Le principal cours d'eau de Madrid est leManzanares, qui traverse la ville du nord au sud en passant par lemont du Pardo, où il alimente le barrage du même nom. C'est là qu'il reçoit les eaux des ruisseaux Manina et Tejada. Une fois le mont dépassé, la rivière poursuit son cours par la cité universitaire, puis brièvement par laCasa de Campo, où le ruisseau Meaques se jette dans son lit.
Le Manzanares baigne ensuite l'espace urbain, vers le pont du Roi, où il est rejoint par le ruisseau Leganitos et par une autre rue qui passe sous la rue de Ségovie. Puis c'est au tour du ruisseau de la Fuente Castellana de s'y fondre. Il sert ensuite de frontière entre plusieurs arrondissements de la capitale, laissant au sud-ouest laLatina,Carabanchel,Usera etVillaverde et, au nord-est,Centro,Arganzuela,Puente de Vallecas etVilla de Vallecas. À la limite entre Arganzuela et Puente de Vallecas, il reçoit les eaux de l'Abroñigal, dont le lit coïncide presque totalement avec le parcours de l'autoroute M-30, et celles du Butarque, non loin de l'arrondissement de Villaverde.
Lorsqu'il quitte la ville proprement dite, le Manzanares entre àGetafe par l'est, voyant ainsi le ruisseau Culebro le rejoindre. C'est àRivas-Vaciamadrid qu'il se jette dans leJarama.
Plan de Madrid par Pedro Teixeira (1656).Plan de Madrid (1762).
Le centre historique de Madrid correspond à l'anciennemédina, construite sur un emplacement stratégique. À cette époque, elle permet en effet de dominer la vallée du Manzanares, traversable àgué à cet endroit. L'extension de la ville originelle est limitée par la rivière ainsi que par un fossé aujourd'hui occupé par la rue de Ségovie. Au nord s'élève la forteresse musulmane (alcazaba) et au sud s'étendent les quartiersmozarabe etjuif.
LorsquePhilippe II hisse Madrid au rang de capitale, elle n'est pas apte à recevoir la Cour et l'ensemble des administrations afférentes. Conjointement avec les autorités locales, la Couronne établit un règlement intituléCarga de Aposento qui stipule que tout propriétaire d'un bâtiment de plus d'un étage doit céder l'un de ses niveaux pour le logement des fonctionnaires et du personnel de la Cour. Mécontents de cette décision, de nombreux Madrilènes réagissent en faisant construire les fameusescasas a la malicia. Il s'agit de demeures ne comportant qu'un seul véritable étage, de sorte que leur propriétaire n'a pas à obtempérer audit règlement. Cette façon de contourner la loi a pour conséquence un rapideétalement urbain qui se réalise en une quarantaine d'années.Ce phénomène, par la suite conjugué à une nouvelle croissance en hauteur des bâtiments, configure l'essentiel de la morphologie de Madrid jusqu'auXIXe siècle.
L'inévitable développement urbain se voit limité par le cours du Manzanares et Madrid doit par conséquent s'étendre vers l'est. À partir du règne deCharles III, les artères qui débouchent sur l'actuel Prado deviennent des espaces de divertissement et de villégiature de l'aristocratie. C'est d'ailleurs à cette époque que la Couronne conçoit lepaseo del Prado, premier tronçon d'un axe nord-sud qui s'étend aujourd'hui jusqu'aupaseo de la Castellana.
Le périphériqueM-30 définit le centre de la capitale, surnommé « amande centrale » (almendra central). Au-delà, Madrid comprend pour l'essentiel d'anciennes communes annexées après laguerre civile. Il s'agit également de quartiers nouveaux édifiés sur d'anciens terrains agricoles ou en remplacement de bidonvilles.
Madrid abrite le plus grandbidonville d’Europe occidentale : Cañada Real Galiana, où vivent 40 000 personnes dans des conditions insalubres[5]. La ville compte plus de 150 000 logements vacants, soit environ 10 % du nombre total de logements[6].
L'Espagne est l'un des pays d'Europe où les familles doivent consacrer le plus d’argent au paiement de leur logement. Les loyers sont particulièrement élevés dans la région de Madrid, où une personne payée au salaire minimal consacre ainsi en moyenne 65 % de ses revenus pour se loger[7].
