Mahmoud Selman Tahhan Abbas naît le ou le àSafed enGalilée, dans le nord de laPalestine mandataire[3]. Cette ville comptait en 1922, selon lerecensement britannique, une population de 8 761 personnes dont 5 431 musulmans et 2 986 Juifs[4], la ville considérée comme « ville sainte » étant un centre important dujudaïsme depuis des siècles[5]. Après lesémeutes arabes de 1929 - qui tuent notamment 18 Juifs à Safed[5], le recensement de la ville de 1931 indique 109 713 habitants dont 33 975 musulmans et 3 678 Juifs qui ne l'ont pas désertée[6].
Il existe un doute sur la date de naissance exacte d'Abbas : de nombreuses sources, commeThe New York Times ouReuters, indiquent que ce dernier est né le, mais d'autres sources commeThe Wall Street Journal indiquent qu'il est né le de la même année[2]. L'Encyclopædia Britannica, de son côté indique juste l'année 1935, sans préciser le jour exact.
Lors de lapremière guerre israélo-arabe en1948, la ville est l'objet de sérieux combats et la populationmusulmane doit fuir la ville[7],[8]. Mahmoud Abbas, âgé de13 ans, se réfugie avec sa famille enSyrie[9]. Il y poursuit sa scolarité et y fait des études dedroit[9].
Au début desannées 1990[9], il permet la mise en place côté palestinien du dialogue qui aboutit en1993 auxaccords d'Oslo[9] qu'il signe au nom de la délégation palestinienne[9]. En1995, il publie un livre sur cet accord et ce qui y a mené,Le Chemin d'Oslo.
Il est nommé secrétaire général de l'OLP en1996[9].
En2002, il critique la militarisation de l'Intifada et l'isolement diplomatique desPalestiniens qu'elle provoque[9].
Le, Mahmoud Tahhan Abbas devient Premier ministre, il promet de mettre fin à l'« anarchie »[9].
D'aprèsThe Guardian, cette nomination du Premier ministre, la création même de ce poste avec des pouvoirs étendus (cédés par Arafat) et le choix de Mahmoud Abbas sont la conséquence de pressions desÉtats-Unis, qui voulaient un négociateur plus fréquentable que Yasser Arafat (qualifié de « terroriste » par Israël, entre autres). Cette pression des États-Unis serait le résultat de l'insistance de laGrande-Bretagne à voir se concrétiser un peu« le plan de route pour la paix au Moyen-Orient » promis parGeorge W. Bush avant de le suivre dans laguerre d'Irak qui allait commencer (au lendemain de l'élection de Mahmoud Abbas). Ce plan de paix avait été conçu par les États-Unis, l'Union européenne, laRussie et lesNations unies, et envisageait unÉtat palestinien dans les trois ans[12].
Mahmoud Abbas se retrouve en conflit avec des groupes militants palestiniens, principalement leJihad islamique et leHamas ; il cherche à éviter uneguerre civile, et les négociations amènent les deux groupes à honorer uncessez-le-feu palestinien unilatéral[13].
Le, il convoque leConseil législatif palestinien et leur expose les raisons pour lesquelles il décide de démissionner : l’incapacité d’exercer ses fonctions face à l’opposition deYasser Arafat et des autres membres de l’Autorité palestinienne et au manque d’appui desÉtats-Unis et d’Israël. Il continue de gérer lesaffaires courantes jusqu’à l’entrée en fonction de son successeur,Ahmed Qoreï, élu le.
Dans un entretien àNewsweek le, Mahmoud Abbas révèlera les raisons principales de sa démission : il affirme qu’il craignait pour sa vie à cause de protestations de plus en plus hostiles face à sa conduite lorsqu’il était encore Premier ministre.
Président de l'Autorité palestinienne et de l'État de Palestine
Trois jours avant, il avait déclaré :« Je suis obligé de poursuivre la politique de Yasser Arafat. Je suis lié au dernier discours d’Arafat devant le Conseil constitutif — du —. S’il s’agit d’un discours extrémiste, comme certains le prétendent, je suis également extrémiste, mais en fait je ne le suis pas. Je l’ai relu et je peux vous confirmer que les propos d’Arafat sont logiques et pragmatiques et que j’y adhère complètement ».
