[24]. Entre 1943 et1946, il voyage entre Boston et New York à trois reprises. Il est arrêté en 1946 àDétroit pour cambriolage et est mis en prison.
Durant laSeconde Guerre mondiale, il passe un examen médical pour être enrôlé dans l'armée ; les médecins militaires le réforment pour le motif « 4-F » (« mentalement inapte au service militaire »). Il explique dans son autobiographie qu'il dut jouer un rôle pour être réformé, et soutenir devant le médecin militaire qu'il était impatient de s'organiser avec les autres soldats noirs et mettre la main sur une arme afin de« tuer quelquescrackers », c'est-à-dire des Blancs. Dans son dossier établi par leFederal Bureau of Investigation (FBI) apparaît une lettre dans laquelle il se désigne commecommuniste et où il explique certaines raisons de son vœu d'être réformé :« J'ai toujours été un communiste. J'ai essayé de m'enrôler dans l'armée japonaise, pendant la dernière guerre, maintenant ils ne m'enrôleront ni ne m'accepteront jamais dans l'armée américaine. Tout le monde a toujours dit… Malcolm est fou donc il n'est pas difficile de convaincre les gens que je le suis »[25]. Or, l'armée japonaise n'a jamais été communiste.
Au début de l'année 1946, il retourne à Boston. Il y est arrêté le pour avoir essayé de voler à nouveau une montre de près de mille dollars US qu'il avait laissée dans une bijouterie pour la faire réparer. Deux jours plus tard, il est également poursuivi en justice pour port d'arme. Le, il doit faire face aux charges de vol caractérisé et d'entrée par effraction. Il est condamné à dix ans de prison (il n'en fera que sept) qu'il purge à laprison d'État de Charleston, dans laquelle il arrive le[26]. Ses relations sexuelles avec des femmes blanches (il y en avait deux dans sa bande, dont sa maîtresse) faillirent lui valoir en plus une condamnation pour viol, mais elles refusèrent de l'accuser malgré les incitations de l'instance judiciaire[réf. nécessaire]. De plus, Malcolm estdépendant à lacocaïne, qu'il a commencé à consommer lorsqu'il était dans la pègre[27].
En prison, Malcolm gagne le surnom de « Satan », du fait de sa haine du christianisme[28], de la Bible et de Dieu[29]. Il commence à lire les livres de la bibliothèque de la prison. Il développe bientôt un appétit féroce pour la lecture, avant d'être sujet à l'astigmatisme. Dans plusieurs lettres de prison, mais aussi par la suite, Malcolm insistera sur l'importance de son éducation d'autodidacte. Ainsi, dans une lettre du, il écrit à un certain Raymond :« Mon confinement est d'une autre nature ; je finis ma quatrième année d'une peine de prison de huit à dix ans… mais ces quatre années de réclusion se sont révélées être les plus enrichissantes de mes vingt-quatre années sur cette terre et je ressens que 'ce cadeau du Temps' était un cadeau qu'Allah me fit, sa manière de me sauver de la destruction certaine vers laquelle j'avançais »[30].
On lui attribue également la phrase :« Sans éducation, on ne va nulle part dans ce monde »[31] ou encore« L'éducation est le passeport pour le futur, car demain appartient à ceux qui s'y préparent aujourd'hui »[32].
Pendant cette période, il correspond avec son frère Reginald et échange avec lui des idées à propos deNation of Islam, mouvement auquel Malcolm se convertit par la suite. Ce sont ses frères, déjà membres, qui lui font connaître l'organisation[27],[33]. La « Nation de l'Islam » est à l'époque une petite organisation de quelques centaines de membres, basés àChicago. L'organisation a une idéologie marquée par trois thématiques principales : une forme très hétérodoxe d'islam, un vigoureuxnationalisme noir (revendication d'un État pour les Noirs dans le Sud des États-Unis) et un total rejet des Blancs considérés comme l'incarnation du démon sur la Terre. La citation suivante d'un de ses dirigeants,Elijah Muhammad, illustre cette pensée :
« Nous avons vu la race blanche (démons) dans le ciel, parmi les justes, causant des troubles […], jusqu'à ce qu'ils aient été découverts. […] Ils ont été punis en étant privés des conseils divins […], presque ravalés au rang des bêtes sauvages. […] Sautant d'arbre en arbre. Les singes en procèdent. […] Avant eux, il n'y avait ni singes ni porcs[34]. »
Jusqu'à la fin de son incarcération, Malcolm correspond régulièrement avec Elijah Poole, ditElijah Muhammad, le meneur de la « Nation ». Toujours selon son autobiographie, il gagne en notoriété auprès des prisonniers, alors qu'il reste sous la surveillance attentive des autorités qui voient en lui une source potentielle de troubles. On ne lui accorde pas la possibilité d'être libéré au bout de cinq ans pour bonne conduite car il est considéré comme trop dangereux pour être libéré par anticipation.
En, notamment grâce aux efforts de sa sœur, il est transféré dans une prison expérimentale à Norfolk (Massachusetts), qui possède une bibliothèque bien plus fournie que celle de la prison d'État de Charleston. Il réfléchit par la suite sur ce temps passé en prison :« Les mois passaient, et il ne me semblait même pas être emprisonné. En fait, jusqu'à ce moment-là, je n'avais jamais été aussi libre de ma vie ».
