Au, la métropole de Lyon compte 1 433 613 habitants[2]. L'Insee lui attribue le code 69M[1].La Poste lui attribue le code 69, qu'elle partage avec le département du Rhône.
Le développement d'une zone urbanisée autour deLyon entraîne en 1852 l'annexion au département du Rhône de quatre communes de la rive gauche du Rhône situées enIsère :Bron,Vaulx-en-Velin,Vénissieux etVilleurbanne[3].
Le est créée lacommunauté urbaine de Lyon (COURLY puis Grand Lyon). Comme il n'est alors pas possible pour une intercommunalité de réunir des communes de plusieurs départements, 6 communes de l'Ain et 23 communes de l'Isère sont intégrées au département du Rhône afin de rejoindre la nouvelle communauté urbaine[3]. Celle-ci s'agrandit par la suite des communes deGivors etGrigny en 2007[4], deLissieu en 2011[5] et deQuincieux en 2014[6].
Selon l'universitaire Philippe Subra,« un tel accord entre deux collectivités potentiellement rivales et, de surcroît, entre deux adversaires politiques, peut surprendre. Il n'existe pas d'autres exemples d'une collectivité acceptant volontairement d'être amputée d'une partie de son territoire au profit d'une autre. ». Il donne trois raisons à cet accord :
une raison structurelle, à savoir« l'existence d'un modèle lyonnais de gouvernance territoriale, basé sur la recherche du consensus, ou du moins le dialogue, entre forces politiques et entre élus et milieux économiques, mais aussi avec les élites culturelles et universitaires, avec un objectif partagé : faire de l'agglomération et la région urbaine un territoire compétitif et dynamique » ;
deux raisons conjoncturelles : d'une part, l'avantage pour la majorité départementale de droite à exclure des cantons dans lesquels la gauche progresse ; d'autre part, le transfert à la nouvelle métropole, entre autres, dumusée des Confluences, et donc de son financement« dont le coût ne cesse d'enfler et qui pesait lourdement sur les finances départementales »[9].
Les limites communales de Métropole de Lyon et celles de ses communes adjacentes.
La métropole de Lyon depuis lemont Thou.Communes de la métropole de Lyon.
La métropole de Lyon est située dans la régionAuvergne-Rhône-Alpes et au nord de lavallée du Rhône. Elle compte initialement59 communes qui faisaient précédemment partie dudépartement du Rhône et étaient situées au sud-est de celui-ci. En conséquence, le département du Rhône fut réduit à 208 communes au lieu de 267 avant la création de la métropole. Le nombre de communes de la métropole est réduit à 58[10] en 2024, lors de lafusion deOullins etPierre-Bénite en lacommune nouvelle d'Oullins-Pierre-Bénite.
La métropole est limitrophe du département du Rhône à l'ouest, au sud et à l'est, de celui de l'Ain au nord et de celui de l'Isère au niveau de Givors. Elle est traversée par le Rhône — qui arrose notamment les communes deVaulx-en-Velin,Villeurbanne,Lyon etGivors — et sonaffluent laSaône — qui baigne entre autresNeuville-sur-Saône,Fontaines-sur-Saône,Caluire-et-Cuire etLyon. Lors de la création de la métropole le, les communes deGrigny etVernaison absorbent une partie deMillery afin de créer un corridor reliant Grigny à Vernaison et donner une continuité territoriale à la métropole, coupant ainsi le département du Rhône en deux parties[11]. De la même manière et afin d'assurer la continuité territoriale du département duRhône, la commune deJonage cède deux parties à celle deJons, formant ainsi un autre corridor[11].
Bien que majoritairement urbain, le territoire de la métropole compte 40 % d'espaces naturels et agricoles[12].
La métropole inclut une Zone à faibles émissions (ZFE) comprenantLyon,Caluire-et-Cuire,Villeurbanne,Bron etVénissieux sur les secteurs situés à l’intérieur du boulevard périphérique Laurent Bonnevay, ainsi que la M6/M7, le périphérique Nord et le boulevard-périphérique Laurent Bonnevay. Les véhicules Crit'Air 4 et 5 sont concernés par ces restrictions[14],[15].
L'économie de la métropole est dominée par les secteurs industriel et commercial.