La plus ancienne attestation de nom de la ville remonte à932 dans un document latin,Ad civitatem quae dicitur Magerit « vers la ville qu'on appelle Magerit ».
Selon l'orientaliste Jaime Oliver Asín, le terme deMagerit était également connu encastillan ancien.
Ce vocable, qui se prononceMaŷriţ ouMaǧrīţ pourrait se rapprocher Maghreb (arabe : المغرب (al-Mağrib), « le Couchant, l'Occident, l'Ouest », ou de l'arabeMaǧra (مَجْرَى), qui pourrait désigner selon, unruisseau, uncanal ou encore peut-être unaqueduc[8],[9]. Un des deux pluriels de ce nom estMaǧriat (مجريات), terme qui fait référence à un cours d'eau avec des ruisseaux. AuXIIe siècle, le toponyme évolue versMadrit puis versMadrid, dénomination attestée auXIVe siècle[10].
D'autres étymologies existent, ainsi celle qui rapproche ce nom du termemadroño, qui désigne l'arbousier enespagnol. Cet arbre, présent sur les armoiries de la ville, était vraisemblablement le seul qui poussait dans la région à l'époque où le roiAlphonse VI s'en empara, au milieu duXIe siècle.
Madrid appartient définitivement auroyaume de Castille quandAlphonse VI prend la ville deTolède en 1085. Mais en 1109, la ville est détruite par lesAlmoravides qui ne sont expulsés définitivement de la région qu'en 1132, après la victoire d'Alphonse VII àVillarrubia de los Ojos. Madrid étend progressivement sa domination sur d'autres villes commeSégovie.
Au cours des siècles suivants, le développement de la ville se poursuit, avec notamment la construction d'édifices religieux.
LesCortes de Castille se tiennent pour la première fois à Madrid en 1309 sous le règne deFerdinand IV. Elles ont de nouveau lieu en 1329, 1339, 1391, 1393, 1419 et deux fois en 1435. Après l'unification des royaumes d'Espagne sous une couronne commune, lesCortes sont convoquées à Madrid avec une plus grande fréquence.
Fête à la Plaza Mayor, par Juan de la Corte (XVIIe siècle).
Lors de laguerre des Communautés de Castille, menée par Juan de Zapata, Madrid rejoint le soulèvement contreCharles Quint et les révoltés prennent la forteresse de la ville le. Cependant, après la défaite descomuneros àVillalar, la ville est assiégée et occupée par les troupes royales à la mi-.
En, alors que la ville compte déjà 30 000 habitants, Philippe II transporte la cour deTolède à Madrid, l'installant dans l'antique alcazar. Il fait ainsi de la ville la capitale du royaume d'Espagne[11].
Madrid perd provisoirement son titre de siège du pouvoir royal quandPhilippe III décide le d'installer la cour àValladolid. Cependant, face au mécontentement populaire, la ville retrouve son statut de capitale de l'Espagne le[12].
Avec l'installation définitive de la Cour à Madrid, sa population commence à augmenter de manière significative. En 1625,Philippe IV fait abattre les murailles de la ville, déjà dépassées par l'urbanisation, et fait édifier une nouvelle enceinte exclusivement pour des raisons fiscales. Les fonctions du gouvernement sont centralisées dans l'Alcázar royal, un ensemble de bâtiments situés sur le terrain occupé plus tard par le palais royal et la place d'Orient.
Dans le même temps, le palais du Buen Retiro fait l'objet d'une extension connue sous le nom deCasón del Buen Retiro.
En 1700, Madrid voit arriverPhilippe V, le premier roi de la dynastie des Bourbons,
Le changement de dynastie donne une nouvelle impulsion à la capitale. Au goût des Bourbons, celle-ci est sombre, parcourue de rues étroites et encombrées, sans système d'égout. Il s'agit pour eux d'élever la ville au rang d'autres capitales européennes.
Le, un incendie détruit l'Alcázar, symbole de la dynastie des Habsbourg en Espagne (événement malheureux à l'origine de la disparition d'un tiers de la collection royale de peintures). Philippe V décide de la construction d'un nouveau palais royal dont la première pierre est posée dès le.
En outre, le monarque soutient l'édification de diverses infrastructures (ponts, hôpitaux, parcs, fontaines, bâtiments à usage scientifique) et promeut des ordonnances relatives à l'assainissement.