Pendant la campagne électorale, il se rend dans le sud de labande de Gaza, visite lors de laquelle de nombreuses personnes s'attroupent autour de son véhicule. Paniqué, il ferme la portière de sa voiture sur sa main droite, ce qui cause l'amputation d'un de ses doigts[14].
Le, leConseil national palestinien (CNP), organisme issu de l'OLP, annonce l'extension indéfinie de la présidence de Mahmoud Abbas[17],[18]. L'OLP dont il est le chef, prolonge son mandat« jusqu'aux prochaines élections », pour éviter une crise politique[17], sans fixer de date. Selon le PalestinienOmar Barghouti, cette décision témoigne« du déficit démocratique du pouvoir palestinien et ne fait que renforcer le fait que Mahmoud Abbas n’a pas de mandat pour diriger les Palestiniens ». Il estime que cette décision est« illégitime », ajoutant :« Le conseil de l’OLP n’est pas une institution démocratique. Personne ne les a élus. C’est une simple chambre d’enregistrement qui prend une décision pour laquelle elle n’a pas de mandat »[17].
Mahmoud Abbas est réélu par ce conseil le[19] avec également un comité exécutif, plus haut organe collectif officiant comme le cabinet de Mahmoud Abbas[19]. D'aprèsLa Tribune de Genève,15 membres sont nommés, contre 18 précédemment, pour laisser de la place auHamas, auJihad islamique palestinien[20] et à une autre formation plus petite elle aussi, même si ces trois mouvements ont boycotté le CNP[19]. D'aprèsLe Monde,« Mahmoud Abbas est décidé à modifier à sa main les institutions palestiniennes, en excluant d’y intégrer le Hamas », ce dernier contrôlant labande de Gaza et étant en conflit ouvert avec le Fatah[20].
Dans le cadre duFatah, le nouveau président engage une réforme en profondeur de l’organisation, minée depuis des années par lacorruption généralisée et les luttes internes. De nombreux adversaires de Mahmoud Abbas, craignent que la fin de l’intifada et ladémilitarisation ne les prive de leur pouvoir et de leurs ressources, et de leur influence au sein du mouvement créé parYasser Arafat.[réf. nécessaire].
Le, Mahmoud Abbas limoge Ismaël Haniyeh à la suite d'une tentative violente de prise de pouvoir duHamas dans labande de Gaza. Il décrète l’état d’urgence et, le lendemain, désigne l’indépendantSalam Fayyad comme nouveau chef du Gouvernement.
Après le conflit entre le Fatah et le Hamas, qui dure pendant plus d'une décennie, Mahmoud Abbas décide en 2011 de conduire une réconciliation avec le mouvement islamiste. En 2014, il signe un accord avec celui-ci afin d'établir un gouvernement d'union entre le Hamas et le Fatah. Cependant, cet accord est rompu par le Hamas après quelques mois et les deux formations restent en conflit[23].
En 2014, Mahmoud Abbas augmente les peines concernant la vente de terres à « des pays hostiles et à leurs citoyens ». Les peines comprennent le travail forcé et lapeine de mort (laquelle étant toutefois abolie de facto depuis 2007)[24].
Selon un sondage duPCPSR(en) réalisé en 2017, une forte majorité de Palestiniens s'inquiète deslibertés sous le régime de l'Autorité palestinienne et les deux tiers souhaitent la démission de Mahmoud Abbas[25].
Dès 2011, Mahmoud Abbas décide de conduire une réconciliation avec le mouvementislamiste Hamas. Le, l'OLP et le Hamas signent un accord de consensus national qui« vise à mettre fin à la division politique et à la partition de fait entre la bande de Gaza et la Cisjordanie ». Cet accord prévoit sept points dont les principaux sont : la formation d'un gouvernement d'union, des élections après six mois, la restructuration de l'OLP, la libération desprisonniers politiques respectifs, et des commissions de réconciliation. Le,Rami Hamdallah, Premier ministre en poste, est chargé de former un nouveaugouvernement d'union nationale et, le, le nouveau gouvernement prête serment. Cet accord comme de nombreux autres restera ineffectif. En, après de nombreuses tentatives de réconciliation, l’Autorité palestinienne et le Hamas sont toujours en conflit ouvert[29].
En février 2020, Mahmoud Abbas envoie une délégation dans labande de Gaza en vue d'une réconciliation pour contrer leplan de paix proposé par les États-Unis mais cela n'aboutit pas[30]. En janvier 2021, il affirme être parvenu à un accord avec le Hamas pour organiser des élections présidentielle et parlementaires[31].