Un drapeau deNation of Islam. Les lettres signifient Justice,Freedom (liberté),Equality (égalité), Islam.
Peu après sa libération, Malcolm Little rencontreElijah Muhammad àChicago[35], ce qui marque son intégration complète àNation of Islam. Assez rapidement, il change son nom de famille pour « X ». Malcolm explique que ce nom représentait le rejet de son « nom d'esclave » en l'absence de son véritable nom d'origine africaine ; en effet, dans l'Amérique esclavagiste d'avant1863, le maître imposait à ses esclaves de prendre son nom afin de les « marquer » comme ses choses, d'où ce rejet. Le « X » représente également à la fois la marque appliquée sur le bras de certains esclaves et l'inconnue mathématique, qui symbolise l'inconnue du nom d'origine[36]. Cette vision a conduit de nombreux membres deNation of Islam à changer leur nom pour « X », comme sa future épouse, Betty X, ou à prendre des noms musulmans, supposés plus authentiques.
Le, leFBI ouvre un dossier sur la base de la lettre dans laquelle il se disait communiste (cf.supra) en1950, soit en pleine période deRed Scare ou deReds under the bed (peur du communisme marquant l'Amérique des années 1950, et résumée par les passions dumaccarthysme et du procès desépoux Rosenberg). Selon leChurch Committee, le FBI avait alors l'habitude de surveiller, bloquer et réprimer des radicaux comme Malcolm X. Sont incluses dans son dossier les deux lettres dans lesquelles il utilise le pseudonyme « Malachi Shabazz »[37]. DansMessage to the Blackman in America(en),Elijah Muhammad explique que le nom « Shabazz » était celui des descendants d'une« nation noire asiatique ». Le soupçon de communisme s'étant révélé sans fondement, Malcolm X n'est alors surveillé que pour son appartenance à un cultenationaliste noir. En, le FBI conclut que Malcolm X a une« personnalité asociale avec des tendancesparanoïaques (paranoïa schizophrénique prépsychotique) »[38] et qu'il a en réalité cherché à traiter son désordre mental[39]. Cela est soutenu plus précisément par la lettre interceptée par le FBI, datée du (cf.supra).
Plus tard dans l'année, Malcolm quitte le foyer de sa demi-sœur Ella pour aller vivre chez Elijah Muhammad àChicago. Il devient assez vite le prêcheur du onzième temple[40] deNation of Islam. En1954, Malcolm est choisi pour diriger le templeno 7 deNation of Islam surLenox Avenue àHarlem, NY[41] (appelé conjointement « Boulevard Malcolm X » depuis1987). Il multiplie les effectifs des fidèles en peu de temps. Malcolm X dégage une très grande énergie et est capable de travailler d'un jour sur l'autre avec seulement quatre heures de sommeil ou moins. Il lit beaucoup, et lorsqu'il adhère à une cause, il s'y dévoue entièrement. C'est un orateur convaincant, et il devient connu nationalement après une émission de télévision locale consacrée àNation of Islam,The Hate That Hate Produced, diffusée en1959, émission où il est interrogé[42]. L'organisation était jusqu'alors peu connue. À la suite de l'émission, l'intérêt médiatique pour l'organisation et pour Malcolm X grandit considérablement. La presse, la radio et les émissions télévisées aux États-Unis puis dans le monde entier recherchent et retranscrivent régulièrement ses déclarations les plus marquantes.
Dans l'intervalle qui sépare sa conversion à la cause deNation of Islam en1952 et sa séparation de l'organisation en1964, il épouse pleinement les enseignements d'Elijah Muhammad, notamment le fait de faire référence aux Blancs comme à des « diables », créés par un programme d'élevage mal orienté d'un scientifique noir, Yacoub[34]. X prédit l'inévitable et imminent retour des Noirs à ce qu'il voit comme leur place naturelle, à savoir en haut de l'échelle sociale et de l'ordre social. Malcolm sait que sa renommée devient une cause de jalousie considérable àNation of Islam, et s'efforce de ne pas l'alimenter lors de ses apparitions en public. Mais il apparaît cependant bientôt comme le deuxième meneur le plus influent deNation of Islam, après Elijah Muhammad lui-même. Il ouvre des temples supplémentaires, et notamment un àPhiladelphie. On lui attribue souvent un rôle important dans la croissance de l'organisation, passée de500 membres en 1952 à 30 000 en1963.
Conformément à l'idéologie deNation of Islam, il prône le repli identitaire et le séparatisme noir. Il s'oppose aumouvement afro-américain des droits civiques, non seulement parce qu'il en critique la méthode non-violente, mais surtout parce que ce mouvement est porteur d'universalisme, d'indifférenciation entre lesraces[43]. Malcolm X encadre l'organisation deFruit of Islam, un groupe paramilitaire. Il organise en1957 avec ses troupes le siège d'un poste de police puis d'un hôpital[44]. Malcolm X prononce de nombreux discourshaineux, appelant à la haine des Blancs, ne pleurant pas le crash d'un avion d'Air France« plein de Blancs » ou en tournant l'assassinat de JFK comme la monnaie de la pièce des Blancs. Ces discours tranchants et virulents l'ont popularisé, car il se faisait ainsi l'exutoire de la rage d'une jeunesse noire défavorisée[44].
