Située au centre d'une baie entourée de chaînes de montagnes, la ville dispose d'un territoire municipal de 394,9 km2[2]. On y trouve deux rivières, leGuadalhorce et laGuadalmedina.
Bien qu'on indique souvent comme étymologie de Malaga le motphénicien pour le sel (cf.hébreu מֶלַחmelaḥ,arabe ملحmilḥ), le consonantisme différent avecḥ rend cette théorie peu probable.
Linguistiquement, la théorie la plus acceptée est celle d'une forme de la racinesémitique* m-l-k « roi, régner », ce qui est peut-être une indication de la présence à Malaga d'un temple dédié à une déesse, probablementAstarté appelée « reine des cieux » dans la mythologie sémitique. AuXVIIe siècle, l'historienMartín de Roa indiquait déjà que le nomMalaca venait de l'hébreumalacha « reine », se basant sur la citation deStrabon qui considérait la ville comme « princesse parmi les autres de cette côte », et utilisant aussi l'argument philologique qu'en arabe le nom de la ville avait cette même signification.
Une autre origine sémitique, phénicienne aussi, est avancée : malaka (« refuge, abri ») qui, par l’arabe, se retrouverait dansMalacca enMalaisie[3].
Il existe une forme ancienne en françaisMalague dont la trace subsiste aujourd'hui dans le gentilé :Malaguène[1].
Située dans laplaine côtière de la Costa del Sol, à l’embouchure duGuadalmedina, cette vaste agglomération toute blanche est dominée par le Gibralfaro, la « colline du phare », couronné de murailles duXIVe siècle. La situation de Malaga, face à la côtemarocaine et au débouché des voies terrestres descendant des hautes terres deGrenade et duGuadalquivir, en a fait la principale ville dulittoralméditerranéen de l’Andalousie.
En573av. J.-C., la ville passe sous le contrôle desCarthaginois et le reste jusqu'en-219 où elle devientromaine à la suite desguerres puniques. La ville se développe, notamment grâce à son port. SousAuguste, premier empereur romain, elle se dote d'un théâtre. La ville est connue pour ses exportations degarum vers Rome.
Prise une première fois en716 par lesMusulmans, la ville est définitivement conquise en743 et annexée à l'Émirat de Cordoue en755(en arabe : مالقة Mālaqah).
Plat fabriqué à Malaga, destiné au marché chrétien, sur lequel est représentée unecaravelle portugaise.
La ville traverse les troubles politiques en renforçant sa puissance grâce à son port, sonchantier naval, lesAtarazanas. Les Génois installent un comptoir dans la ville qui devient, avec le renouveau des liaisons entre lamer Méditerranée et le Nord de l'Europe, une étape importante des lignes de commerce. La ville est réputée pour sa production de céramique d'un style spécifique, largement exporté vers les royaumes chrétiens. Il fut plus tard imité àValence[6].
La ville est reconquise par lesChrétiens le, après de durs combats. LeRoyaume de Grenade perd son principal débouché maritime et tombera cinq ans plus tard.
La province est peuplée par des Castillans et des Bas Andalous. Les rois participent au développement de la cité, qui stagne cependant jusqu'auXVIIIe siècle et souffre d'inondations, de guerres et d'épidémies.
La ville est occupée par lestroupes napoléoniennes de janvier 1810 à août 1812 ; son gouverneur était le généralJean-Baptiste Breton, dit Berton. Par la suite, Malaga devient la ville pionnière de larévolution industrielle en Espagne (ensuite dépassée par Barcelone), spécialisée notamment dans lasidérurgie. Le chemin de fer de Cordoue atteint la ville en 1865.
Comme dans l'ensemble de l'Espagne, les troubles sont nombreux auXIXe siècle, ce qui n'empêche pas la ville de jouir d'une certaine prospérité grâce à ses activités industrielles et à l'exportation des produits agricoles (huile, vin et raisins secs principalement).
Le premier député communiste d'Espagne est élu à Malagaen 1933. En 1937,Franco et les troupes nationalistesprennent la ville.
La crise desannées 1940 cède la place à l'émigration dans lesannées 1950, puis au développement économique grâce au tourisme à partir de 1960.L'université est créée en 1972.
Malaga entra dans leXXe siècle avec un notable déclin économique qui s’accentua jusqu’à ce que, dans lesannées 1960, le tourisme international découvre la côte de Malaga et s’y établisse pour en faire une référence touristique mondiale.
