Majorien (enlatin :Flavius Iulius Valerius Maiorianus Augustus ; vers420-461) règne sur l’Empire romain d'Occident d' au. Il fut le dernier empereur qui se déplaça dans le réduit romain formé par l’Italie, le sud de laGaule et la façademéditerranéenne de l’Espagne, dans le but de reconquérir les territoires cédés aux Germains fédérés et ainsi de tenter de restaurer le prestige perdu de l'empire.
Officiellement, l’empereur d’OrientLéonIer est le seul empereur légitime après la mort deValentinienIII. Il accorde donc en le titre depatrice à Ricimer[2], et celui de maître des milices (magister militum) à Majorien[3], mais leur autorité se limite à l’Italie. L’aristocratiegallo-romaine, lesBurgondes et lesWisigoths, anciens soutiens d’Avitus, les rejettent.
En, l’armée d’Italie proclame Majorien empereur[3]. Celui-ci envoieÆgidius mater la rébellion gallo-romaine et reprendreLugdunum (Lyon) auxBurgondes. Ægidius y parvient avec l’aide d’auxiliaires francs et grâce à l'inaction desWisigoths, trop occupés en Espagne. Ayant ainsi repris ce qui reste de la Gaule romaine, Majorien s’installe àArles en 458, laissant Ricimer en Italie.
Son gouvernement se remarque par des mesures sociales, telles que des remises d’arriérés d’impôts, et il essaie de limiter les accaparements de l’Église, interdisant aux femmes de dépouiller les enfants de leur héritage en donnant leurs biens à l’Église, ou de mettre au couvent les jeunes filles dont les parents veulent se débarrasser.
En 460, Majorien prépare àAlicante un débarquement enMaurétanie contre lesVandales d'Afrique du Nord. Le roi des VandalesGenséric le devance et détruit sa flotte de 300 navires lors de labataille de Carthagène, ce qui contraint Majorien à concéder un traité de paix humiliant : celui-ci occasionne d'importantes pertes de territoires pour l'aristocratie sénatoriale enprovince d'Afrique, auxBaléares, enCorse et enSicile[4]. En outre, d'importantes taxes ayant été nécessaires à la préparation de cette expédition qui nourrissait de grands espoirs, la défaite passe d'autant plus mal[5].
En, Majorien regagne l’Italie où sa décision d'installer le siège de son pouvoir àRavenne plutôt qu'àRome, afin probablement d'échapper à l'ingérence de l'aristocratie sénatoriale[6], incline les sénateurs romains — en outre rendu amers par les faveurs qu'accorde le nouvel empereur à l'aristocratie gauloise[7] — à rechercher une alternative pour la défense de leurs intérêts. Ils trouvent cette alternative auprès deRicimer, lui-même mécontent des dispositions du nouvel empereur[4] et offensé d'être tenu à l'écart du nouvel entourage de l'empereur qui compte des généraux commeÆgidius etMarcellinus[7]. Cette conjonction d'intérêts précipite la chute de Majorien : lesbucellarri de Ricimer saisissent l'occasion de son retour d'Espagne pour l'attaquer et le capturer près de la cité ligurienne deDerthona[5],[8]. Après une détention éprouvante, il est décapité le[5], le sénat lui désignant comme successeurLibius Severus, issu de ses rangs[4] mais qui n'est reconnu ni parLéonIer, ni par Ægidius, ni par Marcellus, tandis que le pouvoir est de fait partagé entre Ricimer et les grandes familles aristocratiques[9].
Rosalía Rodríguez López, “La política urbanística relativa a los edificios públicos en la Novela IIII de Mayoriano”,Primeras Jornadas Andaluzas de Derecho Romano, Jaén 1999, pp. 271-289.
(en) Ralph W. Mathisen,« Majorian »,De Imperatoribus Romanis : An Online Encyclopedia of Roman Rulers and Their Families, 1998,roman-emperors.org(consulté le)