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Magyars

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Cet article fait référence au groupe ethnique magyar. Pour sa langue, consulter l'article sur lehongrois.

Magyars
Description de cette image, également commentée ci-après
L'arrivée des tribus magyares dans le bassin des Carpates : leHonfoglalás.

Populations importantes par région
Drapeau de la HongrieHongrie9 397 432
Drapeau des États-UnisÉtats-Unis1 530 000
Drapeau de la RoumanieRoumanie1 227 623
Drapeau de la SlovaquieSlovaquie520 528
Drapeau du CanadaCanada315 510
Drapeau de la SerbieSerbie200 000[1]
Drapeau de l'UkraineUkraine170 000
Drapeau de la CroatieCroatie16 000
Drapeau de la TchéquieTchéquie15 000
Drapeau de la SlovénieSlovénie10 000
Population totale14 500 000
Autres
Régions d’origineOural
LanguesHongrois
ReligionsCatholicisme (54,5 %)
Protestantisme (19,5 %)
Ethnies liéesMagyars orientaux,Sicules,Csángós,Peuples finno-ougriens
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte de répartition.

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LesMagyars (enhongrois :magyar[ˈmɒɟɒɾ]) sont les personnes formant le peuple hongrois.

Le terme « Hongrois » désigne en français lescitoyens de laHongrie, quelles que soient leurs langues, origines et traditions culturelles[2]. Le terme « Magyar », quant à lui, désigne ungroupe ethnique, culturel et linguistique de languehongroise ou proto-hongroise dont l'aire de distribution actuelle dépasse de loin les frontières de laHongrie moderne, pour s'étendre dans la plupart des pays adjacents. Les minorités de langue hongroise présentes dans lesdits pays sont d'ailleurs souvent appelées « minorités magyares ». Le termeMagyar en français a aussi une forte connotation historique : les principaux ancêtres du peuple hongrois actuel, dont on sait peu de choses sinon qu'ils auraient migré à travers l'Asie centrale et laRussie pour s'établir sur le territoire de l'actuelle Hongrie et même au-delà enEurope centrale, sont appelés « Magyars » (au pluriel dans la langue hongroise :magyarok, prononcé[ˈmɒɟɒrok]). Cette distinction entre les deux termes, hongrois et magyar, n'existe pas en langue hongroise, puisque « hongrois » se ditmagyar dans celle-ci.

Les premiersMagyars seraient donc originaires d'Asie centrale et, par des migrations successives d'est en ouest dans lasteppe eurasienne, se sont d'abord établis dans l'Oural, ensuite au nord de lamer Noire dans lasteppe pontique (pays d'Etelköz, actuellesUkraine etMoldavie[3]) et finalement enEurope centrale, dans lebassin du moyen-Danube où ils ont créé auIXe siècle le « pays magyar » (Magyarország) c'est-à-dire laHongrie. Des controverses historiographiques récurrentes évoquent l'existence de « Magyars orientaux » (keleti Magyarok) dans leCaucase et en Asie centrale ; d'autres portent sur la date et l'antériorité desmigrations des Magyars et despeuples germaniques,slaves ouromans voisins[4],[5],[6],[7].

De nos jours, le qualificatif « magyar » est le plus souvent utilisé comme unethnonyme pour désigner la catégorie ethnique dans son sens historique (avant la création de l'État hongrois) ou dans son sens socio-culturel, incluant lesMagyars d'outre-frontières, à savoir les minorités de langue hongroise dans les pays frontaliers de la Hongrie. En hongrois, le qualificatifmagyar est utilisé dans un sens politique, pour désigner tout ce qui est relatif à laHongrie commeÉtat-nation historique et moderne ; le qualificatif « pannonien » est également utilisé pour évoquer lepérimètre de l'ancienroyaume de Hongrie avant safondation,pendant son histoire et depuis safragmentation après laPremière Guerre mondiale.

Étymologies comparées

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L'origine du mot « magyar » est peu connue. Parmi les théories les plus acceptées quoique non démontrées, il en est une selon laquelle parmi les septtribus hongroises qui s'établirent dans lebassin du moyen-Danube, la tribu dirigeante se faisait appeler par l'autoethnonymeMegyer.

La première mention de l'ethnonymemagyar se trouve dans des chroniques arabo-persanes vers 870, sous la forme مجغريةmaǧġirīya. Le nom propre apparentéMogyer(i) se trouve engrec dès leVIe siècle sous la forme Μοῦγελ [muɣel] et vers 810-815 sous la forme Μουάγερι(ν) [muaɣeri][8].

Si le nom des Hongrois vient très probablement desOnoğurs, peupleturcophone du nord de lamer Noire que les tribus magyares rencontrèrent et assimilèrent auIXe siècle enEtelköz, à la veille de s'installer dans lagrande plaine hongroise, il existe dans la plupart des langues d'Europe occidentale une ambiguïté datant duMoyen Âge : celle-ci affirme que « Hongrois » viendrait desHuns, et les noms hunniques tels qu'« Attila » (le plus grand des chefs hunniques) et « Réka » (une reine hunnique) sont d'ailleurs encore très populaires enHongrie, bien que ces deux prénoms soient en fait d'originegotique[9].

Enfrançais, « magyar » désigne généralement lepeuple parlanthongrois quels que soient les pays où il vit, tandis que « hongrois » peut désigner soit les Magyars dans l'acceptionethnique, historique et linguistique, soit lescitoyens de laHongrie quelles que soient leurs origines, cultures et langues, dans l'acception administrative et politique. Cetteambiguïté se retrouve dans de nombreuses langues d'Europe occidentale (allemand,espagnol,italienetc.), mais aussi dans les pays frontaliers de la Hongrie, où se trouvent d'importantes minorités de langue hongroise. En outre, enroumain courant, « hongrois » (ungur, adjectifungar ouunguresc) est un terme générique qui, outre les citoyens hongrois, englobe troiscommunautés de langue hongroise distinctes : les « Magyars » (maghiari,magyarok), les « Sicules » (secui,székelyek) et les « Csángós » (ceangăi,csángók), alors que dans les statistiques officielles, ces derniers sont séparés des deux premiers.