La ville a subi des changements importants depuis les années 1970, en raison de son développement économique, concentré sur la frange littorale. La prépondérance du secteur des services, le haut pourcentage de construction et la faibleindustrialisation ont constitué les grands traits caractéristiques de ce développement. La pêche conserve toutefois une importance relative au sein de l’économie locale, au même titre que l'agriculture (vin et industrie agroalimentaire). Les secteurs de l’hôtellerie, du commerce, des transports et de la communication sont aujourd’hui ceux qui connaissent un développement régulier dans la région qui tend à devenir une des plus touristiques de la Méditerranée. Leport de Malaga a une importante activité de pêche, de commerce et de transport.
En 2023, environ 20 % des habitants sont au chômage et les salaires ne représentent que 80 % de la moyenne espagnole[7].
Le secteur hôtelier de laprovince de Malaga compte plus de 1 300 établissements au total et accueille près de la moitié du tourisme de la communauté autonome d'Andalousie.
La province de Malaga compte plusieurs parcs d’attractions aquatiques et de loisirs tels que le Selwo Aventura àEstepona, où les animaux vivent en semi-liberté, le parc Selwo Marina, le parc Telecabina ou encore le Tivoli World, tous trois àBenalmádena.Fuengirola accueille un parc zoologique. La province compte aussi des parcs à thème comme le Crocodiles Park deTorremolinos ou le Lobo Park.
Cinq restaurants de la province sont cités au guide français Michelin : Café de París (Malaga), Tragabuches (Ronda), ainsi qu'El Lago, Skina et Calima à Marbella.
LaCosta del Sol compte aussi onze ports de plaisance, ce qui place la province de Malaga[8] à la tête de l'Andalousie en ce qui concerne ce type d’installations. Les ports les plus grands sont ceux de Puerto Banús à Marbella et de Puerto Marina à Benalmádena, qui accueillent aussi différentes zones de loisirs qui favorisent une importante activité nocturne et commerciale.
Sur la Costa del Sol, également connue sous le nom de Costa del Golf en raison des nombreuxterrains de golf de la province (plus de 70 installations au total), la commune de Marbella est celle qui dispose du plus grand nombre de parcours après Mijas.
Calle Larios durant la Feria en août 2025.
De nombreuses festivités sont organisées dans la province tout au long de l’année, parmi lesquelles la Semaine sainte et la Feria de Malaga qui rassemble plus de cinq millions de personnes.
La capitale malaguène comprend plusieurs musées, tels que le musée Picasso de Malaga, le musée d’art précolombien de Benalmádena, celui de la gravure espagnole de Marbella ou le musée municipal d’Antequera. Les derniers courants d’arts plastiques peuvent être admirés au centre d’art contemporain (CAC Malaga) à Malaga capitale. Le musée Carmen Thyssen Bornemisza accueille la collection de la baronne. Ce musée, situé au palais de Villalón (bâtiment duXVIe siècle en plein quartier historique de Malaga), a ouvert ses portes au public le. LeCentre Pompidou Málaga est ouvert depuis le.
Une des attractions les plus populairesactuellement[Quand ?] est la grotte de Nerja. Elle est considérée comme un bien d’intérêt culturel. L'ensemble s'étend sur près de 140 000 m2[9].
Malaga s'est significativement transformée sous sa gestion en une vingtaine d'années en raison de grands investissements duFonds européen de développement régional et de la politique du maireFrancisco de la Torre Prados visant à attirer touristes et grandes entreprises étrangères dans la ville. Le tourisme s'est ainsi considérablement développé ; près de 40 % des logements du centre historique leur sont destinés, tandis que bars et restaurants remplacent les commerces. L'arrivée de nouveaux habitants travaillant pour de nombreuses entreprises nationales et internationales a permis d'élever de 14 % le salaire moyen entre 2017 et 2023 (qui reste toutefois inférieur à la moyenne espagnole). En conséquence cependant, le coût de la vie a fortement augmenté, obligeant de nombreux natifs à quitter le centre. Les loyers ont bondi de 31 % entre janvier 2022 et janvier 2023 – la plus forte hausse du pays – tandis que le nombre de biens à louer a chuté de 27 % au cours de la même période[7].
L’observatoire municipal d’environnement urbain de Malaga a alerté sur la « gentrification à grande échelle » de la ville. « L’augmentation continue des prix » des logements provoque « le déplacement d’une partie considérable de la population résidente vers l’aire métropolitaine de Malaga »[7].