Le, l'UNESCO admet la Palestine en tant qu'État membre. Comme elle n'est pas encore un État membre des Nations unies, son admission a dû se faire par la recommandation duConseil exécutif qui fut suivie d'un vote favorable à la majorité des deux tiers des États membres de l’ONU présents et votants à la Conférence générale. Le vote a été obtenu avec107 voix pour,14 voix contre, et52 abstentions[33].
Le, date anniversaire du vote duplan de partage de la Palestine, lareconnaissance de la Palestine en tant qu’État non-membre de l'ONU est portée au vote de l'Assemblée générale. L'Assemblée générale des Nations unies accepte la Palestine en tant qu’État observateur non membre par138 voix pour (dont laFrance),9 contre (dont les États-Unis, leCanada et Israël), et41 abstentions (dont l'Allemagne et leRoyaume-Uni), officialisant la reconnaissance d'un État palestinien au niveau international[34]. En représailles, Israël annonce la construction de 3 000 nouveaux logements pour des colons israéliens àJérusalem-Est occupée et annexée[35].
Le 24 avril 2014, prenant acte de l’échec des négociations israélo-palestiniennes menées sous égide américaine, il décide de demander auprès desNations unies le rehaussement du statut de l’État de Palestine au sein de l’instance internationale et son intégration à laCour pénale internationale (CPI) en tant que membre à part entière, ainsi que l’adoption d’une résolution qui déboucherait sur une mise en œuvre de lasolution à deux États[37].
En 2019, il déclare que l'Autorité palestinienne va se retirer de tous les accords avec Israël et qu'il va mettre en place un comité à cette fin[38].
Après la mort deSaeb Erekat et la démission d'Hanan Ashrawi, en 2020, leurs postes restent vacants et Mahmoud Abbas continue de concentrer dans ses mains la quasi-totalité du pouvoir palestinien, alors que les divisions au sein de l'OLP, toutes contestant salégitimité, demeurent vivaces et empêchent de parvenir à un accord politique[39].
Le, il est admis dans un hôpital deRamallah pour la troisième fois en une semaine. Il quitte l'hôpital neuf jours plus tard, après avoir été soigné pour unepneumonie[40].
Mahmoud Abbas réaffirme régulièrement que l’État d'Israël est officiellement reconnu par les Palestiniens depuis lesaccords d'Oslo en 1993, mais il refuse de le reconnaître comme« État juif » ou« État du peuple juif »[41].
Lors d'une visite officielle aux États-Unis et d'une rencontre avecBarack Obama, début, le Premier ministre israélienBenjamin Netanyahou appelle Mahmoud Abbas à reconnaître Israël comme unÉtat juif et à ainsi montrer qu'il était réellement prêt pour une paix à long terme[42]. En, lors d'un discours àRamallah, Mahmoud Abbas rappelle que depuis 1993, les Palestiniens reconnaissent l'existence de l’État d'Israël, et il annonce qu'il accepte de poursuivre les pourparlers de paix mais qu'il refuse toujours de reconnaître Israël comme « État du peuple juif » - déclaration immédiatement saluée comme « positive » par leHamas[43].
Recevant une délégation de militants pacifistes israéliens, après la signature d'un cessez-le-feu mettant fin à laguerre de Gaza en octobre 2025, il réaffirme souhaiter « un État palestinien démilitarisé aux côtés d’Israël. La déclaration d’un État palestinien n’est pas dirigée contre Israël, mais constitue une voie vers la paix et la sécurité pour les deux peuples. L’espoir commence aujourd’hui, et nous devons désormais veiller à poursuivre la mise en œuvre de la paix. Tout Israélien qui croit en la paix est notre frère[44]. »
Considérez son contenu avec précaution oudiscutez-en. Il est possible de souligner les passages non neutres en utilisant{{passage non neutre}}.
N.B. Ce modèle est à réserver à des cas simples d'articles pouvant être neutralisés par un contributeur seul sans qu'un débat soit nécessaire. Lorsque le problème de neutralité est plus profond, préférez le bandeau{{Désaccord de neutralité}} et suivez la procédure décrite.
Des étudiants proches du Hamas ont été interrogés par la police en 2015[46]. La police a détenu pendant une semaine en 2017 un militant palestinien qui publiait des critiques de l'Autorité palestinienne[47].