LaCasa de Correos (« maison de la Poste »), actuel siège du gouvernement de la communauté autonome de Madrid, est édifiée à partir de 1766 sous l'impulsion deCharles III. Le parc du Buen Retiro est ouvert au public l'année suivante.
Le, le peuple de Madrid sesoulève contre les troupes françaises stationnées sur place, ce qui marque le début de lacampagne d'Espagne deNapoléonIer, qui installe son frèreJoseph sur le trône espagnol. Ladite révolte est immortalisée parFrancisco de Goya dans uncélèbre tableau, tout comme l'est la répression effectuée par les Français le3 mai.
Le roi Joseph lance des projets visant à réaménager et aérer le centre de la ville. Il projette en effet plusieurs places majeures comme celle d'Orient ouSainte-Anne. Il fait également transférer les cimetières à l'extérieur de la ville[13].En 1812, il doit cependant fuir Madrid après labataille de Majadahonda et les troupes françaises sont expulsées d'Espagne un an plus tard. Le,Ferdinand VII fait une entrée triomphale dans les rues de Madrid.
Les processus successifs dedésamortissement modifient radicalement le système depropriété immobilière. Ils favorisent également la concentration des collections artistiques en un seul lieu (musée de la Trinité, futur musée du Prado, ouvert en 1819) ainsi que le rapprochement de l'université d'Alcalá de Henares, qui devient par la suite l'Université complutense.
Le, un soulèvement de la Garde royale est étouffé après des affrontements au Prado et sur la Plaza Mayor. Le, legénéral Riego est pendu, puis décapité[14].
En 1831, la ville ouvre une despremières bourses de valeurs d'Europe[15], cinq ans après l'inauguration dupalais Brongniart àParis. Cette période correspond en effet à un accroissement démographique et économique qui fait disparaître la ville pré-industrielle.
Le règne d'Isabelle II est marqué par l'entrée de la ville dans l'ère technologique moderne, avec notamment l'ouverture des premières lignes dechemin de fer en Espagne, qui s'organisent peu à peu en étoile autour de la capitale. Cette dernière se dote logiquement de gares permettant d'accueillir les voyageurs —Atocha, Delicias et du Nord (aujourd'hui Príncipe Pío). Le premier trajet ferroviaire depuis Madrid ouvre le et mène jusqu'àAranjuez. Les travaux du canal Isabelle-II, vaste réseau d'adduction et d'épuration des eaux, commencent la même année.
Un semblable mouvement de modernisation peut également être observé dans le domaine artistique avec l'inauguration duThéâtre royal le. En matière littéraire, les bouleversements de l'époque stimulent la créativité d'auteurs commeRamón de Mesonero Romanos. Ce dernier est célèbre pour ses tableaux de genre de la vie à Madrid typiques ducostumbrismo. Par ailleurs, un travail de conservation du patrimoine littéraire est engagé avec la création de laBibliothèque nationale en 1866.
En 1868, la muraille de Philippe IV est complètement abattue, ce qui permet aux plans d'urbanisme modernes de voir le jour. C'est notamment le cas du projet de Carlos María de Castro dès 1860 et surtout de celui deJosé de Salamanca. De telles planifications s'inscrivent de façon générale dans le mouvement desensanches, ces extensions urbaines rationnelles et ordonnées, à l'image de l'Eixample àBarcelone[16].
Les grands travaux se poursuivent. L'édification de lacathédrale de l'Almudena commence le. De son côté, l'architecteCarlos Velasco Peinado présente son projet deGran Via qui reproduit, avec son quartier des affaires, le goûtautrichien pour l'architecture grandiose.Comme toutes les grandes capitales européennes, Madrid se dote d'unmétro dont lapremière ligne ouvre en 1919.
Les autorités visitant les travaux du métro de Madrid (janvier 1919).
Cela n'empêche pas la pensée scientifique de se développer dans la ville et de rayonner à l'international. À titre d'exemple, le, Madrid reçoit la visite d'Albert Einstein, qui participe à plusieurs conférences à l'université, à l'Athénée et à l'Académie royale. À cette occasion, il est reçu par la famille royale[17].
La fin des années 1920 et le début des années 1930 voient de plus l'inauguration de lieux emblématiques de la capitale tels que les arènes deLas Ventas et l'aéroport de Barajas.