PaysGentiléEthnonyme
Drapeau de la Hongriehongroismagyarmagyar[A]
Langues des pays limitrophes de laHongrie, où vivent desminorités hongroises.
Drapeau de l'AllemagneallemandUngarMagyar,Ungar
Drapeau de la CroatiecroateMađarMađar[A]
Drapeau de la Roumanieroumainungurmaghiar[B]
Drapeau de la SerbieserbeМађар (Mađar)Мађар (Mađar)[A]
Drapeau de la SlovaquieslovaqueMaďar, vieilli :UhorMaďar[A]
Drapeau de la SlovénieslovèneMadžarMadžar[A]
Drapeau de l'Ukraineukrainienугорець (uhórec')угорець (uhórec')[A]
Notes
Aa b c d e f  Confusion entre l'ethnonyme et legentilé.
B^  L'ethnonyme est utilisé comme catégorie ethnique lors des recensements.
Autres pays
Drapeau de l'Albaniealbanaishungarezhungarez
Drapeau du Royaume-UnianglaisHungarianMagyar,Hungarian
Drapeau de l'Arabie saouditearabeمجري (maǧarī)مجري (maǧarī)
Drapeau de la Biélorussiebiélorusseвенгр (venhr)венгр (venhr)
Drapeau de la Bulgariebulgareунгарец (ungárec)унгарец (ungárec), historique :маджарин (madžárin)
Drapeau de la République populaire de Chinechinois匈牙利人 (xiōngyálì rén)马扎尔人 (mǎzháěr rén), 匈牙利族 (xiōngyálì zú)
Drapeau du Danemarkdanoisungarerungarer, historique:magyar
Drapeau de l'Espagneespagnolhúngaromagiar
Drapeau de l'Estonieestonienungarlaneungarlane,madjar
Drapeau de la Finlandefinnoisunkarilainenunkarilainen, historique :madjaari
Drapeau de la Francefrançaishongrois oumagyarmagyar[10]
Drapeau de la GrècegrecΟύγγρος (úngros)Ούγγρος (úngros), historique :Μαγυάρος (magiáros)
Drapeau d’Israëlhébreuהונגרי (hungari)מדיארי (madiari)
Drapeau de l'Italieitalienungheresemagiaro, historique :ungaro
Drapeau du Japonjaponaisハンガリー人, (hangarī jin)
Drapeau de la Lettonielettonungārsungārs, historique :maģārs
Drapeau de la Lituanielituanienvengrasvengras, historique :madjaras
Drapeau de la MacédoinemacédonienУнгарец (Úngarec)Унгарец (Úngarec)
Drapeau de la Norvègenorvégienungarermadjarer
Drapeau des Pays-BasnéerlandaisHongaarHongaar,Magyar
Drapeau de l'Iranpersanمجار (majār)مجار (majār)
Drapeau de la PolognepolonaisWęgierWęgier,Madziar
Drapeau du Portugalportugaishúngaromagiar
Drapeau de la Russierusseвенгр (vengr)венгр (vengr),мадьяр (mad'iar)
Drapeau de la Suèdesuédoisungrare,magyarungrare,magyar
Drapeau de la TchéquietchèqueMaďar, vieilli :UherMaďar
Drapeau de la TurquieturcMacarMacar

Histoire

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Origines

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Roue à rayon et plaquage de bronze retrouvé àÁrokalja (en) ().
Les migrations des Magyars.

Jusqu'auVIe siècle av. J.-C. : départ de l'Est des montagnes de l'Oural

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Article détaillé :Magna Hungaria.

Des tribusfinno-ougriennes sont installées depuis -4000 à l'est de l'Oural. Il s'agit essentiellement dechasseurs-cueilleurs.

Ces « Finno-Ougriens » (probablement les ancêtres desFinnois actuels aussi) s'installent dans la vallée de laKama, à l'ouest desmonts Oural autour de. Les « Ougriens » (les ancêtres des Magyars) restent quant à eux à l'est de l'Oural dans lessteppes boisées deSibérie occidentale jusqu'en -2000 au moins. Les restes des lieux d'habitation trouvés sont d'ailleurs très proches de ceux découverts au nord-ouest du site de laculture d'Andronovo. À partir de, et grâce probablement à l'aide de tribus voisines, ils apprennent l'agriculture, ladomestication dubétail et le travail dubronze, et s'orientent de plus en plus vers une cultureéquestre.

Des changements climatiques intervenus au début duIer millénaire av. J.-C. déplacent le sous-groupe des Ougriens de l'Ob (« Ob-Ougriens ») plus en aval de la rivièreOb (vers), alors que ceux qui allaient devenir les Magyars (« Protomagyars ») restent plus au sud pour devenir deséleveursnomades.

IVe siècle av. J.-C. - 830 : la Bachkirie et le khânat Khazar

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Articles détaillés :Levédia etTribus magyares.
Arrivée des Magyars en Hongrie, 893-902.
Cavalier magyar (István Benyovszky (hu),Honfoglaló lovas, 1930.Móra Ferenc Múzeum,Szeged).

Les Protomagyars migrent vers l'ouest des monts Oural entre lesIVe et Ve sièclesav. J.-C. et s'installent entre les montagnes et laVolga, enBachkirie.

Au début duVIIIe siècle de l'ère chrétienne, les Protomagyars arrivent sur leDon. La présence de descendants des Protomagyars restés enBachkirie est documentée jusqu'en 1241. De nombreuses références historiques assimilent d'ailleurs les Bachkirs et les Hongrois aux deux branches d'un même peuple. Les Bachkirs actuels sont pourtant très différents de leurs ethnonymes, ceux-ci ayant été largement décimés par lesinvasions mongoles (XIIIe siècle) et assimilés auxpeuplades turques qui s'installèrent par la suite.

Les Proto-magyars de la région du Don sont des sujets du khanatkhazar. Organisés en une confédération de sept tribus (Jenő,Kér,Keszi,Kürt-Gyarmat,Megyer,Nyék etTarján), leurs voisins sont les « Proto-bulgares » et lesAlains. LesProto-Bulgares et les Magyars entretiennent de nombreuses relations enKhazarie, que ce soit dans l'alliance ou le conflit :Khazars et Proto-Bulgares ont transmis aux Magyars des éléments de leurslangues turciques[11]. Le système à trois chefs (connus plus tard sous le nom de « kende » (chef sacral), « gyula » (chef de guerre) et « harka » (juge suprême (?)) date également de cette époque.