L’aéroport de Malaga se trouve à 8 km de la ville et à 5 km deTorremolinos, et est relié aux principales villes de laCosta del Sol et de l’arrière-pays.Plus de80 compagnies internationales opèrent dans cet aéroport, lequel a enregistré au cours des dernières années un flux de 13 millions de passagers en moyenne. Le trafic aérien se concentre principalement sur l’Union Européenne ;Londres-Gatwick est la destination ayant le plus de voyageurs.
Leport de Malaga compte une ligne régulière de ferries rejoignant quotidiennementMelilla et constitue le deuxième port péninsulaire, derrièreBarcelone, en termes de destinations de croisières. Le port est l'objet d'un ambitieux projet visant à mieux l'intégrer à la ville et à l'équiper d'espaces ouverts avec jardins, d'installations culturelles, de restauration et de loisirs.
Lagare María Zambrano(es), nommée en l'honneur d'une philosophe, reçoit les trains de banlieue (réseauCercanías) et interprovinciaux, lesquels relient la capitale malaguène aux autres villes de la péninsule. Laligne à grande vitesse (trainAVE), inaugurée en 2007, accomplit le trajet Malaga-Madrid en 2h30. Depuis la mise en service du train AVE Madrid-Barcelone, le trajet Malaga-Barcelone peut se faire en train à grande vitesse sans avoir à changer de train à Madrid, ce qui raccourcit la durée du trajet entre les deux villes.
Inauguré en 2014, lemétro léger de Malaga est constitué de deux lignes. À terme, deux autres lignes devraient relier les plus importants quartiers de la ville (Camino de Suárez,Suárez).
Pablo Picasso (1881-1973), peintre, sculpteur, graveur et céramiste. L'enfant prodige de Malaga a été le grand artisan de la naissance ducubisme. De sa maison natale de la « Plaza de la Merced » où il fit ses premiers croquis, la ville a mis en place un parcours initiatique retraçant le passage du peintre dans la cité andalouse. La ville compte unmusée Picasso.
José Moreno Villa (1887-1955), poète, intellectuel et artiste aux multiples activités.
Victoria Kent (~1898-1987), avocate et femme politique.
Manuel Altolaguirre (1905-1959), poète, éditeur, dramaturge et cinéaste appartenant à laGénération de 27. Il fut également critique littéraire et d'arts plastiques, biographe et chroniqueur. Il édita de nombreuses revues et livres d'auteurs classiques comme modernes. Militantrépublicain, il dut s’exiler après laguerre d’Espagne.
Marisol (1948-), enfant prodige, actrice de cinéma, chanteuse, militante.
Antonio Banderas (1960-), acteur, réalisateur et producteur de cinéma. Révélé par les films dePedro Almodóvar, il a aussi connu la célébrité dans des productions hollywoodiennes (jouantZorro entre autres). En 2019 il fonde un théâtre à Malaga, le Teatro del Soho[14].
Hans Christian Andersen a séjourné à Malaga à l’automne 1862 et en a parlé de façon élogieuse[15] ; il est honoré par une statue de bronze de José María Córdoba sur la plaza de la Marina ;
Jerónimo Cuervo (1838-1898), architecte, est l’auteur de nombreuses réalisations à Malaga ;
Carlos Luis de Funes de Galarza (1871 -), père deLouis de Funès, est mort à Malaga et repose en son cimetière ;
↑FrançoisAmigues,« Les importations en Languedoc-Roussillon de céramiques médiévales valenciennes et barcelonaises décorées au bleu de cobalt », dansHistoire et archéologie des terres catalanes au Moyen Âge, Presses universitaires de Perpignan,(ISBN978-2-908912-29-6,DOI10.4000/books.pupvd.3772.,lire en ligne),p. 367–407
↑ab etc« A Malaga, Picasso ne reconnaîtrait plus sa ville natale »,Le Monde.fr,(lire en ligne)
↑Eugène Fodor a fait des études d'économie politique en France. Il s'engage dans l'armée américaine pendant laSeconde Guerre mondiale. Après avoir d'abord préparé ses guides à Paris, il s'installe en 1964 aux États-Unis, dans leConnecticut. « Eugene Fodor »,Encyclopaedia Britannica (en ligne).
↑« Ça pue le touriste », « rentre chez toi » : en Espagne, la colère monte contre le surtourisme, article dans le journalSud Ouest avec l'AFP le 16/04/2024[3]
↑PierreDebray-Ritzen,Arthur Koestler : un croisé sans croix: Essai psycho-biographique sur un contemporain capital, Éditions de l'Herne (réédition numérique FeniXX),(ISBN978-2-85197-980-3).