D' à, il publie une série de six d'articles sous le titre de « God’s Angry Man / L'homme en colère de Dieu » dans les colonnes duNew York Amsterdam News[45],[46].
Il se rend àJérusalem en 1957 et àGaza en 1964, dans une démarche s'inscrivant dans ce qu'il conçoit comme étant une lutte de libération transnationale et cosmopolite[47].
Le, Malcolm épouseBetty Shabbazz (née Sanders) à Lansing,Michigan. Ils auront six filles, qui toutes porteront le nom de Shabazz. Leurs prénoms (principalement issus de la langue arabe, parfois confondus avec des prénoms « musulmans ») seront : Attallah (née le), Qubilah (née le), Ilyasah (née le), Gamilah Lumumbah (née le) et les jumelles Malaak et Malikah (nées le, soit sept mois après la mort de Malcolm X)[2],[48],[49].
Malcolm X étaitbisexuel[50],[51]. Il a eu des relations tarifées avec des hommes à l'âge de vingt ans[51], puis a ensuite vécu une véritable relation affective avec un ami, Paul Lennon[52],[53]. Un de ses biographes, l'universitaireManning Marable, revient sur le sujet dansMalcolm X: A Life of Reinvention et confirme ces informations sur la base de nouveaux témoignages[54],[53],[55],[56],[57]. Si les faits sont avérés, en revanche les conclusions de quête d'identité et de type psychanalytique qu'en tire le psychiatreBruce D. Perry(en) dans son livreMalcolm: The Life of a Man Who Changed Black America sont critiquées par un autre biographe de Malcolm X, le professeur de sociologie afro-américainMichael Eric Dyson(en), qui dans son livreMaking Malcolm: The Myth and Meaning of Malcolm X qualifie ses conclusions de réductrices, pouvant être utilisées pour dénoncer la culturemachiste ethomophobe de la communauté afro-américaine, sans en comprendre le contexte économique, social et raciste. Michael Eric Dyson se méfie aussi d’interprétations hâtives qui pourraient renforcer les mythes sur la « sexualité animale » des Noirs[58].
Malcolm X joue un rôle important dans la conversion du boxeurCassius Clay. Cela commence le quand Cassius Clay batSonny Liston, le champion en titre des poids lourds, la cote des paris était de 7 contre 1 en faveur de Liston. Peu de gens remarquent un homme grand et silencieux se tenant au pied du ring, impeccablement vêtu d'un costume sombre, d'une cravate et d'une chemise blanche immaculée, regardant attentivement le combat. Cet inconnu est l'ami et mentor de Cassius Clay, Malcolm X. Quand Cassius Clay est déclaré vainqueur par KO au septième round, Malcolm y voit un signe divin, qu'Allah guiderait le jeune Cassius sur le ring. Le lendemain matin, lors de la traditionnelle conférence de presse, Cassius Clay, déclare aux journalistes« Je crois en Allah et dans la paix … Je n'essaie pas de déménager dans des quartiers blancs. Je ne veux pas épouser une femme blanche. J'ai été baptisé à l'âge de 12 ans, mais je ne savais pas ce que je faisais. Je ne suis plus chrétien. Je sais où je vais et je connais la vérité et je n'ai pas besoin d'être ce que tu veux que je sois. Je suis libre d'être ce que je veux. » et qu'il serait désormais connu sous le nom de Cassius X en l'honneur de Malcolm X. Cassius Clay rejoint officiellementNation of Islam en1964, change son nom de Cassius X, pour celui de Muhammad Ali sur le conseil d'Elijah Muhammad. Ce changement de nom a lieu à un moment où Malcolm X commence sa rupture d'avecNation of Islam. Dans un premier temps, Muhammad Ali critique X pour sa rupture, puis après la mort d'Elijah Muhammad, il rallie à son tour l'islam sunnite[59],[60],[61],[62].
En, le dirigeant révolutionnaire cubainFidel Castro se rend aux États-Unis dans le but de s'adresser à l'Assemblée générale des Nations unies. Durant son séjour àNew York, Castro reçoit un accueil chaleureux de la part des autorités des États-Unis, mais la délégation cubaine doit se déplacer de l'hôtel Shelbourne à l'hôtel Theresa àHarlem car Castro se plaint qu'on lui ait demandé de payer par avance[63].
Malcolm X rencontre Fidel Castro en tant que membre de tête d'un comité d'accueil qui avait été mis en place àHarlem plusieurs semaines auparavant. Le but de ce groupe, qui rassemble un nombre important de Noirs, est de rencontrer les chefs d'État, particulièrement ceux venant d'Afrique, qui vont s'adresser à l'Assemblée générale de l’ONU. Trois pays africains deviennent membres de l'ONU à l'occasion de cette session.
À partir du début desannées 1960, plusieurs controverses vont progressivement éloigner Malcolm X d'Elijah Muhammad.