Les études génétiques récentes (2019-2022) confirment les indications historiques. Ainsi, les Magyars conquérants semblent former une population récemment constituée comprenant des composants purement européens, asiatiques et mélangés. Leurs lignées paternelles et maternelles hétérogènes indiquent une origine phylogéographique similaire chez les mâles et les femelles, dérivée de sources venant de l'Asie centrale et de lasteppe pontique européenne. Une partie importante des lignées uniparentales des premiers conquérants peut être dérivée des régions de laVolga et de l'Oural et elles montrent une affinité avec la population de laculture Sargat (en) de l'âge du fer, ce qui suggère qu'elles n'ont qu'une interaction limitée avec la population locale du bassin des Carpates[12].

La composition des lignées paternelles hongroises conquérantes est très similaire à celle desBachkirs confirmant les sources historiques qui indiquent l'identité des deux groupes[13]. Une autre étude (2020) note la présence importante de l'haplogroupe N3a, originaire du nord et du nord-est de l'Eurasie. Cet haplogroupe apparaît rarement chez les Hongrois modernes (contrairement à d'autres peuples de langue finno-ougrienne) mais a été retrouvé chez 37,5 % des conquérants hongrois étudiés. Ces résultats suggèrent qu'une partie des anciens Hongrois était de descendance ougrienne et qu'une partie importante parlait hongrois[14]. Une étude de 2022 précise que le noyau des Hongrois conquérants provenait d'un mélange antérieur modélisé ainsi :Mansis actuels (50 %), premiersSarmates (35 %) et une source orientale proche desXiongnu et desHuns (15 %)[15].

Des années 830 aux années 895 : l'Etelköz

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Article détaillé :Etelköz.

La guerre civile éclate dans le khânat Khazar vers 830. Trois tribus khazares se joignent aux Protomagyars et, sous la pression desPétchenègues, tous s'installent dans la région que les Magyars désignent sous le nom d'Etelköz, entre lesCarpates et leDon (soit l'actuelleUkraine) où ils assimilent, déjà, des populationsturcophones,iranophones etslaves, ce qui contribua à modifier le stock ethnique primitif du peuple magyar[16]. À partir de 862, les Magyars (dès lors également désignés par le terme deUngris : Hongrois) commencent à opérer des raids enGrande-Moravie, contre l'Empire franc et contre laBulgarie. Ils servent également demercenaires à divers peuples slaves d’Europe centrale, ainsi qu'à laFrancie orientale comme en 892, lorsque des cavaliers magyars sont recrutés par le roiArnulf de Carinthie, en guerre contre laMoravie[17]. En 889, la chronique duFrancRéginon de Prüm (Reginonis abbatis Prumiensis Chronicon, année 889), probablement peu objective, décrit les Magyars comme de véritables barbares. Selon Réginon, les Magyars (encore païens et semi-nomades), dont la férocité« surpassait celle des bêtes sauvages », mangeaient de la viande crue[18], de la chair humaine, et dévoraient le cœur de leurs ennemis et buvaient leur sang, pour s'approprier leurs forces[19].

Venus de l'Oural et installés vers 840 dans le territoire appeléEtelköz, les Magyars en sont chassés par lesPétchenègues vers 895, et les sept tribus magyares (Jenő,Kér,Keszi,Kürtgyarmat,Megyer[20],Nyék etTarján)migrent dans la plaine de laPannonie en 896 sous la conduite d'Árpád. Là, ils soumettent les duchésslaves deSavarie,Blatnie etSisak (plus connus par les noms de leurs princesPribina,Kocel ouBraslav, vassaux des rois germaniques) et mettent fin à la domination du royaumetchèque deGrande-Moravie au nord-ouest et dupremier Empire bulgare au sud-est du bassin du moyen-Danube qui devient ainsi la Hongrie. Pour trouver et ramener des ressources, les Magyars lancent entre 899 et 955 pas moins de trente-trois campagnes militaires vers l'Occident et versByzance[21] qui les amènent à parcourir en tous sens l'Allemagne (jusqu'àBrême[22]), lesFlandres, laFrance, l'Italie (jusqu'enCampanie etApulie), le nord de lapéninsule Ibérique et la péninsule desBalkans, de l'Atlantique et de lamer du Nord jusque sous les murailles deConstantinople (en 934).

Après 895 : l'installation dans le bassin du moyen-Danube

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Articles détaillés :Honfoglalás,Tribus magyares etGrande-principauté de Hongrie.
Principales expéditions magyares en Europe auXe siècle

En 895/896, sous la direction probable d'Árpád, une partie des tribus proto-magyares traverse la chaîne desCarpates pour entrer dans le bassin du moyen-Danube. La tribu Megyer (Magyar) est aux avant-postes de cette conquête. Cet épisode est considéré par le récit national hongrois comme l'acte fondateur de l'« occupation de la patrie » :Honfoglalás.

Au même moment (vers 895), l'Etelköz est attaqué par lesBulgares en représailles aux interventions des Protomagyars durant le conflit bulgaro-byzantin de 894-896, puis par lesPétchenègues. Il n'est pas clairement établi si ces attaques furent la cause ou la conséquence du déplacement vers l'ouest des Magyars d'Árpád.

Les premières installations dans le bassin desCarpates se font enPannonie et le long duDanube et de la rivièreTisza, terres fertiles mais faiblement peuplées où avaient auparavant vécu desSlaves, desAvars, desGépides et desIazyges. Deux puissances qui contrôlaient jusque-là la région : laGrande-Moravie au nord-ouest et laBulgarie au sud-est, sont alors évincées, et lescanesats etvoïvodats locaux,slaves, slavo-valaques ouvalaques (laquestion est disputée) passent progressivement sous suzeraineté hongroise, ce qui est évoqué, de manière romancée, dans la chronique appeléeGesta Hungarorum (la « Geste des Hongrois ») du chroniqueur anonyme du roiGéza. Les alliés des Magyars s'installent dans le pays : lesKabars, lesKhazars du khân Kursan dans lecomitat actuel deHajdú-Bihar, lesIasses dans l'actuelle région de Jász (Ïassie), lesCoumans celle de Kunság (Coumanie). Sous l'influence de toutes ces populations assimilées, auxquelles s'ajoutent toutes les familles raflées en Allemagne, France, Espagne, Italie, Balkans… les Magyars se sédentarisent, abandonnent progressivement leur mode de vie pastoral, mettent le pays en culture et intègrent techniques agricoles etvocabulaireslave,germanique etlatin. L'église participe activement à ce processus et lesmonastères fleurissent.