Toutefois, l'époque est surtout restée dans les livres d'histoire par la proclamation de laSeconde République espagnole à Madrid le. Cet événement fait suite à la victoire des républicains auxélections municipales deux jours plus tôt.
Signalement de restes de la Guerre civile dans les hauteurs de la Casa de Campo, en 2021.
Le début de laguerre civile qui entraîne le renversement de la République ne permet pas aux nationalistes, dont les premiers mouvements sont écrasés par les forces armées loyalistes, de conquérir Madrid. Les autorités locales décident alors de réprimer les opposants au régime républicain par le biais d'exécutions sommaires de prisonniers qui suivent lessacas de presos. Elles tentent d'obtenir des informations sur le campfranquiste en ayant recours aux arrestations et à latorture, notamment dans le cadre dechecas (lieux illégaux d'interrogatoire). Une des plus célèbres d'entre elles se trouve dans les sous-sol duCercle des Beaux-Arts.
De fait, dans la capitale, des tensions précèdent déjà le déclenchement du conflit. Ainsi le lieutenant de laGuardia de Asalto (corps de police républicain) José Castillo est-il assassiné le, puis, quelques heures plus tard, le député monarchisteJosé Calvo Sotelo. De même, le, des manifestants exigent la distribution d'armes devant les rumeurs de renversement de la République.
Le, Madrid est bombardée par les troupes rebelles. Pour faire face aux combats, la première junte de défense de la ville est créée le, puis le gouvernement décide de quitter Madrid le pour établir la capitale de la République àValence. Le lendemain commence labataille de Madrid.
En tant que bastion républicain, la capitale se défend contre les attaques rebelles pendant plus de deux ans, ce qui pousse les troupes franquistes à la contourner. Toutefois, après la chute du gouvernement, qui s'est réfugié enCatalogne en, Madrid dépose les armes au début de 1939. La chute de la ville marque la victoire finale des nationalistes.
De1948 à1954, la commune de Madrid va intégrer dans ses limites les communes de Fuencarral, Aravaca, El Pardo, Chamartín de la Rosa, Hortaleza, Canillas, Canillejas, Barajas, Vicálvaro, Vallecas, Villaverde, Carabanchel Bajo et Carabanchel Alto.
Le, le zoo de Madrid est inauguré à la Casa de Campo.
Le, l'organisation séparatiste basqueETA assassine le président du Gouvernement,Luis Carrero Blanco, dans la rue Claudio Coello.
Deux ans plus tard, Francisco Franco meurt le des suites d'une grave maladie.Juan Carlos est proclamé roi d'Espagne, et le il signe la nouvelle Constitution faisant de l'Espagne une monarchie constitutionnelle. La Constitution entre en application deux jours plus tard.
En 1981, le colonelAntonio Tejero Molina prend d'assaut leCongrès des députés, mais le roi, soutenu par la population espagnole, s'oppose fermement au coup d'État.
Le, la ville est frappée par desattentats islamistes qui causent la mort de191 personnes.
Depuis la fin duXXe siècle, Madrid s'est affirmée comme l'une des grandes capitales européennes tant sur le plan économique que culturel, avec un très grand dynamisme et une forte croissance.
Bien qu'elle soit la résidence de la cour depuis 1561, la ville n'a obtenu le statut juridique de capitale qu'avec l'avènement de la Seconde République et la promulgation de saConstitution. Historiquement, Madrid n'a jamais joui officiellement du titre deciudad (« ville »), ayant dû se contenter de celui devilla (« bourgade »). Sous le régime franquiste, la loi du relative au régime spécial de Madrid confirme le statut de capitale, décision définitivement entérinée par la constitution de 1978. En 2006, le Parlement national adopte la loi relative au statut de capitale et au régime spécial de Madrid[18].
Lamairie (Ayuntamiento), qui gouverne et administre la municipalité, est formé par : une assemblée délibérante (Pleno), composé de57 conseillers municipaux élus auscrutin proportionnel pour quatre ans; lemaire (alcalde), qui est investi par lePleno parmi ses membres; et laJunta de Gobierno, un organe collégial exécutif ou le maire, ses adjoints (tenientes de alcalde) et les conseillers responsables des différents secteurs du gouvernement (tous nommés à titre facultatif par le maire parmi les conseillers municipaux) se rencontrent.
