Pour les articles homonymes, voirMacrobe (homonymie).
Nom de naissance | Flavius Macrobius Ambrosius |
---|---|
Alias | Theodosius |
Naissance | Vers370 Sicca,province romaine d'Afrique, actuelleTunisie |
Décès | après430 |
Activité principale |
Langue d’écriture | latin |
---|---|
Mouvement | renaissance païenne duIVe siècle |
Genres | Essai philosophique, commentaire littéraire |
Œuvres principales
Macrobe (Flavius Macrobius Ambrosius Theodosius) est unécrivain,philosophe etphilologue latin, auteur desSaturnales, et duCommentaire au Songe de Scipion. Il est né vers 370 àSicca enNumidie (Afrique). C'est avecsaint Augustin etCassiodore l'un des « passeurs de témoin » à la fin de l'Antiquité romaine, notamment en ce qui concerne la question de l'âme.
Les œuvres de Macrobe sont relativement connues depuis longtemps - en fait, ses ouvrages sont lus tout au long du Moyen Âge -, mais on ne sait rien ou pratiquement rien sur leur auteur. Son patronyme est incertain, puisqu'il se désigne lui-même, ou est désigné parfois sous le nom deTheodosius. Il existe de fortes présomptions pour que Macrobe et le poèteAvianus ne soient qu'une seule et même personne. Diverses conjectures en ont fait un citoyen romain d'Afrique du Nord, d'autres un patricien espagnol venu exercer une carrière de haut fonctionnaire à Rome. On sait donc qu'il fut un haut fonctionnaire de l'Empire romain, puisque lesincipit des manuscrits portent la mention : « vir clarissimus et illustris ».Clarissimus signifie que l'on appartient à l'ordre sénatorial; ce que l'on pourrait appelerl'illustrat signifie que l'on estpréfet du prétoire oupréfet de la Ville (de Rome). Selon A. Cameron, il aurait été préfet du prétoire en 430[1].
De très récents travaux permettent de le situer dans la mouvance de la famille desSymmaque, puisque les recherches érudites sur les manuscrits ont permis d'identifier un petit-fils de Macrobe dans unesouscription de divers manuscrits portant aussi la mention d'un descendant des Symmaque. Le fils de Macrobe, dont il parle avec tendresse au début du commentaire auSonge de Scipion, s'appelleraitFlavius Macrobius Plotinus Eusthatius et son petit-fils s'appelleraitFlavius Macrobius Plotinus Eudoxus[2].
De Macrobe, nous ne connaissons que peu de textes. Son œuvre majeure, lesSaturnales, précède de peu un ouvrage qui lui aussi est dédié à son fils et qui est un commentaire à un passage du livre 6 duDe Re publica (De la République) dans lequelCicéron narre le « Songe deScipion ». Macrobe rédige ainsi unCommentaire au Songe de Scipion. Selon certains auteurs, la date de composition desSaturnales, comme la date duCommentaire au Songe de Scipion seraient à placer après 430[3].
Moins connu que les deux œuvres précédentes, on a encore de Macrobe un traité de grammaire sur les différences et ressemblances entre le grec et le latin.
LesSaturnales (Convivia primi diei Saturnaliorum) (entre 420 et 430). LesSaturnales de Macrobe appartiennent au genre littéraire du banquet philosophique (symposion), qui remonte auBanquet dePlaton. Sous forme de dialoguessocratiques, douze interlocuteurs devisent, au cours de repas pris en commun lors desSaturnales, de divers sujets religieux (fêtes religieuses romaines et en premier lieu, des Saturnales[4]. La discussion porte sur l'histoire et la philosophie et atteint un sommet avec une explication de l'œuvre deVirgile. Peut-être cebanquet est-il fait sur le modèle desDeipnosophistes du GrecAthénée. On trouve aussi dans ce dialogue de nombreux renseignements sur l'usage des aliments et leurs propriétés. Le second livre, qui est, avec le livre 7, le plus directement héritier des propos de table sympotiques, présente le récit de nombreux bons mots de personnages illustres (Cicéron et Auguste en particulier).
LeCommentaire au Songe de Scipion de Cicéron (Commentarium in Ciceronis Somnium Scipionis) (vers 430) est d'une importance particulière, car il a permis à la partie du livre VI duDe Republica deCicéron de parvenir à la postérité alors que le reste de l'ouvrage disparaissait presque tout à fait[5]. LeSonge de Scipion, c'est-à-dire le texte même de Cicéron, était ajouté sur les manuscrits médiévaux en annexe auCommentaire de Macrobe.
Les paragraphes 9 à 29 du livre VI deLa République racontent un songe (c'est donc unefabula dit Macrobe, unefiction littéraire) que faitScipion Émilien en 149 av. J.-C., alors que, jeune commandant de légion, il vient en Afrique pour participer à latroisième guerre punique. Accueilli par le roiMassinissa, il passe la soirée à écouter ses souvenirs concernantScipion l'Africain etPaul Émile. Une fois couché, il rêve qu'il s'élève vers les régions célestes, où il est accueilli par ses deux aïeuls. Ils lui montrent et lui expliquent le mécanisme ducosmos et le principe de l'immortalité de l'âme ; ils lui disent que la destinée de l'âme des hommes politiques justes s'élève au ciel après leur mort, où ils jouissent d'une béatitude éternelle.
Illustrations d'un manuscrit duXIIe siècle duCommentaire au Songe de Scipion de Cicéron :