De nombreux Magyars restent cependant au nord des Carpates même après 895/896, comme l'indiquent de nombreux vestiges archéologiques près dePrzemysl. Ils semblent pourtant avoir rejoint les autres Magyars à partir de l'an 900. Les Magyars restés dans l'Etelköz s'installent enfin, sous la pression desBulgares et desPétchenègues, enTransylvanie orientale où l'on pense qu'une partie de la minorité magyarophone actuelle n'est pas descendante des tribus d'Árpád mais, comme lesCsángó deMoldavie, de ces Magyars restés en Etelköz : ce sont lesSicules, qui constituent environ 40 % de la populationmagyarophone deRoumanie, mais dont l'origine exacte est encore matière à débat. Certains avancent même que les Sicules s'étaient en fait installés enTransylvanie avant même que les tribus magyares ne quittent l'Etelköz.

Représentations livresques

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La foudroyante apparition de ces terribles cavaliers qui rappelaient lesHuns d'Attila, leur aspect, leur cri de guerre qui annonçait la mort ou l'esclavage pour ceux qui ne s'enfuyaient pas à temps, la grêle de flèches qui ne manquaient jamais leur but, tout cela terrorisait les habitants des régions envahies. Selon les témoignages de l'époque, souvent peu objectifs, les Magyars d'alors[23], étaient des hommes de taille très petite, au teint basané, aux yeux creux, les joues tailladées de cicatrices rituelles, la tête rasée, les jambes arquées comme il arrive auxpeuples cavaliers. Les textes occidentaux parlent de sacrifices aux dieux et affirment que les Magyars (païens) buvaient le sang de leurs ennemis. Ils pratiquaient avec zèle le culte des morts et ils recueillaient avec le plus grand soin les corps de leurs camarades tombés en expédition pour les brûler et en remporter chez eux les cendres. Ils étaient convaincus que ceux qu'ils tuaient allaient être leurs esclaves dans l'au-delà[24].

Le butin de leurs expéditions est énorme et les populations emmenées et établies en Hongrie, nombreuses : le magyar devient la langue de communication.

AuXIIe siècle encore, les Magyars de lagrande plaine hongroise — moins urbanisée et occidentalisée que l'ouest de la Hongrie — étaient assimilés à des barbares. L'évêque et chroniqueur allemandOtton de Freising, qui traversa la plaine hongroise en 1147 pour se rendre enTerre sainte, dira à propos des Magyars : « on peut accuser le sort, ou plutôt admirer la longue patience divine, d'avoir donné un si beau pays aux Hongrois, hommes hideux, aux yeux enfoncés, à la taille petite, barbares, sauvages de mœurs et de langue ; une sorte de monstres humains. »[25],[26].

1000 : création de l'État hongrois

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Articles détaillés :Hongrie etHistoire de la Hongrie.

Les campagnes vers l'ouest sont arrêtées après labataille du Lechfeld en 955, et l'implantation des Magyars dans la région est consacrée par lepapeSylvestre II le jour deNoël de l'an 1000, lors de la conversion du roiÉtienneIer de Hongrie (futur saint Étienne de Hongrie,Szent István en hongrois). Lachristianisation, commencée après la bataille du Lechfeld et généralisée au cours duXIe siècle par le roi saint Étienne, marque l'intégration duroyaume de Hongrie dans l'Occident chrétien.

Dès ses origines leroyaume de Hongrie a presque toujours été multiethnique, accueillant régulièrement des détachements d'autres peuples, les uns originaires d'Asie centrale etturcophones :Onoğurs,Proto-Bulgares,Khazars,Pétchenègues (besenyők),Coumans (kunok), les autresiranophones tels lesIasses (jászok), d'autres desBalkans et du Bas-Danube (oláhok :valaques), d'autres encore d'originesfrançaise ouitalique (olászok) mais plus encoreslave (szlávok) etgermanique (szászok :Saxons). Pour améliorer leur condition, ces populations que domine lanoblesse hongroise passent progressivement à la langue hongroise et au catholicisme[27].

Ainsi, au-delà du récit national mentionnant la filiation entre les groupes magyars et les Hongrois actuels, la Hongrie s'est caractérisée au cours de son histoire comme un territoire largement ouvert aux influences extérieures et au brassage de populations. Outre les différentes tribus mentionnées plus haut qui se mélangent plus ou moins aux Proto-Magyars puis aux Magyars au long de leur pérégrination, d'autres groupes plus ou moins identifiés contribuent à l'édification de la culture et de la langue hongroise actuelles : lesPétchenègues,Coumans ouAllemands auMoyen Âge, lesTurcs pendant leur occupation de laHongrie de 1541 à 1699, lesAutrichiens,Slovaques etSerbes invités à repeupler les territoires abandonnés par les Turcs après 1700, ainsi que bien d'autres populations (Slovènes,Croates,Valaques,Roms,Juifs…) jusqu'à la période contemporaine.

Groupes ethniques duroyaume de Hongrie selon le statisticien hongroisElek FényesPopulation
c. 1840[28],[29]
Pourcentage
Magyars4 812 759~37 %
Slaves[30]4 330 165~33 %
Valaques2 202 542~17 %
Allemands1 273 677~10 %
Juifs244 035~2 %
Français[31]6 150<1 %
Grecs5 680<1 %
Arméniens3 798<1 %
Albanais1 600<1 %
Total12 880 406100 %

LesRoms (75 107 selon Elek Fényes)[32], sont comptés parmi les Magyars par Fényes car ils sont de langue hongroise.