Comme dans le reste des municipalités espagnoles, le maire exerce la présidence de la plénière par défaut, mais il peut déléguer la présidence à un autre conseiller.
Depuis 2007, le siège principal de la mairie est dans lepalais de Cybèle.
Pour l'année 2018, le budget de la ville s'élève à la somme de 4 761 578 658 euros[19].
Les enquêtes d'opinion font ressortir que la sensibilité politique des électeurs madrilènes est notamment liée à leurclasse sociale. La droite est majoritaire auprès des 35 % d'habitants les plus riches de la ville, alors que la gauche est majoritaire auprès des 65 % des habitants les plus pauvres. Cette polarisation s'accroit dès lors que les écarts de revenu augmentent. LeParti Populaire (PP) et ses alliés ont cependant gagné la plupart des élections locales depuis le début des années 1990, notamment grâce à une mobilisation électorale traditionnellement plus élevée des classes aisées que des classes populaires et à un soutien plus marqué à la droite dans les quartiers à haut revenu qu'à la gauche dans les quartiers à faible et moyen revenu[20].
La population de Madrid a connu une lente augmentation entre 1877 et 1960 en raison de l'incorporation de diverses communes limitrophes : La Alameda, Aravaca, Barajas de Madrid, Canillas, Canillejas, Carabanchel Alto, Carabanchel Bajo, Chamartín de la Rosa, Fuencarral, Hortaleza, El Pardo, Vallecas, Vicálvaro et Villaverde. Avec l'industrialisation et l'exode rural, la population explose à partir desannées 1960. Elle triple ainsi entre le recensement de 1940 et celui de 1970, ce qui, conjugué à l'absence de plans d'urbanisation, entraîne la création de zones résidentielles anarchiques et de bidonvilles, principalement au sud de la capitale. Les services publics fondamentaux ne s'y installent que plusieurs années après[21].
Dès lesannées 1970, la croissance profite aux communes suburbaines et Madrid perd des habitants. Il faut attendre 1995 pour que la croissance de la population municipale reprenne, principalement grâce à l'immigration étrangère[22]. Ainsi, selon les données officielles du, la population atteint environ3,3 millions d'habitants contre2,9 millions selon le recensement de 2001.
En, l'aire urbaine de Madrid, qui s'étale aussi sur laCastille-La Manche et laCastille-et-León, compte environ 7 millions d'habitants et la Communauté, plus de6 millions.
En 2008, 16,9 % des Madrilènes ne sont pas originaires d'Espagne. Depuis le milieu des années 1990, en effet, la communauté de Madrid, plus encore que le reste du pays, voit arriver des milliers d'immigrants d'Afrique (notamment duMaroc), d'Amérique latine (notamment d'Équateur, deColombie et deBolivie), d'Europe de l'Est (notamment deRoumanie et deBulgarie) et d'Asie (notamment deChine et duPakistan).
Le quartier s'étend entre la vasteplace Colomb, qui honoreChristophe Colomb, et la place Alonso Martínez. Il est bordé à l'est par le cours des Récollets et au sud par Chueca. C'est un quartier calme au charme discret, étroitement surveillé car il abrite les plus hautes institutions judiciaires espagnoles (le Tribunal suprême, l'Audience nationale — où sont jugées les grandes affaires criminelles, notamment celles liées au terrorisme basque ou islamique — et le Conseil général du pouvoir judiciaire) ainsi que le ministère de l'Intérieur, le siège du Parti populaire, l'Institut français de Madrid.
Ce quartier doit son nom à l'ancien ermitage d'Atocha, aujourd'hui basilique. Ici se trouve lagareRenfe d'Atocha, qui est la plus ancienne de Madrid et la plus grande d'Espagne. Construite en 1851, elle est célèbre pour son hall, qui abrite un jardin tropical, et, plus tragiquement, pour avoir été le point de convergence des trains de banlieue (cercanías) frappés par lesattentats du 11 mars 2004. Un monument érigé à la mémoire des victimes, prend la forme d'un grand cylindre de verre. En face de la gare, s'élève leCentre d'Art Reina Sofía, musée national d'art contemporain qui abrite des pièces maîtresses deJuan Gris,Joan Miró,Salvador Dalí etPablo Picasso, dont le fameuxGuernica.