La divergence fondamentale porte sur la politique : Malcolm X est intéressé par lemouvement américain des droits civiques des Noirs tels qu'il se développe depuis1955. Si l'idéologie officielle du mouvement est opposée aunationalisme noir, et revendique simplement un statut d'« Américain normal » pour les Noirs, X considère qu'il doit y avoir une présence des nationalistes noirs et desBlack Muslims dans ce qui apparaît alors comme le premier grand mouvement de masse noir de l'histoire des États-Unis. Il considère également que les militants pour les droits civiques et les nationalistes noirs partagent les mêmes objectifs avec des méthodes différentes[64]. Elijah Muhammad est en revanche hostile à la fin de laségrégation raciale[65] et au soutien à un mouvement dans lequel se trouvaient de nombreux Blancsprogressistes. Il craint la dissolution des Noirs dans un ensemble américain dominé par les Blancs.
Conformément à la position officielle de laNation, Malcolm X critique laMarche sur Washington pour l'emploi et la liberté (March on Washington for Jobs and Freedom) du, ne comprenant pas pourquoi les Noirs s'ébahissaient d'une manifestation« menée par les Blancs devant une statue d'un président mort depuis cent ans et qui ne nous aimait pas lorsqu'il était en vie ». Mais la tentation d'un rapprochement avec les autres organisations noires semble avoir été forte, et semble aussi avoir été un point de divergence avec Elijah Muhammad.
D'autre part, Malcolm X souhaitait séparer les combats politiques des croyances religieuses et s'organiser avec des Noirs non-musulmans :« Nous ne mélangeons pas notre religion et notre politique. Nous gardons notre religion dans notre mosquée ». Enfin, il prend parti en faveur d'une révolution qui renverserait également le système économique et affirme qu’« il n'est pas sur cette terre de système qui se soit montré plus corrompu, plus criminel que celui qui, en 1964, tient encore colonisés et en esclavage vingt-deux millions d’Afro-Américains »[64].
Le second sujet porte sur des affaires de mœurs : des rumeurs courent alors depuis quelque temps sur les nombreuxadultères commis par Elijah Muhammad avec de jeunes secrétaires du mouvement.Warith Deen Muhammad, le propre fils d'Elijah Muhammad, et un ami proche de X, informe ce dernier« en 1963, que son père avait mises enceintes six de ses secrétaires »[66], l'adultère étant pourtant contraire aux enseignements deNation of Islam. Après avoir écarté ces informations, Malcolm X aurait fini par en obtenir confirmation en1963. Elijah Muhammad lui-même[67] aurait fini par indiquer qu'étant l'envoyé de Dieu sur Terre, il n'était pas soumis aux mêmes règles que le commun des mortels[68], expliquant que cette activité avait pour but de suivre la lignée des prophètes bibliques. Malcolm X nota qu'il ne fut pas satisfait par l'explication, mais que sa foi en Elijah Muhammad ne vacilla pas. Il indiqua aussi qu'il était navré de voir d'autres prêcheurs faire un usage personnel des fonds deNation of Islam.
Le troisième contentieux porte sur lareligion : Malcolm X a commencé à s'intéresser à l'islamsunnite officiel sous l'influence, semble-t-il, du propre fils de Muhammad, Warith Deen Muhammad, lequel indique qu'il s'était intéressé à l'islam orthodoxe dès lesannées 1950, en prison[69]. Or la religion prêchée par Elijah Muhammad en est assez éloignée. L'intérêt montré par Malcolm X à l'égard de l'islam orthodoxe ne peut donc que l'éloigner de son mentor.
On peut enfin citer des divergences d'ambitions : l'aura de Malcolm X au sein de la communauté noire en général et deNation of Islam en particulier, sa médiatisation importante, semblent avoir inquiété Elijah Muhammad. Au printemps de 1963, Malcolm X commence à collaborer avecAlex Haley pour écrire son autobiographie. En, après l'assassinat du présidentKennedy, toutes les divergences éclatent sur la place publique, après une déclaration controversée de Malcolm X. Celui-ci déclare en effet que la violence que Kennedy n'avait pas pu arrêter se retournait contre lui. Il ajoute :« Chickens coming home to roost never made me sad. It only made me glad » (« Les poulets revenant au perchoir [au poulailler] ne m'ont jamais rendu triste. Cela m'a toujours fait plaisir »). En français, « Chickens coming home to roost » a une signification proche de « Qui sème le vent récolte la tempête » ; Malcolm X semble ainsi affirmer que, puisque la société américaine et son président ont opté pour la violence, il n'est pas étonnant que celle-ci produise uneffet boomerang. Cette phrase pouvait se comprendre comme une approbation de l'assassinat. Elijah Muhammad désavoue cette déclaration et interdit à Malcolm X toute déclaration publique pendant90 jours, injonction à laquelle Malcolm X obéit. Mais les relations entre les deux hommes atteignent leur point de rupture. Dans son autobiographie, Malcolm X affirme même qu'un de ses assistants lui aurait alors dit avoir reçu l'ordre de la direction de laNation of Islam de le tuer[70].