Lyon fut longtemps réputée pour le travail de lasoie mais ces activités sont aujourd'hui très réduites et servent le marché des produits de luxe. L'industrie médicale (bioMérieux,Sanofi,Laboratoires Boiron) y est bien implantée depuis longtemps et anime un pôle de biotechnologies innovant (Biodistrict Lyon-Gerland). La chimie et la pétrochimie y prospèrent depuis longtemps (couloir de la chimie sur les communes deSaint-Fons,Pierre-Bénite,Solaize ouFeyzin). L'automobile avec une longue tradition locale est aussi fortement représentée :Berliet (1895-1980),Renault Véhicules Industriels devenuRenault Trucks affilié au groupe suédoisVolvo, plus récemment les directions assistées et autres pièces du JaponaisJTEKT qui a son siège européen à Irigny. En particulier sous la direction d'Antoine Riboud, l'industrie du verre (BSN (1966-1979)) et surtout l'agro-alimentaire ( BSN (1970-1972) puis BSN-Gervais-Danone (depuis 1972), après l'essor plus ancien d'autres sociétés : Société Laitière Moderne-Le Bon Lait (1900-1969), Sté Laitière Martens (1952-1969)) se sont fortement développées et organisées. Les matériels ferroviaires et agricoles (Alstom Transport), le matériel médical (Gambro, affilié au Groupe Baxter), etc., sont également présents.
Dans le domaine des services, les activités bancaires et financières sont très développées depuis longtemps (Lyonnaise de Banque-CIC, Crédit Lyonnais, Banque populaire, assurances) ainsi que, plus récemment, la logistique (Aéroport de Lyon-St Exupéry, UPS, etc.).
Lyon est devenue une des capitales du jeu vidéo avec la création d'Infogrames en 1983 qui deviendra un important acteur du domaine dans les années 1990. La dématérialisation du secteur a représenté un virage difficile qui sera, par ailleurs, en 2013 fatal pour la société (entretemps devenueAtari).Cependant de grands acteurs demeurent présents à Lyon avec notamment les studios d'Arkane Studios et d'Ubisoft (Ivory Tower) ainsi que la présence des bureaux d'Electronic Arts et deBandai Namco Entertainment pour l'édition.
Afin de dynamiser le développement économique, le développement numérique, l'insertion et emploi de la métropole, leconseil du 21 septembre 2015 a voté la convention dedélégation de service public relative à l'aménagement numérique à très haut débit sur le territoire de la Métropole de Lyon. Cette DSP permettra le déploiement d’un réseau d’initiative publique (RIP) à très haut débit (THD).
l’accompagnement des déploiements privés, en particulier duréseau FTTH ;
le déploiement d'un réseau d'initiative publique (RIP) en complémentarité des investissements privés.
Ainsi, conformément aux orientations du Plan France Très Haut Débit, seront raccordés en priorité : les 93 ZAE du territoire comptant 10 000 entreprises, 165 immeubles d'entreprises, 249 hôtels, 1 631 sites publics et parapublics (dont 1 102 raccordables)[16].
« La métropole de Lyon forme un espace de solidarité pour élaborer et conduire un projet d'aménagement et de développement économique, écologique, éducatif, sportif, culturel et social de son territoire, afin d'en améliorer la compétitivité et la cohésion.« Elle assure les conditions de son développement économique, social et environnemental au moyen des infrastructures, réseaux et équipements structurants métropolitains »
— Article L. 3611-2 du Code général des collectivités territoriales.[18]
En tant que véritable collectivité territoriale, les élus du conseil de la métropole sont désignés au suffrage universel direct.
Du fait de son statut particulier, la loi prévoit que la métropole et ses organes (conseil de métropole, président) sont assimilés au département (conseil départemental,président) pour l'application de la législation en vigueur relative au département[22] mais également qu'ils disposent des mêmes droits et sont soumis aux mêmes obligations que les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre[23].
L’article LO 1112–1 du code général des collectivités locales pourrait trouver à s’appliquer pour la métropole de Lyon. En effet, seule une collectivité territoriale peut soumettre à référendum local « tout projet de délibération tendant à régler une affaire de la compétence de cette collectivité ».
Le référendum local n'est pas qu'une concertation ouverte à tous les habitants d’un territoire. Il s'agit de la possibilité faite aux électeurs d’une collectivité de décider, en lieu et place de leurs représentants élus.