SelonAmnesty International, en 2017,« l’Autorité palestinienne en Cisjordanie et l’administration de la bande de Gaza semblent recourir aux tactiques d’un État policier pour faire taire les médias qui expriment des critiques et bloquer arbitrairement l'accès de la population à l'information »,« interrogeant et plaçant en détention des journalistes des médias de l'opposition afin d'exercer des pressions sur leurs adversaires politiques », et« Quiconque est réputé avoir troublé « l'ordre public », « l'unité nationale » ou la « paix sociale » est passible d’une peine d’emprisonnement et de jusqu’à 15 ans de travaux forcés »[48],[49].
En 2017, plus de30 sites internet sont clos, et5 journalistes sont arrêtés depuis qu'une nouvelle loi condamne à plus d'un an d'emprisonnement les critiques du régime palestinien[45].
Mahmoud Abbas a été accusé dedétournement d'argent[50]. Mohammed Rashid, journaliste et anciennement homme de confiance de Yasser Arafat accuse (entre autres[51]) Mahmoud Abbas d'avoir détourné 100 000 dollars[52] et de détenir avec deux de ses conseillers l'accès à un fonds de39 millions de dollars déposé dans un compte bancaire secret enJordanie et alimenté par les États-Unis et despays arabes[53]. Ces accusations valent à Mohammed Rashid d'être lui-même accusé puis condamné par défaut à quinze ans de prison, à une amende de15 millions de dollars, au remboursement de plusieurs millions de dollars et à la confiscation de ses biens, pourdétournement de fonds etblanchiment d'argent[53].
En 2016, selon lesPanama Papers, l'un des fils d'Abbas, détiendrait un million de dollars dans unecompagnieoffshore associée à l'Autorité palestinienne[55].
Selon une enquête publiée le « par un institut de sondage deJérusalem-Est, 82,3 % des Palestiniens sont persuadés de l'existence de la corruption au sein de l'Autorité palestinienne »[53].
Tout comme l'écrasante majorité des Palestiniens, Mahmoud Abbas qualifie de« martyrs » (shahid) les Palestiniens morts ouemprisonnés à la suite d'un attentat perpétré« contre Israël », et l'Autorité palestinienne versait une pension à leur famille jusqu'à, date à laquelle le président américainDonald Trump a demandé que soit arrêtée cette pratique[56],[57]. Il refusera officiellement d'arrêter ses versements en, disant que« les paiements pour soutenir les familles sont une responsabilité sociale pour prendre soin des personnes innocentes affectées par l'incarcération ou le meurtre de leurs proches » et que« les prisonniers politiques sont en effet les victimes de l'occupation, pas les créateurs de l'occupation »[58], provoquant donc l'arrêt de l'aide américaine selon la nouvelle loiTaylor Force Act(en).
En 2016, Mahmoud Abbas salue laprise d'otages des Jeux olympiques de Munich de 1972 comme une« opération héroïque » et comme« l'une des plus importantes actions de l'histoire moderne »[59].Mohammed Daoud Odeh, qui a orchestré l'opération, désigne Mahmoud Abbas (connu sous le pseudonymeAbu Mazen) comme ayant financé l’opération[60].
En2016, la première chaîne TV israélienne affirme que Mahmoud Abbas aurait été une taupe duKGB en1983, sur la base de documents issu des archives soviétiques du KGB. Son entourage nie ces accusations[64].
Il rédige en 1983 unethèse controversée sur legénocide des Juifs, dans laquelle il prétend que seulement 890 000 Juifs ont été tués dans la Shoah[65]. En 1982, il rédige une thèse intituléeThe Connection between the Nazis and the Leaders of the Zionist Movement 1933–1945 qu'il défend à l'Institut des Études orientales de l'Académie des sciences d'URSS. Elle est publiée enarabe en 1984 sous le titreL'autre face : la relation secrète entre le nazisme et le sionisme[N 2]. Dans ce livre, Abbas affirme que legénocide nazi est exagéré et que lessionistes ont inventé le « mythe » de six millions de morts, un« fantastique mensonge »[66]. Il ajoute qu'au plus 890 000Juifs auraient péri[66]. Il y affirme que les Juifs tués l'ont été par uncomplot nazi et sioniste[12]. Mahmoud Abbas est dénoncé par plusieurs organisations de lutte contre l'antisémitisme et les historiens spécialisés, qui l'accusent denégationnisme et de minimiser le nombre de victimes du génocide dans ce même texte[67].