Quartier très animé lors de laMovida madrilène,Chueca avait été déserté dans les années1980, devenant un repaire d'héroïnomanes. Ayant bénéficié, depuis, de l'évolution urbaine et d'une politique de réhabilitation de la municipalité, Chueca est devenu un quartier branché d'avant-garde, où restaurants, bars et discothèques côtoient les boutiques de mode. C'est aujourd'hui le quartiergay de la ville. Organisé autour de laplaza Chueca, petite place haute en couleur, il est séparé du quartier voisin de Malasaña par deux rues commerçantes très animées, lacalle de Fuencarral et lacalle de Hortaleza, bordées de nombreux magasins de jeunes stylistes, d'objets design ou de musique électronique.
La « grand-rue » est l'avenue la plus importante du centre historique, regroupantactuellement[C'est-à-dire ?] de nombreux centres de services : cinémas, théâtres, hôtels, grands magasins, banques, ainsi que le siège central deTelefónica.
Plaza del Dos de Mayo, un lieu emblématique du quartier de Malasaña.CroisementGran Vía et rue d'AlcalaGran Vía
En1886, l'architecte Carlos Velasco Peinado proposa un projet de « Gran Via » à la municipalité, entre lacalle Alcalá et la place San Marcial, actuelle place d'Espagne. En1898, la municipalité demanda aux architectes Francisco Andrés Octavio et Jose Lopez Sallavery d'étudier un projet de prolongement de la rue Preciados, approuvé en 1901[23].
Les premiers travaux pour sa construction débutèrent par la pose de la première pierre par le roiAlphonse XIII le, selon un plan d'aménagement de la ville de1862[24]. Avec ce grand projet d'urbanisme, s'inspirant deNew York, s'affirma un style néo-classique madrilène établi par des architectes commeAntonio Palacios, Muguruza et Zuazo.
Durant la guerre civile, de nombreux bâtiments furent la cible des bombardements aériens ou de l'artillerieFranquiste et dont les traces de balle sont encore visibles sur de nombreux édifices. Pendant la dictature elle porta le nom d'« avenue José Antonio » en hommage àJosé Antonio Primo de Rivera, puis elle retrouva son nom originel après la mort deFranco.
Quartier du centre historique, qui se déplie en petites rues tortueuses au sud de laplaza Mayor, de part et d'autre de lacalle Mayor. Très fréquentée par les étudiants pour son charme, sa douceur de vivre et ses bars à tapas, la Latina entre en effervescence chaque dimanche matin à l'occasion duRastro, le marché aux puces de Madrid, dont la tradition remonte à plusieurs siècles. C'est un immense marché en plein air où touristes et Madrilènes s'agglutinent en fin de matinée, autant pour y dénicher d'insolites objets que pour profiter de son ambiance festive.
Originellement dénomméMaravillas, le quartier fut ensuite adopté sous le nom officiel deMalasaña.Manuela Malasaña était une jeune fille de lacalle de San Andrés, tuée lors dusoulèvement du dos de mayo sous l'occupation napoléonienne en1808. Le quartier est aussi souvent désigné sous le nom deTribunal.
Lieu incontournable de la vie nocturne madrilène, organisé autour de laplaza del Dos de Mayo et de la station de métro Tribunal, Malasaña est un quartier vivant et bigarré, dont les rues étroites abritent d'innombrables bars et discothèques attirant une clientèle jeune et animée, principalement étudiante. Le mouvement de lamovida est né dans ces rues et dans des locaux qui existent toujours tels que laVia Lactea ou laNueva Visión.
LaPuerta del Sol est située au centre de la ville et elle en symbolise le cœur. Elle est aussi lepoint kilométrique zéro des distances à Madrid, elle est au centre géométrique du pays. La place est totalement piétonne depuis 2020[25].
Lemusée du Prado est l'un des plus importants musées au monde consacré principalement à la peinture. Cette pinacothèque est qualifiée, à défaut d'être la plus complète, comme la plus riche en raison de l'accumulation de chefs-d'œuvre. Sa collection se concentre sur la peinture antérieure auXXe siècle, en particulier l'espagnole, l'italienne et laflamande.
Les rues Preciados/Carmen et Serrano/Goya, hauts lieux du commerce de luxe avec de nombreuses enseignes de marque. Les grands magasins y ont aussi pignon sur rue, commeEl Corte Inglés.