C’est la raison pour laquelle on parle parfois de référendum décisoire ou décisionnel.
La métropole exerce de plein droit, en lieu et place des communes de son territoire certaines de leurs compétences et reprend les compétences précédemment exercées par leconseil général du Rhône[24]. Toutefois, certains services restent communs au département du Rhône et à la métropole[17].
Compétences issues de la communauté urbaine de Lyon
Un projet de « pacte de cohérence métropolitain » adopté par la conférence métropolitaine du puis par le conseil métropolitain du a pour objectif de faciliter la coordination entre les communes membres et de préciser comment mettre en place les délégations de compétences.
Le projet prévoit que les compétences peuvent être exercées sous trois modalités d'adaptation concernant 21 « propositions de coopération ou délégations possibles entre les territoires et la métropole ». Les communes disposent d'un délai de trois mois pour décider si elles veulent rejoindre ou non ce dispositif[25],[26].
Les modalités d'adaptation sont les suivantes[26] :
l’exercice articulé des compétences métropole-commune : ces compétences sont exercées à la fois par la métropole et les communes, d'une simple coordination à une articulation plus étroite entre la métropole et les communes concernées ;
l’exercice articulé des compétences entre communes : deux ou plusieurs communes se rapprochent pour exercer ensemble une ou plusieurs compétences avec l'appui de la métropole ;
l'exercice délégué de compétences entre métropole et commune : l'exercice de compétences est délégué de la métropole à la commune ou l'inverse dans des limites définies par une convention entre les deux parties.
Bien que la métropole de Lyon soitdétachée du département duRhône depuis le, la législation prévoit que les deux collectivités territoriales continuent de disposer de certaines institutions sur toute lacirconscription départementale du Rhône[27] :
Pour l'organisation des services déconcentrés de l'État, la métropole de Lyon et le département du Rhône continuent de former une« circonscription départementale du Rhône » : lepréfet du Rhône est également représentant de l'État dans la métropole de Lyon et les directions départementales qui en dépendent sont communes[31] (ce qui explique que la métropole et le Rhône continuent tous deux de porter le code 69)[27].
À partir desélections métropolitaines de 2020, le conseil de la métropole, comprenant 150 membres (au lieu des 166 prévus à l'origine), est élu ausuffrage universel direct dans le cadre de14 circonscriptions électorales selon le mode de scrutin applicable aux communes de plus de 1 000 habitants[33],[27],[34]. Ce mode de scrutin, similaire à ceux en vigueur pour les élections municipales de Paris, Lyon et Marseille, présente l'inconvénient de permettre à une minorité d'électeurs d'obtenir une majorité de sièges.
Les conférences territoriales des maires (CTM) se substituent aux conférences locales des maires de lacommunauté urbaine, créées en2002[38], et qui réunissent les maires d'une partie du territoire de la métropole pour débattre au niveau local de certains sujets et problématiques communs à plusieurs communes en travaillant sur la déclinaison territoriale des politiques métropolitaines[32].
Jusqu'en 2020, Lyon et Villeurbanne étaient regroupées au sein de la même CTM[39]. Celles-ci étaient alors au nombre de neuf.
La conférence métropolitaine des maires est présidée par le président du conseil de la métropole et regroupe l'ensemble des maires des communes membres. C'est une instance de débat dans laquelle sont discutés des sujets d'intérêt métropolitain et qui doit, au début de chaque mandat et dans un délai de six mois, rédiger un document-cadre appelé « pacte de cohérence métropolitain » qui a pour but de faciliter la coordination entre les communes membres[32].
Conseil de Développement
La métropole de Lyon possède un conseil de développement organe consultatif chargé de prospective pouvant être saisi par saisine de l’exécutif[41].
Avec la stratégie « Grand Lyon Métropole Intelligente », la métropole de Lyon vient inscrire son territoire dans l'ère du numérique. Dès 2011, elle fait par d'une volonté de gouvernance locale de la donnée, avec le lancement du projet « Lyon Urban Data » ou LUD. Celui-ci prend des allures de laboratoire autour des données urbaines où se retrouvent acteurs publics et acteurs privés (entreprises) locaux avec, au centre des enjeux, l'implication directe des habitants. Dans le cadre d'un lieu nommé Tubà ou « Tube à expérimentations urbaines », des innovations prennent forme pour chercher à améliorer certains services de la ville, comme le mobilier urbain, la mobilité, l'habitat ou les réseaux intelligents[21].