Groupes ethniques de lapartie hongroise de l'Autriche-HongriePopulation
c. 1880[33]
Pourcentage
Magyars5 135 000~44 %
Slovaques1 900 000~16 %
Allemands1 640 000~14 %
Roumains1 285 000~11 %
Juifs583 000~5 %
Yougo-Slaves[34]570 000~5 %
Ruthènes500 000~4 %
Tziganes et autres135 000~1 %
Total11 748 000100 %

Les Magyars, minoritaires dans leur royaume, constituent encore au début duXXe siècle uneminorité dominante : en 1910, dans leroyaume de Hongrie, un tiers des terres appartient à moins de 9 000 familles de lanoblesse hongroise, sur-représentée auParlement de Budapest où la vie politique est essentiellement réservée aux Magyars : sur 453députés, 372 sont magyars[35],[36].

Autres zones de peuplement magyar

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Articles détaillés :Pays magyar du Caucase etPays sicule.
Répartition des peuples d'Asie centrale.

Après la grande migration des Magyars vers l'ouest, il est constaté trois évolutions subséquentes à la fois à partir des anciens territoires de peuplement magyar enAsie centrale, mais aussi à partir du bassin des Carpates. La première évolution concerne lesMagyars orientaux, décrits parfrère Julien en 1235 comme parlant une langue très proche duhongrois et se présentant comme des tribus ayant choisi de ne pas quitter l'Oural. Après les raidstatars contre lekhanat bulgare de la Volga, ces Magyars auraient été exterminés ou auraient migré vers le sud, fondant lepays magyar du Caucase (hongrois :Kaukázusi Magyarország) ou Kummagyaria, sur les rives de la rivièreKama. Après avoir vécu en situation de semi-nomadisme, ils se seraient installés de façon sédentaire et se seraient adonnés à l'agriculture et à l'élevage auXIVe siècle.

Entre l'Etelköz et l'Honfoglalás, deux groupes assimilés aux Magyars se sont singularisés dans leur fonction auprès du royaume et leur zone d'implantation. Il s'agit desCsángós, installés en dehors du bassin des Carpates enBucovine et enMoldavie et desSicules deTransylvanie dans lePays sicule (hongrois :Székelyföld).

Enfin, lesMagyarabes seraient des descendants de Hongrois établis dans lavallée du Nil auXVIe siècle et lesmusulmans hongrois de Nusaybin des familles s'étant installés dans l'Empire ottoman et converti à l'islam à la suite de l'exil deJosef Bem àAlep.

Caractéristiques socio-culturelles

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Vie sociale et traditions

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Articles détaillés :Gyula (titre) etKende.
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Cultes et religions

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Articles détaillés :Mythologie magyare etReligion en Hongrie.
Une boucle de ceinture hongroise duIXe siècle.

Lamythologie magyare (magyar mitológia) ou religion proto-magyare (ősmagyar vallás) désigne l'ensemble des mythes et des légendes des Magyars, avant que ce peuple soitchristianisé auXIe siècle. Il reste aujourd'hui peu de sources sur ces anciennes croyances. Le regain d'intérêt pour les traditions proto-magyares remonte à 1900. Les principales traces servant à leur reconstitution se trouvent notamment dans des textes duMoyen Âge, lalangue et le folklore hongrois, mais également dans des élémentssyncrétiques perpétués par lechristianisme.

La christianisation des tribus magyares est liée à la fondation de l'État hongrois parÉtienneIer de Hongrie. Celle-ci s'est faite en opposition à certains groupes descendants des premiers clans arrivés dans la plaine ainsi que contre lestáltos, prêtres de l'ancienne religion. Des anciennes divinités païennes, Boldogasszony a été intégrée par les catholiques comme l'incarnation de laVierge Marie. Les Hongrois lui vouent encore un culte très important. Dans l'imagerie populaire, leTurul, leCsodaszarvas (hu) ou leVilágfa sont des traces encore vivaces de l'héritagechamane.

Langue

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Article détaillé :Hongrois.

Lehongrois est unelangue de la branchefinno-ougrienne deslangues ouraliennes, dont d'autres membres sont lefinnois et l’estonien. Il est parlé par environ 12,5 millions de personnes[37], dont les trois quarts vivent enHongrie. Il existe aussi des communautés magyarophones dans tous les pays voisins de la Hongrie (Roumanie,Slovaquie,Serbie,Ukraine,Autriche,Croatie etSlovénie), ainsi que d’importantes communautés apparues parémigration auxÉtats-Unis d’Amérique, auCanada, enIsraël, etc. Par samorphologie, le hongrois est typologiquement unelangue agglutinante. Saphonologie est caractérisée par l'harmonie vocalique. À côté de son vocabulaire hérité oudéveloppé en interne, le hongrois a emprunté historiquement des mots auxlangues slaves, aulatin, à l'allemand et auxlangues turques.

Répartition géographique et démographie

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En Hongrie, citoyenneté hongroise et communauté nationale

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Articles détaillés :Démographie de la Hongrie,Minorité nationale (Hongrie) etMinorité ethnique (Hongrie).
Un passeport hongrois.

Lacitoyenneté hongroise (magyar állampolgárság) est fondée sur ledroit du sang : est considéré hongrois toute personne née d’une personne de citoyenneté hongroise, quel que soit le lieu de naissance. Le lieu de naissance ne suffit donc pas pour acquérir la citoyenneté. Pour pouvoir acquérir la citoyenneté hongroise, laHongrie dispose d'un dispositif juridique différencié selon que le demandeur est considéré comme étranger ou comme d'ascendance magyare (notamment lesMagyars d'outre-frontières). Dès lors que celle-ci est acquise, aucune forme de distinction devant la loi ne peut s'opérer entre ses détenteurs, tous membre d'une même communauté politique nationale.