En 1984, il publie un livreL'autre Côté : la relation secrète entre lenazisme et le sionisme, dans lequel il affirme que des membres du mouvementsioniste et lesnazis auraient été en contact dans le but de faire le plus de victimes juives possibles pour convaincre decréer l'État d'Israël[9],[68]. Selon une traduction réalisée par leCentre Simon-Wiesenthal, Mahmoud Abbas remet également en question le nombre de victimes et la véracité deschambres à gaz, citant les écrits dunégationniste françaisRobert Faurisson[69]. En, dans le cadre d'un entretien accordé au journalHaaretz, Abbas réfute les accusations de négationnisme sur sa personne[68],[70].
En, il s'exprime à la veille de lajournée de commémoration de la Shoah et affirme que la Shoah est« le plus odieux des crimes commis contre l'humanité à l'époque moderne », tout en exprimant sa sympathie aux familles de victimes, et aussi« Je reconnais l'État d'Israël, je rejette la violence et le terrorisme et je respecte les engagements internationaux »[71].
PourEfraim Zuroff, historien et président duCentre Simon-Wiesenthal de Jérusalem :« Les déclarations de Mahmoud Abbas, pour importantes qu'elles puissent paraître, ne sauraient faire oublier que l'Autorité palestinienne diffuse en permanence une dangereuse propagandeantisémite »[71]. Selon Mohammed Dajani, professeur à l'université al-Qods de Jérusalem,« il s'agit probablement de la position la plus claire jamais exprimée à ce sujet par un dirigeant arabe »[71].
Le Premier ministre israélienBenyamin Netanyahou, répond qu'« Abou Mazen (le surnom de Mahmoud Abbas) ferait bien de choisir entre son alliance avec le Hamas, une organisation terroriste qui appelle à la destruction l'État hébreu et nie l'Holocauste, et une vraie paix avec Israël » ; faisant ainsi allusion à la prévision de la formation, d'ici à cinq semaines, d'un gouvernement d'union palestinien duFatah et duHamas, ce qui a amené Netanyahou à suspendre les négociations en cours[71].
En, lors de heurts entre lapolice israélienne et de jeunes Palestiniens dans lamosquée Al Aqsa, au début de lavague de violence israélo-palestinienne de l'automne 2015, le président palestinien déclare :« Al-Aqsa est nôtre, l'église du Saint-Sépulcre est nôtre, elles sont toutes à nous. Ils n'ont aucun droit de les profaner avec leurs pieds dégoûtants et nous ne le permettrons pas », ce à quoi Dore Gold, directeur général duministère israélien des Affaires étrangères, répond :« Aujourd'hui, le monde est divisé entre ceux qui essayent de saper la coexistence religieuse et ceux qui essayent de la protéger. En parlant des « pieds dégoûtants » des visiteurs juifs qui profanent lemont du Temple, Mahmoud Abbas a maintenant clarifié de quel côté il se tient »[72].
Lors d'une visite àBerlin, en août 2022, le chancelier allemandOlaf Scholz demande à Abbas s'il va présenter des excuses pour lemassacre des athlètes olympiques israéliens à Munich en 1972 par des terroristes palestiniens dont Abbas serait le financier[60]. Abbas répond que « si nous voulons revenir sur le passé, allez-y. J'ai 50 massacres qu'Israël a commis… 50 massacres, 50 tueries, 50 holocaustes »[73]. Dans une interview accordée ensuite au tabloïdBild, Scholz condamne les déclarations d'Abbas comme étant une « banalisation de la Shoah ». Ces remarques sont également condamnées par leministère israélien des affaires étrangères[74],[75]. Une plainte contre Abbas ayant été déposée, une enquête est diligentée par le commissariat spécialisé de la police judiciaire duLand pour informer leparquet qui décidera de donner suite à cette affaire ou non[73].
Le, prononçant un discours devant leParlement de l'Union européenne àBruxelles qui l'aovationné[76],[77], le président palestinien déclare[78] que récemment,« un certain nombre derabbins en Israël ont tenu des propos clairs, demandant à leur gouvernement d'empoisonner l'eau pour tuer les Palestiniens », demandant rhétoriquement« N'est-ce pas un encouragement aumeurtre de masse de Palestiniens ? », Mahmoud Abbas ajoutant que cet appel entrait dans le cadre d'attaques qualifiées par lui« d'incitation à la violence contre les Palestiniens »[76].