Le, il annonce officiellement qu'il quitteNation of Islam. Le, il fait peser la responsabilité de la rupture sur l'organisation :« Les officiels nationaux ici, au siège de Chicago, savent que je n'ai jamais quittéNation of Islam de ma propre initiative. Ce sont eux qui ont conspiré avec le capitaine Joseph ici, à New York, pour me forcer à quitter laNation. Afin de sauver les officiels nationaux et le capitaine Joseph de la disgrâce d'avoir à s'expliquer (…) de m'avoir évincé, j'ai annoncé par voie de presse que j'étais parti de ma propre initiative. Je n'ai pas pris la faute sur moi pour protéger ces officiels nationaux, mais pour protéger la foi que vos fidèles ont en vous et enNation of Islam »[71].
Le, il annonce la fondation de sa propre organisation religieuse, « The Muslim Mosque Inc. ». Peu de temps après, il se convertit à l'islamsunnite orthodoxe[72]. Le, Malcolm X fait le pèlerinage àLa Mecque (lehajj) dont il revient sous le nom musulman de Mâlik al-Shabazz[73]. Son épouse et ses filles prennent alors le nom de famille de Shabazz. Il condamne leracisme antiblanc deNation of Islam.
Mais Malcolm X reste fidèle à une action tournée de façon privilégiée vers le peuple noir. Il refuse aussi de condamner la violence des opprimés et a des paroles assez dures pour les tenants de la non-violence, qu'il accuse d'encourager à la soumission. C'est ainsi le cas dans son célèbre discoursThe Ballot or the Bullet, du, peu de temps avant son départ à La Mecque, où il menace de recourir à la violence.Toutefois, elle serait usée uniquement comme autodéfense et réponse à une autre violence (celle desWhite Citizen Councils et du Ku Klux Klan, notamment), à une injustice que ni la police, ni le gouvernement ne veulent régler et souvent même créent[réf. nécessaire]. Il traite certains politiciens blancs du terme antiblanc decrackers.
Pour lui, la priorité n'est donc pas d'unir les Blancs et les Noirs ; il faut d'abord que l'union des Noirs soit complète. Peu de temps après son retour de La Mecque, Malcolm X fonde l'Organisation pour l'unité afro-américaine, un groupe politique non religieux. Il affirme ainsi sa volonté de mener à la fois une lutte religieuse pour l'islam, et une lutte politique pour les Noirs, les deux fonctionnant de façon autonome. Si Malcolm X rompt avec laNation of Islam sur le plan religieux, il reste relativement fidèle aux idées socio-économiques de l'organisationnationaliste noire, insistant notamment sur l'importance de l'existence d'entreprises noires indépendantes des Blancs et de l'auto-organisation de la communauté.
Il visite l'Afrique durant les mois d'avril et de, lors de ce voyage en Afrique, Malcolm X s'intéresse à la récenteOrganisation de l'unité africaine, fondée en1963 qui avait pour but de fédérer l'ensemble des États africains. De retour, aux États-Unis, c'est sur ce concept de fédération qu'il est convaincu de la nécessité de créer une organisation rassemblant les Afro-Américains sans distinction de leurs diverses appartenances religieuses ou politiques.
Le mouvement sera éphémère, il s'étiole après l'assassinat de Malcolm X le, malgré la reprise du mouvement par la demi-sœur de Malcolm,Ella Little-Collins(en)[76],[77],[78],[79].
Cela dit, l'OAAU est devenu l'inspiration de divers groupes se réclamant duBlack Power[80],[81].
L'impact des balles situé à l'arrière de la scène où Malcolm X a été abattu.
La tension entre Mâlik al-Shabazz etNation of Islam ne cesse alors de croître. Le, sa maison fait l'objet d'un attentat aucocktail Molotov[82]. Deux mois avant son assassinat, le dirigeant deNation of IslamLouis Farrakhan écrit :« Un tel homme est digne de mourir »[83]. Le, Malcolm X prononce un discours dans l'Audubon Ballroom situé au carrefour du 3940, Broadway et la West 165° Street dans le quartier desWashington Heights[84]. Il se tient devant un auditoire de quatre cents personnes, dont son épouse et ses enfants. Le discours commence à peine lorsqu'une dispute éclate dans la foule, un homme en accusant un autre de lui fouiller les poches. Malcolm X, au micro, les appelle au calme lorsqu'un membre des Black Muslims s'avance vers lui avec unfusil à canon scié ; touché au ventre, Malcolm X tombe en arrière, tandis que deux autres personnes lui tirent vingt et une fois dessus avec desrevolvers.Yuri Kochiyama, activiste et amie de Malcolm X est présente, parvient à monter sur le podium pour tenter de l'aider et pose sa tête sur ses genoux[85]. Malcolm X est emmené à l'hôpital le plus proche, leColumbia University Irving Medical Center, où il décède peu de temps après son arrivée à3 h 30 heure locale[86]. L'identité des commanditaires reste inconnue, bien que les soupçons se portent principalement surNation of Islam, infiltrée par plusieurs agents duFBI lorsqu'ils ont appris l'existence d'un projet d'assassinat de Malcolm X[réf. souhaitée].