Le système de santé publique de la région de Madrid est le moins bien financé d’Espagne, la santé étant une compétence du gouvernement régional. Du fait du manque de moyens et de personnels, les soignants font état d’une surcharge de travail ingérable tandis que les délais de prise en charge des patients s’allongent. Il faut, en 2022, entre deux et trois semaines pour obtenir un rendez-vous avec un médecin généraliste[27].
En novembre 2022 plusieurs centaines de milliers de personnes défilent pour dénoncer la mauvaise gestion de la présidente de régionIsabel Díaz Ayuso et contre sa volonté de poursuivre la privatisation du secteur[27].
Lemétro de Madrid offre un réseau dense qui le place en tête des systèmes de transports publics mondiaux. Il est ouvert de6 h à1 h 30. En parallèle, unréseau de tramway ainsi qu'un réseau de215lignes d'autobus irriguent la ville.
Enfin, on retrouve leCercanías Madrid, qui relie le centre à la périphérie de la capitale espagnole.
Le, le conseil municipal vote le plan « Madrid central » qui vise à restreindre l'accès au centre-ville pour donner la priorité aux piétons et aux résidents, ainsi qu'aux transports publics et aux véhicules propres[29].
150 caméras contrôlent les immatriculations des véhicules entrant par les voies d'accès au cœur de la capitale sur 5,2 kilomètres carrés autour de la Puerta del Sol et la Plaza Mayor. Les voitures des habitants du quartier, les véhicules peu polluants (hybrides ou à énergie verte), les services d'urgence ou de livraison, ainsi que les transports publics, taxis et VTC, peuvent librement accéder à la zone. Les places de stationnement en surface sont réservées aux résidents. Les autres véhicules avec éco-vignettes (diesel postérieur à 2006 et essence postérieur à l'année 2000), sont autorisés à entrer, à condition de se diriger vers un parking. La vitesse est limitée à 30 kilomètres à l'heure dans les rues à deux voies.
Un an après son application, un rapport de la fédération Transport & Environment salue les résultats de ce plan et estime qu'il a permis de réduire de 32 % les émissions de dioxyde d'azote (NO2) entre et. Il s'agit du meilleur taux d'amélioration de la qualité de l'air en Europe[30].
L'aéroport Adolfo Suárez Madrid-Barajas est situé à 13 km au nord-est de Madrid. Son trafic a été victime de la crise économique en 2008 qui a durement frappé l'Espagne, la fréquentation a chuté de près de 22% entre 2008 et 2013 passant de 50,8 millions à 39,7 millions de passagers. En 2019 l'aéroport a accueilli 61,7 millions de passagers soit une augmentation de 6,6 % par rapport a 2018.
À partir du règne dePhilippe II la ville est devenue capitale. Pendant de nombreuses années, la ville resta une ville administrative, centralisant les activités de l'État.
L'industrialisation est arrivée de façon massive après laguerre civile. Elle a été concentrée dans les domaines de mécanique de précision, électronique, pharmaceutique...
Le centralisme étatique favorisa la croissance économique de la ville. De nombreuses entreprises y installèrent leur siège national pendant cette période.
Récemment, le phénomène de désindustrialisation urbaine a laissé place à des activités tertiaires. Elles ne se limitent plus à l'administration d'État, mais sont surtout financières et liées aux communications (foires, conférences, trafic aéroportuaire).
Madrid est le plus grand centre d'affaires en Espagne : en 2008, 72 % des 2 000 plus grandes entreprises en Espagne avaient leur siège à Madrid [83]. Et maintenant, 50,1 % des revenus des 5 000 plus grandes entreprises espagnoles sont générés par les sociétés dont le siège est à Madrid, ce qui représente 31,8 % d'entre eux [84].Son économie est aussi tournée vers l'automobile avec le groupe françaisPSA, la construction navale (composants), l'agroalimentaire, l'industrie plastique, l'électronique, la télécommunication... Elle concentre 50 % des activités de haute technologie en Espagne (universités, centre de recherches, sièges d'entreprises...).
C'est une des villes les plus visitées en Europe, derrière Paris et Londres grâce aux nombreuses activités pour les touristes, récréatives et culturelles mais aux foires et expositions : Madrid est le principal organisateur de la foire en Europe, en termes de superficie louée par les exposants. L'IFEMA, qui organise des salons comme FITUR, Madrid Fusion, ARCO, SIMO TCI, le moteur et laCibeles Madrid Fashion Week.