LaLoi fondamentale de la Hongrie définit cette communauté nationale selon une profession de foi placée avant l'introduction du texte. Elle est divisée en cinq paragraphes dont le premier commence par« NOUS, LES MEMBRES DE LA NATION HONGROISE, au début de ce nouveau millénaire, responsables pour tous les Hongrois, nous déclarons ce qui suit : »

  • Le premier paragraphe énumère d’abord les « motifs de fierté des Hongrois » :« que notre roisaint Étienne, il y a mille ans, ait placé l’État hongrois sur des fondations solides et ait fait de notre patrie une part de l’Europe chrétienne », que« nos ancêtres » aient« combattu pour la conservation, la liberté et l’indépendance de notre pays », les« magnifiques réalisations intellectuelles des Hongrois »,« que notre peuple, au cours des siècles, ait défendu l’Europe en combattant, qu’il ait développé les valeurs communes de celle-ci avec soin et talent ». Puis les « questions spirituelles et culturelles » :« le rôle de sauvegarde nationale de la chrétienté »,« l’unité intellectuelle et spirituelle de notre nation morcelée par les orages du siècle dernier ». Les députés s’engagent à« entretenir et protéger » le hongrois« langue solitaire »,« la culture hongroise, la langue et la culture des nationalités de Hongrie, les valeurs du bassin des Carpates que la nature a donné et que l’homme a conçu » tout en croyant que leur« culture nationale est une riche contribution à la diversité de l’unité européenne ».
  • Le deuxième paragraphe liste les « fondements de la vie publique hongroise » :« dignité humaine »,« liberté individuelle » (mais« en bonne entente avec les autres »),« la famille et la nation »,« la fidélité, la foi et l’amour »,« travail » (« fondement de la force de la communauté et de l’honneur de tout être humain »),« obligation de secourir les exclus et les pauvres », le« but commun des citoyens et de l’État » étant« d’obtenir une vie agréable, la sécurité, l’ordre, la justice, la liberté ».
  • Le troisième paragraphe parle de « l'héritage historique » : les députés respectent« les acquis de notre constitution historique et la Sainte Couronne, qui incarne la continuité étatique constitutionnelle de la Hongrie et l’unité de la nation » mais ne reconnaissent pas« la suspension de notre constitution historique, conséquence des invasions étrangères », refusent« la prescription des crimes inhumains commis contre la nation hongroise et ses citoyens sous la domination des dictaturesnationale-socialiste etcommuniste », ne reconnaissent pas« la continuité légale de laconstitution communiste de l’année 1949, parce qu’elle fut le fondement d’une domination tyrannique ».
  • Le quatrième paragraphe continue dans cette voie en affirmant que« C’est à compter du deux mai 1990, date de la formation de la première représentation populaire librement élue, qu’a été rétablie l’autodétermination étatique de notre patrie perdue le dix-neuf mars 1944 ».
  • Le cinquième paragraphe contient quelques déclarations finales : le« besoin impérissable de renouvellement spirituel et intellectuel » après le« bouleversement moral duvingtième siècle », la certitude« qu’avec le talent de nos enfants et de nos petits-enfants, avec leur ténacité et leur force spirituelle, ils restaureront la grandeur de la Hongrie ».
Répartition des Magyars en Hongrie selon le recensement de 2001 :
  • >90 %
  • 75-90 %
  • 73,5 %

La Loi fondamentale de la Hongrie reconnaît douzeminorités nationales :Allemands,Arméniens,Bulgares,Croates,Grecs,Polonais,Roumains,Ruthènes,Serbes,Slovaques,Slovènes,Ukrainiens, et uneminorité ethnique : lesRoms. Ces minorités bénéficient d'une reconnaissance institutionnelle et peuvent s'organiser encollectivités. Lors des recensements de population, il est possible de se revendiquer à la fois des minorités officielles mais aussi de l'attachement à la majorité magyare. L'appartenance à une minorité et à la communauté nationale n'est donc pas contradictoire. En 2001, sur 10 198 315 habitants, 9 397 432 déclarent une affinité culturelle magyare, soit 91,65 % de la population. En deuxième position, 1,26 % revendiquent l'appartenance à laminorité rom, et 0,86 % à laminorité allemande.

La répartition de la diaspora hongroise

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Article détaillé :Diaspora hongroise.
LaKossuth House, siège de la communauté réformée hongroise d'Amérique, àWashington.

La comptabilisation des membres de la diaspora hongroise repose la plupart du temps sur l'effectif des ressortissants émigrés de Hongrie, et ne tient pas compte desMagyars d'outre-frontières. Les communautés transnationales se structurent souvent selon les conditions historiques de l'expérience migratoire. On peut ainsi distinguer des premiers départs au début du siècle pour des raisons essentiellement économiques, en grande partie vers l'Europe occidentale et les Amériques, uneémigration juive pendant et après laSeconde Guerre mondiale, une émigration politique lors de l'insurrection de Budapest en 1956 puis de manière plus sporadique quelques départs après la chute du communisme, mais davantage sous la forme d'expatriation que d'émigration définitive. Certaines villes comportent d'importantes communautés hongroises.

PaysEstimation de la population d'ascendance hongroiseArticle
Drapeau des États-UnisÉtats-Unis1 563 081 (2006)[38]Hongro-Américains
Drapeau du CanadaCanada315 510 (2006)[39]Hongro-Canadiens
Drapeau d’IsraëlIsraëlentre 200 000 et 250 000 (2000)
Drapeau de l'AllemagneAllemagne120 000 (2004)[40]Hongrois en Allemagne
Drapeau de la FranceFranceentre 100 000 et 200 000 (2000)
Drapeau du Royaume-UniRoyaume-Uni80 135 (2001)Hongrois au Royaume-Uni
Drapeau du BrésilBrésil80 000 (2002)[41]Hongro-Brésiliens
Drapeau de la RussieRussie76 500 (2002)
Drapeau de l'AustralieAustralie55 000 (2002)[42]Hongro-Australiens
Drapeau de l'ArgentineArgentineentre 40 000 et 50 000 (2000)Hongrois en Argentine
Drapeau du ChiliChili40 000 (2008)Hongrois au Chili
Drapeau de la SuisseSuisseentre 20 000 et 25 000 (2000)
Drapeau de la TchéquieRépublique tchèque14 672 (2001)
Drapeau de la TurquieTurquie6 800 (2001)
Drapeau de l'IrlandeIrlande3 328 (2006)[43]
Totalentre 5 305 272 et 5 470 272 individus

La situation des minorités magyares dans le bassin des Carpates

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Article détaillé :Magyars d'outre-frontières.
Populations de langue hongroise dans le bassin des Carpates au début duXXIe siècle.

LesMagyars d'outre-frontières (határon túli magyarok) regroupent les descendants des populations magyares et assimilées qui se sont retrouvées hors des nouvelles frontières de laHongrie, redessinées en 1918 et officialisées lors dutraité de Trianon en 1920[44]. Parmi elles, certaines ont acquis la citoyenneté hongroise durant les vingt dernières années.