Trois membres deNation of Islam seront reconnus coupables en1966 : Norman 3X Butler (alias Muhammad Abdul Aziz), Thomas 15X Johnson (alias Khalil Islam) et Talmadge Hayer. L'organisation elle-même niera toute participation à l'assassinat. Betty Shabazz, l'épouse de Malcolm X, a publiquement accusé Farrakhan d'un rôle dans le meurtre. Celui-ci a admis, au début 2007 :« J'ai pu être complice en paroles », tout en niant une implication directe de l'organisation[83]. En1994, Qubilah Shabazz, une des filles de Malcolm X, est arrêtée et inculpée pour avoir payé un tueur à gage chargé de tuer Farrakhan, accusation abandonnée en1995[87].
Il a également été envisagé que le FBI ait eu connaissance du projet d'assassinat et l'ait couvert, voire aidé. Cette hypothèse a été reprise par laNation of Islam[88]. Pour l'historienManning Marable, le FBI pourrait effectivement avoir encouragé l'assassinat de Malcolm X[89]. L'hypothèse d'une implication du FBI et duNYPD est corroborée en février 2021 par le dévoilement d'une lettre posthume de confession d'un ancien policier. Celui-ci y explique avoir été chargé d'infiltrer le mouvement de Malcolm X de 1964 à 1971 et raconte comment il a facilité l'assassinat de Malcolm X, notamment en procédant à l'arrestation de ses deux gardes du corps deux jours auparavant[90],[91].
Le,Martin Luther King qualifie son assassinat de « grande tragédie » et regrette qu'il « se soit produit à un moment où Malcolm X se dirigeait vers une meilleure compréhension du mouvementnon violent » et que le meurtre de Malcolm X prive « le monde d'un grand leader potentiel »[92].
Selon leNew York Times, « l’enquête de22 mois conduite de manière conjointe par le bureau du procureur et les avocats des deux hommes révèle que les procureurs, le FBI et la police de New York (NYPD) ont dissimulé des preuves cruciales qui, si elles avaient été connues, auraient probablement conduit à l’acquittement des deux hommes »[94]. À titre de dédommagement, 36 millions de dollars seront versés par la ville de New-York et l'État de New-York à Muhammad Abdul Aziz et à la famille de Khalil Islam (mort en 2009)[95].
Dans lesannées 1980, l’université de Columbia a racheté l'Audubon Ballroom où a été assassiné Malcolm X pour le restaurer et l'aménager en unmusée consacré à l'œuvre de Malcolm X et de Betty Shabazz pour les droits civiques et la justice sociale, le musée ouvre ses portes le, sous le nom duMalcolm X and Dr. Betty Shabazz Memorial and Educational Center(en) qui permettent de consulter des archives et de visionner des documents audio-visuels[98],[99].
Les idées de Malcolm X ne disparurent pas avec lui. Elles furent reprises par des groupes (Black Panthers), des populations (Soweto), des pays (leBurkina Faso deThomas Sankara) soucieux de plus d'équité et de justice sociales.
Plus qu'un défenseur des droits civiques, Malcolm était un défenseur des droits humains, qu'il déclare défendre« par tous les moyens nécessaires ». C'était un révolutionnaire qui s'inscrivait, commeErnesto « Che » Guevara (qu'il a rencontré, respecté et qualifié« du plus grand révolutionnaire qui soit »), dans la lutte contre le système impérialiste[100]. Par sa verve et son talent oratoire, mais aussi par l'action civique (campagne pour l'inscription des Afro-Américains aux listes électorales), il participa grandement à l'amélioration de la condition des « Noirs d'Amérique ». Conscient de l'image que ses détracteurs voulaient laisser de lui, il prédit dans son autobiographie (EnFrance, le rappeurDisiz essaye de faire publier une nouvelle traduction de cette autobiographie qui n'est plus disponible depuis1992) :« Après ma mort, ils feront de moi un raciste, quelqu'un de colérique qui inspire la peur… Je ne suis pas raciste. Je ne crois en aucune forme de ségrégation. Le concept du racisme m'est étranger. Je n'apprécie pas tous ces mots en "isme" ».
En2011, l'historienManning Marable publie un livreMalcolm X: A Life of Reinvention, qui montre comment après son départ de Nation of Islam, Malcolm X embrasse des idéeshumanistes etuniversalistes[101].
Le travail de Manning Marable est conforté lorsqu'en2018, sort un documentaireThe Lost Tapes : Malcolm X de Tom Jennings[102],[103] pour leSmithsonian Channel U.S. permet de réévaluer le parcours de Malcolm X, de briser l'image de l'activiste raciste pour montrer, après son retour de La Mecque son engagement plein et entier dans lemouvement des droits civiques et desdroits de l'homme[104].
Le, Malcolm X est devenu la première personnalité afro-américaine à être introduite dans le Hall of Fame duCapitole de l’État du Nebraska. Son buste est le 27ᵉ présent dans la salle, aux côtés deBuffalo Bill,John J. Pershing et d’autres nebraskains célèbres[105].
Do You Remember Malcolm, deMiriam Makeba,Bongi et Nelson Lee, en hommage à Malcolm X.
