| Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest MUJAO | |
| Idéologie | Salafisme djihadiste |
|---|---|
| Objectifs | Instauration d'uncalifat régi par lacharia |
| Fondation | |
| Date de formation | 2011 |
| Origine | Scission d'AQMI |
| Fondé par | Hamada Ould Mohamed Kheirou[1] |
| Dissolution | |
| Date de dissolution | |
| Causes | Fusion avecLes Signataires par le sang pour formerAl-Mourabitoune |
| Actions | |
| Mode opératoire | Lutte armée,guérilla,enlèvement,attentat,attentat-suicide |
| Période d'activité | 2011 - août 2013 |
| Organisation | |
| Chefs principaux | •Hamada Ould Mohamed Kheirou •Ahmed al-Tilemsi •Sultan Ould Bady •Omar Ould Hamaha •Chérif Ould Taher •Abdel Hakim •Bilal Hicham •Adnane Abou Walid al-Sahraoui |
| Membres | 500 à 1 000 |
| Financement | rançons, trafic de drogue |
| Sanctuaire | Région de Gao |
| Groupe relié | AQMI |
| Répression | |
| Considéré comme terroriste par | ONU[2] |
Guerre du Sahel | |
| modifier | |
LeMouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO, enarabe :جماعة التوحيد والجهاد في غرب أفريقيا,Jamāʿat at-tawḥīd wal-jihād fī gharb ʾafrīqqīyā) est un ancien groupe armé et une organisationterroriste d'idéologiesalafiste djihadiste née en2011 auMali, dont le socle ethnique était les Arabes maliens de larégion de Gao[3]. Le, le mouvement fusionne avecLes Signataires par le sang, pour formerAl-Mourabitoune.
Le haut commandement du MUJAO n'est pas connu avec précision. Le groupe est fondé parHamada Ould Mohamed Kheirou,Ahmed al-Tilemsi etSultan Ould Bady[4]. Auparavant membres d'AQMI, ces derniers auraient demandé la formation d'une katiba constituée de combattants arabes du nord du Mali[4]. Une autre katiba, al-Ansar, constituée de Touaregs, venait alors d'être formée[4]. Mais ils se seraient heurté à un refus du chef des forces d'AQMI au Sahel,Djamel Okacha, entraînant ainsi la scission[4].
Le porte-parole du MUJAO estAdnane Abou Walid Al-Sahraoui[5], un certain Abdel Hakim serait le responsable àGao[6] etOumar Ould Hamaha le chef de l'état-major général et de la sécurité[7].Chérif Ould Taher, grand commerçant arabelemhar soupçonné d'être un trafiquant de drogue[8], est pour sa part désigné en 2012 comme le « numéro 2 ou numéro 3 du Mujao »[9].Yoro Ould Daha était responsable de la police islamiste à Gao pour le compte du Mujao[10]
Lors de laguerre du Mali, leMUJAO compte environ 500 à 1 000 combattants[11],[12] répartis dans quatre brigades[13],[14],[15] :
Une partie des forces du Mujao est composée deArabes lemhars du Tilemsi ainsi que dePeuls, tant de la région de Gao, duMacina (des Peuls duHayré et du Seeno, à l’est de Mopti, ont rejoint le groupe pour se défendre face aux Dogons et aux Touaregs[20]) que d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest, en particulier leNigeria et laGuinée[21].
En, des sources locales rapportées par l'agence Xinhua estimaient que 40 % des effectifs du Mujao étaient originaires de Gao[3]
En janvier2013,Mathieu Guidère, universitaire et professeur d'islamologie à l'Université Toulouse - Jean Jaurès, estime que le MUJAO compte environ 500 combattants[11]. En, il indique que le MUJAO a subi de lourdes pertes lors de l'intervention française :« Il comptait entre 500 et 700 combattants, ils ne sont plus que 200 ou 300 »[22].
Dans un rapport duSénat français rendu le, il est indiqué que :« Certains estiment même que, grâce à un système de recrutement temporaire particulièrement lucratif pour les familles (600 euros forfaitaires pour un jeune de 14 à 16 ans, puis 400 euros de « revenus » par mois ont été les estimations avancées), l'effectif du MUJAO aurait pu atteindre jusqu'à 10 000 personnes (l'effectif habituellement cité est toutefois presque 10 fois moindre : entre 400 et 1 000 combattants au plus haut) »[23].