PaysMembres de la minorité magyareNotesArticle
Drapeau de la RoumanieRoumanie1 227 623 (2011)[45]
ainsi que 1 536Csángós[46])
Les populations de langue hongroise comptabilisées comme magyares se concentrent dans la région deTransylvanie et se répartissent en deux groupes distincts : les Magyars à proprement parler (environ 350 000), localisés dans l'ancienPartium et lesSicules (environ 825 000), localisés dans lesjudețe deCovasna etHarghita, soit lePays sicule[47]. LesCsángós sont un groupe à part, parlant un vieux dialecte hongrois, localisé en dehors du royaume de Hongrie historique, enMoldavie roumaine.Communauté magyare de Roumanie
Drapeau de la SlovaquieSlovaquie520 528 (2001)[48]Les Magyars autochtones de Slovaquie habitent une large bande de 50 à 100 km de large le long de la frontière avec la Hongrie, au sud du pays[49].Minorité magyare de Slovaquie
Drapeau de la SerbieSerbie293 299 (2002)[50]La zone d'implantation historique des Magyars de Serbie est laVoïvodine, au nord du pays.Minorité magyare de Serbie
Drapeau de l'UkraineUkraine156 600 (2001)Les Magyars d'Ukraine habitent à la frontière hongroise, enRuthénie subcarpathique.Minorité magyare d'Ukraine
Drapeau de l'AutricheAutriche40 583 (2001)[51]La minorité magyare d'Autriche habite leBurgenland, ancienne possession hongroise, cédée à l'Autriche en 1920.Minorité magyare d'Autriche
Drapeau de la CroatieCroatie16 595 (2001)[52]Il existe quelques villages de fondation magyare au nord du pays.Minorité magyare de Croatie
Drapeau de la SlovénieSlovénie6 243 (2001)Il existe quelques villages de fondation magyare à l'est du pays.Minorité magyare de Slovénie
Total2 468 405 individus

La question des descendants des autres tribus magyares

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Article détaillé :Magyars orientaux.
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Notes et références

