Macbeth ou engaélique Mac Bethad mac Findlaích est le fils deFindlaech mac Ruaidrí (mort en 1020), roi deMoray, et probablement « nepos », c'est-à-dire neveu, ou petit-fils, deMalcolmII (mort en 1034). Il devient roi de Moray en1032 quand son cousinGille Comgáin mac Maíl Brigte est brûlé vif avec cinquante personnes de sa suite dans l'incendie de sa résidence[1], peut-être par ordre du roiMalcolmII mac Kenneth ou plus vraisemblablement de Macbeth[2].
Gille Comgáin et son frèreMael Coluim (mort en 1029) avaient tué en1020 Findlaech, le père de Macbeth. Macbeth épouse la veuve de Gille Comgáin,Gruoch, la fille de Boite mac Cinaeda, qui était probablement un fils deKennethII (mort en 995)[2].
Selon laChronique anglo-saxonne, MacBeth est l'un des trois rois, les deux autres étantMaelcoluim et un certain Jehmar, qui se soumettent temporairement àKnut le Grand en1031[4]. L'occasion de devenir roi mise à profit parDuncanIer dans la crise de succession en1034 est maintenant saisie par Macbeth qui devient roi des Scots[2]. Le roi de Moray affronte finalement le nouveau roi des Scots, petit-fils deMalcolmII,DuncanIer dont la campagne contre le Moray se termine en1040 par sa défaite et sa mort lors d'un combat le[5] contre Macbeth, à « Pitgaveny » près d'Elgin[2].
Quelles que soient les prétentions dynastiques de Macbeth, il est notable que son père, Findlaech, comme son cousin Mael Coluim, sont connus comme « rí Alban » lors de leursobits dans leschroniques d'Irlande, même si la base de leur pouvoir semble avoir été limitée auMoray[6]. L'accession au trône de Macbeth est peut-être simplement la prise de contrôle par le Moray du titre prestigieux de« rí Alban »[2].
Macbeth a également des domaines et de l'influence au-delà du Moray, peut-être par l'intermédiaire de son épouse Gruoch, qui est une descendante du lignage dominant issu deKennethIer. Il est mentionné comme bienfaiteur duCéli Dé deLoch Leven, à qui lui et son épouse font des donations importantes en Fothriff dans l'ouest duFife[7].
La royauté de Macbeth ne demeure néanmoins pas incontestée. En1045, il défait et tueCrinán abbé laïc deDunkeld, le père deDuncanIer[8]. Mais en1050, la position de Macbeth lui semble suffisamment stable pour qu'il puisse effectuer un pèlerinage à Rome et où il « distribue de l'argent comme des semences pour les pauvres »[9].
Macbeth est aussi sensible à l'évolution du reste du monde et en1052, il engage deuxchevaliers normands à son service ; il est le premier roi d'Écosse à recruter de tels mercenaires. En1054, il doit faire face à la compétition du fils deDuncanIer maintenant devenu adulte,Malcolm Canmore, qui avec l'appui d'une puissante armée fournie parSiward de Northumbrie envahit l'Écosse. Un sanglant combat s'ensuit le, probablement àDunsinane dans ce qui est aujourd'hui lePerthshire[10], à la suite duquel Macbeth est obligé d'abandonner à Malcolm une partie de son territoire. À partir de cette base, Malcolm se proclame prétendant au trône et tue Macbeth le[11], dans un endroit localisé par les listes royales duXIIe siècle[12] comme « Lumphanan » dans leMar, c'est-à-dire près de laDee dans l'actuelAberdeenshire[13].
Le principal bénéficiaire de sa mort est son beau-filsLulach qui devient roi. Son père, Gille Comgáin, avait été tué par Macbeth. Et il est possible que Macbeth ait finalement été vaincu par les fils des deux rois qu'il avait tués pour accéder au pouvoir. Une source postérieure et discutable avance qu'il a été inhumé àIona[2].
Le règne de Macbeth, qui succède par la force au roiDuncan, avant d’être, dix-sept ans plus tard, vaincu et renversé à son tour par le fils de Duncan,Malcolm, est surtout connu par la tragédie deWilliam ShakespeareMacbeth et par l’opéra homonyme deVerdiMacbeth de1847[2].
Que Macbeth soit ou ne soit pas « thane de Cromarty » ne peut être démontré, mais il fut certainement plus que « thane » de Moray. Boece, sans aucune source nouvelle apparente, altère ces titres en « thane de Glamis » et « thane de Cawdor » et Shakespeare suit ces attributions de titres sans fondement[2].
David Greig imagine une suite à la pièce de Shakespeare, intituléeDunsinane (2010), du nom de la forteresse où Macbeth est vaincu. Il en fait le prétexte à une réflexion sur l'État et la dictature[15].