Selon une étude publiée en 2013 par la Compagnie Méditerranéenne d’Analyse et d’Intelligence Stratégique, une grande partie des fonds servant à financer les opérations du MUJAO proviennent du trafic de drogue. Le MUJAO finance ainsi le recrutement de nouveaux combattants et l’achat d’armes en captant une partie de lacocaïne en provenance d’Amérique Latine et transitant par l’Afrique de l’Ouest en chemin vers l’Europe[24].
Selon le journalisteSerge Daniel, plus encore que les autres groupes djihadistes au Mali, le MUJAO compte une importante aile sous le contrôle des trafiquants de drogue menée parYoro Ould Daha, liée autrafic de drogue[25],[26]. Cette branche mafieuse, composée de commerçants arabes deGao, se recycle au sein duMAA après l'intervention militaire française de 2013[27].
Selon Marc Mémier, chercheur à l'Institut français des relations internationales (IFRI) :« Une autre source de financement d’AQMI et de ses affiliés qui a été largement avancée ces dernières années par divers acteurs est le trafic de stupéfiants, dont celui de la cocaïne. Il convient cependant de rester prudent sur cette connexion, qui, si elle a beaucoup été argumentée dans divers discours et publications, a rarement été documentée sur la base de preuves tangibles. L'affaire « Air Cocaïne » de 2009 au nord de Gao ainsi que l’implication de figures notables du MUJAO dans ce genre de trafics ont contribué à répandre deux idées erronées : la place centrale de la route terrestre sahélo-saharienne (notamment via le Nord-Mali) dans le trafic transnational de cocaïne d’une part ; l’implication massive et généralisée des groupes armés djihadistes dans ces trafics d’autre part. S’il ne s’agit pas de nier l’existence de liens entre certains groupes, dont AQMI, et le trafic de stupéfiants, il importe cependant de ne pas les surestimer. Il est également nécessaire d’opérer des distinctions claires entre les groupes ainsi qu’au sein d’entre eux entre les différentes katibas, sections, jusqu’aux individus participants à ces trafics. De manière générale, il demeure très peu probable que le trafic de drogue ait constitué une source de financement de premier plan d’AQMI et d'Al-Mourabitoun, même s’il a pu alimenter, parfois de façon substantielle, les revenus de certains groupes comme le MUJAO »[28].
Les prises d'otages représentent une source importante de financement pour le MUJAO, ainsi en2012Adnane Abou Walid Al-Sahraoui affirme que le MUJAO a reçu 15 millions d'euros en échange de la libération de trois otagesespagnols etitaliens[29] enlevés le àTindouf.
Enjuin 2012, leQatar est accusé parLe Canard Enchaîné, qui s'appuierait sur une source de laDRM, de financer au Mali le MUJAO, ainsi qu'AQMI,Ansar Dine et leMNLA, par le biais duCroissant-Rouge du Qatar, seule organisation humanitaire autorisée à opérer dans les territoires contrôlés par les djihadistes au nord du Mali[30],[31],[32],[33],[34],[35],[36]. Enoctobre 2012, laDGSE dément cependant la présence de forces spéciales ou d'agents qataris au Mali[37],[38]. L'historienJean-Christophe Notin doute également qu'un soutien ait été apporté par le Qatar aux groupes armés maliens et indique que selon une source proche de la DGSE :« jamais aucune preuve n'a été apportée d'un transfert de fonds de sa part en direction des djihadistes »[39].
Le groupe dissident a été fondé parHamada Ould Mohamed Kheirou en 2011 à cause de divergences avecAbdelmalek Droukdel, l'émir d'AQMI[40].
Le MUJAO commence à se faire connaitre internationalement par des actes contre les autorités algériennes ou sur le territoire algérien :
Il fait partie des groupes contrôlant le nord duMali[44],[45]. Le, le MUJAO chasse leMNLA deGao lors dupremier combat de Gao. En novembre, le MNLA lance une contre-offensive mais elle est repoussée près d'Ansongo par les forces d'AQMI et du MUJAO menées parMokhtar Belmokhtar etOmar Ould Hamaha. Après un premier échec, aucombat de Tagarangabotte, les islamistes prennent l'avantage lors de labataille d'Idelimane. Le,Ménaka est conquise.
En2012, le MUJAO occupe la ville deGao et y fait appliquer lacharia[46]. D' à, neuf hommes accusés de vols sont condamnés à l'amputation d'une main ou d'une jambe[47].