La ville fait partie des destinations sensibles à la thématique dutourisme durable[32], et figure au classement des 20 villes les plus vertes établié en 2021 par le site spécialisé European Best Destinations à la15e place[33],[34].
Alors que l'Espagne en général ne compte plus les manifestations de tourismophobie, Madrid est concernée par la multiplication de pancartes hostiles aux vacanciers[32], qui ont« fleuri dans de nombreux quartiers touristiques espagnols »[32], sur les Ramblas de Barcelone ou dans certaines rues touristiques desîles Baléares[32].
La très importante industrie touristique locale a estimé qu'il est« devenu plus que vital pour une destination aussi prisée que l’Espagne de réinventer son tourisme pour satisfaire aussi bien visiteurs que locaux ».
La construction est le secteur le plus dynamique de Madrid, estimé à 8,2 % en 2005. La tendance montre une augmentation de la construction non résidentielle, entraîné par le léger ralentissement de la croissance des prix immobiliers en 2005.
C'est le secteur des services qui mène l'activité économique de Madrid, avec 85 % du total, et occupe les deux tiers de la population active. Madrid accueille notamment les fonctions administratives traditionnelles (de l'administration publique centrale), et financières (Madrid est le foyer de nombreuses entreprises qui opèrent en Espagne et en héberge la moitié du capital financier national), qui ont rejoint celles liées aux transports. Les principaux centres d'emploi et de contribution au PIB de la ville de Madrid, sont du même aéroport et l'IFEMA, le parc des expositions de la ville, avec ses 4,7 millions de visiteurs annuels est la première exposition en Espagne et un des plus importants en Europe.
Lamovida, mouvement culturel créatif, est apparue à la suite de la mort deFranco et a contribué à affirmer le caractère festif de la ville. Le mouvement initial fut favorisé parEnrique Tierno Galván, alors maire de Madrid et figure emblématique de la transition démocratique. Depuis l'operación Luna cependant, initiative de la municipalité et du gouvernement de la communauté autonome madrilène, les bars doivent fermer à trois heures, et lesbotellones sont interdits depuis 2002 (même s'ils demeurent toujours), ce qui a définitivement mis fin à la movida madrilène[réf. souhaitée].
Les principaux quartiers de la vie nocturne madrilènes sont :
Barrio de Huertas : plaza de Santa Ana, calle de la Cruz, calle del Principe ;
Barrio La Latina: calle Cava Baja, calle de los Cuchilleros, plaza Mayor, plaza Tirso de Molina ;
Madrid possède un grand nombre de magasins de mode, que ce soit au centre-ville ou dans les nombreux centres commerciaux, comme Las Rozas village/Heron City Madrid. La chaîne de grands magasins espagnole,El Corte Inglés, est aussi présente partout à Madrid (Preciados, Princesa, Salamanca, Azca...)
Les principaux quartiers commerciaux sont :
Sol/Preciados : calle Preciados, calle del Carmen, calle de la Montera, calle de las Carretas ;
Le plus célèbre club sportif de la ville de Madrid est leReal Madrid, considéré comme l'un des plus grands clubs omnisports du monde du fait, notamment, que ses sections football et basket-ball sont toutes deux les plus titrées en Championnat d'Europe des clubs. La section football réside austade Santiago Bernabéu. L'autre célèbre club de football de la ville est l'Atletico de Madrid, résidant depuis auStade Metropolitano, d'une capacité de 68 000 personnes.
Les armoiries de la ville, qui remontent auXIIe siècle, montrent unours brun avec unarbousier, une des légendes voulant que le nom originel de la cité soitUrsaria (le « pays des ours » en latin du fait de leur présence en nombre alors dans les forêts avoisinantes). Les sept étoiles présentes autour sur la partie bleue, qui représente le ciel symbolisent laGrande Ourse. Enfin, la couronne, dernier élément qui a été ajouté au blason en 1544, est le symbole de la monarchie[36].
2 mai,Fiestas del 2 de Mayo dans le quartier de Malasaña, en souvenir de l'affrontement tragique qui opposa la population aux troupes deNapoléon (1808) au cours de la guerre d'indépendance.