À partir d'octobre 2012 commence le déploiement de la fibre optique Très Haut Débit, facteur de base essentiel à la réalisation des ambitions de la stratégie. Celle-ci s'organise autour de quatre piliers[22] :
Les nouvelles mobilités : afin de répondre aux enjeux à la fois économiques, environnementaux et sociaux liés au développement de la mobilité urbaine, la métropole de Lyon facilite uneergonomie des déplacements sur son territoire par l'intermédiaire d'une offre de transports multimodaux, de la promotion d'outils de mobilité partagée, de prédiction et de gestion des flux.
Par exemple, en 2013, dans une optique de réduction de l'utilisation de la voiture individuelle, la métropole de Lyon met en place un site de covoiturage dynamique, avec traitement en temps réel. Il devient une explication, En Covoit' Grand Lyon, qui simplifie l'usage pour les citadins et les met rapidement en relation avec des covoitureurs[29].
Les services numériques : la métropole de Lyon cherche à développer une offre de services pour simplifier et améliorer la vie de ses habitants. En juin 2012, avec l'ouverture des données publiques, elle met en place une plateforme de données pour répondre aux usages et au service de ceux-ci. Une version Bêta est mise en ligne en 2019 pendant un an. Une nouvelle démarche, initiée en janvier 2022, marque les débuts de l'Open Data des Communes, qui regroupe dix communes du territoire métropolitain pour une ouverture toujours croissante des données publiques[23].
L'énergie : les enjeux autour des ressources énergétiques représentent un point majeur de la stratégie. Afin d'assurer une bonne gestion et distributions de celles-ci, la métropole de Lyon développe desréseaux intelligents, ou 'smart grid' pour orienter les usagers dans la réduction de leurs usages et de leur consommation d'énergie globale.
Par exemple, de 2012 à 2016 se déroule le programme Smart Electric Lyon, piloté par EDF, qui vient s'inscrire dans cet objectif, afin de sensibiliser le consommateur sur les enjeux de transition énergétique et de maîtrise de la demande en énergie. Ce sont 20 500 foyers qui bénéficient de plusieurs innovations pour apprendre à gérer leur consommation quotidienne[24].
Les conditions de l'innovation : avec une volonté forte de promouvoir l'innovation, la métropole de Lyon fédère un réseau d'infrastructures (université, laboratoires, espaces de coworking) et de stratégies (cleantech et numérique) pour apporter des conditions optimales à la réalisation de nouveaux projets.
En juillet 2021, des maires du sud-ouest lyonnais menacent de quitter la Métropole de Lyon, s’estimant « méprisés » par les instances métropolitaines[44].
En septembre 2021, 44 maires, sur les 59 que compte la Métropole de Lyon, co-signent une tribune où ils dénoncent le mode de gouvernance et de gestion de la Métropole.
Lors d'une émission surBFM Lyon, le maire LR deCaluire,Philippe Cochet, déplore le peu de prise en compte des municipalités en dehors de Lyon et de sa très proche banlieue[45].
Début avril 2022, lesénateur du Rhône,François-Noël Buffet, et les maires Jérôme Moroge et Véronique Sarselli rendent public un communiqué[48] où ils appellent à réformer laloi MAPTAM du 27 janvier 2014, à l'origine de la création de la métropole de Lyon, appuyant entre autres sur les « carences démocratiques de l'institution » ainsi que l’imposition sans concertation de grands projets.
En rouge le territoire deMillery qui a intégréVernaison, en bleu le territoire qui a rejointGrigny-sur-Rhône. Ces deux territoires ont ainsi rejoint la métropole coupant le département du Rhône en deux.
En rouge le territoire deJons qui a intégréJonage, en bleu le territoire deJonage qui a intégréJons. Ces échanges ont permis d'assurer la continuité territoriale du département du Rhône.
Cédric Polère,De la COURLY au Grand Lyon : Histoire d'une communauté urbaine, Lyon, Lieu Dits,, 480 p.(ISBN978-2-36219-073-5)
Christophe Chabrot (dir.),La Métropole de Lyon : De la singularité à la modélisation ?, Paris, L'Harmattan, coll. GRALE,, 271 p.(ISBN978-2-343-17826-4)