Enaoût 2012, les islamistes proclament l'interdiction de diffuser toute musique profane sur les radios privées installées dans le nord du Mali[48].
Début, Bilal Hicham, une figure emblématique du Mujao, le quitte en dénonçant le fait que ses membres« n'ont rien de musulmans »[49],[50].
En 2013, le MUJAO prend part à l'offensive au sud du Mali et aux batailles deKonna et deDiabaly. Mais dans la contre-attaque des forces franco-malienne, il perd rapidement le contrôle deGao. Le, plus d'une soixantaine de jihadistes sont tués lors dubombardement de Gao. Le 27, la ville est prise par les forces franco-maliennes lors dudeuxième combat de Gao, les islamistes laissent environ 25 morts.
Le MUJAO se replie dans les terres et organise la guérilla dans larégion de Gao avecLes Signataires par le sang. De février à mars, il lance trois attaques-suicides surGao, mais sans grand succès. L'ensemble de ces combats fait un mort et 14 blessés du côté des militaires maliens, deux blessés chez les Français, au moins sept civils tués tandis que les jihadistes perdent environ 25 à 40 hommes dans ces attaques.
Les forces franco-malienne contre-attaquent et lancent l'Opération Doro : 52 islamistes sont tués le1er mars à labataille d'Imenas. Une vingtaine d'autres tombent dans les jours qui suivent lors des combats deTin Keraten et deDjebok. Un Français et un Malien sont tués dans cette offensive.
Par la suite, le MUJAO effectue d'autres attaques suicides àTombouctou,Hamakouladji,Gossi et Ménaka. Ces attaques sont cependant peu efficaces, trois soldats maliens sont tués contre plus d'une vingtaine de jihadistes.
En mai, lesattentats d'Agadez et Arlit, auNiger, sont en revanche meurtriers, 23 soldats nigériens, un camerounais et quelques civils sont tués par une attaque de onze kamikazes du MUJAO et des Signataires par le Sang.
Le, selon un communiqué signé par Ahmed Ould Amer, ditAhmed Telmissi, etMokhtar Belmokhtar, le MUJAO etLes Signataires par le sang annoncent leur fusion en un seul mouvement[51]. Celui-ci prend le nom d'Al-Mourabitoune ("LesAlmoravides")[52].
Le, selon des témoignages d'habitants et de membres de la municipalité de Gao, Alioune Touré, le commissaire de la police islamique, est lynché à mort par des habitants de la ville pour se venger de la mort d'un journaliste, battu à mort par des islamistes[53],[54]. En réalité Aliou Mahamar Touré est arrêté le près deGossi par les militaires maliens[55],[56],[57].Yoro Ould Daha, chef de la brigade de sécurité du MUJAO àGao, rejoint leMAA après l'intervention française en2013[58].
Le, le MUJAO enlève trois travailleurs humanitaires — unEspagnol, une Espagnole et uneItalienne — à Rabouni, dans les camps deTindouf, enAlgérie. Le, les trois otages européens sont relâchés près deGao. Le MUJAO affirme que leur libération s'est faite en échange de celle de trois djihadistes, ainsi que du versement d'une rançon de 15 millions d'euros[59],[60],[61],[62],[29].
Le, àGao, le MUJAO capture septdiplomates algériens. À la suite de négociations secrètes, trois d'entre eux sont libérés en juillet. Cependant, après l'arrestation de trois membres d'AQMI par les forces spéciales algériennes, et en raison du refus du gouvernement algérien de les libérer, le MUJAO déclare le1er septembre que l'un des otages, le vice-consulTaher Touati, a été exécuté[63],[64],[65],[66]. Par la suite, un autre captif, le consul Boualem Saïes, meurt en détention des suites d'une maladie. Les deux derniers otages sont finalement relâchés près deBordj Badji Mokhtar le[67].
Le, un Franco-Portugais, Gilberto Rodrigues Leal, est enlevé àDiéma par le MUJAO. Le, le groupe jihadiste annonce à l'AFP la mort de l'otage, mais sans préciser ni la date ni les circonstances de son décès[68],[69].
Le MUJAO est placé sur laliste de l'ONU des organisations proches d'Al-Qaïda[2], liste instituée dans le cadre de la résolution 1267 de 1999 visant à lutter contre leterrorisme[70].
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