Deux jours plus tard, le bureau du président palestinien publie un communiqué :« Après qu’il est devenu évident que les déclarations supposées d’un rabbin, relayées par de nombreux médias, se sont révélées sans fondement, le président Mahmoud Abbas a affirmé qu’il n’avait pas pour intention de s’en prendre au judaïsme ou de blesser le peuple juif à travers le monde »[79].
En, devant l'Organisation de la coopération islamique, il accuse les Juifs de« contrefaire l'histoire et la religion », d'être des maîtres de la falsification et prétend que leCoran confirmerait que les Juifs« falsifient la vérité »[80].
À la suite de ces déclarations devant le Conseil national palestinien[82],[87], l'historienne de laShoahDeborah Lipstadt estime qu'Abbas termine sa carrière comme il l'a commencée : dans l'antisémitisme classique et la réécriture de l'histoire visant à dépeindre les Juifs comme descollaborateurs nazis[88].
Après les multiples contestations internationales, en, Abbas présente ses excuses aux Juifs qui ont pu « être offensés par [ses] propos » sur l'Holocauste et déclare qu'il respecte lafoi juive et condamne l'antisémitisme[87],[89].
En août 2023, il affirme devant leFatah, que c'est la place desJuifs d'Europe dans la société « en lien avec l’usure et l’argent » qui explique « la discrimination de leurs concitoyens et le supplice de la Shoah » par Hitler qui leur reprochait aussi de faire « du sabotage », ce qui aurait justifié sa haine à leur égard[90],[91]. Après ces propos, lamairie de Paris, lui retire lamédaille de Vermeil, la plus haute distinction de la ville, qu'il avait reçue en 2015 pour ses qualités d’« homme de paix »[90],[92].
Le, l'Union européenne publie un communiqué dans lequel elle dénonce« des remarques inacceptables concernant les origines de l'Holocauste et la légitimité d'Israël. »[93] L’envoyé américain au Proche-Orient les a qualifiées de« très pénibles et terriblement décourageantes ». Benjamin Netanyahou a déclaré que ces remarques étaient« le summum de l'ignorance » et que le dirigeant palestinien« récitait à nouveau les slogans antisémites les plus honteux »[94]. Le coordinateur spécial de l'ONU pour leprocessus de paix au Proche-Orient a condamné un discours reprenant« certaines des insultes antisémites les plus méprisantes » et des propos« inacceptables, profondément troublants qui ne servent pas les intérêts du peuple palestinien ou la paix au Proche-Orient »[95].
Le, à la suite de la vague de condamnations internationales, Abbas présente à nouveau ses excuses et déclare qu'il respecte la foi juive, condamne l'antisémitisme et la Shoah[96] :« Si mes propos devant le Conseil national palestinien ont offensé des gens, en particulier des gens de confession juive, je leur présente mes excuses. Je voudrais assurer à tous que telle n’était pas mon intention [de les offenser] et réaffirmer mon respect total pour la religion juive, ainsi que pour toutes les religions monothéistes. Je voudrais renouveler notre condamnation de longue date de l’Holocauste, le crime le plus odieux de l’histoire, et exprimer notre compassion envers ses victimes. Nous condamnons l’antisémitisme sous toutes ses formes et confirmons notre engagement pour une solution à deux États, et à vivre côte à côte dans la paix et la sécurité »[97].
Leministre israélien de la Défense,Avigdor Lieberman, estime que M. Abbas est un« pathétique négationniste de la Shoah, qui a écrit un doctorat sur la négation de la Shoah, puis un livre sur la négation de la Shoah », ajoutant :« Ses excuses ne sont pas acceptées »[97].
De même,Naftali Bennett, ministre israélien de l'Éducation, déclare :« le corps d'Abbas trempe dans l'antisémitisme de la tête au pied. Il perpétue la tradition de ses prédécesseurs, leGrand Mufti qui était un ami d'Hitler, et Arafat, l'archi-assassin de Juifs »[98].
↑« « Tout Israélien qui croit en la paix est notre frère » : à Ramallah, les mots de Mahmoud Abbas en faveur de la solution à deux Etats »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le)