Du Panshir à Harlem, deMédine (son parcours, son combat et sa destinée sont mis en parallèle avec celui du commandantMassoud).
Self Défense, encore par Médine (évocation des Black Panthers, mouvement inspiré de Malcolm X et citation de quelques paroles de Malcolm X traduites en français).
Interview deLino, dans laquelle il cite Malcolm X comme son personnage favori.
Étoile d'un jour, del'Algérino avecSoprano ; les deux rappeurs rendent hommage à différentes figures historiques ayant œuvré pour la paix, dont Malcolm X.
Putain de poésie d'Ärsenik, oùLino etCalbo citent aussi Malcolm X.
Des propos de Malcolm X ont également été samplés en musique, notamment ceux issus de son entretien accordé à la chaîne new-yorkaise WABC-TV vers 1963, où il prononça l'un de ses plus célèbres aphorismes :« The price of freedom is death » (« Le prix de la liberté, c'est la mort »)[106]. Ces mots sont samplés dans les morceaux suivants :
The price of freedom du groupe electro-rock françaisSpicy Box[107]
↑Keisha N.Blain, ChristopherCameron et Ashley D.Farmer,« INTRODUCTION: », dansNew Perspectives on the Black Intellectual Tradition, Northwestern University Press(lire en ligne),p. 3–16
↑BrucePerry,Malcolm : The Life of a Man Who Changed Black America, Barrytown, Station Hill,, 542 p.(ISBN978-0-88268-103-0),p. 62-81.
↑« Tell … to go in shape. It looks like another war. I have always been a Communist. I have tried to enlist in the Japanese Army, last war, now they will never draft or accept me in the U.S. Army. Everyone has always said … Malcolm is crazy so it isn’t hard to convince people that I am. » Tiré dudossier du FBI sur Malcolm X : partie I,p. 7 ; disponible« ici »(Archive.org •Wikiwix •Archive.is •Google •Que faire ?)(consulté le).
↑« My confinement is of a different type; I’m just completing my fourth year of an 8 to 10 year term in prison… but these four years of seclusion have proven to be the most enlightening years of my 24 years upon this earth and I feel this ‘gift of Time’ was Allah’s reward to me as His way of saving me from the certain destruction for which I was heading. » Lettre issue d'une vente aux enchères, disponiblesur brothermalcolm.net.
↑« Education is the passport to the future, for tomorrow belongs to those who prepare for it today », tiré deWikiquote.
↑Voir aussi sur la conversion une lettre dans laquelle il demande à un certain Raymond :« Tell me all about yourself how you came to the Truth… and every thing else that you care to speak of » (Dis-moi tout de tout, comment tu en vins à la Vérité… et tout ce que tu veux me dire). Texte disponiblesur brothermalcolm.net.
↑a etbVoir le chapitre 55 deMessage to the Blackman in America, par Elijah Muhammad, 1965(consulté le 4 juillet 2017).
↑a etbMalcolm x,Rejoindre la révolution mondiale,.
↑« Nous croyons que les mariages mixtes ou le mélange des races devraient être interdits » : Elijah Muhammad,The muslim program, site officiel de la NOI.
↑« The National Officials there at Chicago Headquarters know that I never left the Nation of Islam on my own free will. It was they who conspired with Captain Joseph here in New York to pressure me out of the Nation. In order to save the National Officials and Captain Joseph the disgrace of having to explain … for forcing me out, I announced through the press that it was my own decision to leave. // I did not take the blame to protect those National Officials, but to preserve the faith your followers have in you and the Nation of Islam ». Texte complet de la lettre disponibleici (autre version).
↑Voir sa déclaration de foi :lien vers le manuscrit. Malcolm X fait ici référence non pas à Elijah Muhammad, mais bien au prophèteMahomet. On remarquera donc que c'est une manière de revenir sur certaines des affirmations de membres deNation of Islam qui associaient Elijah Muhammad à la notion de prophète. En réalité, Malcolm réfutait déjà cette idée dès 1963 (voir la vidéo disponible sur« Google Video »(Archive.org •Wikiwix •Archive.is •Google •Que faire ?) d'un entretien dans l'émissionCity Desk où il explique ceci), qualifiant Elijah Muhammad de « messager » (Messenger).
↑Dans les dossiers du FBI apparaissent la reproduction de lettres du début des années 1950, que X signe sous le nom de Malachi Shabazz, une version très proche de son nouveau nom musulman de 1964. Voir par exemple la page 10 du dossier PDF[1].
↑a etbVoir sur le site deCBS le compte rendu de son émission60 Minutes dejanvier 2007, où Farrakhan a admis pour s'en excuser« que ce que j’ai dit a causé la perte de la vie d'un être humain ».
J. Barnes,Malcolm X, la libération des noirs, et la voie vers le pouvoir ouvrier, Pathfinder Press,(ISBN978-1-60488-025-0).
D. de Roulet,Malcolm X, par tous les moyens nécessaires, Desmaret Éditions,(ISBN978-2-7427-2555-7)
Malcolm X et G. Breitman,Le pouvoir noir, La Découverte, 2002(ISBN978-2-7071-3684-8). Une très bonne anthologie des écrits de Malcolm X. Le choix est éclairé et le panel est bien plus vaste que dans la plupart des livres anglophones, puisque cet ouvrage inclut des discours du « début » comme de la fin de la vie de Malcolm X. D'autant plus utiles que la plupart des discours de Malcolm X ne sont pas encore disponibles en français en ligne.