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  1. (en) « The World Factbook », surcia.gov viaWikiwix(consulté le).
  2. « Traduction en français de la Loi fondamentale hongroise »[1] (numéro spécial duJournal officiel hongrois, version entrée en vigueur le).
  3. Etelköz est l'appellation hongroise du territoire désigné en grec par le syntagme Aτελ και Oυζoυ (Atel et Oğuz), par lequel les peuplesturcophones locaux sont identifiés dans l'œuvreDe administrando imperio de l'empereurbyzantinConstantin VII Porphyrogénète.
  4. Roumen Daskalov, Alexander Vezenkov, (en) « Entangled Histories of the Balkans - Shared Pasts, Disputed Legacies » Vol. III in Balkan Studies Library, Brill 2015(ISBN 9004290362), pp. 289-316.
  5. Alain Du Nay, André Du Nay et Árpád Kosztin, Transylvania and the Rumanians, Matthias Corvinus Publishing, 1997, 337 p.(ISBN 978-1-882785-09-4), p. 15.
  6. Olivier Gillet, « L'histoire de la Transylvanie : le différend historiographique hungaro-roumain », in :Revue belge de philologie et d'histoire, 1997, tome 75, fasc. 2, p. 457–485.
  7. Georges Castellan, « Quelques problèmes d'histoire entre Hongrois et Roumains », dansMelikov zbornik : Slovenci v zgodovini in njihovi srednjeevropski sosedje, sous la dir. de Vincenc Rajšpet al., Ljubljana, Založba ZRC, 2001, p. 153–162.
  8. مجغرية [m.ǧ.ġ.rīya] incertain, autre lecture : محفرية [m.ḥ.f.rīya].(hu) LorándBenkő (dir.),A magyar nyelv történeti-etimológiai szótára II. (H–O) [« Dictionnaire historico-étymologique de la langue hongroise »], Budapest, Akadémiai kiadó,, « Magyar » ; voir aussi(en) IstvánZimonyi (trad. du hongrois),Muslim Sources on the Magyars in the Second Half of the 9th Century : The Magyar Chapter of the Jayhānī Tradition, Leiden,Brill,coll. « East Central and Eastern Europe in the Middle Ages, 450-1450 » (no 35),, 448 p.(ISBN 978-90-04-21437-8,lire en ligne), « The Versions and Translations of the Magyar Chapter »,p. 38 (Al-Bakri et autres versions de latradition textuelle d'Al-Jaihani (en)).
  9. (hu)Kartográfiai Vállalat Szerkesztőbizottsága,Történelmi atlasz a középiskolák számára [« Atlas historique pour les collèges »], Budapest, Kartográfiai Vállalat,(ISBN 963-351-422-3).
  10. Dictionnaire de l'Académie française.
  11. On retrouve encore aujourd'hui près de 300 mots et noms d'origine turcique dans le hongrois moderne, empruntés à diverses époques.
  12. (en) Bea Szeifert, Dániel Gerberet al.,Tracing genetic connections of ancient Hungarians to the 6-14th century populations of the Volga-Ural region, biorxiv.org, 28 avril 2022
  13. (en) Endre Neparaczkiet al.,Y-chromosome haplogroups from Hun, Avar and conquering Hungarian period nomadic people of the Carpathian Basin,Scientific Reports, volume 9, Article numéro: 16569, novembre 2019.
  14. (en) Erzsébet Fóthiet al.,Genetic analysis of male Hungarian Conquerors: European and Asian paternal lineages of the conquering Hungarian tribes,Archaeological and Anthropological Sciences, volume 12, Article numéro: 31, 2020.
  15. (en) Zoltán Marótiet al.,Whole genome analysis sheds light on the genetic origin of Huns, Avars and conquering Hungarians, biorxiv.org, 20 janvier 2022, doi.org/10.1101/2022.01.19.476915
  16. Marc Bloch,La société féodale, pages 29-31, Albin Michel, 1994.
  17. Annales de Fulda,remacle.org.
  18. Comme d'ailleurs d'autres peuples des steppes ; c'est l'ancêtre du « steak tartare ».
  19. Geneviève Buhrer-Thierry, « Les Hongrois en Europe : derniers « envahisseurs » venus des steppes ? », université de Paris-Est, Marne-la-Vallée, EA 3350, Analyse Comparée des Pouvoirs.
  20. Nom évolué en Magyar.
  21. Gina Fasoli, « Points de vue sur les incursions hongroises en Europe auXe siècle »,Cahiers de civilisation médiévale.2e année (N⁰ 5), janvier-mars 1959.p. 17-35.
  22. Adam de Brême,Gesta Hammaburgensis ecclesie pontificum.
  23. Souvent confondus avec d'autres peuples de cavaliers nomades venus des steppes, notamment des peuples turco-mongols comme lesPétchenègues.
  24. Gina Fasoli, « Points de vue sur les incursions hongroises en Europe auXe siècle », 1959.
  25. René Bustan,Les relations roumano-hongroises dans la perspective de la construction européenne,p. 119, Éditions Publibook, 2007.
  26. Romulus Seișanu,La Roumanie, Universul, 1936.
  27. Dans saChronique des Slaves (enlatin :Chronica Slavorum), Livre I (« Sur la différence entre les Slaves »), le chroniqueur saxonHelmold de Bosau dira à propos du royaume de Hongrie : « quelques-uns ajoutent encore la Hongrie au pays desSlaves, parce que les Hongrois n'en diffèrent, ni par les habitudes, ni par la langue, car l'étendue de lalangue slave les surpasse… » (voulait-il dire que les Slaves étaient dans le royaume de Hongrie plus nombreux que les Magyars, ces derniers ne formant qu'uneminorité dominante ?) ; malgré cette assimilation progressive durant près de mille ans, en 1918, les habitants de laGrande Hongrie magyarophones et catholiques ou protestants ne forment pas encore tout à fait la moitié de la population selon le recensement austro-hongrois de 1910, mais ils ont un statut privilégié : au Parlement de Budapest, sur453 députés, 372 sont magyars (voir Jean Bérenger,L'Autriche-Hongrie : 1815-1918, Armand Colin 1998,(ISBN 978-2200217433) et 2200217439).
  28. (hu)Elek Fényes,Magyarország' statistikája, Pest : Trattner-Kérolyi Tulajdona, 1842, p. 33 (lire en ligne).
  29. Tableau en français (avec quelques erreurs), tiré de l'ouvrageLe Panlatinisme (Paris : Passard, 1860, p. 186), deCyprien Robert.
  30. Divisés en plusieurs groupes :Slovaques,Ruthènes,Bulgares,Serbes,Croates, etc.
  31. Parmi lesquels de nombreuxLorrains arrivés dans le royaume de Hongrie auXVIIIe siècle à l'invitation de l'impératrice Marie-Thérèse.
  32. (hu) Elek Fényes,Magyarország' statistikája, Pest : Trattner-Kérolyi Tulajdona, 1842, p. 34 (lire en ligne).
  33. Anatole Marga,Géographie militaire (France et Europe), Paris : Berger-Levrault etCie, 1884, p. 21 (lire en ligne).
  34. C'est-à-dire les Slaves du Sud, principalement les Slovènes, les Croates et les Serbes.
  35. Christopher Clark (trad. Marie-Anne de Béru),Les somnambules : été 1914, comment l'Europe a marché vers la guerre [« The sleepwalkers: how Europe went to war in 1914 »], Paris, Flammarion,coll. « Au fil de l'histoire »,(ISBN 978-2-08-121648-8),p. 82.
  36. Pierre Renouvin,La Crise européenne et la Première Guerre mondiale, Paris, Presses universitaires de France,coll. « Peuples et civilisations » (no 19), (1re éd. 1934),p. 96.
  37. (en)Fiche langue[hun] dans la base de données linguistique Ethnologue..
  38. 2006 Community Survey.
  39. Canadian Census 2006.
  40. « Hungarians in Germany »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)(consulté le).
  41. Hungarians in Brazil.
  42. Estimation 2002.
  43. « Irish census 2006 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)(consulté le).
  44. LesArbitrages de Vienne(1938 et 1940), intervenus sous l'influence de l'Allemagne et de l'Italie restituent à la Hongrie les régions à fortes minorités hongroises (ponctuellement majoritaires dans certains districts) au sud de laSlovaquie, enUkraine subcarpathique, dans le nord-ouest de laRoumanie en Transylvanie ainsi qu'enVoïvodine, dans actuelleSerbie.
  45. Recensement roumain de 2011.
  46. 1 536 personnes se sont déclarés Csángós lors du recensement roumain de 2011. L'estimation du nombre de Csángós est pourtant plus élevée : ainsi, leConseil de l'Europe estime leur nombre à 260 000.
  47. (en) Patrick Heenan et Monique Lamontagne,The Central and Eastern Europe Handbook, Londres,Taylor & Francis,, 305 p.(ISBN 978-1-57958-089-6,lire en ligne),p. 70.
  48. « Language Ideologies: Critical Perspectives on the Official English Movement »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)(consulté le).
  49. (en) Roseann Duenas Gonzalez et Ildiko Melis,Language Ideologies : Critical Perspectives on the Official English Movement, Urbana, Lawrence Erlbaum Associates,, 468 p., poche(ISBN 978-0-8058-4054-4,LCCN 00055887,lire en ligne),p. 302.
  50. Recensement serbe de 2002.
  51. Austrian census 2001.
  52. (en)« World Directory of Minorities and Indigenous Peoples - Croatia : Overview (2001 census data) »[archive du],United Nations High Commissioner for Refugees,(consulté le).

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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v ·m
Peuples d’Europe, selon « National Minorities In Europe »
> 50 millions
> 20 millions
> 5 millions
< 5 millions
Christoph Pan, Beate Sibylle Pfeil, Michael Geistlinger,National Minorities In Europe, Purdue University Press, 2004(ISBN 978-3700314431) : « The Peoples of Europe by Demographic Size », table 1,p. 11f.
v ·m
Minorités nationales et ethniques deHongrie
Minorités nationales
Minorité ethnique
Cadre juridique
Magyars
v ·m
Représentations des minorités de langue hongroise et des Hongrois en diaspora
Diaspora hongroise
Minorités magyares
Groupes liés
Églises
Partis politiques
Médias
Organisations institutionnelles, culturelles et scientifiques
Langue hongroise
v ·m
Finnois de la Baltique
Finnois de la Volga
Samis
Permiens
Ougriens
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