Enchimie, unmétal pauvre, parfois appelémétal de post-transition oumétal post-transitionnel, est unélément chimiquemétallique situé, dans letableau périodique, entre lesmétaux de transition à leur gauche et lesmétalloïdes à leur droite. Le termemétal pauvre est assez peu employé, et en concurrence avec diverses autres appellations, également peu employées, recouvrant des notions apparentées, par exemplemétal dubloc p ; il rend compte du fait que les propriétés métalliques de ces éléments sont les moins marquées de l'ensemble des métaux. Il est employé ici à défaut d'une terminologie validée par l'IUPAC pour désigner collectivement les éléments de cette nature.
Parmi les métaux pauvres, on range généralement legallium31Ga, l'indium49In, l'étain50Sn, lethallium81Tl, leplomb82Pb et lebismuth83Bi. L'aluminium13Al peut être vu comme unmétalloïde, sinon il est rangé parmi les métaux pauvres. La chimie dupolonium84Po est globalement semblable à celle dutellure, qui est un métalloïde, mais ses propriétés physiques — hormis saradioactivité — peuvent l'apparenter davantage aux métaux pauvres. Sur le flanc gauche, la définition IUPAC des éléments de transition[1] conduit à inclure tout ou partie deséléments du12e groupe —zinc30Zn,cadmium48Cd,mercure80Hg etcopernicium112Cn — parmi les métaux pauvres. Les manuels et de très nombreux ouvrages incluent cependant ces éléments dans les métaux de transition, ce qui permet d'assimiler ces derniers aux éléments dubloc d,lanthanides etactinides étant traités à part. D'un point de vue conceptuel, si le zinc et le cadmium sont exclus sans ambiguïté des métaux de transition par la définition de l'IUPAC, les cas du mercure et du copernicium peuvent être discutés :
Un composé du mercure — lefluorure de mercure(IV) HgF4 — dans lequel ce dernier serait à l'état d'oxydation +4 aurait été observé dans des conditions expérimentales très particulières. Dans la mesure où il met en jeu des électrons de la sous-couche 5d, il pourrait faire de cet élément un métal de transition. Il s'agit cependant d'une observation isolée et incertaine, la chimie du mercure restant par ailleurs celle d'un métal pauvre.
Le copernicium serait en revanche probablement un métal de transition, en raison d'effetsrelativistes stabilisant lesorbitales 7s au détriment des orbitales 6d : l'ion Cn2+ aurait ainsi une configuration[Rn] 5f14 6d8 7s2, avec par conséquent une sous-couche 6d incomplète. Ensolution aqueuse, il serait à l'état d'oxydation +2, voire +4.
Sur la7e période, leflérovium est le seul élément à avoir été caractérisé comme métal pauvre[2],[3], bien qu'il ait initialement été identifié comme ayant des propriétés degaz noble[4] ; sa nature chimique demeure par conséquent indéterminée. Il est possible que d'autres éléments dubloc p de cettepériode soient des métaux pauvres, mais leurs propriétés chimiques n'ont pas été suffisamment étudiées pour les identifier.
D'une manière générale, le positionnement d'un élément dans une famille est parfois rendu délicat en raison de l'existence d'allotropes aux propriétés différentes. C'est par exemple le cas de l'étain : il existe d'une part sous unephase α grise destructure cubique de typediamant, stable aux basses températures, aux propriétésmétalloïdes proches d'unnon-métal, et, d'autre part, unephase β blanche destructure tétragonale, dont les propriétés sont celles d'un métal pauvre ; cette phase étant stable à température ambiante, l'étain est généralement considéré comme un métal pauvre.
Le tableau ci-dessous résume quelques propriétés physiques des métaux pauvres ; les données relatives auflérovium figurent à titre indicatif et proviennent toutes de calculs sur la base des modèles numériques existants[5],[6] :