Louis E. Lomax,When the word is given : a report on Elijah Muhammad, Malcolm X, and the Black Muslim world, Greenwood Press, 1963, rééd. 1979, 192 p.(ISBN9780313210020,lire en ligne [Kindle, 12 avril 2020]).,
Malcolm X & George Breitman,Malcolm X Speaks: Selected Speeches and Statements, Grove Weidenfeld, 1965, rééd. 11 janvier 1994, 244 p.(ISBN9780802132130,lire en ligne),
Malcolm X & Alex Haley,The Autobiography of Malcolm X, Ballantine Books, 1965, rééd. 1992, 2015, 534 p.(ISBN9780345379757,lire en ligne)
Malcolm X,Malcolm X Talks to Young People, Pathfinder, 1 novembre 1990, rééd. 1 janvier 2002, 124 p.(ISBN9780873489621,lire en ligne),
James H. Cone,Martin and Malcolm and America: A Dream or a Nightmare?, Orbis Books, 1991, rééd. 1 septembre 1992, 396 p.(ISBN9780883448243,lire en ligne).
Spike Lee & Ralph Wiley,By Any Means Necessary: Trials And Tribulations of the Making of Malcolm X, Hyperion,, 356 p.(ISBN9781562829131,lire en ligne),
Jan R. Carew & Malcolm X,Ghosts in Our Blood: With Malcolm X in Africa, England, and the Caribbean, Lawrence Hill Books, octobre 1994, rééd. 30 août 2000, 176 p.(ISBN9781556522185,lire en ligne),
Michael Eric Dyson,Making Malcolm: The Myth And Meaning Of Malcolm X, Oxford University Press, USA,, 256 p.(ISBN9780195092356,lire en ligne).,
Theresa Perry,Teaching Malcolm X: Popular Culture and Literacy, Routledge, 1996, rééd. 2 janvier 2014, 260 p.(ISBN9781136658549,lire en ligne),
Louis A. DeCaro Jr.,On the Side of My People: A Religious Life of Malcolm X, New York University Press, 1996, rééd. 1 août 1997, 400 p.(ISBN9780814718919,lire en ligne),
Jack Barnes, Steve Clark & Mary-Alice Waters,Malcolm X, Black Liberation, and the Road to Workers Power, Pathfinder Press,, 492 p.(ISBN9781604880212,lire en ligne),
John Henrik Clarke and Sylvester Leaks, « Malcolm X : His Grandeur and Significance »,Présence Africaine, Nouvelle série, No. 62, second trimestre 1967,p. 77-83 (7 pages)(JSTOR24348894),
Frederick D. Harper, « The Influence of Malcolm X on Black Militancy »,Journal of Black Studies, Vol. 1, No. 4,,p. 387-402 (16 pages)(JSTOR2783817),
David P. Demarest Jr., « The Autobiography of Malcolm X : Beyond Didactism »,CLA Journal, Vol. 16, No. 2,,p. 179-187 (9 pages)(JSTOR44328496),
Nancy Clasby, « The Autobiography of Malcolm X: A Mythic Paradigm »,Journal of Black Studies, Vol. 5, No. 1,,p. 18-34 (17 pages)(JSTOR2783620),
Lewis V. Baldwin, « Malcolm X and Martin Luther King jr. : what they thought about each other »,Islamic Studies, Vol. 25, No. 4,,p. 395-416 (22 pages)(JSTOR20839793)
Celeste Michelle Condit and John Louis Lucaites, « Malcolm X and the Limits of the Rhetoric of Revolutionary Dissent »,Journal of Black Studies, Vol. 23, No. 3,,p. 291-313 (23 pages)(JSTOR2784569),
Darren W. Davis & Christian Davenport, « The Political and Social Relevancy of Malcolm X: The Stability of African American Political Attitudes »,The Journal of Politics, Vol. 59, No. 2,,p. 550-564 (15 pages)(DOI10.2307/2998177),
Robert E. Terrill, « Protest, Prophecy, and Prudence in the Rhetoric of Malcolm X »,Rhetoric and Public Affairs, Vol. 4, No. 1,,p. 25-53 (29 pages)(JSTOR41939649),
Reiland Rabaka, « Malcolm X and/as Critical Theory: Philosophy, Radical Politics, and the African American Search for Social Justice »,Journal of Black Studies, Vol. 33, No. 2,, . 145-165 (21 pages)(JSTOR3180931),
Keith D. Miller, « Plymouth Rock Landed on Us: Malcolm X's Whiteness Theory as a Basis for Alternative Literacy »,College Composition and Communication, Vol. 56, No. 2,,p. 199-222 (24 pages)(DOI10.2307/4140647),
James A. Tyner, « Placing ‘the South’ in the Geopolitical Thought of Malcolm X »,Southeastern Geographer, Vol. 56, No. 1,,p. 45-56 (12 pages)(JSTOR26233771).